«  Nous ne sommes pas des nazis »: Kiev célèbre discrètement le Jour de la Victoire

Les couleurs du drapeau ukrainien projetées sur la statue de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à la veille du jour de la victoire  à Kiev le 8 mai 2022. (AFP).
Les couleurs du drapeau ukrainien projetées sur la statue de la Patrie au musée en plein air de la Seconde Guerre mondiale à la veille du jour de la victoire à Kiev le 8 mai 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 10 mai 2022

«  Nous ne sommes pas des nazis »: Kiev célèbre discrètement le Jour de la Victoire

  • Depuis 2015, soit un an après les premiers combats dans le Donbass contre des séparatistes prorusses soutenus par Moscou, l'Ukraine célèbre un "Jour de la mémoire et de la réconciliation" le 8 mai
  • Au même moment à Moscou, le président russe proclamait que son armée combattait en Ukraine pour défendre "la patrie" face à la "menace inacceptable" que représente son voisin

KIEV: Aux côtés de son grand-père Nikolaï, Lera Nelioub admet qu'il est difficile de parler de l'invasion russe en cours avec ce vétéran de la Deuxième guerre mondiale.

Lundi, sur la tombe du Soldat inconnu à Kiev, elle s'est accrochée à lui au moment où il se penchait pour déposer une gerbe de fleurs, un moyen d'honorer la mémoire de ses amis et camarades de l'armée soviétique morts en combattant l'Allemagne nazie.


"C'est difficile pour lui d'en parler", explique-t-elle à l'évocation de l'invasion russe par les troupes de Vladimir Poutine pour "dénazifier" l'Ukraine. "Au début, quand il regardait les informations à la télévision, il n'arrivait pas y croire".


"C'est complètement stupide tout ce qu'il se passe", continue-t-elle: "Poutine réécrit l'histoire".


Depuis 2015, soit un an après les premiers combats dans le Donbass contre des séparatistes prorusses soutenus par Moscou, l'Ukraine célèbre un "Jour de la mémoire et de la réconciliation" le 8 mai, le même jour que les Occidentaux, pour se détacher des commémorations russes qui se tiennent le 9 mai.


Au même moment à Moscou, le président russe proclamait que son armée combattait en Ukraine pour défendre "la patrie" face à la "menace inacceptable" que représente son voisin, devant des milliers de soldats russes défilant sur la place Rouge.


Un argument ignoré ou qui irrite les habitants de Kiev, venus rendre hommage aux morts de la Deuxième guerre mondiale face aux nazis.


Tetiana Levtchenko dit avoir eu le poil hérissé en entendant les propos de Vladimir Poutine: "Nous ne sommes pas des nazis", lâche-t-elle, furieuse. 


"Ce jour est une fête pour moi, une belle fête. C'est le jour de la victoire sur l'Allemagne nazie", continue cette dame de 65 ans.


Entre huit et dix millions d'Ukrainiens, civils et militaires, sont morts pendant la Deuxième guerre mondiale (1939-1945), selon les historiens.

Hommages aux derniers morts

Plus tôt dans la journée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait, de son côté, invoqué les fantômes du passé pour fustiger l'entreprise menée par Moscou, affirmant que l'Ukraine était "fière" de son rôle "pour vaincre le nazisme".


"Nous ne laisserons personne annexer cette victoire, se l'approprier", a-t-il appuyé dans un message vidéo, déambulant sur l'artère principale de Kiev, Khrechtchatyk.


Depuis plusieurs mois, Vladimir Poutine a constamment cherché à établir un lien entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et les événements de la Deuxième guerre mondiale, qualifiant le régime de Kiev de "néonazi".


Pas de quoi pour autant faire changer ses habitudes à Serguiï Marmouzine.


Cet ouvrier de 46 ans, dont le grand-père est mort pendant la Deuxième guerre mondiale, a décidé d'ignorer les querelles politiques en cours, affirmant que cela ne l'empêcherait pas de commémorer ce jour férié qu'il considère comme sacré.


"Bien sûr que le Jour de la Victoire est utilisé par les politiques, mais ça reste une fête pour moi", dit-il à l'AFP.


A côté de lui, certains sont aussi venus rendre hommage aux militaires décédés depuis le 24 février et l'invasion russe.


Parmi eux, Nina Minorova, une enseignante retraitée de 72 ans, qui "veut commémorer nos soldats qui nous défendent".


"Je veux tellement que cette guerre se termine, car elle nous a causé tant de tristesse."


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.