La sécheresse «aura un impact» sur les récoltes de céréales

Le blé, en pleine croissance, manque d'eau et la chaleur promet de durer (Photo, AFP).
Le blé, en pleine croissance, manque d'eau et la chaleur promet de durer (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mardi 10 mai 2022

La sécheresse «aura un impact» sur les récoltes de céréales

  • Dans la matinée, la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a dressé un constat alarmiste
  • Météo-France évoque «un épisode de chaleur» qui, sans être inédit, est «remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique»

PARIS: Le blé, en pleine croissance, manque d'eau et la chaleur promet de durer: la sécheresse qui frappe l'ensemble de la France aura "un impact sur la production des céréales", a prévenu lundi le ministère de l'Agriculture.
"Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements", a-t-on indiqué à l'issue de réunions des ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole.
"Il y aura un impact sur la production des céréales", a-t-on estimé à l'Agriculture, même s'il "est encore beaucoup trop tôt pour avoir une évaluation précise".
Dans la matinée, la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, a dressé un constat alarmiste: "Aucune région n'est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Hier, j'étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d'irriguer vont s'en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques", a déclaré à l'AFP sa présidente, Christiane Lambert.
"Depuis octobre-novembre, il y a d'énormes sécheresses au Portugal et en Espagne, qui remontent en Occitanie et en Provence et le long de la vallée du Rhône. Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sécheresse touche le nord de la Loire", a-t-elle expliqué.
Météo-France évoque "un épisode de chaleur" qui, sans être inédit, est "remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique".
Période délicate
"C'est une période délicate pour les céréales: le blé a atteint sa taille adulte, l'épi s'est développé et on est maintenant au stade du grossissement du grain", a expliqué Joël Limouzin, en charge des situations d'urgence à la FNSEA.
Or, sans eau, l'engrais dont a besoin la plante pour produire un grain de qualité ne pourra monter dans la tige, "il restera dans le sol". Et les grains se flétriront, avec comme risque "une perte de rendement qui peut aller jusqu'à 40% si le temps reste sec pendant plusieurs semaines", met en garde M. Limouzin, qui s'inquiète notamment pour les grandes plaines céréalières de Beauce et de Bourgogne.
L'absence de pluie, si elle perdure, affectera aussi les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, souligne le ministère, qui évoque aussi la situation délicate des fourrages alors que les pousses d'herbes, qui étaient jusqu'à présent plutôt meilleures que d'habitude, ralentissent.
Entre septembre et avril 2022, le déficit de précipitations est estimé à 19%, et le déficit de recharge des nappes phréatiques est de 20%, essentiellement dans le Grand-Est, dans le nord de la Nouvelle Aquitaine et l'ensemble du Sud-Est, a-t-on rapporté au ministère de la Transition écologique.
A l'issue des réunions de l'après-midi, les ministères ont annoncé que le guichet ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé "de 20 millions supplémentaires".
Face au risque de sécheresse cet été, le gouvernement avait par ailleurs annoncé fin avril que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter ou créer des retenues d'eau - une mesure contestée par des associations écologiques et certains syndicats paysans.
Restrictions dans 15 départements
Actuellement, 15 départements sont déjà soumis à des restrictions qui vont de l'incitation à des économies d'eau (stade de vigilance) à l'interdiction d'arrosage des jardins ou des champs à certaines heures (alerte), pouvant aller jusqu'à la réduction de 50% des prélèvements d'eau à des fins agricoles ou à l'interdiction totale de prélèvements d'eau pour laver sa voiture ou arroser les espaces verts (alerte renforcée).
Ces mesures sont prises au fur et à mesure de l'évolution de la situation au niveau départemental par les préfets, dont le rôle a été renforcé pour faire aboutir plus vite les démarches de concertation locale.
En France, 5% des surfaces agricoles sont irriguées, soit près de 1,4 million d'hectares. Le taux monte à 14% en Provence-Alpes-Côte d'Azur.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Short Url
  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.