Revers dans les urnes pour Boris Johnson, miné par les scandales

Boris Johnson réagit lors de sa visite avec des enseignants à l'école Field End Infant, à South Ruislip, le 6 mai 2022 (Photo, AFP).
Boris Johnson réagit lors de sa visite avec des enseignants à l'école Field End Infant, à South Ruislip, le 6 mai 2022 (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Samedi 07 mai 2022

Revers dans les urnes pour Boris Johnson, miné par les scandales

  • Le Parti conservateur du Premier ministre britannique Boris Johnson a subi un revers lors d'élections locales
  • Au pouvoir depuis 12 ans, les conservateurs se voient aussi reprocher leur soutien insuffisant à des ménages étranglés par l'inflation

LONDRES: Miné par le scandale du "partygate" et l'envolée des prix, le Parti conservateur du Premier ministre britannique Boris Johnson a subi un revers lors d'élections locales qui laissent également augurer un tournant historique en Irlande du Nord.

Le renouvellement jeudi de 200 conseils locaux en Angleterre, Pays de Galles et Ecosse s'est traduit par un net recul dans les urnes des tories, sans toutefois entraîner l'effondrement redouté après les révélations en cascades sur les fêtes à Downing Street pendant les confinements, qui ont valu une amende au chef du gouvernement.

En Irlande du Nord, les indépendantistes du Sinn Fein, partisans de la réunification avec l'Irlande, arrivent largement en tête, selon des résultats encore partiels, laissant entrevoir un séisme politique dans la province. 

Le lent décompte a commencé vendredi par des victoires très symboliques pour l'opposition travailliste qui a remporté à Londres les conseils de Westminster, contrôlé par les tories depuis sa création en 1964, de Barnet ainsi que Wandsworth, "conseil favori" de l'ex-Première ministre Margaret Thatcher. Ses gains sont plus limités ailleurs en Angleterre.

Au total, selon des résultats quasi complets, les conservateurs perdent une dizaine de conseils et plus de 400 sièges, au profit du Labour mais aussi des libéraux-démocrates, qui progressent fortement.  

En Ecosse, le parti nationaliste SNP se renforce, suivi par les travaillistes qui ont ravi la deuxième place aux conservateurs. Le Labour reste premier au Pays de Galles.

Boris Johnson a évoqué des résultats "mitigés", mais s'est dit déterminé à rester en place pour s'attaquer notamment à la perte de pouvoir d'achat des Britanniques. 

Enhardi par les résultats à Londres, le chef du parti travailliste Keir Starmer a salué un "tournant" avant les législatives prévues en 2024. 

Pour la BBC, l'expert en élections John Curtice a souligné que le Parti conservateur était à son point bas électoral depuis la victoire triomphale de Boris Johnson en 2019. 

Pas un signal assez fort

Marqués traditionnellement par des enjeux très locaux et une faible participation, ces élections jaugeaient pour la première fois les effets du "partygate". 

Au pouvoir depuis 12 ans, les conservateurs se voient aussi reprocher leur soutien insuffisant à des ménages étranglés par l'inflation, attendue à plus de 10% dans les mois qui viennent.

Si la popularité de Boris Johnson, 57 ans dont bientôt trois à Downing Street, s'est effondrée ces derniers mois, il a pour l'instant traversé la tempête, mettant en avant son rôle moteur dans le soutien occidental à l'Ukraine, et se dit déterminé à mener la bataille des prochaines législatives.

Malgré la "mauvaise performance" électorale des tories, le politologue Simon Usherwood, de l'Open University, estime que le Premier ministre n'est pas menacé dans l'immédiat. "Ce n'est un signal assez fort pour convaincre de nombreux députés qu'il est temps de se débarrasser de Johnson", explique-t-il à l'AFP.

Pour le Labour, la fête est d'ailleurs gâchée par l'ouverture par la police d'une enquête visant Keir Starmer, soupçonné d'avoir enfreint les règles sanitaires pour avoir partagé bières et currys avec son équipe fin avril 2021 lors d'une campagne électorale. 

Risque de paralysie

En Irlande du Nord, où sont renouvelés les 90 élus de l'assemblée locale de Stormont, les premiers décomptes - qui se prolongeront samedi - donnent une nette avance du Sinn Fein, avec 16 des 29 sièges déjà déclarés à 19H15 GMT, contre 4 pour les unionistes du DUP.

Ce serait la première fois que ce parti prônant la réunification avec la République d'Irlande arriverait en tête de l'Assemblée locale en cent ans d'histoire de la province britannique, sous tensions depuis le Brexit.

Réélue, sa vice-présidente Michelle O'Neill a évoqué sur Twitter une "élection du vrai changement". 

Une victoire du Sinn Fein, l'ex-vitrine politique de l'organisation paramilitaire Armée républicaine irlandaise (IRA), la propulserait au poste de cheffe du gouvernement local, qui doit être dirigé conjointement par nationalistes et unionistes en vertu de l'accord de paix de 1998.

Elle amorcerait une possible redéfinition du Royaume-Uni, même si la formation a relégué la revendication de réunification au second plan au profit des questions sociales.

Le risque d'une paralysie politique plane. Les unionistes du DUP, jusqu'alors en tête, conditionnent leur participation à un nouvel exécutif à "une action décisive" du gouvernement de Londres, comme l'a répété vendredi leur chef Jeffrey Donaldson, face aux contrôles douaniers post-Brexit qui menacent selon eux la place de la province au sein du Royaume-Uni.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Short Url
  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Short Url
  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Short Url
  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.