Ukraine: les éclats de munitions, immondes bouts de guerre

Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, l'hôpital militaire de Zaporijjia a traité «plus de 1 000 blessés, militaires et civils» (Photo, AFP).
Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, l'hôpital militaire de Zaporijjia a traité «plus de 1 000 blessés, militaires et civils» (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Ukraine: les éclats de munitions, immondes bouts de guerre

  • Projetés dans la faible lumière d'une lampe de bureau, les éclats de munitions donnent le frisson
  • Certains paraissent vert bouteille, d'autres grisâtres ou maronnâtres

ZAPORIJJIA : Ils sont plus ou moins gros, de taille ou de couleur variée, parfois encore ornés de lambeaux de peau ou de tissu: les éclats de munitions retirés des blessés à l'hôpital militaire de Zaporijjia (sud) illustrent froidement l'abomination de la guerre en Ukraine.

Dans cet établissement étroitement gardé et plongé dans la pénombre, des bâches recouvrent les fenêtres, tant pour éviter que la lumière projetée la nuit n'attire les obus russes que pour protéger les patients si des vitres venaient à exploser.

Une quasi obscurité règne donc en pleine matinée quand des chirurgiens, à la demande de l'AFP, sortent des salles d'opération leur funeste butin: deux pots de confiture, dont un au tiers plein, dans lesquels sont stockés ces bouts de mort arrachés des corps de soldats et de civils.

Projetés dans la faible lumière d'une lampe de bureau, les éclats de munitions donnent le frisson. Certains paraissent vert bouteille, d'autres grisâtres ou maronnâtres. Là, c'est "un morceau de mine", explique le docteur Iouri, désignant une forme usinée de quatre à cinq centimètres de long.

Un bout plus argenté, fait d'aluminium, appartenait selon lui à une sous-munition.  

Chaque morceau de métal a une histoire, celle d'une vie menacée. D'un éclat pointu, assez effilé, le jeune médecin se souvient: "Nous l'avons extrait d'une jambe. Le soldat était dans un état stable et l'opération a été un succès".

Aucun décès

Et de montrer sur son téléphone une radio prise de la blessure avant le passage au bloc. Le bout de métal y apparaît plus blanc que le muscle dans lequel il était fiché.

Un autre cliché médical, puisé dans la mémoire de l'ordinateur du service, présente une balle incrustée dans une mâchoire. Le corps étranger apparaît cette fois-ci en noir, et tranche nettement aux rayons X avec le reste du visage du patient, plus clair.

Sur une troisième radio, un éclat, à nouveau clair, est incrusté dans le pelvis d'un blessé.

"Nos hommes sont très forts. La grande majorité de ceux que l'on soigne ici, même ceux qui sont gravement blessés, veulent retourner au front avec leurs amis, pour les soutenir", affirme le docteur Iouri.

Aucun blessé n'est mort dans le service, assure le Dr Farad Gokharovitch Ali-Shakh, un chirurgien orthopédiste qui insiste sur le fait que tous les patients depuis le début de la guerre ont évité l'amputation, à deux exceptions près.

"Leurs blessures mettaient leur vie en danger", soupire-t-il.

«Animaux»

Lui aussi sort son téléphone pour montrer la photo sanguinolente d'une jambe arrachée ne tenant plus que par un lambeau de peau. "Nous avons pu restaurer les vaisseaux puis fixer les extrémités", se satisfait le Dr Ali-Shakh, qui dit travailler "20 heures par jour" au bloc.

"Nous vivons tous pratiquement ici", note-t-il sans en faire grand cas. "Parfois, je peux rentrer chez moi pour 2-3 heures et ensuite je reviens."

Depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février, l'hôpital militaire de Zaporijjia a traité "plus de 1 000 blessés, militaires et civils", indique son directeur, le commandant Viktor Pyssanko.

Jusqu'alors, la guerre sévissant depuis 2014 entre l'armée ukrainienne et les séparatistes prorusses du Donbass, territoire de l'Est, continuait "à basse intensité" et se caractérisait par des blessures relativement simples, causées par des balles ou des explosions.

"Mais maintenant, 80% des blessés présentent une combinaison de traumatismes de guerre", note-t-il, en rage contre les soldats russes. Des "animaux", selon lui.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.