Le K2, le nouveau défi de Nelly Attar

Nelly Attar au sommet de l’Everest en 2019. À son bras, les drapeaux saoudien et libanais (photo fournie).
Nelly Attar au sommet de l’Everest en 2019. À son bras, les drapeaux saoudien et libanais (photo fournie).
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Publié le Lundi 09 mai 2022

Le K2, le nouveau défi de Nelly Attar

  • Entrepreneuse, coach, athlète de haut niveau, Nelly Attar est surtout l’une des premières femmes arabes à avoir atteint le sommet du mont Everest en 2019
  • «Quel que soit votre projet, n’ayez jamais peur de prendre des risques pour réaliser vos rêves», affirme Nelly Attar

PARIS : Entrepreneuse, coach, athlète de haut niveau, Nelly Attar est surtout l’une des premières femmes arabes à avoir atteint le sommet du mont Everest en 2019. Elle se lance aujourd’hui un nouveau défi: gravir le K2, le deuxième plus haut sommet du monde, qui culmine à 8 611 mètres. Il s’agit de l’une des expéditions d’alpinisme les plus difficiles et plus dangereuses du monde. Seules trois cent soixante-dix-sept personnes sont parvenues à en atteindre le sommet, dont 5% de femmes seulement.

Sur le mont Kilimandjaro (fournie)
Sur le mont Kilimanjaro (fournie)

«Aucune femme arabe n’a réussi cet exploit jusque-là», confie la jeune alpiniste à Arab News en français. Elle prépare cette aventure avec un soin extrême, s’entraînant de douze à vingt heures par semaine, et compte la concrétiser du 18 juin au 4 août 2022.

Cette ascension lui prendra deux mois «à cause des nombreuses crevasses et des conditions météo particulièrement difficiles sur cette montagne», explique-t-elle. En effet, les vents sont quasi omniprésents. De violentes tempêtes s’abattent sur la montagne et ont déjà bloqué des expéditions pendant plusieurs jours, causant la mort de nombreux alpinistes. «Le K2 est d’ailleurs surnommé “montagne sauvage”, “montagne sans pitié”, ou encore “sommet de la terreur” en raison de la difficulté technique et physique de son ascension», précise-t-elle.

Nelly Attar (fournie)
Nelly Attar (fournie)

La jeune femme d’origine libanaise, âgée de 31 ans, est née en Arabie saoudite, où elle réside encore. Après une formation en psychologie à l’université américaine de Beyrouth suivie d’un master obtenu au Royaume-Uni, sa passion pour le sport prend le dessus et l’amène à fonder, en 2017, Move, le premier studio de danse saoudien, dès la levée de l’interdiction pour les femmes de pratiquer un sport en Arabie saoudite. Elle lance cette aventure dans un entrepôt qui appartient à son beau-père.

«Il y avait un réel besoin de faire des activités sportives dans le pays, en particulier pour les femmes», explique la jeune femme. «Je n’avais pas d’expérience dans le management, mais je savais que je voulais faciliter l’accès à la pratique du sport au plus grand nombre. Je tenais à ce que les gens aient envie de bouger, d’où le nom que j’ai donné au studio. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons également lancé des cours de sport gratuits», avoue la jeune alpiniste. En outre, «c’est un domaine dans lequel il existe beaucoup de possibilités. Certes, tu te poses des questions, mais toute l’énergie qui est partagée en vaut la peine», explique-t-elle.

Nelly Attar lors d'une escalade d'entrainement (fournie)
Nelly Attar lors d'une escalade d'entrainement (fournie)

Cette passion pour le sport, Nelly Attar la découvre dès son enfance, même si, à cette époque, selon elle, très peu d’activités sportives étaient proposées à l’école en Arabie saoudite. «J’essayais de me dépenser et de me dépasser dès que j’en avais l’occasion. Mais c’est surtout à l’université que j’ai compris combien il m’était essentiel et nécessaire de pratiquer des sports. C’était devenu indissociable de mon quotidien», explique Nelly.

Nelly Attar en cordée (fournie)
Nelly Attar en cordée (fournie)

Depuis, elle milite sans arrêt pour la pratique du sport et soutient toutes les démarches associatives dans ce sens, notamment celles qui incluent les femmes. «Avec Move, le volet social était très important et c’est pour cela que j’ai tenu à proposer des cours gratuits. Plus tard, lorsqu’il est devenu difficile de pratiquer en salle à cause de la Covid-19, nous avons multiplié les initiatives en plein air sur la route. Et cela a été un succès», déclare-t-elle, enthousiaste.

«Au-delà du bien-être physique qu’il procure, l’impact du sport sur la société est très important. Il améliore la qualité de vie, développe la confiance en soi, véhicule de nombreuses valeurs, notamment la solidarité, l’unité, la discipline et la persévérance. Même du point de vue de la santé publique, il est essentiel de soutenir ce secteur. À titre d’exemple, lorsqu’on pratique une activité physique, les risques de maladies chroniques sont plus rares», explique cette athlète qui a escaladé quatorze autres sommets à travers le monde (dont quatre font partie du défi Seven Summits), a terminé deux courses IronMan et a couru six marathons internationaux.

Échauffements en salle (fournie)
Échauffements en salle (fournie)

La jeune femme sait qu’elle inspire de nombreuses femmes dans le monde arabe, notamment en Arabie saoudite. En décembre 2019, elle reçoit le prix de «l'influenceuse féminine de l'année» lors des FIT Awards organisés par Sport360 à Dubaï, déterminés par un vote du public. Cette récompense la comble. «Je suis très heureuse lorsque je vois que j’ai la possibilité d’aider des personnes à être plus actives. Je veux continuer à encourager les gens à bouger et à se dépasser, quelles que soient les difficultés qu’ils rencontrent», confie la jeune alpiniste. Elle appelle les femmes arabes à «voir grand», à «aller jusqu’au bout de leurs rêves et de leurs ambitions». «Quel que soit votre projet, n’ayez jamais peur de prendre des risques pour réaliser vos rêves», conclut Nelly Attar.


Turquie: le chef kurde Öcalan veut agir avec «sérieux et responsabilité»

 Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs. (AFP)
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  • "Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités"
  • Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul

ISTANBUL: Le chef emprisonné de la guérilla kurde Abdullah Öcalan appelle à agir avec "sérieux et sens des responsabilités" pour mener le processus de paix en cours avec la Turquie à son terme, dans un message publié mardi par des députés turcs.

"Pour passer à une phase positive, il est essentiel que chacun agisse avec sensibilité, sérieux et sens des responsabilités", écrit le leader historique du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel une délégation du parti prokurde DEM a rendu visite lundi.

Abdullah Öcalan, qui a appelé en février son mouvement à se dissoudre, est détenu à l'isolement depuis 1999 sur l'île prison d'Imrali, au large d'Istanbul.

Le PKK a annoncé le 26 octobre le retrait vers le nord de l'Irak de ses derniers combattants présents en Turquie, complétant ainsi la première phase du processus de paix initié un an auparavant par Ankara.

Lors d'une cérémonie en juillet, une trentaine de combattants en treillis avaient symboliquement brûlé leurs armes.

Le parti prokurde, troisième force au Parlement, a appelé à "passer à la deuxième phase, à savoir les étapes juridiques et politiques".

"Nous nous efforçons de développer une phase positive, et non une phase destructrice et négative", poursuit M. Öcalan. "L'intégration du phénomène kurde dans toutes ses dimensions dans le cadre légal de la République et un processus de transition solide doivent en constituer le fondement", écrit-il.

Une commission parlementaire transpartisane planche depuis août sur une traduction légale et encadrée de cette transition vers la paix.

Elle doit notamment décider du sort d'Abdullah Öcalan et de possibles garanties de sécurité pour ses combattants.

La libération du leader kurde âgé de 76 ans est au cœur des demandes du PKK. Il a été autorisé en septembre à rencontrer ses avocats pour la première fois en six ans.

Selon des analystes, le PKK est affaibli par des décennies de guérilla qui ont fait au moins 50.000 morts, selon un bilan officiel. Et la communauté kurde, qui représente selon des estimations 20% de la population turque sur 86 millions d'habitants, est épuisée par un long conflit.


Un hôpital de Gaza déclare avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens

L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël. (AFP)
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  • Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles
  • Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens

KHAN YOUNES: L'hôpital Nasser, dans le sud de la bande de Gaza, a annoncé mercredi avoir reçu les corps de 15 prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de cessez-le-feu avec Israël.

"La dixième série de dépouilles de martyrs palestiniens, soit 15 martyrs", est arrivée "dans le cadre de l'échange de dépouilles entre la partie palestinienne et l'occupation israélienne", a déclaré l'hôpital en précisant que 285 dépouilles ont été reçues dans la bande de Gaza depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu le 10 octobre.

Sur les 28 otages décédés que le Hamas avait accepté de remettre à Israël dans le cadre de l'accord, 21 ont été restitués à ce jour. Israël exige toujours la restitution des sept dernières dépouilles.

Le mouvement islamiste palestinien a également libéré le 13 octobre les 20 derniers otages vivants retenus dans la bande de Gaza, en échange de la libération de près de 2.000 prisonniers palestiniens.

Mardi, la branche armée du Hamas a fait parvenir aux autorités israéliennes la dépouille d'une personne, identifiée mercredi comme Itay Chen, un soldat israélo-américain tué à l'âge de 19 ans.

Dans la bande de Gaza, des proches de personnes arrêtées par Israël et qui attendent leur retour ont dit lors de plusieurs remises de dépouilles par Israël que les corps étaient très difficiles à identifier.

Le service de presse du gouvernement du Hamas à Gaza a de nouveau accusé mercredi les autorités israéliennes de refuser de transmettre des listes de noms des personnes dont les dépouilles arrivent dans le territoire palestinien.


Soudan: 40 morts au Kordofan, les combats s'intensifient dans la région

Une attaque dans la ville stratégique d'El-Obeid, capitale régionale du Kordofan-Nord au Soudan, a fait au moins 40 morts, a annoncé mercredi l'ONU, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour. (AFP)
Une attaque dans la ville stratégique d'El-Obeid, capitale régionale du Kordofan-Nord au Soudan, a fait au moins 40 morts, a annoncé mercredi l'ONU, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour. (AFP)
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  • L'attaque, qui a visé un enterrement, s'est produite mardi sur la ville assiégée par les paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR), alors que les combats pour le contrôle de cette région du centre du Soudan se sont intensifiés ces derniers jours
  • "Des sources locales rapportent qu'au moins 40 civils ont été tués et des dizaines de blessés hier dans une attaque sur un rassemblement lors de funérailles"

PORT-SOUDAN: Une attaque dans la ville stratégique d'El-Obeid, capitale régionale du Kordofan-Nord au Soudan, a fait au moins 40 morts, a annoncé mercredi l'ONU, pendant que les violences continuent dans la région voisine du Darfour.

L'attaque, qui a visé un enterrement, s'est produite mardi sur la ville assiégée par les paramilitaires des Forces de Soutien Rapide (FSR), alors que les combats pour le contrôle de cette région du centre du Soudan se sont intensifiés ces derniers jours.

Le conflit entre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane et les FSR de Mohammed Daglo a éclaté en avril 2023 et se concentre désormais au Kordofan, région stratégique car située entre la capitale Khartoum, contrôlée par les militaires, et le Darfour, aux mains des paramilitaires.

"Des sources locales rapportent qu'au moins 40 civils ont été tués et des dizaines de blessés hier dans une attaque sur un rassemblement lors de funérailles" à El-Obeid, a déclaré le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Les violences continuent aussi au Darfour, selon l'Ocha, qui fait état de "multiples frappes aériennes et de drones" survenues dimanche, sans pouvoir donner de bilan du fait de l'accès limité au terrain et des difficultés de communications.

"Viols collectifs" 

Depuis la chute aux mains des paramilitaires le 26 octobre de la ville d'El-Facher, dernier bastion de l'armée au Darfour, l'ONU a fait état de massacres, viols, pillages et déplacements massifs de population.

"Nous nous réveillons en tremblant de peur, les images du massacre nous hantent", a témoigné Amira, mère de quatre enfants réfugiée à Tawila, une ville à environ 70 kilomètres d'El-Facher, où s'entassent les déplacés sous des bouts de tissus transformés en tentes ou en auvent.

"C'étaient des viols collectifs. Des viols collectifs en public, devant tout le monde, et personne ne pouvait les arrêter", a-t-elle raconté.

Des images satellite analysées par le Humanitarian Research Lab (HRL) de l'université américaine de Yale, qui documente la situation à El-Facher depuis le début du siège il y a 18 mois, ont permis de mettre en évidence des atrocités sur place.

Ces rapports ont déclenché l'"indignation générale", a déclaré à l'AFP Nathaniel Raymond, directeur du HRL qui croise les vidéos postées par des paramilitaires "en train de tuer des gens à un volume record" avec les images satellites afin de géolocaliser les exactions.

Le patron de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est indigné des "attaques continues visant le système de santé", affirmant que quatre personnes, dont des enfants, avaient été tuées à l'hôpital pédiatrique de la région de Kernoi, au Darfour, près de la frontière du Tchad.

Pourparlers ou combats ? 

L'émissaire américain pour l'Afrique, Massad Boulos, s'est efforcé ces derniers jours, lors d'un déplacement au Caire, de finaliser une proposition de trêve humanitaire formulée mi-septembre sous son égide par un groupe de médiateurs incluant aussi l'Egypte, l'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.

Ce groupe de médiation, dit du Quad, travaille sur un plan global de paix pour le Soudan, mais ses dernières propositions sont restées lettre morte.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, avait pourtant exhorté mardi les belligérants à "venir à la table des négociations" et "mettre fin à ce cauchemar de violence".

Mais après avoir étudié la proposition de cessez-le-feu, les autorités pro-armée ont affirmé que la guerre allait continuer.

"Les préparatifs pour la bataille du peuple soudanais se poursuivent", a déclaré le ministre de la Défense, Hassan Kabroun.

Le Conseil de souveraineté présidé par le chef de l'armée, le général al-Burhane, a néanmoins présenté un plan pour "faciliter l'accès à l'aide humanitaire" et "la restauration de la sécurité et de la paix dans toutes les régions du Soudan", selon le compte-rendu du ministre.

 "Malnutrition sévère" 

"La situation sur le terrain est très compliquée", a reconnu la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt.

Plus de 71.000 civils ont fui El-Facher depuis sa chute et quelque 12.000 arrivées ont été enregistrées à Tawila, selon l'ONU.

La guerre entre l'armée et les FSR a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, selon l'ONU.

La situation des populations déplacées reste critique, a averti l'Unicef en soulignant que 14,6% des enfants de moins de cinq ans souffraient de malnutrition sévère.