Derrière la pénurie de lait pour bébé aux Etats-Unis, l'absence de concurrence

Les épiceries à travers le pays ont connu des pénuries en raison de perturbations de la chaîne d'approvisionnement (Photo, AFP).
Les épiceries à travers le pays ont connu des pénuries en raison de perturbations de la chaîne d'approvisionnement (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 14 mai 2022

Derrière la pénurie de lait pour bébé aux Etats-Unis, l'absence de concurrence

  • Selon le fournisseur de données Datasembly, le taux de rupture de stock de préparations de lait pour nourrissons a atteint 43%
  • La porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki avait assuré que l'administration Biden travaillait jour et nuit pour trouver des solutions

WASHINGTON: La pénurie de lait pour bébé aux Etats-Unis va durer, et met en lumière l'absence de concurrence qui s'est propagée à tous les pans de l'économie n'épargnant aucun produit même les plus vitaux comme ceux pour les nouveau-nés.

Ce problème "ne va pas se régler en un jour ou en une semaine", a reconnu vendredi sur CNN Brian Deese, le conseiller économique de la Maison Blanche, sans être en mesure de dire combien de temps la crise allait durer.

Initialement causée par des problèmes sur la chaîne d'approvisionnement et un manque de main d'oeuvre en raison de la pandémie, la pénurie a été aggravée lorsqu'en février une usine du fabricant Abbott dans le Michigan a fermé après un rappel de produits soupçonnés d'avoir provoqué la mort de deux bébés.

Cette pénurie a plongé de nombreux parents dans le désarroi et la crainte de perdre leur nourrisson. Pour de nombreuses familles, le lait maternisé est une nécessité en particulier dans les foyers modestes où les mamans, contraintes de reprendre le travail immédiatement après l'accouchement, ne peuvent pas allaiter. A leur inquiétude s'est ajoutée la hausse des prix.

L'agence américaine du médicament (FDA) a dédouané le lait mais a formulé "483 observations" concernant l'usine, a indiqué Abbott dans un communiqué vendredi.

"Nous avons immédiatement commencé à mettre en œuvre des actions correctives et, sous réserve de l'approbation de la FDA, nous pourrions redémarrer notre production sur le site de Sturgis dans les deux semaines", a estimé le groupe.

De son côté, la FDA a promis "d'annoncer la semaine prochaine des plans" qui permettraient notamment d'importer des produits fabriqués par des groupes étrangers.

Quelques semaines?

Aujourd'hui, la FDA interdit la plupart des laits infantiles dont ceux produits en Europe, non pas pour des questions sanitaires --le lait en poudre européen est reconnu pour ses qualités nutritionnelles-- mais pour des normes d'étiquetage ou d'emballage.

"Nous pensons que ces efforts et d'autres en cours contribueront à améliorer considérablement l'approvisionnement aux Etats-Unis en quelques semaines", a estimé vendredi le patron de la FDA, Robert Califf, sur Twitter.

Joe Biden a aussi évoqué "quelques semaines ou moins" pour voir réapparaitre en nombre les boîtes de lait dans les rayons.

Selon lui, les niveaux de stock dans les magasins se stabilisaient cette semaine.

Datasembly, un fournisseur de données, avait révélé mardi que le taux de rupture de stock de préparations de lait pour nourrissons avait atteint 43% à la fin de la semaine dernière.

"La sécurité est primordiale dans ce dossier", a insisté le conseiller de la Maison Blanche, assurant que l'administration Biden activait "tous les leviers" pour soutenir la chaîne d'approvisionnement.

Accusée d'attentisme voire d'indifférence, la Maison Blanche a présenté jeudi quelques mesures mais dont la portée semble limitée.

Vendredi, Joe Biden a assuré que son administration était intervenue dès qu'elle avait eu connaissance du problème.

Solution de fortune

"La Maison Blanche (...) envisage toutes sortes d'options pour aider les parents, ce qui est une bonne chose", a déclaré à l'AFP Amanda Starbuck, directrice de recherches chez Food & Water watch, une ONG militant notamment pour une alimentation sûre. "Mais ce n'est qu'une solution de fortune".

Elle souligne combien cette crise est révélatrice du problème de concentration à l'extrême sur toute la chaîne alimentaire.

Trois entreprises américaines contrôlent 95% de toutes les ventes de lait infantile, rappelle-t-elle.

"Ce n'est pas gênant quand il s'agit de soda ou de chips. Mais c'est grave quand on parle de biens essentiels comme le lait".

La situation aujourd'hui est le résultat d'un mouvement de fond qui a duré plusieurs décennies.

Et cette concentration a profité aux entreprises américaines qui, en l'absence de concurrence, ont pu s'entendre sur les prix, déplore Mme Starbuck.

"Mais les entreprises ne sont pas les seules à blâmer", poursuit-elle, se demandant pourquoi les gouvernements acceptent qu'il n'y ait que trois acteurs sur tel ou tel marché.

D'autant que leur taille gigantesque ne signifie pas qu'elles sont plus efficaces.

"Quand un seul rappel affecte tous les parents à travers le pays qui ont besoin de nourrir leur enfant, ce n'est pas efficient", lance-t-elle.

La directrice de recherches exhorte à faire marche arrière quitte à démanteler des entreprises: "nous devons dès maintenant adopter une législation antitrust complète afin de mieux contrôler les entreprises, de démanteler les entreprises qui sont devenues si grandes qu'elles abusent de leur pouvoir de marché".


De fortes explosions à Tel-Aviv et Jérusalem après des tirs de missiles iraniens

Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
Des membres des forces de sécurité israéliennes inspectent un cratère à l'endroit où un missile iranien a frappé un dépôt de bus à Herzliya, près de Tel-Aviv, le 17 juin 2025. (Photo de Jack GUEZ / AFP)
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  • « Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.
  • Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

JERUSALEM : De fortes explosions ont été entendues au-dessus de Tel-Aviv et Jérusalem mardi matin par des journaliste de l'AFP après le retentissement des sirènes d'alerte dans certaines régions d'Israël à la suite de tirs de missiles depuis l'Iran, selon l'armée.

« Des sirènes ont retenti dans plusieurs régions d'Israël après l'identification de missiles lancés depuis l'Iran en direction de l'État d'Israël », a déclaré l'armée dans un communiqué.

Elle a ajouté que l'armée de l'air « opérait pour intercepter et frapper là où c'était nécessaire pour éliminer la menace ».

Une vingtaine de minutes plus tard, l'armée a publié un communiqué indiquant que la population était autorisée à quitter les abris dans plusieurs régions du pays, ajoutant que des équipes de secours étaient à l'œuvre dans plusieurs endroits où des informations sur la chute de projectiles avaient été reçues.

Dans un message sur Telegram, la police israélienne a rapporté que des missiles et des éclats d'obus étaient tombés dans la région de Tel-Aviv, causant des dégâts matériels mais sans faire de blessés.

Les services d'incendie et de secours ont indiqué de leur côté avoir reçu les premières indications concernant un « tir de missile et un incendie » dans une ville du district de Dan, une zone entourant Tel-Aviv.

« Vers 8 h 45 (5 h 45 GMT), de nombreux appels ont été reçus concernant un tir de missile et un incendie dans la région de Gush Dan. Les équipes de lutte contre les incendies se rendent sur les lieux », ont-ils indiqué dans un communiqué.


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."