Liban: l'éducation «en crise», s'alarme l'ONU

Les gens se rassemblent devant l'école Mufti Hassan Khaled dans la capitale libanaise, qui a été restaurée dans le cadre d'un projet de l'UNESCO visant à réhabiliter 280 bâtiments éducatifs endommagés par l'explosion du port de Beyrouth en 2020, avant une cérémonie marquant l'achèvement du projet, le 28 mars 2022. (Photo, AFP)
Les gens se rassemblent devant l'école Mufti Hassan Khaled dans la capitale libanaise, qui a été restaurée dans le cadre d'un projet de l'UNESCO visant à réhabiliter 280 bâtiments éducatifs endommagés par l'explosion du port de Beyrouth en 2020, avant une cérémonie marquant l'achèvement du projet, le 28 mars 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 29 mars 2022

Liban: l'éducation «en crise», s'alarme l'ONU

Les gens se rassemblent devant l'école Mufti Hassan Khaled dans la capitale libanaise, qui a été restaurée dans le cadre d'un projet de l'UNESCO visant à réhabiliter 280 bâtiments éducatifs endommagés par l'explosion du port de Beyrouth en 2020, avant une cérémonie marquant l'achèvement du projet, le 28 mars 2022. (Photo, AFP)
  • «Nous sommes maintenant dans une situation d'urgence. L'éducation au Liban est en crise parce que le pays traverse une crise,» a déclaré lundi Maysoun Chehab
  • Les élèves et professeurs souffrent de la crise économique sans précédent et de l'impact de la pandémie de coronavirus

BEYROUTH: L'éducation au Liban est en « crise », à l'image de la situation politique et économique catastrophique du pays qui pèse depuis des années sur les professeurs et les élèves, a alerté une responsable de l'ONU. 

« Nous sommes maintenant dans une situation d'urgence. L'éducation au Liban est en crise parce que le pays traverse une crise, » a déclaré lundi Maysoun Chehab, responsable du Liban à l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). 

Mme Chehab s'exprimait à Beyrouth en marge d'une cérémonie célébrant l'achèvement d'un projet de 35 millions de dollars (environ 31,7 millions d'euros) de l'Unesco pour réhabiliter 280 établissements scolaires endommagés par l'explosion au port de la capitale le 4 août 2020. 

L'explosion, causée par le stockage sans mesures de précaution d'énormes quantités de nitrate d'ammonium, a fait plus de 200 morts, ravagé des quartiers de la capitale et perturbé l'éducation d'au moins 85 000 élèves.  

La directrice de l'Unesco, Audrey Azoulay, était venue à Beyrouth quelques jours après le drame pour lancer une grande levée de fonds, qui a permis notamment la reconstruction d'écoles. 

Mais élèves et professeurs souffrent de la crise économique sans précédent et de l'impact de la pandémie de coronavirus.  

« Les écoles n'ont pas assez de fonds pour fonctionner comme elles le devraient, les enseignants n'ont pas un salaire suffisant (...) et les élèves n'ont pas les moyens de transport nécessaires en raison des prix élevés du carburant, » a déploré Mme Chehab. 

Depuis fin 2019, la livre libanaise a perdu plus de 90% de sa valeur, et le salaire minimum mensuel ne vaut guère plus de 30 dollars (environ 27 euros) au marché noir.  

Les coupures de courant quotidiennes de plus de 20 heures et la flambée des prix de l'essence signifient que de nombreux étudiants n'ont ni les moyens d'aller en classe ni d'étudier à domicile.  

Selon un récent rapport de l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance), les inscriptions dans les établissements d'enseignement sont ainsi passées de 60% en 2021 à 43% pour l'année scolaire en cours. 

L'Etat n'a pas été en mesure de mettre en oeuvre des réformes substantielles, condition pour accéder à des milliards de dollars d'aide.  

La sous-directrice générale de l'Unesco en charge de l'éducation, Stefania Giannini, s'est cependant dite optimiste lundi quant au soutien de la communauté internationale: « Je sais que la crise économique affecte encore beaucoup (le pays), mais je suis également convaincue que le Liban ne sera pas abandonné » à son sort. 


«Gaza brûle», déclare le ministre israélien de la Défense après des frappes intenses

Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza. (AFP)
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  • "Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas"
  • "Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée"

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense Israël Katz a affirmé la détermination d'Israël à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza après des frappes nocturnes intenses de l'armée israélienne aux abords et dans la ville de Gaza.

"Gaza brûle. Tsahal frappe d'une main de fer les infrastructures terroristes, et les soldats de Tsahal se battent vaillamment pour créer les conditions nécessaires à la libération des otages et à la défaite du Hamas", a déclaré M. Katz sur X.

"Nous ne céderons pas et ne reculerons pas jusqu'à ce que la mission soit achevée", a-t-il ajouté.

 


Le Qatar est le seul pays capable d'être un médiateur concernant Gaza, souligne Rubio

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  • Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza
  • "Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar"

TEL-AVIV: Le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé mardi que le Qatar était le seul pays capable de jouer le rôle de médiateur pour Gaza, malgré une frappe israélienne ciblant des dirigeants du Hamas dans l'émirat.

"Evidemment, ils doivent décider s'ils veulent le faire après la semaine dernière ou non, mais nous voulons qu'ils sachent que, s'il existe un pays dans le monde qui pourrait aider à mettre fin à cela par une négociation, c'est le Qatar," a déclaré M. Rubio aux journalistes alors qu'il se rendait à Doha depuis Israël.

 

 


Forts bombardements sur la ville de Gaza après le soutien de Rubio à Israël

La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël. (AFP)
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  • Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza
  • Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins

GAZA: La ville de Gaza a été touchée par des bombardements forts et soutenus dans la nuit de lundi à mardi, ont indiqué plusieurs témoins à l'AFP, au lendemain d'une visite à Jérusalem du secrétaire d'Etat américain qui a réitéré l'appui des Etats-Unis à Israël.

Marco Rubio a promis lundi au gouvernement de Benjamin Netanyahu le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza.

Quelques heures plus tard, de très fortes frappes se sont fait entendre dans la bande de Gaza, assiégée et affamée, selon des témoins.

"Il y a des bombardements massifs et incessants sur la ville de Gaza et le danger ne cesse d'augmenter", a déclaré à l'AFP Ahmed Ghazal, un habitant de cette zone.

Cet homme de 25 ans a décrit une "explosion qui a violemment secoué le sol du quartier" peu après 01H00 locale mardi (22H00 GMT lundi).

"J'ai couru dans la rue, sur le site de la frappe", "trois maisons" d'un bloc résidentiel "ont été complètement rasées". "De nombreuses personnes sont emprisonnées sous les débris et on peut entendre leurs cris."

Le porte-parole de la Défense civile de la bande de Gaza, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que "les bombardements se (poursuivaient) intensément dans toute la ville de Gaza", précisant que "le nombre de morts et de blessés (continuait) d'augmenter".

"Il y a des morts, des blessés et des personnes disparues sous les décombres suite à des frappes aériennes israéliennes visant un bloc résidentiel près de la place Al-Shawa dans la ville de Gaza", a-t-il détaillé, évoquant "un massacre majeur".

La Défense civile avait fait état de 49 Palestiniens tués lundi, dont plus de la moitié à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

Le déplacement de M. Rubio dans la région intervient après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

Rassurer Doha 

Après Jérusalem, M. Rubio se rend mardi à Doha, où il devrait rencontrer le cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, pays médiateur entre Israël et le Hamas et qui abrite la plus grande base aérienne américaine de la région, avait provoqué de rares critiques de Donald Trump contre Israël.

Le président américain a assuré lundi à des journalistes dans le Bureau ovale qu'Israël "ne frappera pas au Qatar".

Réunis lundi à Doha après l'attaque israélienne, les dirigeants arabes et musulmans ont appelé à "revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël et à engager des poursuites à son encontre".

Le secrétaire d'Etat américain s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

L'offensive israélienne à Gaza a suivi l'attaque du 7-Octobre qui a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce qu'Israël dément.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.