Mosquées taguées dans le Doubs: prison avec sursis pour un ex-responsable RN

 Le tribunal correctionnel de Besançon a condamné lundi à 18 mois de prison avec sursis un ancien militant du Rassemblement national (RN) pour avoir tracé des croix de Lorraine sur plusieurs mosquées du Doubs (Photo, AFP)
 Le tribunal correctionnel de Besançon a condamné lundi à 18 mois de prison avec sursis un ancien militant du Rassemblement national (RN) pour avoir tracé des croix de Lorraine sur plusieurs mosquées du Doubs (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 25 avril 2022

Mosquées taguées dans le Doubs: prison avec sursis pour un ex-responsable RN

 Le tribunal correctionnel de Besançon a condamné lundi à 18 mois de prison avec sursis un ancien militant du Rassemblement national (RN) pour avoir tracé des croix de Lorraine sur plusieurs mosquées du Doubs (Photo, AFP)
  • Quentin Le Derout, qui a reconnu les faits, a été condamné à 18 mois d'emprisonnement avec sursis probatoire pendant deux ans, et 5 ans d'inéligibilité, pour dégradation d'édifices affectés au culte
  • Les différentes associations religieuses et culturelles qui s'étaient portées parties civiles ont obtenu collectivement plus de 20 000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice matériel et moral

STRASBOURG: Le tribunal correctionnel de Besançon a condamné lundi à 18 mois de prison avec sursis un ancien militant du Rassemblement national (RN) pour avoir tracé des croix de Lorraine sur plusieurs mosquées du Doubs.

Quentin Le Derout, âgé de 23 ans, candidat du RN aux élections départementales de juin 2021 dans le Doubs, avait tracé à la peinture rouge des croix de Lorraine sur une mosquée et les locaux de deux associations turques à Pontarlier et Montlebon le 7 novembre dernier.

Il avait récidivé le 20 novembre, s'en prenant aux mosquées Sounna et Fontaine Ecu de Besançon.

Plusieurs responsables cultuels et associatifs avaient alors dénoncé des "provocations islamophobes", voyant un message "anti-musulman" dans l'usage détourné de ce symbole du gaullisme et de la Résistance.

Quentin Le Derout, qui a reconnu les faits, a été condamné à 18 mois d'emprisonnement avec sursis probatoire pendant deux ans, et 5 ans d'inéligibilité, pour dégradation d'édifices affectés au culte. A l'audience, le procureur avait requis une peine de 2 ans de prison, dont un an ferme, et 5 ans d'inéligibilité.

Les différentes associations religieuses et culturelles qui s'étaient portées parties civiles ont obtenu collectivement plus de 20 000 euros de dommages et intérêts en réparation du préjudice matériel et moral.

"Nous aurions aimé qu'une peine de prison ferme, même courte, soit prononcée, face à la gravité des faits", a réagi auprès de l'AFP Khalid Jarmouni, le président du Centre culturel islamique de Franche-Comté (CCIFC), qui gère la mosquée de Fontaine Ecu.

"On espère que ce jeune homme pourra rebondir, et qu'un jour il présentera peut-être des excuses", a ajouté M. Jarmouni. "J'espère aussi que cette condamnation apaisera les fidèles de notre communauté, dont certains ont leurs grands-parents qui ont participé à la libération de la France pendant la Seconde guerre mondiale".

Samuel Thomas, délégué général de la Fédération nationale des Maisons des Potes (FNMDP), qui s'était également constituée partie civile, a exprimé sa "satisfaction" après la "sanction dissuasive" prononcée par le tribunal, et la peine d'inéligibilité, qu'il avait réclamée.

"C'est très important que ce type d'individus, qui ont l'intention de se présenter à des élections, soient déclarés inéligibles", a-t-il estimé.

"La sanction paraît adaptée, elle prend en compte la personnalité de M. Le Derout", a réagi Me Ornella Spatafora, l'avocate du prévenu.


Macron sous pression pour nommer un Premier ministre, Mélenchon met en garde les socialistes

Le président français Emmanuel Macron est vu sur des écrans dans une salle de contrôle au siège de l'AFP alors qu'il s'adresse à la nation lors d'une émission télévisée depuis le palais présidentiel de l'Élysée, le jour de la démission du Premier ministre le 5 décembre 2024. (Photo AFP)
Le président français Emmanuel Macron est vu sur des écrans dans une salle de contrôle au siège de l'AFP alors qu'il s'adresse à la nation lors d'une émission télévisée depuis le palais présidentiel de l'Élysée, le jour de la démission du Premier ministre le 5 décembre 2024. (Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron est sous la pression de son camp : la présidente de l'Assemblée lui demande de nommer un nouveau Premier ministre « dans les prochaines heures », et François Bayrou affirme être prêt « à aider » sans se déclarer formellement pour Matignon.
  • La parenthèse, ouverte samedi avec la réouverture de Notre-Dame devant un parterre de chefs d'État et de gouvernement, n'aura pas duré longtemps pour Emmanuel Macron.

PARIS : À la veille de nouvelles consultations politiques à l'Élysée, Emmanuel Macron est sous la pression de son camp : la présidente de l'Assemblée lui demande de nommer un nouveau Premier ministre « dans les prochaines heures », et François Bayrou affirme être prêt « à aider » sans se déclarer formellement pour Matignon.

De son côté, La France insoumise dénonce une « trahison » de la part des socialistes s'ils rejoignaient le futur gouvernement.

La parenthèse, ouverte samedi avec la réouverture de Notre-Dame devant un parterre de chefs d'État et de gouvernement, n'aura pas duré longtemps pour Emmanuel Macron.

« On ne peut pas continuer comme ça », a averti dimanche le président du MoDem François Bayrou, resté silencieux depuis la censure du gouvernement Barnier.

« Si je peux aider à sortir de tout ça, je le ferai », a ajouté sur France Bleu Béarn le maire de Pau, pressenti pour Matignon  parmi d'autres.

De son côté, la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a exhorté le chef de l'État à nommer « rapidement » un nouveau Premier ministre, « dans les prochaines heures », alors qu'Emmanuel Macron doit encore recevoir lundi à l'Élysée les communistes et les écologistes, mais pas les Insoumis qui ont décliné l'invitation.

- Main tendue -

À l'instar de plusieurs macronistes, dont le chef de file des députés Gabriel Attal, la présidente du Sénat milite pour constituer un bloc central élargi allant des Républicains aux socialistes.

« Si on additionne le socle commun, le groupe Liot et le PS, on arrive à 299 députés », a-t-elle relevé devant le Grand Jury RTL-M6-Le Figaro-Public Sénat. « Là, vous avez une majorité, et donc il n'y a plus de censure possible. »

Elle a également appelé à « un programme d'action » commun entre ces groupes politiques, autour de la question des soins, de l'agriculture, de la simplification, de la décentralisation, et « pourquoi pas » de la proportionnelle.

Cette main tendue à gauche n'est pas du goût de Jordan Bardella, président du Rassemblement national. Selon lui, ce sera « l'alliance de tout et son contraire. Tout ça pour empêcher des millions d'électeurs qui ont voté pour le RN de voir leurs idées exprimées », a-t-il commenté sur France 3.

Le parti lepéniste n'a pas été convié à l'Élysée, mais Jordan Bardella demande à être reçu par le prochain locataire de Matignon afin d'« exprimer clairement les lignes rouges » de son parti.

« Vous ne pouvez pas faire comme si nous n'étions pas là », a-t-il mis en garde. Marine Le Pen a déjà prévenu qu'elle pourrait voter à nouveau une motion de censure.

- « Fait accompli » -

À gauche, deux lignes s'affrontent depuis la chute de Michel Barnier. D'un côté, les socialistes, les écologistes et les communistes appellent, à des degrés divers, à la discussion. De l'autre, La France insoumise brandit la menace de l'explosion du « Nouveau Front populaire ».

Si les socialistes rejoignent le futur gouvernement, « le Nouveau Front populaire continuera de toute façon. Nous refusons de gouverner avec ce bloc de droite à la dérive », avertit Jean-Luc Mélenchon dans un entretien aux quotidiens italien La Repubblica et espagnol El País.

Le tribun ne ménage pas ses attaques contre Olivier Faure. Il affirme que ce dernier « ne décide pas tout seul », critiquant la démarche du Premier secrétaire du PS qui a rencontré le chef de l'État vendredi pour lui proposer des « concessions réciproques ».

« Nous avons été mis devant le fait accompli », déplore le tribun, dénonçant la « méthode extrêmement brutale » et « personnelle » d'un Olivier Faure qui « bluffe », et « veut être Premier ministre pour la gauche » alors que son parti « a fait 1,67 % à l'élection présidentielle » de 2022.

Même réserve du côté d'Éric Coquerel, président insoumis de la Commission des finances de l'Assemblée.

« Je pense qu'Emmanuel Macron balade tout le monde. Il ne nommera pas un Premier ministre de gauche, comme le veut Olivier Faure », prévient-il sur franceinfo. Le député dénonce la stratégie du chef de l'État visant uniquement à « diviser le Nouveau Front populaire » et refuse, comme la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot, de « trahir les électeurs ».


Les Écologistes iront à l'Élysée lundi, contrairement aux Insoumis

Un sapin de Noël est installé au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 7 décembre 2023. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Un sapin de Noël est installé au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 7 décembre 2023. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • « Les Écologistes se rendront à ce rendez-vous pour y avoir une discussion exigeante sur la méthode avec le président de la République », indique le parti dans un communiqué.
  • La délégation verte sera composée de Marine Tondelier, secrétaire nationale, et des deux chefs de groupe parlementaire, Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard.

Samedi, les Écologistes ont annoncé qu'ils acceptaient l'invitation d'Emmanuel Macron pour un rendez-vous lundi à l'Élysée, alors que le futur gouvernement est en cours de formation. Ils font ainsi volte-face par rapport à La France insoumise qui a prévenu vendredi soir qu'elle ne s'y rendrait pas.

« Les Écologistes se rendront à ce rendez-vous pour y avoir une discussion exigeante sur la méthode avec le président de la République », indique le parti dans un communiqué. La délégation verte sera composée de Marine Tondelier, secrétaire nationale, et des deux chefs de groupe parlementaire, Cyrielle Chatelain et Guillaume Gontard.

« Dans l'impasse politique dans laquelle notre pays se trouve, la stabilité de ce gouvernement ne peut exister que dans un dialogue avec les partis ayant participé au Front républicain », ont ajouté Les Écologistes.

Cette invitation du chef de l'État fait suite à la venue des dirigeants socialistes à l'Élysée vendredi. Ces derniers ont demandé à Emmanuel Macron de nommer un Premier ministre de gauche, tout en se disant prêts à des discussions avec les macronistes sur la base de « concessions réciproques ».

Ils ont également indiqué avoir réclamé au président de la République qu'il s'entretienne avec leurs alliés du Nouveau Front populaire, et les invitations ont été envoyées dans l'après-midi.

Le Parti communiste (PCF) a fait savoir qu'il se rendrait à l'Élysée, mais pas les Insoumis, qui ont décliné l'invitation. « Nous sommes prêts à gouverner sur la base du programme pour lequel nous avons été élus », a écrit dans un communiqué le coordinateur national de LFI, Manuel Bompard, ajoutant qu'« aucune discussion autre que la nomination d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l'État ».

M. Macron a également reçu vendredi les responsables du bloc central et ceux du parti Les Républicains. Ces derniers ont affirmé qu'ils ne censureraient le futur gouvernement que s'il « mettait en œuvre le programme du Nouveau Front populaire ou comptait des députés de La France insoumise ».

Selon plusieurs de ses proches et interlocuteurs, le chef de l'État envisagerait de nommer un nouveau Premier ministre dès lundi, après le renversement du gouvernement de Michel Barnier par une motion de censure le 4 décembre.


Nouveau gouvernement: LFI refuse de se rendre à l'invitation de Macron lundi à l'Elysée

Jean-Luc Mélenchon, regarde avant une interview lors du journal télévisé du soir sur TF1 le 5 décembre 2024. (AFP)
Jean-Luc Mélenchon, regarde avant une interview lors du journal télévisé du soir sur TF1 le 5 décembre 2024. (AFP)
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  • La France insoumise (LFI) a annoncé vendredi soir qu'elle refusait de se rendre lundi à l'Elysée pour des consultations avec le président Emmanuel Macron
  • Ce refus du parti de Jean-Luc Mélenchon contraste avec les gestes d'ouverture manifestés dans la journée par le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure

PARIS: La France insoumise (LFI) a annoncé vendredi soir qu'elle refusait de se rendre lundi à l'Elysée pour des consultations avec le président Emmanuel Macron en vue de la nomination d'un nouveau Premier ministre et d'un nouveau gouvernement.

"Nous sommes prêts à gouverner sur le programme pour lequel nous avons été élus", écrit le coordinateur national de LFI Manuel Bompard dans un communiqué, ajoutant qu'"aucune discussion autre que la nomination d'un gouvernement du Nouveau Front Populaire ne saurait avoir lieu avec le chef de l’État". "Nous n'irons donc pas à l’Elysée ce lundi", a-t-il ajouté.

Ce refus du parti de Jean-Luc Mélenchon contraste avec les gestes d'ouverture manifestés dans la journée par le Premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure qui s'est dit prêt à des discussions avec les macronistes et avec le parti de droite Les Républicains (LR) sur la base de "concessions réciproques" afin de sortir de l'impasse institutionnelle.

Olivier Faure et les chefs des groupes parlementaires socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner ont été reçus vendredi à la mi-journée par Emmanuel Macron. Ils lui ont demandé de nommer un Premier ministre de gauche.

Emmanuel Macron a également reçu vendredi les représentants du parti Les Républicains (LR) et deux du bloc central composé des partis qui le soutiennent.

Puis il a invité lundi les Ecologistes, qui réservent leur réponse jusqu'à samedi, les communistes, qui se rendront bien au rendez-vous, et LFI.

Selon plusieurs de ses proches et interlocuteurs, le chef de l'Etat envisage de nommer un nouveau Premier ministre dès lundi, après le renversement par une motion de censure du gouvernement de Michel Barnier.