Tchad: la junte reporte un dialogue de réconciliation à une date «ultérieure»

Le général Azem Bermandoa Agouna, porte-parole de l'armée tchadienne, lors d'un rassemblement de partisans de la junte militaire au pouvoir et du Mouvement national pour le changement au Tchad (MNCT) au stade de N'Djamena, le 22 janvier 2022 (Photo, AFP).
Le général Azem Bermandoa Agouna, porte-parole de l'armée tchadienne, lors d'un rassemblement de partisans de la junte militaire au pouvoir et du Mouvement national pour le changement au Tchad (MNCT) au stade de N'Djamena, le 22 janvier 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 02 mai 2022

Tchad: la junte reporte un dialogue de réconciliation à une date «ultérieure»

  • Mahamat Déby a une première fois rompu ses engagements en juin 2021
  • Le ministère tchadien des Affaires étrangères n'a pas donné de nouveau calendrier

N’DJAMENA: La junte militaire au pouvoir depuis plus d'un an au Tchad a reporté dimanche à une date "ultérieure" non précisée un dialogue de réconciliation prévu le 10 mai avant des élections, alors que des négociations préalables avec les rebelles s'éternisent au Qatar.

N'Djamena a "donné son accord" au report de ce forum qui doit déboucher sur une remise du pouvoir aux civils, à la demande du Qatar, médiateur d'un "pré-dialogue" qui piétinent depuis un mois et demi à Doha entre la junte et les innombrables groupes rebelles.

Le ministère tchadien des Affaires étrangères n'a pas donné de nouveau calendrier et parlé d'un "accord des plus hautes autorités de la Transition pour un report du Dialogue national inclusif à une date ultérieure qui sera retenue après consultations avec les institutions et les acteurs politiques pertinents".

Le 20 avril 2021, l'armée annonçait que le président Idriss Déby Itno, qui dirigeait d'une main de fer le Tchad depuis plus de 30 ans, avait été tué au front contre des rebelles. 

Le même jour, son fils Mahamat Idriss Déby Itno, jeune général de 37 ans, était proclamé par l'armée "président de transition" à la tête d'une junte de 15 généraux.

Ce Conseil militaire de transition (CMT) dissolvait immédiatement le Parlement, congédiait le gouvernement et abrogeait la Constitution. 

Mais il promettait des "élections libres et démocratiques" après une transition de 18 mois, organisées au terme d'un Dialogue national inclusif (DNI) avec les oppositions politique et armées.

Atermoiements

Après maints atermoiements, la date de ce dialogue avait été fixée au 10 mai 2022, dans le sillage d'un "pré-dialogue" de paix laborieusement lancé le 13 mars avec les innombrables groupes rebelles qui harcelaient le pouvoir d'Idriss Déby depuis plus de 30 ans.

Mais la junte et quelque 250 représentants d'une cinquantaine de mouvements armés refusent de se parler directement à Doha et le médiateur qatari peine à faire progresser les pourparlers, d'autant qu'un des plus puissants mouvements rebelles, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), a claqué la porte début avril.

Le surlendemain, la plate-forme Wakit Tamma, qui regroupe la grande majorité de l'opposition non armée à N'Djamena, a suspendu sa participation à la préparation du Dialogue en accusant la junte de provoquer délibérément "l'enlisement" du pré-dialogue de Doha et de perpétuer "la violence des forces de sécurité et les violations des droits humains".

Dans ce contexte, sans l'essentiel de l'opposition politique et des groupes armés, le dialogue national promis par Mahamat Déby aux Tchadiens et à la communauté internationale, qui l'avait immédiatement adoubé il y a un an, a du plomb dans l'aile. Tout comme la tenue d'élections théoriquement prévues pour l'automne 2022.

Dimanche après-midi, le Qatar a appelé N'Djamena à reporter l'ouverture du DNI, invoquant des négociations qui sont "sur le bon chemin et enregistrent des progrès significatifs".

Promesses compromises

Alors que les capitales occidentales, Paris, l'Union européenne et l'Union africaine au premier chef, condamnent et sanctionnent ailleurs en Afrique les auteurs de récents putschs militaires , elles ont adoubé immédiatement Mahamat Déby il y a un an, reçu depuis en chef d'Etat en Europe et ailleurs.

Paris, l'UE et l'UA invoquent la promesse d'élections et, surtout, le fait que l'armée tchadienne est le pilier régional de la guerre contre les jihadistes au Sahel, au côté de l'armée française.

Quelques jours après sa prise du pouvoir, la junte avait toutefois annoncé que la période de transition de 18 mois pourrait être prorogée une fois, tout en promettant que les généraux, Mahamat Déby en tête, ne se présenteraient pas aux futures élections. Paris, l'UE et l'UA avaient alors demandé que la transition n'excède pas 18 mois.

Mahamat Déby a une première fois rompu ses engagements en juin 2021 en envisageant une prolongation de la transition "si les Tchadiens ne sont pas capables de s'entendre" et remettant à "Dieu" son "destin" personnel lors des élections.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.