LONDRES: Un général britannique ayant servi en Afghanistan a condamné le gouvernement britannique pour avoir abandonné les Afghans qui travaillaient avec l’Otan dans le pays, déclarant que le Royaume-Uni devrait «avoir profondément honte».
Des centaines d’Afghans qui ont travaillé avec les forces alliées au cours de la guerre, qui a duré vingt ans, doivent toujours vivre dans la clandestinité depuis le retour des talibans dans le pays après le retrait des troupes occidentales en 2021.
«Nous nous sommes engagés à nous occuper de ces personnes, vous vous êtes engagé», a dénoncé le général John McColl, s’adressant directement au Premier ministre, Boris Johnson. «Vous ne respectez pas cet engagement, alors mettez en place un système qui le respecte. La situation est épouvantable; les retards durent depuis plus de neuf mois car il n’existe pas de système adéquat pour traiter le nombre et la complexité des demandes.»
«Ces retards sont inexcusables et il n’y a absolument aucune raison pour que le gouvernement ne mette pas un système en place», a-t-il poursuivi. Des centaines de milliers de personnes ont fui l’Afghanistan après la reprise du pouvoir par les talibans. Bien que le ministère de l’Intérieur ait promis qu’il offrirait à 20 000 Afghans des possibilités de se réinstaller en toute sécurité au Royaume-Uni, le ministère de la Défense a indiqué que seuls 9 000 Afghans et leurs personnes à charge avaient été relocalisés à ce jour.
Le général McColl a demandé à la commission d’enquête sur la défense d’examiner le programme gouvernemental d’assistance et de relocalisation des Afghans, soutenant qu’il n’était pas adapté aux objectifs fixés.
Lorsqu’on lui a demandé, dans le cadre de l’émission politique phare de la BBC, Newsnight, si les retards pouvaient s’expliquer par la guerre en Ukraine, le général a répondu qu’il n’existait aucune excuse, affirmant qu’il était clair que les ressources étaient disponibles pour traiter ces demandes. «Le gouvernement devrait avoir profondément honte, comme moi», a-t-il ajouté.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com