En classe Segpa, du «sur-mesure» pour des élèves en difficulté

Cette photo prise le 2 septembre 2016 montre un immeuble au centre de Grigny 2, près de Paris. Les 64 élèves de Segpa, qui "habitent exclusivement la Grande-Borne ou la deuxième cité de Grigny, Grigny 2".PATRICK KOVARIK / AFP
Cette photo prise le 2 septembre 2016 montre un immeuble au centre de Grigny 2, près de Paris. Les 64 élèves de Segpa, qui "habitent exclusivement la Grande-Borne ou la deuxième cité de Grigny, Grigny 2".PATRICK KOVARIK / AFP
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Publié le Mardi 19 avril 2022

En classe Segpa, du «sur-mesure» pour des élèves en difficulté

  • En Segpa, il n'y a que 16 élèves par classe, qui pourront ensuite rejoindre le lycée professionnel, en CAP ou Bac pro. Mais cette section souffre souvent d'une image négative
  • «Les gens pensent que la Segpa, c'est pour les bêtes. Moi aussi je pensais ça. Mais franchement, c'est pas du tout ça. C'est un milieu où il y a moins d'élèves. On apprend très vite»

GRIGNY: Dans la cuisine du collège Jean Vilar de Grigny (Essonne), six adolescents s'affairent pour préparer des desserts. Dans cette section destinée à des élèves en difficulté, sujet du film "Les Segpa" critiqué avant même sa sortie ce mercredi, "le travail au jour le jour est concret", explique leur enseignante.
Au programme de la matinée de cette demi-classe de 3e Segpa: crêpes, sorbet au citron, glace à la mangue et tarte au citron meringuée.
Fatima, 15 ans, charlotte sur la tête et tablier autour de la taille, met la préparation au citron sur la pâte à tarte. Elle voudrait s'orienter vers la cuisine, mais hésite encore avec la couture ou l'esthétique.
Gradi, elle, a déjà choisi. Elle veut travailler dans la petite enfance. Cette jeune fille souriante le reconnaît: la Segpa (Section d'enseignement général et professionnel adapté, allant de la 6e à la 3e), qui accueille des élèves présentant des difficultés d'apprentissage graves et durables non résolues en primaire, l'a "beaucoup aidée".
"Les gens pensent que la Segpa, c'est pour les bêtes. Moi aussi je pensais ça. Mais franchement, c'est pas du tout ça. C'est un milieu où il y a moins d'élèves. On apprend très vite".
A côté d'elle, Assa, qui aimerait devenir kiné, trouve que "ce qui est bien, c'est qu'on est directement préparés à la vie professionnelle".
En Segpa, il n'y a que 16 élèves par classe, qui pourront ensuite rejoindre le lycée professionnel, en CAP ou Bac pro. Mais cette section souffre souvent d'une image négative.
Bien avant la sortie de la comédie "Les Segpa", coproduite par Cyril Hanouna et tirée d'une websérie, sa bande-annonce, qui tourne en dérision la Segpa, avait suscité un flot de réactions indignées.
Une pétition, "Non à la dévalorisation des élèves de Segpa", a recueilli plus de 110.000 signatures. Pour ses auteurs, cette bande-annonce "nous montre un état des lieux qui n'existe pas et stigmatise" des élèves "déjà fragiles".
Si elle n'a pas vu le film, Catherine Vray, principale de ce collège Rep+ de la cité de la Grande-Borne, quartier parmi les plus sensibles d'Ile-de-France, se dit "complètement scandalisée" à l'idée d'un film qui caricature la Segpa. Car pour elle, ces classes "sont une chance pour certains enfants".
Dans ce collège de Grigny, ville la plus pauvre de France selon l'Observatoire des inégalités, "on a beaucoup d'élèves en difficulté", explique-t-elle, et tous "n'ont pas eu de place en Segpa".

«Estime de soi réparée»

Les 64 élèves de Segpa, qui "habitent exclusivement la Grande-Borne ou la deuxième cité de Grigny, Grigny 2", sont "identifiés et on personnalise ce qu'on fait avec chacun d'entre eux", explique Stéphan Milhau, directeur de cette section depuis sept ans.
"On fait un projet d'orientation" et "il y a vraiment une alliance éducative avec les familles", qui "prend vraiment tout son sens" dans ce quartier, poursuit-il.
Ces adolescents suivent un jour d'atelier par semaine en 4e et deux jours en 3e. Ils ont le choix entre "Hygiène, alimentation et services" (cuisine, couture, entretien des tenues et locaux), et "Habitat" (construction, aménagement...).
Pour l'enseignante de l'atelier cuisine, Elizabeth Pönitzsch, "quand on voit les élèves se réaliser dans les ateliers, on n'est plus dans l'échec scolaire".
Parallèlement, ils ont aussi des cours en classe adaptés à leur niveau, avec des enseignants spécialisés. "Il y a tout un processus d'accompagnement avec eux qui est extrêmement important, à la fois pour trouver sa voie professionnelle, mais aussi pour avoir une estime de soi réparée", explique Jayanthi Boulogne, enseignante de la Segpa.
Ce matin-là, elle a cours de français avec les 4e: travail sur les synonymes, compte rendu de petits sujets filmés d'Arte journal junior ou lecture à voix haute.
Parmi eux, Christivie, 14 ans, en survêtement noir et sweat à capuche blanc, trouve qu'en Segpa, "les profs apprennent bien". "Avant j'avais des difficultés. Maintenant j'en ai moins", dit-il.
Son enseignante, qui travaille à la Grande-Borne depuis 2003, dit faire de la "chirurgie pédagogique" avec ses élèves. "Notre travail n'est pas sexy mais il est acharné et au jour le jour", plaide-t-elle. "On a de belles aventures humaines à faire reconnaître".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.