Ukraine: Moscou accentue la pression à Kharkiv, Kiev revendique des succès tactiques

Des membres d'une équipe de déminage du Service national d'urgence d'Ukraine le 28 avril 2022 (Photo, AFP).
Des membres d'une équipe de déminage du Service national d'urgence d'Ukraine le 28 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 30 avril 2022

Ukraine: Moscou accentue la pression à Kharkiv, Kiev revendique des succès tactiques

  • De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv, deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l'artillerie russe
  • «Nous avons eu deux nuits qui ont été effrayantes, comme l'enfer... L'avant-dernière nuit, nous pensions que le ciel brûlait, que tout le village brûlait», a raconté Svitlana Perepilitsa, 23 ans.

KHARKIV: Les forces russes maintenaient samedi leur pression sur les régions de l'est et du sud de l'Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv au nord-est, où elles tentent coûte que coûte d'accentuer leur contrôle, en dépit, selon Kiev, de revers sur le terrain.


De violentes explosions ont été entendues dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv, deuxième ville du pays, pilonnée depuis des semaines par l'artillerie russe.


Vendredi, ces bombardements ont fait au moins un mort et plusieurs blessés, selon l'administration militaire régionale de Kharkiv.


Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu que la situation dans cette région du nord-est, où les forces russes ont recentré leur offensive, était "difficile". "Mais nos militaires obtiennent des succès tactiques", a-t-il affirmé, en dépit de déclarations contraires faites par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.


"L'opération militaire spéciale qui a débuté le 24 février se poursuit conformément au plan", assure-t-il ainsi dans un entretien avec l'agence officielle chinoise Chine nouvelle publié samedi. Et, ajoute-t-il, tous ses objectifs "seront atteints en dépit de l'obstruction de nos adversaires".


Le ministre russe appelle en outre les alliés occidentaux de l'Ukraine à cesser leurs livraisons d'armes.


"Si les Etats-Unis et l'OTAN sont vraiment intéressés à résoudre la crise en ukraine, alors en tout premier lieu, ils devraient se réveiller et cesser d'approvisionner le régime de Kiev en armes et munitions", déclare M. Lavov à Chine nouvelle.


L'aide militaire apportée au gouvernement ukrainien s'est fortement renforcée depuis le début du conflit.


Le président américain Joe Biden a en outre demandé cette semaine au Congrès une rallonge budgétaire de 33 milliards de dollars pour encore augmenter ces livraisons d'armes.


Et les effets commencent à se voir sur le terrain où les forces russes sont parfois en difficulté.


C'est notamment le cas à Rouska Lozova, un village repris par les Ukrainiens au nord de Kharkiv, d'où les forces russes pilonnaient selon eux la ville. Le village a été libéré après d'intenses combats, et plus de 600 habitants évacués, selon le ministère ukrainien de la Défense. 

Des réfugiés ukrainiens hébergés par un Russe à Prague

Coincé entre un supermarché miteux et un casino dans le nord de Prague, un ancien magasin vietnamien voué à la démolition est devenu une maison de l'espoir pour les réfugiés ukrainiens. Et ce à l'initiative d'un photographe d'origine russe.


Celui-ci, Pavel Oskine, a fait appel à quelques amis pour l'aider à transformer cet espace en un lieu qui abrite désormais 16 Ukrainiens et qui est capable d'en accueillir des dizaines d'autres.


"Je peux prendre des photos et je pourrais aller à la guerre, mais je serai plus utile ici", explique à l'AFP cet homme tatoué de 48 ans amateur de Harley Davidson. 


"Tant que (le président russe Vladimir) Poutine continuera à se battre, je le combattrai de cette façon (...). C'est ma guerre", poursuit-il, son téléphone sonnant sans discontinuer.


Ce photographe paysagiste, qui parcourt le monde dans le but d'enseigner son art, est parti de Russie pour s'installer à Prague en 2008. 


"Ma fille avait six ans et Poutine était déjà au pouvoir. J'ai compris qu'il n'y avait pas d'avenir là-bas", lâche-t-il.


Après le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février, il a collecté via Facebook environ 20.000 dollars (19.000 euros) pour son projet de centre d'accueil.

Le Wifi: «Gloire à l'Ukraine!»
Après que l'organisation locale House of Good eut également apporté sa contribution, Pavel Oskine a disposé de suffisamment d'argent pour financer la rénovation de l'ancien magasin. 


"Nous avons deux cuisines, dix douches et dix toilettes", raconte-t-il dans le hall d'entrée où des habitants de la capitale tchèque offrent des objets, en particulier des vélos et des scooters pour les enfants. 


Le hall est divisé en une salle de jeux pour les enfants - avec un baby-foot et un équipement permettant de faire de l'escalade - et un coin salon pour les adultes. 


Le réseau Wifi local est Slava_Ukrajine (Gloire à l'Ukraine), tandis que le mot de passe est GerojamSlava! (Gloire aux héros!), une classique formule patriotique.


Maïa Kisselevitch, originaire d'Odessa, dans le sud de l'Ukraine, a conduit pendant une semaine pour emmener ses deux fils et sa sœur à Prague, passant par la Moldavie, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie. 


"Nous sommes très reconnaissants à tout le monde", dit-elle à l'AFP. 


"Quand les roquettes ont commencé à tomber, ça a été terrible et vraiment dur psychologiquement de résister. Alors nous avons décidé de fuir. Ca a été particulièrement difficile pour les enfants".

Aider à trouver un emploi 
Faisant partie des quelque 300.000 Ukrainiens qui ont trouvé refuge en République tchèque depuis le déclenchement de l'invasion russe, le 24 février, Maïa Kisselevitch y est arrivée le 9 mars et a séjourné dans un autre établissement de la capitale avant de s'installer cette semaine dans ces nouveaux locaux.


"Les enfants peuvent jouer dans la salle de jeux. Tout est neuf ici, les matelas, les lits, tout ce qu'il faut pour que nous puissions avoir une vie à part entière", s'exclame-t-elle.


Pavel Oskine, qui a hébergé 15 autres réfugiés ainsi que deux chats et un chien dans son studio, cherche maintenant le moyen de trouver un emploi aux réfugiés. 


"Leur première question n'est pas de savoir où ils vont pouvoir rester, mais ce qu'ils vont faire", souligne-t-il. 


Maïa Kisselevitch, qui formait de futurs employés dans l'hôtellerie et dans des restaurants en Ukraine, assure ainsi qu'elle est prête à faire n'importe quel travail, de la distribution d'affichettes au nettoyage. 


"Il est clair que nous ne pouvons pas vivre ici gratuitement pour toujours (...). Nous sommes prêts à travailler en échange." 


Pavel Oskine a chargé les développeurs et les concepteurs qui l'aident pour son application photo d'en produire une autre spécialement en vue d'aider ces réfugiés sur le marché de l'emploi local.


"Cela fonctionnera comme Uber. Il sera super facile pour les Tchèques de trouver une femme de ménage." 


"Vous mettrez l'heure et vous recevrez un message disant 'Tatiana arrive', accompagné d'une photo. Ces gens doivent vivre ici d'une manière ou d'une autre", conclut le photographe.

«Comme l'enfer»
"Nous avons eu deux nuits qui ont été effrayantes, comme l'enfer... L'avant-dernière nuit, nous pensions que le ciel brûlait, que tout le village brûlait", a raconté Svitlana Perepilitsa, 23 ans.


"Nous sommes restés dans les sous-sols sans nourriture pendant deux mois, nous mangions ce que nous avions", a expliqué de son côté Sviatoslav, 40 ans, les yeux rougis de fatigue, refusant de donner son nom de famille.


Plus au sud et à l'est, dans la région du Donbass que le Kremlin s'est fixé pour objectif de reprendre entièrement, "les occupants font tout pour détruire toute vie", a affirmé Volodymyr Zelensky, estimant que "les bombardements constants sur les infrastructures et les zones habitées montrent que la Russie veut rendre cette zone inhabitée".


Dans la région de Donetsk et Lougansk, 14 attaques lancées par les forces russes ont été repoussées au cours des dernières 24 heures, a affirmé samedi l'état-major des forces ukrainiennes.


Et pour Washington, l'offensive russe accuse du retard. Selon un haut-responsable du Pentagone, les forces russes "sont loin d'avoir fait la jonction" des troupes entrées par la région de Kharkhiv, au nord du Donbass, avec celles venues du sud du pays, un des objectifs de l'armée russe pour prendre en tenaille les forces ukrainiennes déployées sur la ligne de front autour des zones séparatistes de Donetsk et Lougansk.


Mais "nous pensons qu'ils continuent de créer les conditions d'une offensive soutenue, plus vaste et plus longue", a-t-il ajouté.


Et pour mieux affirmer leur détermination, les forces russes ont clairement assumé vendredi avoir bombardé la veille la capitale Kiev, au moment précis où s'y trouvait le secrétaire-général de l'ONU Antonio Guterres.


Ce bombardement a fait dix blessés et au moins un mort: Vira Ghyrytch, journaliste ukrainienne de Radio Liberty, un média financé depuis l'époque de la Guerre froide par le Congrès américain en Europe de l'Est. Le corps de la journaliste a été retrouvé dans les décombres de son immeuble. 


L'attaque s'est produite au moment où le chef des Nations unies, qui effectuait mercredi et jeudi son premier déplacement en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, se trouvait à Kiev.

«Humiliation brutale»
L'Allemagne et la France ont vivement condamné, Berlin soulignant que ces frappes montraient une fois de plus "que (Vladimir) Poutine et son régime n'ont aucun respect pour le droit international".


M. Zelensky, a regretté dans une adresse vidéo vendredi soir, "qu'une humiliation aussi brutale et délibérée des Nations Unies soit restée sans réponse".


Washington a de son côté accusé vendredi le président Vladimir Poutine de "dépravation" et de "cruaté" pour la façon dont les forces russes se comportent en Ukraine. "Il est difficile de regarder certaines images et d'imaginer qu'un dirigeant sérieux puisse faire ça", a déclaré le porte-parole du pentagone John Kirby.


Le secrétaire général de l'ONU est allé jeudi à Boutcha et dans d'autres lieux proches de Kiev théâtres d'exactions imputées par l'Ukraine aux forces russes et a exhorté Moscou à "coopérer" avec l'enquête de la Cour pénale internationale sur de possibles crimes de guerre.


Parallèlement, les services de la procureure générale d'Ukraine Iryna Venediktova ont révélé que dix soldats russes ont été mis en examen pour des crimes de guerre présumés à Boutcha.


C'est la première mesure de ce type prise depuis que les corps de vingt personnes portant des vêtements civils ont été découverts le 2 avril par l'AFP gisant dans une rue de cette localité, suscitant condamnation et émoi à travers le monde. 


Les Ukrainiens ont accusé les Russes, mais Moscou a démenti toute responsabilité et parlé d'une "mise en scène" de Kiev.


"Plus de 8 000 cas" présumés de crimes de guerre ont au total été identifiés en Ukraine, a affirmé la procureure.


Des enquêteurs vont à cet égard être envoyés par le Royaume-Uni pour aider leurs confrères ukrainiens, a déclaré vendredi la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.


A Marioupol, ville portuaire dans le sud de l'ukraine, une opération d'évacuation était prévue vendredi. La coordinatrice des Nations unies en Ukraine, Osnat Lubrani, avait dit jeudi partir dans le sud préparer cette nouvelle tentative d'évacuation, M. Guterres assurant que l'ONU faisait "tout son possible" pour en extraire les civils pris dans "l'apocalypse".


Plusieurs centaines de militaires et de civils ukrainiens sont retranchés dans des galeries souterraines datant de l'époque soviétique dans l'immense complexe métallurgique d'Azovstal.


L'AFP a pu entendre vendredi matin et jusqu'au milieu de l'après-midi des bombardements nourris à Azovstal, lors d'un voyage de presse organisé à Marioupol par l'armée russe.


En début d'après-midi, les explosions n'étaient espacées que de quelques secondes, certaines paraissant particulièrement puissantes. Des colonnes de fumée grise s'élevaient parfois dans le ciel de la zone industrielle.


Sur le front diplomatique, alors que le président russe a été invité comme son homologue ukrainien au sommet du G20 prévu en novembre en Indonésie, les Etats-Unis ont dit refuser de traiter avec Vladimir Poutine "comme si de rien n'était".


Pont effondré à Baltimore: les corps de deux des six ouvriers retrouvés

Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
Le pont Francis Scott Key, effondré, se trouve au sommet du porte-conteneurs Dali à Baltimore, dans le Maryland, le 27 mars 2024. (AFP)
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  • Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala
  • En raison de la quantité de béton et de débris, «les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité» vers «ce que nous pensons être les véhicules piégés», dit la police

BALTIMORE: Les corps sans vie de deux des six ouvriers recherchés ont été repêchés mercredi des eaux glacées du port de Baltimore, sur la côte Est américaine, ont annoncé les autorités, au lendemain de l'effondrement spectaculaire d'un pont percuté par un porte-conteneurs.

"Des plongeurs ont localisé un pick-up rouge à environ 7.6 mètres de profondeur", a annoncé lors d'un point presse, la police du Maryland, l'Etat où se situe Baltimore. "Deux victimes du drame étaient prisonnières du véhicule".

Les corps repêchés ont été identifiés comme ceux de deux hommes âgés de 35 et 26 ans, originaires du Mexique et du Guatemala, qui faisaient partie de l'équipe d'ouvriers présente sur la chaussée du pont Francis Scott Key au moment de l'accident.

Les corps de quatre de leurs collègues, tous présumés morts, n'ont eux pas encore été retrouvés, ont ajouté les autorités.

Mais, en raison notamment de la quantité de béton et de débris, "les plongeurs ne sont plus en mesure de se frayer un chemin en sécurité" vers "ce que nous pensons être les véhicules piégés", a déclaré Roland Butler, de la police du Maryland.

Les secours vont donc chercher à retirer la structure de l'eau pour faciliter l'accès aux plongeurs, a-t-il précisé.

Les autorités avaient averti mardi soir qu'elles ne pensaient pas pouvoir "retrouver ces individus encore en vie", alors que deux membres de leur équipe avaient été secourus peu après le drame.

Les victimes, originaires d'Amérique latine selon la presse américaine, réparaient des nids de poule sur le pont lorsqu'il s'est écroulé dans le fleuve Patapsco.

«Pas conçu pour résister»

L'agence américaine de sécurité des transports (NTSB) a fourni mercredi une chronologie détaillée de la tragédie, basée sur l'analyse préliminaire de l'enregistreur de données du porte-conteneurs.

Long de 300 mètres pour 48 mètres de largeur, le Dali, battant pavillon singapourien, a quitté le quai du port de Baltimore mardi à 0H39 (04H39 GMT) à destination de l'Asie, a indiqué Marcel Muise, enquêteur du NTSB, lors d'une conférence de presse.

À 1H24 locales, des alarmes ont commencé à retentir à bord du navire, signalant des problèmes de propulsion. Le pilote a rapidement informé les autorités portuaires par radio que le navire se dirigeait vers le pont, et a demandé l'intervention de remorqueurs.

L'appel à l'aide a été également reçu par deux équipes de l'autorité locale des transports qui se trouvaient sur le pont en raison des travaux. Ces dernières ont alors fermé toutes les voies de circulation, sauvant ainsi probablement des vies.

Puis, à 1H29, l'enregistreur du navire a enregistré des "sons correspondant à la collision".

Le pont, emprunté chaque jour par des dizaines de milliers de véhicules, s'est alors effondré tel un château de cartes, des pans entiers de la structure se retrouvant sur le bateau.

Des images impressionnantes de vidéosurveillance montrent le porte-conteneurs dévier de son cap, heurter une pile du pont inauguré en 1977 puis s'écrouler.

Pour le ministre américain des Transports Pete Buttigieg, "ce type de pont (...) n'a tout simplement pas été conçu pour résister à un choc direct contre pilier de soutien essentiel".

L'équipage avait tenté en vain de ralentir la course du navire en jetant l'ancre.

L'enquête préliminaire montre qu'il s'agit d'un accident, selon les autorités.

«Coût de la reconstruction»

Le président Joe Biden s'est engagé à ce que "l'Etat fédéral paie la totalité du coût de la reconstruction" du pont, qui porte le nom de l'auteur des paroles de l'hymne national américain, en admettant que cela prendrait du temps.

"Nous serons aux côtés des habitants de Baltimore aussi longtemps qu'il le faudra", a-t-il encore assuré mercredi soir sur le réseau social X.

Car l'enjeu est aussi économique: ce pont à quatre voies, long de 2,6 km, est situé sur un axe nord-sud crucial pour l'économie de la côte Est des Etats-Unis.

Pour l'heure, le transport maritime y est "suspendu jusqu'à nouvel ordre", selon les autorités. Le port de Baltimore est le neuvième du pays en termes d'activité et génère plus de 15.000 emplois.

Le Dali est "stable" et ne représente pas de danger pour l'environnement et le public, en dépit de la présence à bord de 5,6 milliards de litres de diesel et de quelques conteneurs de matières dangereuses, a assuré mercredi Peter Gautier, responsable des gardes-côtes.

Deux conteneurs, sur un total de 4,700, sont tombés à l'eau.

Le navire est exploité par la société maritime Synergy Group et affrété par le géant danois du transport maritime Maersk.

Les autorités portuaires de Singapour ont déclaré mercredi qu'il avait passé avec succès deux inspections en 2023 et qu'une jauge de contrôle de la pression du carburant défectueuse avait été réparée en juin.

Les autorités chiliennes avaient signalé en 2023 un défaut dans les machines du navire, une anomalie rapidement réparée selon elles.


Mer de Chine méridionale: nouvel échange acerbe entre Manille et Pékin

Cette photo prise le 5 mars 2024 montre un navire des garde-côtes chinois dans la mer de Chine méridionale contestée. (AFP)
Cette photo prise le 5 mars 2024 montre un navire des garde-côtes chinois dans la mer de Chine méridionale contestée. (AFP)
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  • Samedi, trois soldats philippins ont été blessés lors d'un accrochage avec les garde-côtes chinois, qui ont bloqué leur navire
  • Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des eaux et des îles proches des côtes de plusieurs pays voisins

MANILLE: La Chine et les Philippines ont échangé jeudi de nouvelles accusations après de nouveaux accrochages en mer de Chine méridionale, où les deux pays ont des revendications concurrentes.

Samedi, trois soldats philippins ont été blessés lors d'un accrochage avec les garde-côtes chinois, qui ont bloqué leur navire et l'ont endommagé à l'aide de puissants canons à eau au large d'un des récifs disputés, l'atoll Second Thomas.

"Nous ne cherchons pas à entrer en conflit avec quelque nation que ce soit, en particulier avec les nations qui prétendent être nos amies, mais nous ne nous laisserons pas réduire au silence, à la soumission ou à l'asservissement", a déclaré jeudi dans un communiqué le président philippin Ferdinand Marcos.


Le nombre de migrants ayant traversé la Manche à un niveau record depuis janvier

Le navire des forces frontalières britanniques « Defender », transportant des migrants récupérés en mer alors qu'ils tentaient de traverser la Manche depuis la France, revient à la marina de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, le 17 janvier 2024 (Photo, AFP).
Le navire des forces frontalières britanniques « Defender », transportant des migrants récupérés en mer alors qu'ils tentaient de traverser la Manche depuis la France, revient à la marina de Douvres, dans le sud-est de l'Angleterre, le 17 janvier 2024 (Photo, AFP).
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  • Selon des chiffres publiés mercredi par le ministère britannique de l'Intérieur, 4 644 personnes, toutes nationalités confondues, ont effectué cette périlleuse traversée au premier trimestre
  • En 2023, près de 30 000 migrants ont au total traversé illégalement la Manche

LONDRES: Plus de 4.600 migrants ont rejoint l'Angleterre par la Manche illégalement à bord de canots depuis le 1er janvier, un record pour les trois premiers mois de l'année malgré les promesses du gouvernement conservateur de mettre fin à ces dangereuses traversées.

Selon des chiffres publiés mercredi par le ministère britannique de l'Intérieur, 4.644 personnes, toutes nationalités confondues, ont effectué cette périlleuse traversée au premier trimestre, soit une augmentation de 23% par rapport à la même période l'année dernière (3.700).

Le dernier record avait été établi en 2022 avec 4.548 traversées entre début janvier et fin mars.

Rien que mardi, 338 personnes ont gagné les côtes anglaises dans ces embarcations, le plus souvent des canots pneumatiques chargés de dizaines de passagers.

Depuis le début de l'année, au moins sept migrants, dont une fillette de sept ans et un adolescent de 14 ans, sont morts en mer et sur un canal en tentant de rejoindre l'Angleterre.

"Il y a une prise de risque de plus en plus grande" et "l'année qui vient n'augure rien de bon", avait averti début mars l'association française d'aide aux migrants Utopia 56, selon laquelle le rythme de décès depuis le début de l'année atteint un niveau inédit depuis trois ans.

Depuis son arrivée à Downing Street il y a un an et demi, le Premier ministre Rishi Sunak a fait de la lutte contre l'immigration irrégulière l'une de ses priorités, martelant vouloir "stopper les bateaux".

Projet de loi contreversé

En 2023, près de 30.000 migrants ont au total traversé illégalement la Manche, un chiffre en forte baisse par rapport au record atteint en 2022 (45.000), que le gouvernement met en avant dans son bilan.

Toute progression des arrivées sur le sol britannique risque de fragiliser les conservateurs à quelques mois des élections législatives, pour lesquelles l'opposition travailliste est donnée largement en tête dans les sondages.

Le projet de loi controversé du gouvernement pour expulser les migrants au Rwanda se heurte par ailleurs à la résistance de la chambre haute du Parlement, celle des Lords, qui souhaite adoucir ce texte.

Lundi, le ministère de l'Intérieur a lancé une campagne sur les réseaux sociaux pour dissuader les ressortissants vietnamiens, de plus en plus nombreux, à tenter de traverser la Manche.