Ukraine: trêve en vue à l'aciérie de Marioupol pour évacuer des civils

Un cessez-le-feu unilatéral russe de trois jours doit entrer en vigueur jeudi matin autour de l'aciérie de Marioupol (Photo, Reuters).
Un cessez-le-feu unilatéral russe de trois jours doit entrer en vigueur jeudi matin autour de l'aciérie de Marioupol (Photo, Reuters).
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Publié le Jeudi 05 mai 2022

Ukraine: trêve en vue à l'aciérie de Marioupol pour évacuer des civils

  • Volodymyr Zelensky a indiqué que 344 personnes avaient été évacuées mercredi de Marioupol et ses environs
  • Une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'Ukraine est prévue jeudi soir à New York

ZAPORIJJIA : Un cessez-le-feu unilatéral russe de trois jours doit entrer en vigueur jeudi matin autour de l'aciérie de Marioupol, dernier bastion de résistance ukrainienne dans cette ville portuaire stratégique, mais les combats continuent dans le reste de l'Ukraine.

"Les forces armées russes vont ouvrir un couloir humanitaire de 08h00 à 18h00 heure de Moscou (de 05h00 à 15h00 GMT) les 5, 6 et 7 mai à partir du site de l'usine métallurgique Azovstal pour évacuer des civils", a indiqué mercredi soir le ministère de la Défense dans un communiqué.

"Sur cette période, les forces armées russes et les unités de la République populaire du Donetsk (unilatéralement proclamée par les séparatistes prorusses, NDLR) vont cesser le feu et les hostilités unilatéralement", a-t-il poursuivi, assurant que les civils ayant trouvé refuge dans l'usine seraient autorisés à rejoindre la Russie ou les territoires contrôlés par Kiev.

La prise de cette cité serait une victoire importante pour les Russes car elle leur permettrait de consolider leurs gains territoriaux côtiers le long de la mer d'Azov en reliant la région du Donbass, en partie contrôlée par leurs partisans, à la Crimée que Moscou a annexée en 2014.

Des centaines de personnes – combattants ukrainiens et civils – vivent depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février dans des galeries souterraines datant de la Seconde Guerre mondiale courant sous le site d'Azovstal copieusement bombardé par les forces russes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a indiqué dans son message vidéo quotidien que 344 personnes avaient été évacuées mercredi de Marioupol et de ses environs vers Zaprorijjia, ville sous contrôle ukrainien située à quelque 230 km de là.

"Il y a encore des civils. Des femmes, des enfants", a-t-il affirmé.

L'ONU a participé dimanche à l'organisation de l'évacuation d'une centaine de civils piégés à Azovstal.

"Il y a eu un moment où nous avions perdu espoir, nous pensions que tout le monde nous avait oubliés", a témoigné l'une des évacuées, Anna Zaïtseva, avec dans les bras son bébé de six mois, Sviatoslav.

M. Zelensky a appelé mercredi lors d'un entretien téléphonique le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à aider à "sauver" les blessés se trouvant dans ces installations en ruines.

Une réunion du Conseil de sécurité consacrée à l'Ukraine est prévue jeudi soir à New York.

Les renseignements de Washington ont permis à Kiev de tuer des généraux russes, selon le New York Times

Les renseignements fournis par les Etats-Unis à l'armée ukrainienne ont permis de tuer plusieurs généraux russes près du front, a affirmé mercredi le New York Times, citant des sources anonymes au sein des services américains.

Les efforts de renseignement de Washington pour aider l'Ukraine au plus près, dans les combats, se sont notamment "concentrés sur la détermination de la localisation et d'autres détails sur les quartiers généraux mobiles de l'armée russe, qui se déplacent régulièrement", écrit le quotidien américain.

Selon des hauts responsables cités de manière anonyme, ces informations, combinées à celles des Ukrainiens – et notamment l'interception de communications –, ont permis à ces derniers de mener des frappes d'artillerie sur des hauts officiers russes. Ces sources n'ont pas souhaité donner leur nombre, selon le New York Times.

Embargo sur l'or noir

De son côté, la Commission européenne a proposé mercredi un embargo progressif de l'Union européenne sur le pétrole importé de Russie.

Si les Etats membres de l'Union européenne donnent – à l'unanimité – leur feu vert, "nous renoncerons progressivement aux livraisons russes de pétrole brut dans les six mois et à celles de produits raffinés d'ici la fin de l'année", a dit à Strasbourg la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

D'après des responsables européens, le projet de la Commission prévoit une exemption temporaire pour la Hongrie et pour la Slovaquie, deux pays enclavés et totalement dépendants des livraisons par l'oléoduc "Droujba", qui pourront continuer leurs achats à la Russie en 2023. Budapest a toutefois refusé d'accepter ce projet en l'état, s'attirant les foudres du gouvernement ukrainien.

"Si un pays s'oppose à un embargo sur le pétrole russe, cela signifie une chose: ce pays est du côté des Russes et il partage la responsabilité pour tout ce qui est fait par la Russie en Ukraine", a accusé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba.

Les cours du pétrole se sont envolés sous l'effet de ce projet d'embargo: le contrat de référence pour le prix du baril de Brent de la mer du Nord, avec échéance en juillet, a gagné 4,92% pour finir à 110,14 dollars, son plus haut niveau depuis deux semaines et demi. Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin, a pris 5,27%, à 107,81 dollars.

Frappes mortelles

Sur le terrain des opérations militaires, les forces russes ont continué mercredi leur offensive dans l'est, tout en frappant de nombreuses cibles dans l'ouest, de Lviv à la région montagneuse jusque-là préservée de Transcarpatie, non loin de la frontière hongroise.

Une frappe russe a fait deux morts et onze blessés, tous des civils, dans le village de Chandrygolove, a déploré le gouverneur de la région de Donetsk Pavlo Kyrylenko.

D'autres ont fait un mort et un blessé, un enfant, aux alentours de Kharkiv.

Dans la grande ville industrielle de Dnipro, des journalistes de l'AFP ont entendu une très forte explosion précédée de bruits d'avions.

"Une autre frappe sur les infrastructures ferroviaires à Dnipro. Pas de victimes", a précisé le PDG des chemins de fer ukrainiens Olexandre Kamychine.

Dans le sud, des explosions ont eu lieu à Mykolaïv, ont annoncé les autorités locales.

Aux frontières nord de l'Ukraine, le Bélarus – un allié de Moscou – a entamé mercredi des manoeuvres militaires "surprise" censées tester les capacités de réaction de son armée, a déclaré son ministère de la Défense.

Et Moscou a annoncé dans la soirée que son armée avait simulé des tirs de missiles à capacité nucléaire dans l'enclave russe de Kaliningrad située entre la Pologne et la Lituanie, deux pays membres de l'UE. Plus de 100 militaires ont participé à ces exercices.

Les unités de combat se sont également exercées à des "opérations dans des conditions de radiation et de contamination chimique", a indiqué le ministère russe de la Défense.

La Russie a placé ses forces nucléaires en état d'alerte peu après l'envoi de ses troupes en Ukraine le 24 février.

Nouvelles sanctions

Pour son sixième paquet de sanctions contre la Russie présenté mercredi, l'Union européenne a en outre proposé d'exclure trois banques russes supplémentaires – dont Sberbank, le plus gros établissement russe – du système financier international Swift.

Le président américain Joe Biden a déclaré de son côté mercredi qu'il discuterait cette semaine avec les autres pays du G7 de possibles sanctions "supplémentaires" contre Moscou.

La Commission européenne préconise par ailleurs de sanctionner le chef de l'Eglise orthodoxe russe, le patriarche Kirill, qui a multiplié les sermons soutenant l'intervention militaire en Ukraine.

De Chisinau, la capitale moldave, le président du Conseil européen Charles Michel a annoncé que les Européens prévoyaient "cette année de considérablement accroître (leur) soutien à la Moldavie en livrant des équipements militaires supplémentaires à ses forces armées".

Et ce quelques jours après des attaques dans le territoire séparatiste moldave prorusse de Transdniestrie et après des propos fin avril du général russe Roustam Minnekaïev selon lequel la prise du sud de l'Ukraine permettrait aux Russes d'avoir un accès direct à cette région.


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. 


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".


L'Inde cherche à porter la voix du « Sud global » entre le G7 et le Brics

Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
Cette photographie prise et publiée par le Bureau d'information de la presse indienne (PIB) le 6 juin 2025 montre le Premier ministre indien Narendra Modi tenant le drapeau national lors de l'inauguration du pont ferroviaire de Chenab, qui fait partie de la liaison ferroviaire du Cachemire, à Reasi, dans l'État de Jammu-et-Cachemire. (PIB) / AFP)
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  • L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.
  • « Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

PARIS : Invitée du G7 qui débute dimanche, mais aussi membre fondateur des Brics, l'Inde souhaite porter la voix du « Sud global », se posant en « passerelle » entre les différents acteurs de la scène internationale, affirme son ministre des Affaires étrangères dans un entretien à l'AFP.

L'Inde n'est pas membre du Groupe des Sept (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Canada), mais elle est devenue une habituée de ses sommets, auxquels elle est régulièrement conviée depuis 2019.

« Nous avons été un pays invité depuis plusieurs années et je pense que ça a été bénéfique pour le G7 », déclare à l'AFP Subrahmanyam Jaishankar depuis Paris, où il a clos samedi une visite en France, se félicitant d'avoir « la capacité de travailler avec différents pays sans qu'aucune relation ne soit exclusive ». 

Avec une population en passe de devenir la quatrième économie mondiale, l'Inde est l'un des pays les plus peuplés du globe. Elle siège à la table de nombreuses organisations, avec les Occidentaux au G7 ou au sein du « Quad » (Dialogue quadrilatéral pour la sécurité, avec les États-Unis, le Japon, l'Australie), mais aussi avec la Chine, la Russie et l'Iran au sein des Brics et du Groupe de Coopération de Shangaï.

« Nous contribuons activement à la diplomatie internationale et si cela peut servir de passerelle, c'est un atout pour la diplomatie internationale dans une période de relations difficiles et de tensions accrues », fait valoir M. Jaishankar.

Ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1947, l'Inde se pose, avec le Brésil, en héraut du « Sud global », qui réunit « des pays qui ont été victimes de l'ordre mondial ces dernières années, ces derniers siècles ». 

« Dans les pays du Sud, il existe un fort ressentiment face aux inégalités de l'ordre international, une volonté de le changer, et nous en faisons pleinement partie », explique le ministre en poste depuis 2019.

« Aujourd'hui, pour des pays comme les nôtres, il est important de nous exprimer, de mener, de faire sentir notre présence. »

Cette voix passe aussi par les BRICS, devenue « l'une des principales plateformes de rassemblement pour les pays non occidentaux », dont les chefs d'État se réuniront en juillet.

Partisan de « négociations directes » pour résoudre la guerre entre l'Ukraine et la Russie, qui a frappé durement les pays du Sud, M. Jaishankar affiche son scepticisme face aux politiques de sanctions occidentales : « Ça n'a pas vraiment marché jusqu'à présent, non ? » 

Partenaire commercial et allié politique de la Russie, l'Inde pourrait se retrouver exposée en cas de sanctions contre Moscou.

« L'économie mondiale est sous tension. Plus on ajoute des facteurs de tensions, plus les difficultés seront grandes. »

Dans l'ordre mondial actuel, l'Inde doit composer avec la « discontinuité » posée par Donald Trump.

Des négociations en cours sur le sujet ont « bien avancé ».L'Inde doit également chercher « un équilibre » avec la Chine. 

Pékin soutient Islamabad, que New Delhi accuse de soutenir les activités de « terroristes » islamistes sur son sol.

Le 22 avril, une attaque au Cachemire indien a déclenché une confrontation militaire de quatre jours entre les deux pays, la plus grave depuis 1999. Narendra Modi a promis une « riposte ferme » à toute nouvelle attaque « terroriste », renforçant le spectre d'une escalade entre les deux puissances nucléaires.

« En 2008, la ville de Mumbai a été attaquée (plusieurs attentats jihadistes ont fait 166 morts) et nous avons commis l'erreur de ne pas réagir avec fermeté. Nous sommes déterminés à ne pas répéter ces erreurs. Si des terroristes pénètrent en Inde depuis et grâce au soutien d'un pays voisin, nous les poursuivrons et nous les châtierons ».

Mais l'Inde n'a jamais envisagé de recourir à l'arme nucléaire, assure-t-il : « Ces inquiétudes émanaient de personnes mal informées ».