Inflation, Ukraine... Les pénuries dans les magasins font tache d'huile

Une photo prise le 5 avril 2022 montre des étagères vides où l'on trouve habituellement de l'huile de tournesol dans un supermarché à Paris. (AFP)
Une photo prise le 5 avril 2022 montre des étagères vides où l'on trouve habituellement de l'huile de tournesol dans un supermarché à Paris. (AFP)
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Publié le Lundi 02 mai 2022

Inflation, Ukraine... Les pénuries dans les magasins font tache d'huile

  • Les catégories les plus pénalisées sont les huiles, suivie par les pommes de terre surgelées, la farine, les pâtes et les oeufs
  • Le phénomène des achats de précaution joue à plein: les consommateurs ont décidé d'anticiper en achetant plus qu'à l'accoutumée. La chaîne d'approvisionnement n'a pas suivi

PARIS: Dans l'ensemble du territoire, plusieurs rayons de grandes surfaces se dégarnissent, voire restent vides. Le phénomène traduit des tensions multiples, entre inquiétude des consommateurs, guerre en Ukraine, hausse des coûts de production ou encore négociations commerciales ardues, sur fond de forte inflation.


Dans les allées, que ce soit pour les huiles, la farine ou les pâtes, les mêmes signes d'agacement: comment faire son gâteau ou sa mayonnaise sans ces incontournables de la consommation?


Le panéliste spécialiste du secteur NielsenIQ note que la disponibilité des produits baisse depuis début mars, même si la tendance "demande à être confirmée dans les prochaines semaines".


Les catégories les plus pénalisées sont les huiles, suivie par les pommes de terre surgelées, la farine, les pâtes et les oeufs. 


Et, selon NielsenIQ, 3,1% des produits ont manqué à un moment depuis le début de l'année, pendant 4 jours en moyenne. 60% de ces ruptures concernent les rayons épicerie et frais.


Achats de précaution mais pas que 

Pour les huiles, voire la farine, le phénomène des achats de précaution joue à plein: les consommateurs, inquiets d'entendre que l'offensive russe en Ukraine pourrait peser sur les stocks d'huile de tournesol, dont le pays est un important exportateur, ou de blé, ont décidé d'anticiper en achetant plus qu'à l'accoutumée. La chaîne d'approvisionnement n'a pas suivi.


Mais ce n'est pas le seul facteur. Pour les oeufs par exemple, des éléments conjoncturels s'ajoutent, avec l'épidémie de grippe aviaire, mais aussi le prix de l'alimentation animale.


"70% du coût de l'oeuf c'est de l'alimentation animale", explique Jean-Philippe André, le président de l'ANIA, l'organisation professionnelle des agro-industriels. Cette dernière venant souvent de Russie et d'Ukraine, "vous avez une tension à la fois de prix et de disponibilité".


Cela concerne aussi "les produits à base de viande", poursuit-il, notamment du fait de l'inflation du tourteau de soja, qui sert à nourrir volailles, porcs ou boeufs.


Et puis les chaînes d'approvisionnement internationales ont été bousculées. La Russie et l'Ukraine sont "des fournisseurs d'aluminium, de verre et de plastique recyclé" dit encore Jean-Philippe André. Certains brasseurs ou industriels qui utilisent des canettes "ont une visibilité de commande sous dix jours, et ils doivent changer en permanence leurs approvisionnements".


S'il insiste sur la nécessité de ne pas "affoler les Français", le représentant de la filière agroalimentaire réclame "de l'écoute et de la compréhension sur l'ensemble de la filière".


«Foire d'empoigne»

Car c'est une autre composante des tensions actuelles: alors que les négociations annuelles entre les industriels de l'alimentaire et les grandes surfaces, qui fixent les prix de nombreux produits en grande surface pour l'année à venir, se sont achevées le 1er mars, le gouvernement a décidé d'encourager une réouverture des discussions vu l'inflation des coûts de production (énergie, carburant, mais aussi emballages par exemple) et de la matière première agricole.
Les discussions sont "une foire d'empoigne épouvantable", selon Christiane Lambert, la présidente du premier syndicat agricole, la FNSEA, toujours prompte à accuser les grandes surfaces de vouloir casser les prix. Les représentants de ces dernières, eux, se posent en défenseur du pouvoir d'achat des Français, un argument qui fait mouche dans la mesure où c'est aujourd'hui leur préoccupation première.


Le représentant de la grande distribution, le délégué général de la FCD Jacques Creyssel, a répondu qu'"un certain nombre de hausses ont déjà été acceptées par les enseignes", rejetant les critiques des fournisseurs.


Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique des centres E. Leclerc, a lui estimé en milieu de semaine sur BFMTV/RMC qu'"il n'y a pas que la hausse des matières premières qui explique la hausse des prix qu'on nous propose".


Monnaie numérique, IA et santé mentale au programme de l’Open Forum Riyadh

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes. (Photo, AFP)
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  • Cet événement se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale
  • «Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions»

LONDRES: L'Open Forum Riyadh, une série de tables rondes publiques qui se tiendront dans la capitale saoudienne dimanche et lundi, «mettra l’accent sur les défis et les opportunités au niveau mondial», selon les organisateurs.

Cet événement, fruit d’une collaboration entre le Forum économique mondial (WEF) et le ministère saoudien de l’Économie et de la Planification, se déroulera parallèlement à la réunion spéciale du WEF sur la collaboration mondiale, la croissance et l’énergie pour le développement, qui aura lieu à Riyad les 28 et 29 avril.

«Dans le cadre de Vision 2030 de l’Arabie saoudite, Riyad est devenue une capitale mondiale pour le leadership éclairé, l’action et les solutions, favorisant l’échange de connaissances et d’idées innovantes», affirme dans un communiqué de presse Faisal F. Alibrahim, ministre saoudien de l’Économie et de la Planification. Ce dernier précise que l’organisation de l’Open Forum de cette année à Riyad «témoigne de l’influence et du rôle croissants de la ville sur la scène internationale».

Le forum est ouvert au public et «vise à faciliter le dialogue entre les leaders éclairés et le grand public sur une série de sujets, notamment les défis environnementaux, la santé mentale, les monnaies numériques, l’intelligence artificielle [IA], le rôle des arts dans la société, l’entrepreneuriat moderne et les villes intelligentes», indique un communiqué.

Au programme, des tables rondes qui portent sur l’impact des monnaies numériques au Moyen-Orient, sur le rôle de la culture dans la diplomatie publique, sur le développement urbain pour les villes intelligentes ainsi que sur les actions qui ont pour objectif d’améliorer le bien-être mental dans le monde.

L’Open Forum, qui a lieu chaque année, a été créé en 2003 dans le but de permettre à un public plus large de participer aux activités du WEF. Il a été organisé dans plusieurs pays, dont le Cambodge, l’Inde, la Jordanie et le Vietnam.

Des représentants gouvernementaux, des artistes, des leaders de la société civile, des entrepreneurs et des PDG de multinationales interviendront au cours des différentes tables rondes.

Parmi les intervenants de cette année figurent Yazid A. al-Humied, gouverneur adjoint et responsable des investissements dans la région Mena au Fonds public d’investissement saoudien (PIF), la princesse Rima bent Bandar al-Saoud, ambassadrice d’Arabie saoudite aux États-Unis, et la princesse Beatrice, fondatrice du Big Change Charitable Trust et membre de la famille royale britannique.

Michèle Mischler, responsable des affaires publiques suisses et de la durabilité au WEF, a fait savoir dans un communiqué de presse que la participation du public aux tables rondes de l’Open Forum «favorise la diversité des points de vue, enrichit le dialogue mondial et renforce les solutions collectives pour un avenir plus inclusif et durable».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le FMI ouvre son premier bureau dans la région Mena à Riyad

Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
Le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales. (Shutterstock)
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  • Ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication
  • Il permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes

RIYAD: Le Fonds monétaire international (FMI) a ouvert son premier bureau dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (Mena) à Riyad.

Le bureau a été inauguré lors de la Conférence régionale conjointe sur les politiques industrielles de diversification, organisée conjointement par le FMI et le ministère des Finances le 24 avril.

Selon l’agence de presse saoudienne (SPA), ce nouveau bureau a pour but de renforcer le développement des capacités, la surveillance régionale et la communication afin de favoriser la stabilité, la croissance et l’intégration régionale, promouvant ainsi les partenariats au Moyen-Orient et au-delà.

En outre, le bureau permettra une collaboration plus étroite entre le FMI et les institutions régionales, les gouvernements et les autres parties prenantes, indique la SPA. Cette dernière indique que le FMI a remercié l’Arabie saoudite de sa contribution financière visant à renforcer le développement des capacités dans ses États membres, y compris les pays fragiles.

Abdoul Aziz Wane, chef de mission chevronné du FMI qui a une connaissance approfondie de l’institution et dispose d’un vaste réseau de décideurs et d’universitaires dans le monde entier, sera le premier directeur du bureau de Riyad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'UE impose des règles renforcées au champion chinois du prêt à porter Shein

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. (Photo, AFP)
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  • L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes
  • Shein revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée

BRUXELLES: Bruxelles a ajouté vendredi le champion du prêt-à-porter bon marché Shein à la liste des très grandes plateformes en ligne soumises à des contrôles renforcés dans le cadre de la nouvelle législation sur les services numériques (DSA).

L'application fondée en Chine en 2012, emblème des dérives sociales et environnementales de la mode à petits prix, devient la 23ème plateforme, aux côtés de X, TikTok, Google ou Facebook, à se voir imposer les règles de l'UE les plus strictes pour "protéger les consommateurs contre les contenus illégaux", a annoncé la Commission européenne dans un communiqué.

Shein, spécialiste de la "fast-fashion", qui a son siège social à Singapour, vend ses vêtements exclusivement en ligne, auprès d'une clientèle jeune très présente sur les réseaux sociaux. Elle revendique chaque mois 108 millions d'utilisateurs de son site dans l'Union européenne, soit nettement plus que le seuil de 45 millions à partir duquel les acteurs peuvent être soumis à la régulation renforcée.

Ces entreprises doivent notamment analyser les risques liés à leurs services en matière de diffusion de contenus ou produits illégaux et mettre en place les moyens pour les atténuer. Cette analyse doit faire l'objet d'un rapport annuel remis à la Commission européenne qui assume désormais un rôle de gendarme du numérique dans l'UE.

"Des mesures devront être mises en œuvre pour protéger les consommateurs contre l'achat de produits dangereux ou illégaux, en mettant particulièrement l'accent sur la prévention de la vente et de la distribution de produits qui pourraient être nocifs pour les mineurs", a expliqué la Commission.

Les très grandes plateformes doivent aussi fournir au régulateur un accès à leurs algorithmes pour que le respect du règlement puisse être contrôlé. Elles doivent se soumettre une fois par an à un audit externe indépendant, à leurs propres frais.

Ces obligations s'appliqueront à Shein à partir de fin août.

Les contrevenants aux règles peuvent se voir infliger des amendes jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires annuel mondial, voire une interdiction d'opérer en Europe en cas de violations graves et répétées.

Réagissant à sa désignation comme très grande plateforme vendredi, Shein a affirmé sa volonté de se conformer aux règles européennes. "Nous partageons l'ambition de la Commission de faire en sorte que les consommateurs de l'UE puissent faire leurs achats en ligne en toute sérénité et nous nous engageons à jouer notre rôle", a déclaré Leonard Lin, responsable mondial des affaires publiques du groupe.

Les très grandes plateformes concernées par les contrôles européens renforcés incluent aussi le géant du commerce en ligne Amazon et son concurrent AliExpress, filiale du géant chinois Alibaba.

Une autre application chinoise de e-commerce, Temu, devrait s'ajouter prochainement à cette liste après avoir annoncé en avril qu'elle comptait environ 75 millions d'utilisateurs mensuels dans l'Union européenne.

Le DSA a montré son efficacité cette semaine en imposant à TikTok de suspendre dans l'UE la fonctionnalité de sa nouvelle application TikTok Lite qui récompense les utilisateurs pour le temps passé devant les écrans.

La Commission craignait des risques d'addiction, notamment pour les adolescents, et a ouvert une enquête. Elle soupçonne le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, de ne pas avoir conduit l'analyse obligatoire des risques, en particulier pour la santé mentale des utilisateurs.

Toujours dans le cadre du DSA, Bruxelles a aussi ouvert en décembre une enquête visant le réseau social X pour des manquements présumés aux obligations de modération des contenus.