L’Arabie saoudite lance une stratégie nationale de protection de la propriété intellectuelle

Pour célébrer la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, la SAIP a organisé une campagne de sensibilisation à l’importance des idées pour la Vision 2030 (Photo fournie).
Pour célébrer la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, la SAIP a organisé une campagne de sensibilisation à l’importance des idées pour la Vision 2030 (Photo fournie).
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Publié le Mercredi 27 avril 2022

L’Arabie saoudite lance une stratégie nationale de protection de la propriété intellectuelle

  • Le Royaume connaît une explosion des demandes de marques et de brevets, avec de nombreux jeunes entrepreneurs saoudiens cherchant à créer leur entreprise
  • La réforme sera lancée dans le cadre de la Vision 2030 par l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle (SAIP)

RIYAD: L’Arabie saoudite envisage de lancer bientôt sa première stratégie nationale de protection de la propriété intellectuelle (PI), selon un haut fonctionnaire du gouvernement.

Interviewé par Arab News, Sami al-Sodais, directeur général adjoint de la politique et de la collaboration en matière de PI à l’Autorité saoudienne de la propriété intellectuelle (SAIP), déclare que «cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet du Royaume de promouvoir les activités économiques fondées sur la connaissance, à un moment où le pays diversifie ses sources de revenus pour se tourner vers des secteurs non pétroliers dans la perspective de la Vision 2030».

Il note ensuite que le Royaume connaît une explosion des demandes de marques et de brevets, notamment parce que de nombreux jeunes entrepreneurs saoudiens cherchent à créer leur entreprise.

Des prouesses intellectuelles en développement

Selon la SAIP, le nombre de demandes de brevet déposées a augmenté de 11% en 2021 par rapport à l’année précédente, et les enregistrements de marques ont augmenté de 26% au cours de la même période. De plus, les demandes d’enregistrement de modèles industriels ont connu une hausse de 48% et les enregistrements facultatifs d’œuvres protégées par le droit d’auteur ont bondi de 57% entre 2020 et 2021.

En effet, la SAIP bouleverse le paysage de la propriété intellectuelle en introduisant des réformes qui lui permettront d’améliorer son classement en matière de demandes de brevets. Le Royaume se classe actuellement au septième rang des pays du G20.

«Nous avons l’intention de réduire le délai moyen d’enregistrement des brevets de vingt-quatre à trente-six mois à un an», annonce M. Al-Sodais. Cette mesure renforcera le régime actuel de PI et encouragera les jeunes innovateurs à développer leurs idées dans le Royaume.

Par ailleurs, dans le cadre de ses réformes, la SAIP a inscrit un jury composé de 47 personnes à un programme de spécialisation visant à comprendre le processus des brevets dans son intégralité et à faciliter la protection de la PI dans la région. «La protection du respect de la propriété intellectuelle est l’un des piliers stratégiques de la SAIP. Nous voulons y parvenir en améliorant l’écosystème d’application de la loi sur la propriété intellectuelle, en sensibilisant sur son respect et en renforçant la conformité», ajoute M. Al-Sodais.

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Sami al-Sodais (Photo fournie)

Pas le droit à l’erreur

La SAIP est également en train d’établir une méthodologie solide pour rassembler les lieux où des pratiques illégales auraient pu être commises dans chaque secteur d’activité. Cette étude permettra de déterminer les secteurs qui abritent le plus de violations de brevets et qui nécessitent des inspections périodiques.

«La SAIP effectue périodiquement des campagnes d’inspection sur le terrain et des visites dans tout le Royaume pour rechercher les violations. Nous effectuons également des inspections en ligne et bloquons temporairement les sites Web qui portent atteinte au contenu original», précise M. Al-Sodais.

Dans le cadre de ses programmes de conformité, la SAIP a créé le Comité permanent d’application des droits de PI, un organe directeur chargé d’améliorer l’écosystème d’application des droits et de renforcer les efforts visant à élaborer des procédures de coordination entre les agences gouvernementales et le secteur privé. «Le Comité est dirigé et supervisé par le conseil d’administration du SAIP et par plus de douze représentants d’autres agences gouvernementales liées à l’application de la propriété intellectuelle», ajoute-t-il.

Piloter le changement, différemment

Lundi, pour célébrer la Journée mondiale de la propriété intellectuelle, la SAIP a présenté les réalisations et les histoires inspirantes de la PI dans la région. Dans le cadre de son programme «Your Ideas Our Future», l’agence a organisé une campagne de sensibilisation pour célébrer l’innovation et maximiser l’impact des initiatives du gouvernement auprès d’un plus grand nombre d’innovateurs en herbe.

«L’Autorité est heureuse de fournir ses services pour soutenir les innovateurs par le biais de ses cliniques de conseil en PI qui visent à établir une voie de communication continue avec les innovateurs», a déclaré le PDG de SAIP, Abdelaziz al-Souwailem, dans un communiqué. Ces cliniques ont bénéficié à plus de 1 200 personnes jusqu’à présent. En outre, plus de 8 500 personnes ont bénéficié de son Académie de la propriété intellectuelle, qui propose un programme de certificat spécialisé pour les acteurs du secteur de la PI.

La SAIP a également lancé le Réseau national des centres d’appui en matière de propriété intellectuelle en coopération avec l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi) afin de fournir aux innovateurs des informations techniques et un savoir-faire dans le domaine des actifs de PI. Le réseau compte désormais 43 membres issus de divers secteurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de dette morale aux pays pauvres, affirme Esther Duflo

L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
L'économiste franco-américaine et co-lauréate du prix Nobel 2019 de sciences économiques, Esther Duflo, pose lors d'une séance photo à Paris le 20 juin 2023. (Photo, AFP)
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  • Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial
  • Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût

PARIS: Les pays riches doivent 500 milliards de dollars par an de "dette morale" aux pays pauvres, évalue la prix Nobel d'économie Esther Duflo, qui propose de faire assumer aux pays développés la responsabilité du réchauffement climatique à travers deux taxes.

"C'est ce que j'appelle une dette morale. Ce n'est pas ce que cela coûterait de s'adapter; ce n'est pas ce que cela coûterait d'atténuer. C'est ce que nous devons", a détaillé l'économiste dans un entretien au Financial Times lundi, se basant surtout sur l'effet du réchauffement climatique sur la mortalité dans les pays pauvres.

"Il y aura des dégâts énormes", poursuit Mme Duflo qui se base une étude menée par le Global Impact Lab en 2020 ayant montré que le nombre de décès liés à la chaleur risquait de bondir dans les pays pauvres d'ici à la fin du siècle.

"Ces dégâts seront concentrés dans les pays pauvres en dehors de l'OCDE", ajoute-t-elle, pointant la responsabilité des pays riches sur le changement climatique.

Les pays du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), soit 10% de la population de la planète, émettent environ 25% du CO2 lié au système énergétique mondial, selon l'AIE.

Esther Duflo se base sur les travaux de l'économiste américain Michael Greenstone qui, en partant d'une valeur monétaire donnée pour une année de vie et de l'effet du réchauffement climatique sur l'augmentation de la mortalité, évalue à 37 dollars le coût d'une tonne de carbone. Multiplié par la quantité d'émissions annuelles attribuables à l'Europe et aux Etats-Unis, 14 milliards de tonnes de CO2 équivalent, le prix de la "dette morale" monte alors à 518 milliards, soutient Mme Duflo.

Pour la financer, elle propose d'augmenter le taux minimal d'imposition des multinationales et de taxer les grandes fortunes, deux mécanismes qui permettraient selon elle de couvrir l'enveloppe annuelle.

L'aide financière climatique due par les pays riches aux pays en développement est fixée actuellement à 100 milliards de dollars par an. La COP29, en novembre à Bakou, doit établir le nouveau montant au-delà de 2025.

Le futur objectif, crucial pour renouer la confiance entre le Nord et le Sud, restera quoi qu'il arrive très en-deçà des besoins: les pays en développement (hors Chine) ont besoin de 2.400 milliards de dollars par an d'ici 2030 pour financer leur transition et s'adapter au changement climatique, selon un calcul d'experts de l'ONU.

En parallèle, de multiples pistes sont au coeur des négociations internationales pour trouver comment combler l'écart, parmi lesquelles l'allègement de la dette des pays pauvres ou des innovations financières via de nouvelles taxes internationales.

 

 


L'Asie paye le prix fort aux aléas climatiques

Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
Des habitants traversent les eaux de crue après avoir été évacués d’une zone inondée suite à de fortes pluies dans la ville de Qingyuan, dans la province méridionale du Guangdong en Chine. (AFP)
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  • L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère
  • L'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990

GENEVE: L'Asie a été "la région du monde la plus touchée par les catastrophes" liées à la météo en 2023, inondations et tempêtes ayant fait le plus de victimes et de pertes économiques, indique l'ONU mardi.

"Le changement climatique a exacerbé la fréquence et la gravité de tels événements, impactant profondément les sociétés, les économies et, plus important encore, les vies humaines et l'environnement dans lequel nous vivons", a déclaré Celeste Saulo, directrice de l'Organisation mondiale de la météorologie (OMM) dans un communiqué.

L'année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée dans le monde. Et en Asie l'impact des vagues de chaleur devient de plus en plus sévère, souligne l'OMM, ajoutant que la fonte des glaciers -notamment dans la chaîne de l'Himalaya- menace la sécurité hydrique de la région.

En outre, l'Asie se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale, avec des températures l'année dernière de près de deux degrés Celsius supérieures à la moyenne de 1961 à 1990.

"Les conclusions du rapport donnent à réfléchir", a déclaré la cheffe de l'OMM.

"De nombreux pays de la région ont connu en 2023 leur année la plus chaude jamais enregistrée, accompagnée d'une série de conditions extrêmes, allant des sécheresses et des vagues de chaleur aux inondations et aux tempêtes", souligne le rapport.

Le rapport sur l'état du climat en Asie 2023 souligne l'accélération du rythme des principaux indicateurs du changement climatique tels que la température de surface, le retrait des glaciers et l'élévation du niveau de la mer, affirmant qu'ils auraient de graves répercussions sur les sociétés, les économies et les écosystèmes de la région.


Alistithmar Capital et Ezdihar Real Estate s'associent pour lancer un fonds de développement immobilier de 293 millions de dollars

Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
Khalid bin Abdulaziz Al-Rayes , PDG d'Investment Capital, et Abdul Mohsen bin Fawaz Al Hokair, PDG d'Izdihar Real Estate Development Co. (Fournie)
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  • 'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs immobiliers
  • e partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs

RIYADH : La société saoudienne Alistithmar Capital s'associe à Ezdihar Real Estate Development Co pour créer un fonds immobilier de 1,1 milliard de SR (293 millions de dollars), ce qui profitera au paysage commercial et de bureaux de Riyad.

Dans un communiqué, Alistithmar Capital, la filiale d'investissement de la Saudi Investment Bank, a annoncé que l'objectif est de stimuler la croissance du capital des investisseurs en obtenant des droits d'usufruit sur une parcelle de 103 000 m² dans les locaux de l'Université du Roi Saoud sur la route Prince Turki Al-Awwal à Riyad, afin de développer le terrain en un complexe de bureaux commerciaux générant des revenus.

Le PDG de la société, Khalid Al-Rayes, a déclaré que le partenariat avec Ezdihar vise à poursuivre des objectifs communs dans le domaine de l'immobilier et à offrir aux investisseurs des opportunités adaptées à leurs objectifs et à l'évolution du paysage immobilier.

Il a ajouté que son organisation se consacre à offrir des perspectives d'investissement de haute qualité aux investisseurs immobiliers grâce à des fonds méticuleusement structurés et adaptés aux exigences de chaque projet. Cette approche garantit des avantages maximaux et des retours sur investissement optimaux.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com