Débat d'entre-deux tours: Macron et Le Pen opposent leurs visions

Cette photo montre le plateau qui accueillera le débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle, qui opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen. (Photo, AFP)
Cette photo montre le plateau qui accueillera le débat de l'entre-deux-tours de la présidentielle, qui opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 21 avril 2022

Débat d'entre-deux tours: Macron et Le Pen opposent leurs visions

  • Le débat, orchestré par Léa Salamé et Gilles Bouleau, dure 2h30 et est retransmis en direct sur TF1 et France 2
  • Il s'agit du premier débat d'Emmanuel Macron depuis son entrée en campagne

PARIS : Des millions de Français scrutent le grand débat de l'entre-deux-tours qui oppose le président candidat, Emmanuel Macron, à la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen.

Le débat, orchestré par Léa Salamé et Gilles Bouleau, dure 2h30 et est retransmis en direct sur TF1 et France 2. Cette confrontation finale se déroule à La Plaine-Saint-Denis, un quartier de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) proche du stade de France, au sein du plateau n°5 des studios de Lendit. Il s'agit d'un plateau de plus de 1 000 m². 

Il s'agit par ailleurs du premier débat d'Emmanuel Macron depuis son entrée en campagne. 

C'est Marine Le Pen, tirée au sort, qui entame ce débat. «Je serai la présidente du régalien, des protections collectives, des libertés, de la souveraineté et de la sécurité. La présidente du quotidien, du pouvoir d'achat, de l'école, de la santé partout et pour tous, de l'assimilation républicaine. Je serai la présidente de la concorde, de la justice, de la fraternité civile, de la paix civile» affirme-t-elle en guise d'introduction.

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Cette photo montre un écran de télévision montrant Marine Le Pen, candidate à la présidence du parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN), lors d'un débat télévisé en direct avec le président français et candidat du parti La République en marche (LREM) à la réélection d'Emmanuel Macron. (Photo, AFP)

Pour sa part, Emmanuel Macron introduit son propos en évoquant son projet pour la France :  «Nous pouvons et nous devons rendre notre pays plus fort, nous pouvons et devons améliorer la vie du quotidien. Je crois que notre France sera plus forte si elle sait se saisir de la question écologique et devenir une grande puissance écologique».

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Cette photo montre un écran de télévision montrant le président français et candidat du parti La République en marche (LREM) à la réélection Emmanuel Macron lors d'un débat télévisé en direct avec le parti d'extrême droite français Rassemblement national (RN) candidat à la présidentielle Marine Le Pen. (Photo, AFP)

Le pouvoir d'achat

Marine Le Pen  présente trois leviers d'actions : «agir de manière pérenne et non pas avec des chèques temporaires», «défendre la valeur travail» et intervenir sur les personnes vulnérables qui ont été "particulièrement maltraitées" durant le quinquennat selon elle.

De son côtéEmmanuel Macron veut maintenir le bouclier contre la hausse des prix de l'énergie, une mesure qu'il juge «deux fois plus efficace que la baisse de la TVA» défendue par Marine Le Pen. Il affirme que cette mesure protectrice n'est pas pérenne mais bien une «mesure de crise» instaurée pour aider les Français.

Le débat se poursuit sur l’augmentation des salaires, que Marine Le Pen ambitionne de remonter de manière pérenne, alors qu’Emmanuel Macron revendique l’utilisation de prime pour le faire dans son programme. «Vous n’allez pas faire les salaires, Mme Le Pen, et vous ne ferez pas non plus des primes !», lui rétorque Emmanuel Macron.

Passe d'armes Macron-Le Pen autour du voile

Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont eu une rude passe d'armes autour du voile et de la laïcité mercredi lors de leur débat d'entre deux tours, le chef de l'Etat accusant son adversaire de "trahir l'esprit français et de la République".

"Je suis pour l'interdiction du voile dans l'espace public, je l'ai dit de la manière la plus claire" car "le voile est un uniforme imposé par les islamistes" et "une grande partie des jeunes femmes qui le mettent ne peuvent pas faire autrement en réalité", a assuré la candidate du Rassemblement national vers la fin de ce débat.

"Il faut libérer l'ensemble de ces femmes, il faut faire reculer les islamistes et pour cela, je le crois, il faut interdire le voile dans l'espace public", a-t-elle martelé.

"Ce que vous proposez est une trahison de l'esprit français et de la République", a rétorqué M. Macron en accusant son adversaire: "vous allez créer la guerre civile si vous faites ça".

"Mme Le Pen, on parle de religion, (...) vous ne pouvez pas expliquer qu'une loi qui interdit le voile dans l'espace public est une loi contre l'islamisme radical", a lancé M. Macron. "Eh bien si", a répliqué son adversaire. "Les bras m'en tombent", a lancé Emmanuel Macron.

Politique internationale et la guerre en Ukraine

Le débat se poursuit, cette fois, c'est la politique internationale et notamment la guerre en Ukraine qui est sur la table.

«Une Europe forte est importante» a lancé Emmanuel Macron. Il estime que la France occupe une place centrale en Europe, «nous ne sommes les vassaux de personne».  Marine Le Pen a commencé par défendre ses positions sur les sanctions prises à l'Union européenne contre la Russie. Elle dit être favorable à toutes les sanctions prises, toutes sauf une : «La seule sanction contre lequel avec laquelle je suis en désaccord, c'est le blocage de l'importation du gaz et du pétrole russe. Ce n'est pas ce qui fera du mal, en réalité, à la Russie. Et surtout, cela va faire énormément de mal au peuple français. Et que les conséquences de ce blocage, auraient des conséquences cataclysmiques sur les entreprises».

Accusée de complaisance envers Vladimir Poutine, Marine Le Pen est attaquée sur ce point par Emmanuel Macron. Le président sortant a lancé à sa rivale : «Vous dépendez du pouvoir russe et du pouvoir de M. Poutine. Parce que vous avez contracté un prêt auprès d'une banque russe. Vous ne parlez pas à votre dirigeant quand vous parlez de la Russie, vous parlez à votre banquier». Cette dernière se défend en affirmant qu'elle a été obligée de contracter un prêt à l'étranger en 2015, puisque les banques françaises ne lui ont pas accordé de prêt. 

L'Union Européenne 

Sur la question de l'Europe,  Marine Le Pen défend une "Europe des Nations" et par une "primauté du droit français sur le droit européen". "Votre projet, si on le remet brique par brique, c'est un projet qui ne dit pas son nom, mais qui consiste à sortir de l'Union européenne", rétorque Emmanuel Macron avant d'ajouter, "Vous mentez sur la marchandise".

"C'est faux, tout le monde sait que ce que je souhaite, c'est l'Europe des nations (...) Vous avez une vision rabougrie de la France, la France est une puissance mondiale et non continentale", a répondu Marine Le Pen.

"Je ne souhaite pas sortir de l’Union européenne", réaffirme Marine Le Pen qui défend tout de même la primauté du droit national et la préférence nationale. "Je souhaite que la Commission européenne respecte les nations souveraines, respecte le choix des Français, y compris leurs choix de société, répond la candidate RN.

Retraites

Le débat se poursuit sur l'un des sujets récurrents de la campagne présidentielle, à savoir les retraites. "Plus on travaille tôt et plus on travaille du, plus on doit partir tôt", estime Marine Le Pen, qui juge le projet d'Emmanuel Macron de la retraite à 65 ans serait une "injustice insupportable". De son côté, la candidate RN veut accorder la retraite à 60 ans avec 40 annuités, réservée aux Français entrés dans la vie active avant l'âge de 20 ans; et la retraite entre 60,75 ans et 62 ans pour les Français entrés dans la vie active entre 20 ans et 24,5 ans, système inchangé au-delà de 25 ans.

Emmanuel Macron promet d’augmenter la pension minimale à taux plein à 1100 euros par mois, y compris pour les retraités actuels. "Ce que vous proposez n'est pas juste puisque vous proposer la même retraite pour quelqu'un qui n'a jamais travaillé de sa vie et quelqu'un qui a une vie de labeur. Dans les deux cas, vous leur proposer 1000 euros", rétorque Emmanuel Macron à Marine Le Pen. 

Marine Le Pen défend le fait que les Français partiront à la retraite « entre 60 et 62 ans pour avoir une retraite pleine. Il leur faudra entre 40 et 42 annuités », si elle est élue. Selon la candidate du Rassemblement national, « la retraite à 65 ans est une injustice absolument insupportable ».

Durant l’entre-deux-tours, Emmanuel Macron a proposé de fixer l’âge de départ à la retraite à 65 ans en 2027.

Salaires et chômage

La candidate du Rassemblement national s’en prend au bilan du quinquennat Macron. Marine Le Pen n'a pas manqué de critiquer les actions du président sortant et de leurs conséquences : "Les chômeurs A, B, C étaient 5,5 millions quand vous avez été élu et aujourd’hui ils sont 5,4 millions. Des gens qui cherchent activement un emploi, il y en avait 5,5 millions quand vous avez été élu et aujourd’hui, ils sont 5,4 millions.

"En matière de succès sur le chômage, permettez-moi d’être dubitative" tance Marine Le Pen, avant de poursuivre "Il y a 400 000 pauvres supplémentaires dans le pays et ça aussi, c'est votre résultat. Il y a 85 milliards de déficit de la balance commercial, on ne peut pas pipeauter ce chiffre, c’est un record absolu. Et peut-être le chiffre le plus cruel pour vous, c'est le chiffre de la productivité: il décroche à compter de votre élection. L'augmentation de la productivité est de 0,1% en France, alors qu’elle est de 1,8% pour le reste des pays européens. Le Mozart de la finance a un bilan économique qui est très mauvais. J’ai oublié les 14 500 emplois industriels perdus".

A ce bilan, Marine Le Pen ajoute le montant de la dette liée à la Covid-19. "Vous êtes le président qui a créé 600 milliards d’euros de dette supplémentaire, dont deux tiers n’ont strictement rien à voir avec la Covid. Ce sont les chiffres de vos propres ministères. Vos ministères évoquent 145 milliards pour la Covid." Ce à quoi Emmanuel Macron rétorque : "Ne confondez pas tout, lâche Emmanuel Macron. Les 600 milliards de dette, c’est 200 milliards de la partie Etat et le reste, c'est la Sécurité sociale, les collectivités locales. Pourquoi? Parce que comme les gens ne pouvaient plus travailler, on n'a pas prélevé leurs cotisations. Le quoiqu’il en coûte, vous avez voté contre mais vous auriez fait quoi pendant la crise covid ?"

Hôpital et santé 

Le débat bifurque sur la thématique de la santé et des déserts médicaux. Emmanuel Macron défend ses actions : "J'ai mis fin à la baisse de ce qu'on appelle le tarif hospitalier, j'ai mis fin à ce qu'on appelle le numerus clausus, on ne formait pas assez de médecins", il ne manque pas de rappeler son investissement de plus de 19 milliards d'euros dans les hôpitaux et la revalorisation salariale de 183 euros par mois. Il reconnaît qu'il reste encore à faire : "Je sais la situation très dure, je sais le manque de soignants et de médecins. Je sais que les conditions de travail sont dures. On va continuer à investir dans le système de santé pour redresser l'hôpital et réembaucher".

Le candidat est critiqué par Marine Le Pen qui l'accuse d'avoir attendu la crise pour se mobiliser pour l'hôpital. "Vous n'avez pas fait preuve de beaucoup d'empathie à l'égard du personnel soignant quand vous avez licencié 15 000 soignants, du jour au lendemain parce que vous refusiez qu'ils puissent se tester avant de venir travailler et que vous voulez à tout prix qu'ils soient vaccinés. Ce n'était pas bien de faire ça. Je les réintégrerai, en ce qui concerne", tacle Marine Le Pen.

Environnement et énergie nucléaire

"J'arrête l'hypocrisie qui consiste à refuser de voir que c'est le modèle économique sur le libre-échange qui est responsable d'une grande partie des émissions de gaz à effet de serre en France", commence Marine Le Pen.

 "Quand vous parlez de remettre en cause le système de nos importations", attaque Emmanuel Macron. "En termes de bilan carbone, c'est notre dépendance aux hydrocarbures et vous avez proposé la plus grosse subvention aux hydrocarbures possible puisque vous baissez la TVA sur ces derniers. Je dis juste que votre programme n'a ni queue ni tête à cet égard."

Le président-candidat veut implanter 50 parcs éoliens en mer d’ici à 2050 après “concertations”, tandis que Marine Le Pen veut arrêter les projets éoliens et démanteler progressivement les parcs existants, en commençant par ceux qui arrivent en fin de vie, et en stoppant les subventions.
La candidate RN veut prononcer un moratoire pour toute nouvelle installation éolienne, ainsi que pour le solaire, avec de possibles exceptions dans le sud de la France ou en outre-mer et assure qu'elle commencera par démanteler les parcs éoliens qui causent du trouble au voisinage, tout en ajoutant vouloir le proposer par voie de référendum. 

L'attractivité de la France

"Comment faire pour avoir demain un Steve Jobs français ?", demande Léa Salam, abordant l'économie numérique et la technologie. "Autant l'Union européenne se mêle d'absolument tout […] , autant le Google européen, cela fait des années qu'il aurait dû être lancé", attaque d'emblée Marine Le Pen. La candidate souhaite créer des initiatives technologiques européennes.

Les proposition d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen  sur l’école

Emmanuel Macron promet d’« investir sur l’école », s’il est réélu. Le président candidat défend le sport à l’école, il veut « développer l’éducation artistique et culturelle », un projet « essentiel » à ses yeux. Il veut également « réformer le lycée professionnel » et proposer une réforme de l’université « en ouvrant des filières et des débouchés plus clairs ». Enfin, le président sortant prône une revalorisation des salaires des enseignants.

Marine Le Pen affirme que « la jeunesse française a tellement souffert ces deux dernières années » que, pour elle, « c’était une évidence de faire de la jeunesse sa priorité ». Elle souhaite augmenter les apprentis « de 200 à 300 euros par mois en fonction de leur âge ». Selon Marine Le Pen, « le baccalauréat est dévalorisé ».

Marine Le Pen s'est montrée offensive sur ce sujet durant ce débat de second tour."La réforme que vous proposez est une réforme qui consiste à payer les professeurs en fonction des résultats de leurs élèves. Je ne sais pas si c’est McKinsey qui a proposé ça", a-t-elle lancé. "Ce que vous souhaitez, c’est en réalité les payer en fonction des résultats donnés, en fonction de ce qu’ils seraient capables de faire. A côté, d’ailleurs, moi, je souhaite les revaloriser", a-t-elle dit

Insécurité

"Nous sommes confrontés à une vraie barbarie, un ensauvagement. Les gens me disent on est cernés par l'insécurité, dans les villes et dans les campagnes. Je le dis très clairement l'immigration anarchique engendre un problème d'insécurité chez nous."  

« Il faut de la fermeté », a affirmé Marine Le Pen. Elle défend la présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes.

Sur la même question que celle posée à Mme Le Pen pour lutter contre l’insécurité, Emmanuel Macron a plaidé en faveur du bilan du quinquennat. Il a cité la création de « 10 000 postes de policiers et de gendarmes », la hausse des moyens de la justice.

Le débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen regardé en France

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Dans une brasserie de Lyon, en France, le mercredi 20 avril (Photo, AFP).
Dans une brasserie de Lyon, en France, le mercredi 20 avril (Photo, AFP).
Une femme regarde le débat à la télévision dans la commune de Cognocoli-Monticchi en Corse, le mercredi 20 avril 2022 (Photo, AFP).
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Un chat est assis dans un fauteuil, le 20 avril 2022, à Givors, près de Lyon, alors qu'un écran de télévision affiche le débat télévisé en direct entre  Emmanuel Macron et Marine Le Pen (Photo, AFP).

Marine Le Pen veut un référendum sur l'immigration

Marine Le Pen veut organiser un référendum sur un projet de loi révisant la Constitution pour y inscrire la "maîtrise" de l'immigration, la "priorité nationale" et la primauté du droit national sur le droit international et européen.

"Il y aura l'expulsion des criminels et des délinquants étrangers, il y aura le droit du sol, parce que je pense que la nationalité française s'hérite ou se mérite, il y aura la priorité nationale au logement social, il y aura l'interdiction de la régularisation des clandestins, il y aura la modification du droit d'asile", liste-t-elle.

En matière d'immigration, Emmanuel Macron souhaie faire la distinction entre les immigrations et la défense du droit d'asile. Il mise sur une réforme de l'espace Schengen "On doit réussir à mieux protéger nos frontières. Il faut renforcer nos protections intérieures et la coopération entre Etats européens parce que nous ne sommes pas le point d'arrivée", poursuit-il, citant l'Espagne, l'Italie, la Grèce, en conséquence il souhaite une meilleure coopération européenne sur le sujet.

Fin du débat

Neuf thèmes ont été programmé lors de ce débat qui a duré 2h 50mn.Les échanges étaient courtois mais tendus. 

Pour sa carte blanche finale : Emmanuel Macron a défend l’idée que cette élection « est un référendum » sur l’Union européenne, l’écologie et l’avenir du pays.

De son côté, Marine Le Pen conclut à son tour en ayant le dernier mot du débat. Elle déplore la "fatigue et la lassitude" des Français après "cinq années de confrontation permanente, de dégradation niveau de vie, de privations, y compris de liberté, individuelle et de liberté collective, aspire, je crois, à la tranquillité".


La rentrée de Radio France lundi menacée par une grève illimitée

Vue du siège de Radio France à Paris, le 8 juillet 2025. (AFP)
Vue du siège de Radio France à Paris, le 8 juillet 2025. (AFP)
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  • Les syndicats de Radio France ont déposé un préavis de grève illimitée à partir de lundi, protestant contre plusieurs réformes
  • Malgré des négociations, aucune concession majeure n’a été faite, mais la direction et les syndicats souhaitent trouver un accord rapidement pour préserver les programmes

PARIS: A Radio France, la rentrée s'annonce agitée: vent debout contre des projets de réorganisation, les syndicats appellent à une grève illimitée à partir de lundi, qui pourrait perturber les antennes du groupe public, dont la matinale de France Inter, la première du pays.

A la radio, les grilles de rentrée reprennent dès lundi, après la parenthèse estivale et avant celles des télévisions. La matinale d'Inter doit accueillir ce jour-là les premiers pas de sa recrue vedette, Benjamin Duhamel.

Le transfuge de BFMTV rejoint la voix principale de la matinale, Nicolas Demorand, après le départ de Léa Salamé pour le 20h00 de France 2.

Le préavis de grève illimitée a été déposé le 11 juillet par les syndicats CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD et UNSA.

Ils rejettent plusieurs réformes voulues par la patronne du groupe, Sibyle Veil. Parmi elles, l'arrêt de la radio Mouv' sur la FM, des changements éditoriaux au sein d'Ici (ex-France Bleu, le réseau des radios locales publiques) et l'arrêt d'émissions d'investigation et de reportage.

"Madame la présidente (...), pour la première fois de notre histoire récente, la rentrée radiophonique pourrait ne pas avoir lieu", ont menacé les syndicats dans un communiqué commun jeudi.

Des discussions menées vendredi avec la direction n'ont pas abouti à la levée du préavis.

"Pour l'heure, la direction refuse la moindre concession ou de revenir sur les projets les plus néfastes pour les équipes et les antennes", ont déploré les syndicats dans un communiqué vendredi soir.

La direction du groupe a de son côté assuré samedi avoir "fait des propositions sur les différents sujets en cours de discussion, dans l'objectif d'une levée du préavis".

"Ceci n'ayant pas abouti ce jour, la direction se tient prête à la poursuite des négociations au plus vite: rendez-vous a été conjointement fixé lundi. Il y a, des deux côtés, une volonté de sortir de la situation au plus vite, dans l'intérêt des auditeurs", a-t-elle poursuivi.

Une première grève, très suivie, avait eu lieu du 26 au 29 juin.

Elle avait immédiatement été suivie d'une deuxième, mais pour un motif différent. Il s'agissait de protester contre le projet de réforme de l'audiovisuel public porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati. Il prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l'INA (Institut national de l'audiovisuel).

Après un parcours parlementaire heurté, ce texte devrait revenir à l'Assemblée nationale à l'automne. Il a été adopté en juillet par le Sénat, où les débats ont été écourtés par le choix de la ministre d'employer l'arme constitutionnelle du vote bloqué.

Selon les dernières mesures d'audience de Médiamétrie, publiées début juillet, Radio France a enregistré une saison 2024-2025 record sur plusieurs antennes et France Inter a augmenté son avance comme première radio du pays.


Paris convoque l'ambassadrice d'Italie après des propos "inacceptables" de Matteo Salvini

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  • La France a convoqué l’ambassadrice d’Italie, Emanuela D’Alessandro, pour dénoncer les propos du vice-Premier ministre italien Matteo Salvini, jugés contraires au climat de confiance entre les deux pays
  • Salvini avait suggéré qu’Emmanuel Macron "y aille lui-même" en Ukraine, casque et fusil, provoquant un tollé diplomatique

PARIS: La France a convoqué l'ambassadrice d'Italie en France, Emanuela D'Alessandro, "à la suite des propos inacceptables" tenus par le vice-Premier ministre italien Matteo Salvini à l'encontre du président Emmanuel Macron pour son soutien à l'envoi de troupes en Ukraine, a-t-on appris vendredi de source diplomatique.

"Il a été rappelé à l’ambassadrice [convoquée jeudi, NDLR] que ces propos allaient à l’encontre du climat de confiance et de la relation historique entre nos deux pays mais aussi des récents développements bilatéraux, qui ont mis en évidence des convergences fortes entre les deux pays, notamment s’agissant du soutien sans faille à l’Ukraine", a-t-on précisé de source diplomatique, confirmant une information de la radio France Inter.

Interrogé lors d'un déplacement à Milan sur un éventuel déploiement de soldats italiens en Ukraine après un arrêt des hostilités, comme la France et le Royaume-Uni envisagent de le faire, Matteo Salvini avait suggéré qu'Emmanuel Macron "y aille lui-même" en mettant un casque et prenant un fusil.

Le chef du parti antimigrants Lega, proche de la cheffe de l'extrême droite française Marine Le Pen, avait déjà qualifié en mars le président français de "fou", l'accusant de pousser l'Europe à la guerre avec la Russie.

La France et le Royaume-Uni, qui ont pris la tête d'une "coalition des volontaires", envisagent de déployer des contingents en Ukraine comme garantie de sécurité pour prévenir une reprise des hostilités une fois qu'un cessez-le-feu ou un accord de paix aura été conclu entre Kiev et Moscou.

La Première ministre italienne Giorgia Meloni de son côté s'y refuse.


Pour sa rentrée politique, Mélenchon appelle à la grêve générale le 10 septembre

Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Melenchon arrive au pupitre pour prendre la parole lors des Universités d'été du parti LFI à Chateauneuf-sur-Isere, dans le sud-est de la France, le 22 août 2025.
Le fondateur du parti de gauche français La France Insoumise (LFI) Jean-Luc Melenchon arrive au pupitre pour prendre la parole lors des Universités d'été du parti LFI à Chateauneuf-sur-Isere, dans le sud-est de la France, le 22 août 2025.
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  • Jean-Luc Mélenchon appelle à une grève générale le 10 septembre, en soutien au mouvement citoyen contre le plan budgétaire du gouvernement
  • Une motion de censure sera déposée le 23 septembre par La France insoumise pour tenter de faire chuter le gouvernement dirigé par François Bayrou

PARIS: Pour sa première prise de parole politique aux universités d'été de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a de nouveau salué le mouvement de blocage annoncé pour le 10 septembre, qu'il espère être la traduction citoyenne de la colère du "peuple", appelant même à la "grève générale".

"Il faut que le 10 septembre soit un jour de blocage général, c'est-à-dire, pour ce qui concerne le salariat, que le 10 septembre ce soit la grève générale", a lancé le chef de file des Insoumis devant plusieurs milliers de militants à Chateauneuf-sur-Isère, près de Valence dans la Drôme.

"Ce n'est pas à moi d'en décider, bien sûr", a-t-il rappelé.

"Il nous faut la grève générale le 10 septembre parce que le 23 septembre, nous déposerons la motion de censure pour faire tomber le gouvernement de M.Bayrou", a-t-il insisté, alors que les Insoumis espèrent faire chuter le Premier ministre à l'Assemblée nationale, pour pousser in fine le président Emmanuel Macron à la démission.

"Personne ne sait comment tout ça s'est engagé, mais des milliers de gens s'y sont rallié d'entrée de jeu", a salué le triple candidat à la présidentielle.

"Ce que tout le monde sait, c'est que d'entrée de jeu, il s'est créé des assemblées citoyennes et qu'il va s'en créer encore d'autres", a-t-il ajouté à propos du 10 septembre, un mouvement aux contours jusqu'ici peu définis et qui réclame notamment plus de justice fiscale et un rejet du plan Bayrou pour le budget 2026 de la France.

Mais Jean-Luc Mélenchon a tenu à écarter toute accusation en "récupération" politique, ses troupes ayant été les plus promptes à appeler au soutien de ces appels au blocage et à la grève.

"Notre stratégie est d'aider et de servir le mouvement", a-t-il promis.

L'ancien sénateur socialiste, qui doit prendre la parole dans plusieurs médias samedi, n'a pas directement répondu dans ce discours aux appels à l'union à gauche en vue de la présidentielle de 2027.

- Quid de l'union? -

La veille, aux universités d'été des Ecologistes, la patronne du parti Marine Tondelier s'est une nouvelle fois livrée à un plaidoyer l'union de toutes les forces de gauche, son cheval de bataille.

"Arrêtons avec les attaques personnelles et les guerres picrocholines, et la +commedia dell'arte+, et les +gnagnagna, si tu me mets un dissident là, je t'en mets un là (...) On n'a pas le temps", a-t-elle martelé.

A gauche, le Parti socialiste d'Olivier Faure, les Ecologistes et les anciens Insoumis (Clémentine Autain, François Ruffin) sont de fervents défenseurs de l'union face à la menace de l'extrême droite.

Mais les deux présidentiables que sont Raphaël Glucksmann et Jean-Luc Mélenchon s'y refusent, mettant en avance les divergences programmatiques à gauche. Le second s'est déjà dit favorable à l'union, mais derrière LFI et autour de son programme de rupture.

Présente à Strasbourg jeudi, la députée insoumise Alfa Dufour a fait état de "divergences stratégiques" entre son parti et les autres formations qui, l'an dernier, avaient constitué le Nouveau Front populaire (NFP).

- A chaque parti sa rentrée -

Les universités d'été de LFI seront également rythmées par un débat samedi sur la commission d'enquête "Betharram" sur les violences en milieu scolaire, auquel le député insoumis Paul Vannier a invité la députée macroniste Violette Spillebout.

Les deux étaient co-rapporteurs de cette commission d'enquête.

Le grand raout de rentrée du mouvement de gauche radicale se clôturera dimanche matin par un meeting de la cheffe des députés LFI Mathilde Panot et du coordinateur du mouvement Manuel Bompard.

La France insoumise a refusé l'accès à ses universités d'été au journaliste du Monde, Olivier Pérou, co-auteur du livre enquête sur LFI "La Meute".

Lors de sa prise de parole, Jean-Luc Mélenchon a dans un premier temps salué les journalistes présents sur place.

"Nous ne sommes pas chagrins quand ils disent du mal de nous (…) souvent nous avons l'impression que ça nous aide plus que ça nous dessert", a-t-il lancé.

"Vous serez bientôt remplacés par une intelligence artificielle, parce que vous ne disposez pas de plus de 200 mots pour penser la réalité", a-t-il néanmoins ajouté.

De son côté, le PCF organise ce weekend ses universités d'été à Montpellier avec un discours de Fabien Roussel attendu samedi.

La semaine prochaine ce seront les socialistes et les "unitaires" (ex-LFI) qui feront leur rentrée.