L'opposition malienne ne recule pas: le president doit démissionner

Mountaga Tall, un des leaders de l'opposition malienne, s'adressant à ses partisans (Photo, Michele CATTANI/AFP)
Mountaga Tall, un des leaders de l'opposition malienne, s'adressant à ses partisans (Photo, Michele CATTANI/AFP)
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Publié le Samedi 18 juillet 2020

L'opposition malienne ne recule pas: le president doit démissionner

  • L'ancien président nigérian Goodluck Jonathan et la délégation africaine ont continué à enchaîner les rencontres
  • L'imam Dicko, derrière lequel s'est agrégé le collectif mais qui n'en fait pas officiellement partie ne soutient pas la démission du président

Bamako: Le mouvement qui mène la contestation contre le pouvoir au Mali a persisté vendredi à réclamer la démission du président Ibrahim Boubacar Keïta, en pleine mission africaine de médiation pour éviter une nouvelle effusion de sang.
L'ancien président nigérian Goodluck Jonathan et la délégation arrivée avec lui mercredi, au nom de la Communauté des Etats ouest-africains (Cédéao), ont continué à enchaîner les rencontres avec les acteurs de la crise, dont le président Ibrahim Boubacar Keïta et l'imam Mahmoud Dicko, sorte d'autorité supérieure de la contestation.
Dans la soirée est programmée une réunion aux lourds enjeux avec le Mouvement dit du 5-Juin (M5), l'alliance qui défie le pouvoir dans la rue.
Le M5, alliance hétérogène de chefs religieux et de personnalités du monde politique et de la société civile, a pour sa part maintenu dans l'après-midi des revendications radicales sans qu'apparaisse clairement s'il irait jusqu'au bout. Une "note sur la sortie de crise" lue devant la presse n'exige pas, mais "sollicite l'accompagnement de la communauté internationale" pour obtenir la démission du président, tenu pour responsable de tous les maux du Mali, dont l'effusion de sang de la semaine passée. Autres revendications: la dissolution du Parlement et l'ouverture d'enquêtes pour identifier et juger les responsables de ces morts.
L'imam Dicko, derrière lequel s'est agrégé le collectif mais qui n'en fait pas officiellement partie, passe pour ne pas en soutenir toutes les exigences, à commencer par la démission du président, qui serait aussi une "ligne rouge" aux yeux de la Cédéao. 
Figure nationale à la croisée du religieux et du politique, pourfendeur de la corruption et chantre d'un Mali "refondé" sur ses valeurs religieuses et sociales, l’imam s'est entretenu séparément avec la mission de la Cédéao dans un hôtel de luxe.
"On s'est vraiment parlé en frères et en Africains et j'ai espoir que quelque chose va sortir de cela, qui va redonner au Mali sa grandeur", a dit l'imam, qui passe pour avoir fédéré des oppositions anciennes, dont bon nombre d'acteurs ont activement participé au système qu'elles dénoncent.
Bamako, préservée en temps normal des violences jihadistes et intercommunautaires qui endeuillent le Nord et le centre du pays, a connu la semaine passée ses pires troubles civils depuis 2012.
Bilan controversé
Dans un climat d'exaspération nourrie depuis des années par l'instabilité sécuritaire, le marasme économique ou encore une corruption jugée endémique, la troisième grande manifestation à l'appel du M5 a dégénéré, confirmant l'inquiétude devant la montée des colères depuis les législatives contestées de mars-avril.
La foule a attaqué le Parlement et la télévision nationale, des rues se sont dressées de barricades et différents quartiers ont été le théâtre de saccages et d'affrontements entre lanceurs de pierres et forces de sécurité tirant à balles réelles.
La confrontation a fait 11 morts selon le Premier ministre Boubou Cissé. Une division de la mission de l'ONU dans le pays parle de 14 manifestants tués, dont une femme et deux garçons. Le M5 va jusqu'à évoquer 23 morts. Les autorités ont été critiquées de toutes parts pour un usage excessif de la force.
"Malheureusement, il y a eu des dérapages, c'est très regrettable ce qui s'est passé et nous nous en excusons. Evidemment, une enquête judicaire sera ouverte", a dit le Premier ministre à la chaîne France 24. "Toute la lumière sera faite" et les "sanctions nécessaires" seront prises, a-t-il promis.
Le Mouvement du 5-Juin, qui canalise des mécontentements multiples et profonds a décrété la "désobéissance civile" et a repoussé jusqu'alors les tentatives d'ouverture du président.
Il avait initialement annoncé un nouveau rassemblement à hauts risques ce vendredi. Avec l'arrivée de la mission de la Cédéao, il a opté pour une journée de recueillement à la mémoire des morts de la contestation dans les mosquées du pays.
La communauté internationale s'inquiète de cette escalade à l'issue imprévisible, dans une région elle-même tourmentée.
 


Retailleau engage la procédure de dissolution d'Urgence Palestine

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau intervient lors d'un débat sur le narcotrafic à l'Assemblée nationale française à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
  • Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

PARIS : A la veille du 1er mai, Bruno Retailleau a annoncé  mecredi l'engagement de la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine, ainsi que de Lyon Populaire, qui appartient à l'ultra droite, après avoir lancé mardi celle du groupe antifasciste La Jeune Garde.

Invité de CNews/Europe 1, le ministre de l'Intérieur a justifié la dissolution d'Urgence Palestine en affirmant qu'il fallait « taper sur les islamistes ». « L'islamisme est une idéologie qui essaie d'instrumentaliser une religion. Il y a une défiguration de la foi », a-t-il dit.

« Il ne faut pas défigurer la juste cause des Palestiniens », a poursuivi M. Retailleau, qui a insisté sur le fait que « beaucoup de nos compatriotes musulmans professent une foi parfaitement compatible avec les valeurs de la République ».

Créé au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le collectif Urgence Palestine dit rassembler « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l'auto-détermination du peuple palestinien ». 

Le groupe organise régulièrement des manifestations, qui ont parfois été interdites par les autorités.

« À l'heure où le peuple palestinien est confronté au génocide, à la famine, où les Israéliens cherchent à détruire et à anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français ? Il veut dissoudre notre collectif, c'est insupportable », a réagi Omar Al Soumi, l'un des militants d'Urgence Palestine.

« C'est la réalité d'une France complice du génocide », a-t-il accusé dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.

Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien de la part d'organisations de l'extrême gauche et de la gauche radicale. 

« Non à la dissolution d'Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant « des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine ! ».

L'eurodéputée insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.

« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible et concrète », a-t-elle réagi sur X.

Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.

« Le gouvernement qui appelle à la dissolution d’Urgence Palestine, c’est la République qui reprend ses droits et réaffirme que l’antisémitisme ne passera pas en France », s'est au contraire félicitée Sarah Aizenman, présidente du collectif « Nous vivrons », auprès de l'AFP. 

« Cette organisation ne défend pas les droits des Palestiniens, elle soutient une organisation terroriste », a accusé Mme Aizenman.

Les annonces de procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent à la veille des rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, notamment à Paris, selon un haut responsable de la police.

Le ministre de l'Intérieur et le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont par avance prévenu qu'aucun débordement ne serait toléré.

Environ 15 000 personnes sont attendues jeudi pour la manifestation parisienne.


Syrie: 11 morts dans de nouveaux affrontements confessionnels près de Damas

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). (AFP)
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  • Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut
  • En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements

BEYROUTH: Au moins deux personnes ont été tuées dans de nouveaux affrontements à caractère confessionnel aux environs de Damas, a annoncé mercredi une ONG, au lendemain d'accrochages meurtriers dans une localité syrienne voisine à majorité druze qui ont fait 17 morts.

Les affrontements se sont étendus dans la nuit à Sahnaya, à quelque 15 kilomètres au sud-ouest de la capitale, et opposent des forces affiliées aux autorités à des combattants locaux druzes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

"Nous n'avons pas dormi de la nuit (...) les obus de mortier s'abattent sur nos maisons", a déclaré à l'AFP au téléphone Samer Rafaa, un habitant et militant actif de Sahnaya, où une partie de la population est druze.

Selon l'OSDH, basée en Grande-Bretagne mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, l'un des deux morts à Sahnaya est un combattant druze.

Lundi, des affrontements meurtriers dans la localité voisine à majorité druze de Jaramana, aux environs de Damas, avaient fait 17 morts, selon un nouveau bilan de l'OSDH: huit combattants druzes et neuf membres des groupes armés qui ont donné l'assaut à la localité.

En soirée, un accord avait été scellé entre des représentants du gouvernement syrien et les responsables druzes de Jaramana pour mettre un terme aux affrontements.

Ces violences ont réveillé le spectre des affrontements confessionnels, après des massacres qui ont visé en mars la minorité alaouite dont était issu le président déchu Bachar al-Assad, renversé en décembre par la coalition islamiste au pouvoir.

L'attaque contre Jaramana a été menée par des groupes affiliés au pouvoir après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message et les chefs spirituels de la minorité druze ont condamné toute atteinte au prophète.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com