Placé face à l'Histoire, Emmanuel Macron propose un «nouveau commencement»

Le président français et candidat à la réélection du parti La République en Marche (LREM) Emmanuel Macron (C) lève le pouce en saluant ses partisans suite à sa victoire à l'élection présidentielle française, au Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022. (AFP)
Le président français et candidat à la réélection du parti La République en Marche (LREM) Emmanuel Macron (C) lève le pouce en saluant ses partisans suite à sa victoire à l'élection présidentielle française, au Champ de Mars à Paris, le 24 avril 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 25 avril 2022

Placé face à l'Histoire, Emmanuel Macron propose un «nouveau commencement»

  • La carte des résultats du scrutin de dimanche dessine deux France
  • Emmanuel Macron a promis de «trouver une réponse» pour ceux dont «la colère et les désaccords les ont conduits à voter» pour Marine Le Pen (Rassemblement national, RN)

PARIS: Reconduit à la présidence de la France lors d'un scrutin historique, Emmanuel Macron est confronté dès lundi à un pays tout aussi fracturé politiquement que lors de sa première élection en 2017.


Historique, l'exploit qui voit le sortant être le premier président réélu hors cohabitation entre un chef de l'Etat et un Premier ministre de bords politiques opposés depuis l'instauration du vote au suffrage universel direct en 1962. Historique, au moins autant, le score de Marine Le Pen, qui gagne environ huit points et fait franchir pour la première fois à l'extrême droite la barre de 40% des suffrages.


La campagne électorale, marquée par la Covid-19 et par la guerre en Ukraine, avait montré une forte lassitude démocratique. Celle-ci se retrouve dans le niveau de l'abstention dimanche, estimé à 28%, soit davantage qu'il y a cinq ans (25,44%), et un record depuis la présidentielle de 1969 (31%).


Dans ce contexte, la victoire sans appel du sortant de 44 ans --plus de 58% des suffrages-- "est un exploit politique d'Emmanuel Macron assez personnel", a jugé dimanche soir sur LCI le politologue Jérôme Jaffré, commentant "un score très net qui donne du jeu politique pour les semaines à venir, à condition que le président sache tirer toutes les leçons d'un tel scrutin".


Sa réélection intervient après un quinquennat jalonné de crises, des manifestations anti-système du mouvement des "gilets jaunes" à la pandémie de Covid-19. Elle place le pays dans la continuité sur ses grandes orientations économiques, européennes et internationales.

«Pas la continuité du quinquennat»
Mais lors de son premier discours de victoire prononcé à Paris avec la Tour Eiffel en arrière-plan, Emmanuel Macron a promis une "méthode refondée" pour gouverner la France, assurant que "nul se sera laissé au bord du chemin".


"Cette ère nouvelle ne sera pas la continuité du quinquennat qui s'achève", a assuré le président réélu, appelant à être "bienveillants et respectueux" dans un pays "pétri de tant de doutes, tant de divisions".

Alors qu'en guise d'état de grâce, c'est un nouveau combat politique qui l'attend avec les élections législatives en juin, Emmanuel Macron a aussi pris soin de s'adresser à ceux qui l'ont choisi par défaut, et même aux électeurs de sa rivale Marine Le Pen.

"Je sais que nombre de nos compatriotes ont voté ce jour pour moi non pour soutenir les idées que je porte mais pour faire barrage à celles de l'extrême droite", a-t-il reconnu. "Et je veux ici les remercier et leur dire que j'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir".

Il a aussi promis de "trouver une réponse" pour ceux dont "la colère et les désaccords les ont conduits à voter" pour Marine Le Pen (Rassemblement national, RN).


La carte des résultats du scrutin de dimanche dessine deux France. L'une a voté Emmanuel Macron: les grandes métropoles, les classes moyennes supérieures et les retraités. Et l'autre, celle qui a choisi Marine Le Pen, plus populaire, qui se sent souvent exclue, particulièrement dans le nord-est et le pourtour méditerranéen.


Avec plus de 60% de voix, Marine Le Pen a par ailleurs réalisé des scores historiques en Outremer, notamment aux Antilles, en Guyane, à la Réunion et à Mayotte (59,10%) sur fond de défiance envers les autorités ou de contestation contre le pass sanitaire.


Sept semaines exactement vont s'écouler jusqu'au premier tour des législatives le 12 juin, à nouveau qualifié dimanche soir de "troisième tour" par le dirigeant de La France insoumise (LFI, gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon --arrivé troisième au premier tour-- et par Jordan Bardella, le président du RN.

«Un contre-pouvoir fort»
Marine Le Pen a choisi dimanche de voir dans son score inédit "une éclatante victoire" et la manifestation du "souhait" des Français d'"un contre-pouvoir fort à Emmanuel Macron", avant de lancer "la grande bataille électorale des législatives".


L'enjeu, pour le Rassemblement national, sera de dépasser le statut d'un parti contestataire qui, comme l'avance le politologue Jean-Yves Camus, "recueille un pourcentage considérable de voix, infuse dans la société mais n'arrivera jamais au pouvoir parce qu'il n'a pas d'alliés". Le RN compte six députés seulement dans la législature qui s'achève.


Le candidat d'extrême droite éliminé au premier tour Eric Zemmour, lui, appelle "le bloc national" à s'unir mais ne peut s'empêcher de relever, cinglant, que c'est "la huitième fois que la défaite frappe le nom de Le Pen".


A gauche, Jean-Luc Mélenchon, fort de ses près de 22% au premier tour, a pilonné dimanche un président selon lui "le plus mal élu de la Ve République" --Constitution de 1958-- et a appelé à la mobilisation car "le troisième tour commence ce soir".


A l'étranger, c'est un soulagement pour les partenaires de Paris: la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est réjouie de "continuer l'excellente coopération" avec la France, le chancelier allemand Olaf Scholz a salué "un signal fort en faveur de l'Europe". Le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit "heureux de continuer à travailler ensemble".


"Vers une Europe forte et unie!", a déclaré de son côté le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a félicité Emmanuel Macron, tandis que le président américain Joe Biden s'est dit "impatient de poursuivre" la coopération avec Paris pour "défendre la démocratie".

«Réélection sans état de grâce»: pour Macron, le plus dur commence, estime la presse

«Une victoire, mille défis» à la Une du Télégramme, voire «Tout reste à faire» à celle de La Croix: pour les quotidiens de lundi, Emmanuel Macron reconduit président doit désormais se porter au chevet d'une France aux fractures béantes.

Le Monde le résume en parlant d'une «réélection sans état de grâce», du fait notamment d'une «abstention proche des records et une extrême droite qui dépasse pour la première fois la barre des 40% des suffrages».

Il y a bien sûr des Unes très sobres, des neutres «Emmanuel Macron réélu» (Ouest-France) ou «Macron réélu 58,5%» (La Dépêche du Midi), à «Macron promet +cinq ans de mieux+» (Le Parisien/Aujourd'hui en France), en passant par «L'acte 2» (Sud Ouest) ou «Macron II» (Paris Normandie), ou encore «5 ans de plus» (Nice-Matin). Bref, comme dirait 20 minutes, «Ça marche encore».

Et les Unes, rares, où perce un certain enthousiasme, comme celles des Echos, «Un nouveau départ», avec une photo du chef de l'Etat tout sourire et bras levés, ou du Figaro, «Grande victoire, grands défis».

Alexis Brézet y note qu'«en apparence, c'est une apothéose». «Chapeau, l'artiste ! Après ce quinquennat +maudit+ - les +gilets jaunes+, Samuel Paty, Notre-Dame, le Covid, l'Ukraine… -, la performance n'est pas mince». Mais «en vérité, la statue de marbre est un géant aux pieds d'argile» car «qui peut croire à la réalité de son ancrage populaire?», nuance l'éditorialiste du quotidien de droite.

Côté opposé, Libération pose un grand «Merci qui?» sur la tête du président, coupée en bas de page. «Macron réélu, la victoire sans la gloire», lit-on en pages intérieures du journal de gauche, où l'éditorialiste Paul Quinio liste les lourds dossiers à traiter, une mission qui s'avère selon lui «souvent à rebrousse-poil du quinquennat qui s'achève».

- «Ce vote m'oblige» -

Un dessin, signé Kak dans L'Opinion, résume cette idée d'une réélection qui fait mal: on voit sur un ring une Marianne annoncer «Macron, victoire aux points» et lever le bras de celui-ci, amoché, hagard, tandis que Marine Le Pen de l'autre côté présente le même état d'hébétude, battue, mais debout.

Pas de KO, donc. Ni de chaos: «Cette élection a permis d'éviter le chaos, sûrement pas d'atténuer la colère», remarque Jean-Pierre Dorian dans Sud Ouest.

D'où le scepticisme, mordicus. «Oui, mais», titre La Provence, «Et maintenant?», s'interroge Corse-Matin.

«C'est gagné, mais rien n'est fait», après une deuxième onction électorale qui «ne vaut pas quitus», rappelle Stéphane Vernay dans Ouest-France, en titrant son édito: «Réconcilier les Français... et vite».

Car il s'agit là d'une France «polytraumatisée», observe Dominique Diogon (La Montagne), et «plus que le fantasmé grand remplacement, c'est ce grand déclassement qui nourrit un ressentiment explosif».

Luc Bourrianne pointe, lui, la responsabilité du chef de l'Etat dans L'Est Républicain: «La stratégie du président allie brio et cynisme en se jouant des opportunismes. Mais en affaiblissant la gauche et la droite modérées, il participe à l'émergence d'aucune alternative autre que les extrémismes, la radicalité, l'affrontement».

Après cette «victoire en trompe-l'oeil», selon le titre de l'édito de La République des Pyrénées, M. Macron doit innover dans la pratique démocratique, pour «éviter une +giletjaunisation+ de son quinquennat», écrit Jean-Marcel Bouguereau dans ce journal.

Bref, action, ou la comminatoire Une de Midi Libre: «Entendez et agissez!»

Comment? D'abord en reconnaissant ce que traduit le scrutin dominical. «Ce vote m'oblige», a dit le Marcheur réélu, citation placée à la Une des Dernières Nouvelles d'Alsace et de La Voix du Nord.

Car, analyse Olivier Biscaye dans Midi Libre, «le camp des perdants a gagné. Autant que celui des désabusés, des découragés, des indifférents. Et ce n'est pas une blague ! Depuis hier soir, ils sont devenus la seule et principale attention d'un Président réélu à la tête d'un pays que l'on a l'habitude de considérer à raison comme fracturé».

- «Goitschel de la politique» -

Un président à la manoeuvre auprès d'«Une France à apaiser» (Une de la Charente Libre), quitte à slalomer: «Emmanuel Macron devra être la Marielle Goitschel de la politique, aussi à l'aise dans les virages à gauche, que dans ceux à droite», glisse Géraldine Baerh Pastor dans son édito «L'inratable grand virage», pour L'Union.

Et voilà le double fond de la séquence électorale de 2022 qui se reflète déjà dans la presse, avec ce fameux «troisième tour» que représentent les élections législatives de juin, lequel, prévient Frédéric Vézard dans les DNA. «pourrait faire bouger quelques murs, voire paralyser l'action publique si aucune majorité nette ne se dégageait à l'Assemblée nationale».

Dans le droit-fil d'un Jean-Luc Mélenchon demandant aux Français de l'élire Premier ministre, L'Humanité présente à sa Une un bulletin Marine Le Pen froissé, tamponné d'un «BATTUE», au-dessus du mot d'ordre: «Et maintenant, combattre Macron». En écho, l'édito de Sébastien Crépel a pour titre: «Le président ne perd rien pour attendre».

«Vos gueules, les mouettes!», lance l'édito de David Guévart dans le Courrier Picard, clin d'oeil au film de Robert Dhéry: «Ils sont marrants, ces candidats déchus. Ils pérorent comme s'ils n'avaient pas perdu l'élection».

Le même quotidien, décidément cavalier, propose une citation du jour, décidément de circonstance: «Un homme mérite une seconde chance, mais gardez un oeil sur lui». Signé John Wayne.


Colère agricole en France: Macron reçoit les syndicats, des blocages persistent

Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
Des tracteurs lors d'une manifestation organisée par le syndicat agricole Coordination Rurale près du Mont-Saint-Michel, dans le nord-ouest de la France, le 18 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a reçu les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dans un contexte de forte colère liée aux crises sanitaires, notamment la dermatose bovine
  • Les blocages routiers se poursuivent dans le Sud-Ouest, alors que de nouveaux cas de la maladie sont confirmés et que la mobilisation agricole se prolonge

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a reçu mardi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur, auquel ils sont opposés, tandis que des axes routiers sont toujours bloqués pour protester contre le traitement par les autorités de l'épizootie de dermatose bovine.

"L'objet du rendez-vous, c'était d'essayer d'éteindre un peu le feu qui est partout dans les campagnes", a souligné Stéphane Galais, porte-parole national de la Confédération paysanne - un syndicat classé à gauche -, à la sortie de la rencontre, ajoutant qu'il fallait pour cela "des mesures structurelles fortes".

Les syndicats disent avoir par ailleurs rappelé au chef de l'Etat "l'extrême tension" et la "colère" du monde agricole et que des réponses étaient attendues "dès les premiers jours de janvier" sur le Mercosur mais aussi sur les crises sanitaires, au premier rang desquelles la dermatose bovine et la grippe aviaire.

C'était la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats agricoles depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'était aussi la première depuis l'annonce, jeudi dernier, du report a priori au 12 janvier de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui inquiète les filières concernées, lesquelles affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes que les produits européens.

L'accord permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Sur le terrain, la mobilisation a connu un léger regain mardi (53 actions mobilisant 1.600 personnes, selon le ministère de l'Intérieur) par rapport à lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes), mais elle reste nettement inférieure à celle de la semaine dernière (110 actions jeudi).

Certains agriculteurs sont mobilisés depuis plus de 10 jours, notamment contre l'abattage total des troupeaux dans lesquels des cas de DNC sont détectés dans le Sud-Ouest.

Mardi, le ministère de l'Agriculture a confirmé un nouveau cas de la maladie en Haute-Garonne, portant le bilan total à 115 foyers enregistrés depuis juin en France. Ce dernier troupeau concerné a été abattu.

Dans le Sud-Ouest, des blocages d'autoroute étaient notamment maintenus sur l'A63 près de Bordeaux ou sur l'A64 au sud de Toulouse ou près de Bayonne.

Au sud de Bordeaux, les manifestants de la branche locale du syndicat Coordination rurale - classé à droite - ont dit vouloir organiser un réveillon et une messe de Noël mercredi soir sur leur barrage, à l'instar des agriculteurs mobilisés près de Toulouse.


Mercosur: les syndicats rencontrent Macron à l'Elysée, la dermatose en toile de fond

Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
Des agents de la police nationale française bloquent une route alors que des agriculteurs manifestent contre l'accord UE-Mercosur, alors que le président français Emmanuel Macron rencontre les lecteurs du quotidien « La Voix du Nord », à Arras, dans le nord de la France, le 19 novembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron reçoit les syndicats agricoles, opposés à l’accord UE-Mercosur, dont la signature a été reportée, mais les tensions restent fortes malgré les concessions évoquées par le gouvernement
  • La rencontre se déroule sur fond de crise sanitaire liée à la dermatose bovine et de blocages agricoles persistants, avec une remobilisation annoncée début janvier

PARIS: Emmanuel Macron reçoit mardi après-midi les syndicats agricoles pour parler de l'accord UE-Mercosur auquel ils sont opposés mais le sujet de la dermatose bovine sera difficile à éviter au regard des blocages routiers qui persistent sur le terrain.

La FNSEA, les Jeunes agriculteurs (JA), la Coordination rurale et la Confédération paysanne sont reçus à 16H30, ont-ils annoncé à l'AFP.

C'est la première rencontre entre le chef de l'Etat et les syndicats depuis début décembre et l'amorce de la crise qui secoue l'élevage français, face à la dermatose nodulaire contagieuse (DNC).

C'est aussi la première depuis l'annonce jeudi dernier du report de la signature du traité décrié entre l'UE et des pays du Mercosur, après une mobilisation de plusieurs milliers d'agriculteurs avec leurs tracteurs à Bruxelles.

Cet accord faciliterait l'entrée en Europe de viande, sucre, riz, miel et soja sud-américains, ce qui alarme les filières concernées qui affirment que ces produits ne respectent pas les mêmes normes, notamment environnementales et sanitaires, que les produits européens.

Il permettrait en revanche aux Européens d'exporter davantage de véhicules, machines, vins et spiritueux en Amérique du Sud.

Emmanuel Macron s'était félicité du report de la signature, demandant que les "avancées" réclamées par la France, mais aussi l'Italie, se concrétisent afin que "le texte change de nature".

Les syndicats agricoles sont remontés depuis des mois et demandaient au président de prendre clairement position, après que celui-ci eut déclaré en novembre être "plutôt positif" quant à la possibilité d'accepter l'accord.

Emmanuel Macron avait rencontré des représentants de différents syndicats à Toulouse mi-novembre, des manifestations ayant changé le programme d'un déplacement qui devait être consacré aux réseaux sociaux et au spatial.

- "Mercosur = NON" -

"Le message de la FNSEA au Président de la République restera inchangé, ferme et clair: Mercosur = NON", a indiqué mardi le syndicat dominant dans une déclaration à l'AFP. Son président Arnaud Rousseau fera une déclaration à la presse à l'issue. Il avait déjà rencontré le président mi-novembre.

La Coordination rurale et la Confédération paysanne, fer de lance de la contestation de la gestion de la dermatose par l'Etat et opposants historiques au traité UE-Mercosur, ont ensuite confirmé à l'AFP leur venue.

Pour ces deux syndicats, c'est la première rencontre entre le président et des représentants nationaux depuis le dernier Salon de l'agriculture.

Plusieurs sources diplomatiques ont indiqué que la nouvelle échéance visée pour la signature était désormais le 12 janvier au Paraguay.

"Nous ne nous contentons pas de nous opposer à cet accord. En l'état, nous obtenons des concessions inédites au bénéfice de nos agriculteurs, que cet accord soit signé ou qu'il ne le soit pas", a déclaré lors des questions au gouvernement mardi Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, citant des "mesures miroir pour garantir la réciprocité", des "contrôles douaniers" et des clauses de sauvegarde annoncées en septembre par la Commission européenne.

Les agriculteurs français ont déjà prévenu qu'ils se remobiliseraient début janvier, jugeant ces réponses insuffisantes.

Mais certains sont mobilisés depuis plus de 10 jours sur le terrain, notamment contre la stratégie gouvernementale pour lutter contre la dermatose bovine dans le Sud-Ouest, mais aussi ponctuellement plus au nord, contre le Mercosur et les autres crises qui pèsent sur le monde agricole.

En Gironde, la Coordination rurale (CR33) a annoncé organiser un "réveillon de Noël façon auberge espagnole" sur l'A63 au sud de Bordeaux.

"Le côté festif, ça permet de durer plus longtemps", résume à l'AFP Jean-Paul Ayres, porte-parole de la CR33, alors qu'un terrain de moto-cross a été improvisé sur le terre-plein central de l'autoroute.

Les bureaux centraux des syndicats se sont bien gardés d'appeler à lever les blocages, laissant les sections locales décider et appelant simplement au "repos" de leurs troupes et à une "trêve" pour certains pour mieux reprendre en janvier si nécessaire.

La mobilisation des agriculteurs a connu un léger regain lundi (35 actions mobilisant 1.200 personnes) par rapport à dimanche (23 actions), mais elle est nettement en baisse comparée à la semaine dernière (110 actions jeudi, 93 vendredi).


Vol au Louvre: une grille de protection installée sur la fenêtre empruntée par les cambrioleurs

Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
Des ouvriers installent des grilles de protection en fer sur les fenêtres de la galerie d'Apollon du musée du Louvre, côté quai François Mitterrand, à Paris, le 23 décembre 2025, quelques semaines après que des voleurs aient utilisé un monte-meubles pour s'introduire dans le musée. (AFP)
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  • Une grille de protection a été installée sur la porte-fenêtre du Louvre utilisée lors du vol spectaculaire de bijoux du 19 octobre, dont le butin de 88 millions d’euros reste introuvable
  • Le musée renforce sa sécurité après de vives critiques : grilles supplémentaires, dispositifs anti-intrusion et vidéosurveillance accrue prévue d’ici 2026

PARIS: Une grille de protection a été installée mardi matin sur la porte-fenêtre du musée du Louvre à Paris, empruntée par les cambrioleurs lors du spectaculaire vol de bijoux du 19 octobre, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le 19 octobre, quatre malfaiteurs ont réussi à approcher le bâtiment en camion-élévateur et à hisser deux d'entre eux jusqu'à cette fenêtre menant à la galerie d'Apollon, qui donne sur les quais de Seine, grâce à une nacelle.

Ils ont dérobé huit joyaux de la Couronne de France. Le butin, estimé à 88  millions d'euros, reste introuvable.

Depuis le cambriolage, la sécurité du musée le plus visité au monde se retrouve au cœur des critiques, le braquage ayant révélé une série de défaillances.

La grille de protection "est l'une des mesures d'urgence décidées après le vol ", a précisé mardi à l'AFP Francis Steinbock, administrateur général adjoint du musée.

Des "réflexions" sont en cours concernant la "sécurisation sur les autres fenêtres", a ajouté le responsable.

La présidente du Louvre, Laurence des Cars, avait assuré la semaine dernière devant les sénateurs français qu'une grille serait reposée "avant Noël". Elle avait précisé que la précédente avait été retirée en 2003-2004, lors d'importants travaux de restauration.

Autre chantier majeur: le renforcement de la vidéosurveillance sur les façades du palais. "Nous avons annoncé un dispositif d'une centaine de caméras positionnées autour du palais. Le marché a été signé et l'installation pourra débuter tout au long de l'année 2026 ", a précisé Francis Steinbock.

La semaine dernière, le Louvre avait également annoncé l'achèvement de la mise en place de dispositifs anti-intrusion autour du musée.

Du 15 au 18 décembre, les agents du Louvre étaient en grève pour réclamer de meilleures conditions de travail et des moyens supplémentaires pour la sécurité. Le mobilisation a été levée vendredi, mais les négociations se poursuivent entre les syndicats et le ministère de la Culture pour répondre aux inquiétudes des agents.