Tendance ou phénomène littéraire? Dans les librairies, les écrivains noirs comptent

Portrait de l’écrivain Maya Angelou dans une clinique de l’Indiana (Scott Olson/Getty Images via AFP)
Portrait de l’écrivain Maya Angelou dans une clinique de l’Indiana (Scott Olson/Getty Images via AFP)
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Publié le Lundi 19 octobre 2020

Tendance ou phénomène littéraire? Dans les librairies, les écrivains noirs comptent

  • Les auteurs noirs, souvent anglo-saxons, sont plébiscités par des maisons d'édition françaises, dans le sillage du mouvement "Black lives matter"
  • De l'aveu même des éditeurs, cette profusion de romans et essais est propre à la rentrée littéraire 2020

PARIS : Un «manuel» antiraciste, la biographie de l'icône américaine Maya Angelou ou des essais qui parlent de «race»: les auteurs noirs, souvent anglo-saxons, sont plébiscités par des maisons d'édition françaises, dans le sillage du mouvement «Black lives matter».

Les Américains Colson Whitehead (deux prix Pulitzer, en 2017 et 2020), Ta-Nehisi Coates, Ibram X. Kendi, Brit Bennett, ou encore la Britannico-Nigériane Bernardine Evaristo: impossible pour les lecteurs de ne pas avoir vu ces noms ces dernières semaines en librairie.

Leur point commun? Tous sont des auteurs noirs. Et de l'aveu même des éditeurs, cette profusion de romans et essais est propre à la rentrée littéraire 2020.

Une rentrée singulière, avec, en toile de fond, la résurgence des questions liées au racisme et aux discriminations, dans le sillage du mouvement américain «Black lives matter» («les vies noires comptent»).

Ce mouvement, né sous le mandat de Barack Obama, s'est imposé dans l'actualité avec la mort de George Floyd, cet Afro-Américain qui agonisait lors de son interpellation par des policiers blancs, à Minneapolis. Ce fait divers a déclenché une vague de manifestations à travers les États-Unis et ailleurs dans le monde, et a poussé quantité de personnes à se tourner vers de nouvelles ressources, notamment littéraires.

Polémique et récompenses

«Nous n'avons pas attendu “Black lives matter” pour publier des ouvrages d'auteurs noirs», se défend auprès de l'AFP Claire Fercak, de la maison d'édition Autrement, qui a sorti fin août L'Autre Moitié de soi de Brit Bennett.

Sorti en juin aux États-Unis, le roman, sur l'identité afro-américaine, est resté en tête des ventes pendant plusieurs semaines. Les droits ont même été rachetés par la chaîne HBO qui compte en faire une série.

Mais pour la maison d'édition française, pas d'opportunisme: «on suit Brit depuis 2017, date à laquelle nous avions publié son premier roman, Le Coeur battant de nos mères», indique Mme Fercak.

«Engagée» sur les questions liées au racisme, la maison d'édition avait publié dès 2016 l'essai Une colère noire de Ta-Nehisi Coates. Best-seller aux États-Unis, il s'est écoulé à 53 600 exemplaires en France.

Forte de ce succès, elle a publié deux ans plus tard Le Racisme est un problème de Blancs, de la Britannique Reni Eddo-Lodge. Sa version originale, Why I'm no longer talking to white people about race avait fait polémique avant de remporter plusieurs récompenses.

Il est aujourd’hui l'un des ouvrages de référence, loué par des stars comme l'actrice Emma Watson. Depuis, d'autres maisons d'édition ont investi le champs des auteurs noirs.

«Dans l'air du temps» 

Comme l'éditeur Globe qui a notamment publié Fille, femme, autre de Bernardine Evaristo, colauréate du prestigieux Booker Prize en 2019. Le livre raconte la vie de femmes majoritairement noires en Grande-Bretagne.

«Ce sont des sujets qui sont dans l'air du temps et il était donc naturel que nous nous y intéressions», explique son éditrice, Valentine Gay.

Côté essai, l'éditeur Alisio a publié le manuel Comment devenir antiraciste de l'universitaire américain Ibram X. Kendi, vendu à plus d'un million d'exemplaires aux États-Unis. Danaé Tourrand, son éditrice, est convaincue qu'il saura trouver son public. «Si en France les questions de races sont traitées différemment qu’aux États-Unis, les mécanismes à l’œuvre sont les mêmes.»

Pour elle, si l'actualité a donné une visibilité accrue à ces ouvrages, ils étaient «en préparation chez les éditeurs depuis des mois. “Black lives matter” a favorisé la diffusion et la vulgarisation d'idées mais il y a surtout un éveil des consciences», complète Brigitte Bouchard, fondatrice de Notablia, qui republie une partie de la biographie de Maya Angelou, écrivaine et militante des droits civiques américaine décédée en 2014.

Plus qu'une simple tendance éditoriale (et commerciale), la présence de ces auteurs est une lame de fond, selon ces éditrices.

Un mouvement en germe depuis quelques années, avec des auteurs devenus des classiques, comme James Baldwin (1924-1987), redécouvert par les jeunes générations avec le documentaire I'm not your negro (2016), ou la Nigériane Chimamanda Ngozi Adichie, auteure du best-seller Americanah. (AFP)

 


La Saudi League en passe de rejoindre le top 3 mondial, selon le patron de la FIFA

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté.  (Fourni)
La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. (Fourni)
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  • Gianni Infantino souligne qu’un championnat national au rayonnement mondial attire plusieurs des meilleurs joueurs de la planète
  • Le football féminin dans le Royaume est également promis à une croissance accrue

DOHA : Gianni Infantino, président de la Fédération internationale de football association (FIFA), a déclaré que l’Arabie saoudite est devenue un pôle majeur sur la scène mondiale du football.

Il a salué les évolutions dynamiques observées ces dernières années, qui ont permis au Royaume d’acquérir une présence internationale significative et de développer un championnat national à la dimension mondiale, réunissant certaines des plus grandes stars du football, au premier rang desquelles Cristiano Ronaldo.

La ligue est en passe de devenir l'une des trois meilleures au monde, a-t-il ajouté. 

Dans un entretien exclusif accordé à Asharq Al-Awsat, publication sœur d’Arab News, le président de la FIFA a affirmé que l’équipe nationale saoudienne, après son exploit retentissant face à l’Argentine lors de la Coupe du monde 2022, demeure capable de rééditer de telles performances, potentiellement face à l’Espagne lors du Mondial 2026.

Il a souligné que le football saoudien a réalisé des progrès remarquables, non seulement au niveau de l’équipe nationale senior, mais également dans les catégories de jeunes. Il a également indiqué que le football féminin dans le Royaume est appelé à se développer davantage, grâce à l’attention croissante que lui portent les instances dirigeantes du football ces dernières années.

Gianni Infantino a par ailleurs exprimé sa satisfaction personnelle quant à l’organisation de la Coupe du monde 2034 en Arabie saoudite, décrivant le Royaume comme un pays accueillant, doté d’une culture riche, d’une cuisine savoureuse et d’un peuple remarquable — autant d’éléments qui, selon lui, contribueront au succès de ce grand événement footballistique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.