Un nouveau livre se penche sur la culture des cassettes en Égypte

Media of the Masses se penche la culture des cassettes dans l’Égypte moderne. (Shutterstock)
Media of the Masses se penche la culture des cassettes dans l’Égypte moderne. (Shutterstock)
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Publié le Jeudi 05 mai 2022

Un nouveau livre se penche sur la culture des cassettes en Égypte

Media of the Masses se penche la culture des cassettes dans l’Égypte moderne. (Shutterstock)
  • L’historien américain Andrew Simon publie un nouvel ouvrage, Media of the Masses, qui s’intéresse à la culture des cassettes dans l’Égypte moderne
  • Dans son livre, il explore l’impact considérable des cassettes bons marché sur la société, la politique et la culture égyptiennes dans les années 1970 et 1980

DUBAÏ: À une époque où le streaming musical en ligne domine, l’historien américain Andrew Simon fait partie de la vieille école. Son bureau est tapissé de livres et comprend un radiocassette rétro et une impressionnante collection de cassettes, achetées lors de ses incursions dans les kiosques égyptiens. Leur contenu est varié, allant des tubes des années 1980 de Madonna aux discours politiques de l’ancien président Gamal Abdel Nasser. 

Le professeur au Dartmouth College, spécialisé dans les études du Moyen-Orient, publie un nouveau livre intitulé Media of the Masses, qui se penche la culture des cassettes dans l’Égypte moderne, pionnière de la production culturelle dans le monde arabe. L’auteur espère que son livre sera traduit en arabe et a l’intention de numériser sa collection pour la rendre accessible au public. 

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M. Simon explore l’impact considérable des cassettes à prix abordable sur la société égyptienne. (Photo fournie) 

«N’importe qui au Moyen-Orient, ou ailleurs, pourra écouter les cassettes», déclare-t-il. «La qualité audio n’est pas aussi mauvaise qu’on pourrait le croire. On a l’impression que le son est moins filtré, plus brut et plus granuleux.» 

M. Simon, qui a étudié l’arabe, a visité le Caire pour la première fois en 2007. «Dans cette ville, le son vous inonde et vous submerge», raconte-t-il à Arab News. «Le paysage sonore est tellement riche, qu’il s’agisse du bruit de la circulation ou des vidéoclips émanant des cafés-trottoirs. Mon exposition à tous ces sons, même avant la révolution de 2011, a éveillé ma curiosité pour la culture des cassettes. J’entendais des sermons islamiques, de la musique populaire chaabi, les Spice Girls et Amr Diab. J’entendais ces différents bruits autour de moi et je voulais donner un sens à tout cela.» 

Dans son livre, M. Simon explore l’impact considérable des cassettes bon marché sur la société, la politique et la culture égyptiennes dans les années 1970 et 1980, l’opposant aux disques vinyles, plus coûteux.  

«Pour moi, le véritable pouvoir de cette technologie est qu’elle a permis à d’innombrables personnes de passer du statut de consommateurs culturels à celui de producteurs», souligne-t-il. «Pour la première fois, n’importe qui a pu contribuer à la création de la culture, à faire circuler du contenu culturel et à défier les contrôleurs de la culture ou les autorités politiques... L’Internet est comme une itération de la cassette.» 

Cette technologie revêt également un caractère émotionnel. «Ce qui m’a marqué, c’est de voir que de nombreuses personnes que j’ai rencontrées avaient conservé leurs cassettes, même si elles ne les écoutent plus nécessairement au quotidien», indique M. Simon. «Il y a tellement de souvenirs qui y sont associés.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


50 ans après sa mort, Picasso se conjugue à toutes les sauces

Un visiteur regarde le chef-d'œuvre du peintre espagnol Pablo Picasso "Guernica" lors d'une conférence de presse présentant les événements de "l'Année Picasso", marquant le 50e anniversaire de la mort du peintre, au musée Reina Sofia de Madrid, le 12 septembre 2022. (AFP)
Un visiteur regarde le chef-d'œuvre du peintre espagnol Pablo Picasso "Guernica" lors d'une conférence de presse présentant les événements de "l'Année Picasso", marquant le 50e anniversaire de la mort du peintre, au musée Reina Sofia de Madrid, le 12 septembre 2022. (AFP)
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  • A l'occasion des 50 ans de sa mort, Pablo Picasso (1881-1973) est célébré à travers une quarantaine d'expositions à travers le monde, promettant d'explorer toutes ses facettes
  • La toile la plus chère de Picasso jamais vendue aux enchères est «Les femmes d'Alger (Version O)», peinte en 1955 et cédée pour 179,4 millions de dollars le 11 mai 2015 chez Christie's

PARIS: Génie ou monstre ? Dans tous les cas, inépuisable sujet de fascination. A l'occasion des 50 ans de sa mort, Pablo Picasso (1881-1973) est célébré à travers une quarantaine d'expositions à travers le monde, promettant d'explorer toutes ses facettes.

"Picasso mange tout et apparemment on a encore faim", s'amuse Olivier Widmaier-Picasso, son petit-fils, interrogé par l'AFP. Il se dit "fasciné par le nombre de conservateurs de musée, d'historiens et de chercheurs qui continuent de trouver des angles d'étude".

Les céramiques de Picasso, Picasso et le féminisme, le blanc chez Picasso, Picasso sous l'oeil de célèbres photographes, le jeune Picasso à Paris, Picasso sculpteur... Le monument est conjugué à toutes les sauces dans le cadre de "son année", fêtée en France et en Espagne.

Il reste "au-dessus de tous", estime Bernard Blistène, président honoraire du Centre Pompidou à Paris, louant, à l'instar d'autres spécialistes, unanimes, le "génie" du père de "Guernica" et des "Demoiselles d'Avignon".


Tir mortel sur le tournage de «Rust»: Une première condamnation

L'enquête de police s'est notamment attachée à déterminer comment des munitions réelles avaient pu se trouver sur ce tournage dans un ranch du Nouveau-Mexique, ce qui est formellement interdit, précisément pour éviter des accidents (Photo, AFP).
L'enquête de police s'est notamment attachée à déterminer comment des munitions réelles avaient pu se trouver sur ce tournage dans un ranch du Nouveau-Mexique, ce qui est formellement interdit, précisément pour éviter des accidents (Photo, AFP).
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  • Le premier assistant réalisateur du film «Rust», sur le tournage duquel l'acteur et producteur Alec Baldwin avait involontairement tué la directrice de la photographie
  • Il a été condamné vendredi à 6 mois de sursis avec mise à l'épreuve après un accord de plaider coupable

LOS ANGELES: Le premier assistant réalisateur du film "Rust", sur le tournage duquel l'acteur et producteur Alec Baldwin avait involontairement tué la directrice de la photographie, a été condamné vendredi à 6 mois de sursis avec mise à l'épreuve après un accord de plaider coupable.

Il s'agit de la première condamnation dans cette affaire, ici pour négligence lors de l'utilisation d'une arme mortelle.

C'est ce premier assistant, Dave Halls, qui avait tendu à Alec Baldwin, le 21 octobre 2021, une arme censée être chargée de balles à blanc, que l'acteur avait actionnée, tuant Halyna Hutchins et blessant le réalisateur, Joel Souza.

Dave Halls, 63 ans, lui avait remis l'arme en l'informant qu'elle était "froide", soit pas dangereuse dans le jargon d'Hollywood.

Alec Baldwin, tout comme l'armurière du tournage Hannah Gutierrez-Reed, ont tous deux été inculpés d'homicide involontaire et risquent jusqu'à 18 mois de prison et 5 000 dollars d'amende.

L'enquête de police s'est notamment attachée à déterminer comment des munitions réelles avaient pu se trouver sur ce tournage dans un ranch du Nouveau-Mexique, ce qui est formellement interdit, précisément pour éviter des accidents.

Les policiers ont conclu que Hannah Gutierrez-Reed avait mis la munition dans l'arme utilisée par Alec Baldwin, au lieu d'une balle factice.

La procureure Kari Morrissey a estimé, lors de l'audience vendredi dans un tribunal du Nouveau-Mexique, que Dave Halls, qui assumait aussi le rôle de coordinateur sécurité du tournage à petit budget et constituait ainsi la "dernière ligne de défense", n'avait pas "vérifié chaque cartouche dans l'arme pour confirmer qu'il s'agissait de balles à blanc".

Alec Baldwin, 64 ans, notamment connu pour la série "30 Rock", a toujours dit qu'on lui avait assuré que son arme était inoffensive.

En plaidant coupable vendredi, Dave Halls accepte de témoigner à l'avenir en la matière.


A Pékin, le cheval comme thérapie pour enfants autistes

Victor Liu, un Pékinois de 14 ans atteint de déficience visuelle et d'autisme pendant une leçon d'équitation dans un club hippique de Pékin (Photo, AFP).
Victor Liu, un Pékinois de 14 ans atteint de déficience visuelle et d'autisme pendant une leçon d'équitation dans un club hippique de Pékin (Photo, AFP).
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  • Comme ailleurs dans le monde, les personnes atteintes d'autisme, surnommées «les enfants des étoiles» en Chine, sont souvent stigmatisées en raison de leurs difficultés à interagir avec les autres
  • Des études récentes montrent que l'équithérapie peut être efficace pour améliorer le comportement des enfants atteints de TSA

PEKIN: Par une fraîche journée de printemps dans un club équestre de Pékin, Victor Liu, jeune autiste de 14 ans, grimpe sur le dos d'un cheval au pelage brun, une équithérapie qui a changé sa vie.

Comme ailleurs dans le monde, les personnes atteintes d'autisme, surnommées "les enfants des étoiles" en Chine, sont souvent stigmatisées en raison de leurs difficultés à interagir avec les autres.

Mais dans ce havre de verdure du nord de la capitale chinoise, au milieu de grands arbres et du hennissement des chevaux, l'ONG Hope ("Espoir", en français), tente de faire progresser ces enfants.

Une équithérapie bienvenue dans un pays où la sensibilisation aux troubles du spectre de l'autisme (TSA), le nom officiel du handicap, est encore peu développée.

Selon Stella, la mère du jeune Victor, les progrès de son fils ont été rapides et sa capacité à écouter des instructions et à coordonner ses mouvements physiques s'est améliorée.

"De mon point de vue de parent, je vois les changements" de l'équitation "sur mon fils", déclare-t-elle à l'AFP.

Humains et équidés

Entre les séances, au cours desquelles les formateurs guident les élèves dans des activités équestres spécifiquement adaptées, Victor, qui souffre également de déficience visuelle, aide à nourrir et à soigner les chevaux.

Au centre équestre de l'ONG Hope, créée en 2009, équidés et humains s'apprivoisent, au milieu du claquement des sabots des chevaux, qui suivent docilement les dresseurs et les accompagnateurs.

La Journée mondiale de sensibilisation à l'autisme, créée en 2008 par l'ONU, se tient tous les 2 avril et vise à favoriser l'intégration des personnes atteintes de ce handicap, souvent mal connu du grand public.

Des études récentes montrent que l'équithérapie peut être efficace pour améliorer le comportement des enfants atteints de TSA, notamment dans leurs difficultés à interagir avec le monde extérieur.

"Avec les chevaux, vous n'avez pas besoin de beaucoup parler", explique à l'AFP Lucia Zhou, qui a rejoint Hope en 2017 en tant que bénévole avant d'intégrer l'équipe d'instructeurs professionnels.

"Dans leur processus d'apprentissage, les élèves sont obligés d'avoir davantage d'interactions avec nous, les instructeurs et les bénévoles. Et ça les aide, naturellement, à améliorer leur envie et leur capacité à interagir avec les gens."

«Rempli de joie»

Les ONG qui fournissent une aide aux enfants handicapés restent encore insuffisamment nombreuses en Chine. Leurs tarifs sont par ailleurs souvent hors de portée pour la plupart des parents chinois.

En dehors des hôpitaux et des psychologues, les enfants atteints d'autisme en Chine n'ont souvent pas accès à des services adaptés pour progresser, déclare à l'AFP Vanessa Vandevraye, directrice du centre équestre Oriental Equestrian Club, qui accueille Hope.

C'est la raison qui l'a poussée à héberger l'ONG dans ses locaux, explique-t-elle devant des poneys qui broutent paisiblement l'herbe des alentours.

"Toutefois, la liste d'attente est longue car il y a très peu d'organisations qui peuvent fournir ce type de service", note-t-elle.

Ceux qui y parviennent disent s'y épanouir. L'année dernière, Victor Liu a ainsi participé à une petite compétition, qui lui a permis de tester ses compétences équestres.

"A la fin, il a reçu une médaille commémorative", explique sa mère. "Il était rempli de joie."