Les «Pfizer documents»: attention à cette avalanche d'infox sur le vaccin Covid

Pfizer avait avancé à l'issue de ses essais cliniques une efficacité de son vaccin à 95% (Photo, AFP).
Pfizer avait avancé à l'issue de ses essais cliniques une efficacité de son vaccin à 95% (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 12 mai 2022

Les «Pfizer documents»: attention à cette avalanche d'infox sur le vaccin Covid

  • L'Agence américaine du médicament, la FDA, publie de façon progressive des dizaines de milliers de pages relatives au vaccin de Pfizer/BioNTech, autorisé à partir de fin 2020
  • De très nombreuses publications affirment que ces documents listent d'innombrables effets secondaires inquiétants, certains internautes évoquant 8 ou 9 pages de troubles et maladies

PARIS: Depuis plusieurs semaines, circulent blogs, tweets ou posts Facebook relayant de prétendues révélations sur la "dangerosité" du vaccin anti-Covid, qui seraient issues des "Pfizer documents". Si ces documents existent bien, ils ont été déformés et décontextualisés.

"On vous a vendu une efficacité de 95% de l'injection, mais les #pfizerdocuments révèlent 12% d'efficacité sur les 7 premiers jours puis 1%" , "Donc les documents #Pfizer montrent que leur vaccin est déconseillé pour les femmes enceintes et allaitantes", "Pfizer savait que ses vaccins allaient tuer"... Voilà quelques unes des innombrables publications qui pullulent en anglais, serbe, français, finnois, néerlandais ou allemand sur internet.

D'où viennent ces documents ?

L'Agence américaine du médicament, la FDA, publie de façon progressive des dizaines de milliers de pages relatives au vaccin de Pfizer/BioNTech, autorisé à partir de fin 2020. Contrainte par une décision de justice, elle devait rendre publiques quelque 330 000 pages à raison de "plus de 12 000 pages" avant le 31 janvier 2022 puis  "55 000 pages tous les 30 jours", depuis du 1er mars.

A chaque fournée de "Pfizer documents", moult allégations trompeuses ressurgissent bien que la plupart aient déjà été réfutées par de nombreux scientifiques du monde entier et fait l'objet de quantités d'articles de vérification. Certaines sont bâties sur ces documents, d'autres sont de simples recyclages, affublées sur mot-clé #pfizerdocuments pour leur assurer une viralité maximale.

Les effets secondaires

De très nombreuses publications affirment que ces documents listent d'innombrables effets secondaires inquiétants, certains internautes évoquant 8 ou 9 pages de troubles et maladies.

En réalité, cette liste est celle d'"événements indésirables d'intérêt particulier" (AESI) théoriquement possibles (par exemple parce qu'ils ont été relevés dans le cas de vaccins précédents) et donc qui doivent faire l'objet d'une surveillance particulière après la mise sur le marché du produit. Il ne s'agit pas de la liste d'effets rapportés pour ce vaccin, comme l'ont confirmé plusieurs experts de pharmacovigilance à l'AFP.

«3% de mortalité» pendant les essais ?

Certaines publications prétendent aussi que les documents de Pfizer révèleraient que lors des essais du vaccin, plus de 1 200 personnes - "3%" des participants - seraient mortes.

Le document fait état de 1 223 décès signalés parmi des personnes qui ont été vaccinées. C'est en rapportant ce chiffre au nombre total de signalements d'effets secondaires mentionnés (un peu plus de 42 000) que plusieurs internautes sont ainsi parvenus à la conclusion de "3% de mortalité" liée à la vaccination.

Comme le stipule le document lui-même, les données utilisées proviennent notamment de signalements de personnes décédées faits à Pfizer par les autorités sanitaires de plusieurs pays, sans qu'un lien causal avec le vaccin ait été établi. 

Le chiffre de 3% ne peut pas montrer le taux de mortalité de la vaccination, qui supposerait d'avoir le nombre de décès imputés aux vaccins par rapport au nombre de doses administrées.

«1% d'efficacité» ?

Pfizer avait avancé à l'issue de ses essais cliniques une efficacité de son vaccin à 95%, ce qui signifie que parmi les personnes vaccinées lors de l'essai clinique, celles qui ont reçu le vaccin ont eu un risque de développer la maladie inférieur de 95% à celui du groupe qui n'ont pas reçu le produit (mais un placebo). 

Mais de nombreuses publications avancent d'autres chiffres, notamment "1%".

Il y a en réalité deux façons de calculer le taux d'efficacité d'un vaccin : la "réduction relative du risque" (les fameux 95%) et la "réduction absolue du risque", qui bien que statistiquement valable, est peu lisible puisqu'elle tourne pour le vaccin Pfizer autour de 0,85 point. C'est de là que semble venir le chiffre de 1% avancé par les internautes.

Depuis le début des campagnes de vaccination dans le monde, plus de 10 milliards de doses de vaccin (toutes marques confondues) ont été administrées. Scientifiques indépendants comme autorités sanitaires continuent d'affirmer que l'efficacité reste élevée et le rapport bénéfices-risques largement favorable, même si "en vie réelle", le taux d'efficacité est inférieure au taux de 95% observé lors des essais.

Femmes enceintes et allaitantes

Bien que les publications sur internet citent les "Pfizer documents", les captures d'écran à l'appui de ces affirmations ne viennent pas de l'entreprise mais de l'Agence britannique du médicament (MHRA). Dans une note du 8 décembre 2020 (début de la campagne de vaccination au Royaume-Uni), cette autorité écrit bien que le vaccin de Pfizer "n'est pas recommandé pendant la grossesse" et  "ne doit pas être utilisé pendant l'allaitement".

Mais il est expliqué que ces précautions sont dues au manque de données à ce moment-là. Et pour cause, les essais de phase 3 du vaccin ont exclu les femmes enceintes, ce qui est connu depuis le début.

Comme dans de nombreux pays, le Royaume-Uni n'a donc d'abord par principe de précaution, pas recommandé le vaccin femmes enceintes et allaitantes.

La plupart des pays ont depuis non seulement autorisé le vaccin pour les femmes enceintes mais le recommandent en raison des risques particuliers du Covid pour cette population (risque de naissances prématurées par exemple). 


Un homme tué par balles près de Grenoble

Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police. (AFP)
Short Url
  • L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang
  • La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête

GRENOBLE: Un homme non identifié et porteur de deux impacts de balles a été retrouvé mort dans la nuit de mardi à mercredi à Echirolles, en périphérie de Grenoble, a indiqué la police.

L'homme a été retrouvé par une passante, vers 02H00, gisant inanimé au sol dans une mare de sang, la mâchoire brisée, avec une trottinette à ses pieds. En arrêt cardio-respiratoire, il a été déclaré décédé sur place par le SAMU.

Deux impacts de balles dans son dos et dans sa mâchoire ont été relevés par la suite par le médecin légiste, selon même la source.

La Division de la criminalité organisée et spécialisée (DCOS, ex-PJ) a été saisie de l'enquête.


«Mieux vaut être un homme en politique»: quand les députés testent le programme Evars

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an. (AFP)
Short Url
  • Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons
  • A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité

PARIS: "Mieux vaut être un homme, en politique, qu’une femme". Comme des collégiens ou des lycéens, des députés ont suivi une séance d'Evars, un programme proposé aux élèves pour notamment remettre en cause les stéréotypes sexistes.

Prévu dans la loi depuis 2001 et doté d'un contenu depuis la rentrée, le programme d'Education à la vie affective, relationnelle et sexuelle (Evars) aborde, de façon adaptée à chaque âge, la santé reproductive, la prévention, l’égalité filles-garçons, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, ainsi que les questions d’orientation et d’identité sexuelles.

A l'Assemblée, une petite vingtaine de députés, sur 577, - principalement de la gauche au centre-droit - ont répondu mardi après-midi à l'invitation de Marie-Charlotte Garin (écologiste), Véronique Riotton (EPR) et le Collectif pour une véritable éducation à la sexualité (Planning familial, Sidaction, Fédération des centres d' information sur les droits des femmes et des familles...) qui milite depuis 2023 pour la généralisation de ces séances.

"Nous voulons faire de la pédagogie auprès des députés pour qu’ils deviennent nos ambassadeurs dans les territoires", explique Marie-Charlotte Garin, en signalant que les députés reçoivent des courriers de parents opposés au programme, notamment de l'association Parents vigilants.

"Nous voulons faire vivre ces séances aux députés pour leur donner des arguments, il y a beaucoup de fantasmes autour de ce programme", observe Mme Riotton, présidente de la Délégation aux droits des femmes.

"On galère" 

Après une première partie sur des sujets à destination des CP (vocabulaire des parties intimes, prévention des violences sexuelles), le Planning familial propose ensuite aux élus de tester "la rivière du doute", outil utilisé cette fois au collège pour réfléchir aux stéréotypes sexistes.

"Je vais vous dire une affirmation et ceux qui sont d'accord se placent à gauche, ceux qui sont contre à droite: +Il vaut mieux être un homme en politique qu’une femme+, lance sa présidente Sarah Durocher.

Chez les députés présents, six sont d'accord. Et comme en classe, le dialogue s’engage.

"Je dis oui, mais c’est ce qu’il faut changer", commence Jean-Francois Rousset (EPR).

"C'est plus difficile d'être une femme, on galère, c'est difficile de se faire entendre", confirme Soumya Bourouaha (GDR). "Il y a beaucoup à changer et ça ne viendra pas des hommes" , renchérit une autre élue.

Second stéréotype: "Les hommes savent naturellement prendre la parole en public. D'accord ou pas?"

"Qu'ils soient compétents ou pas, la réalité montre qu’ils osent plus", remarque Anne-Cécile Violland (Horizons). "Tout à l'heure, j’ai pris spontanément la parole et je ne m’en suis même pas aperçu", constate Jean-Francois Rousset.

 "Sujet politique" 

"Nous voulons que ce programme devienne un sujet politique, dont s'emparent les députés. Il permet d'éviter les LGBTphobies, les féminicides, les maladies sexuellement transmissibles, c'est bénéfique pour les individus et collectivement", plaide Sarah Durocher.

En plein débat budgétaire, les associations veulent convaincre les élus de débloquer des moyens pour ces séances, qu'elles évaluent à 620 millions d’euros par an.

Depuis 2001, la loi impose trois séances annuelles d’information et d’éducation à la sexualité dans les écoles, collèges et lycées, mais elles n’ont jamais été généralisées.

Saisi par le Planning familial, Sidaction et SOS Homophobie, le tribunal administratif de Paris a reconnu mardi que l’État avait manqué à ses obligations, en tardant jusqu'en février dernier pour adopter le programme Evars. Dans son jugement, il écarte les arguments avancés par le ministère de l'Education qui avait fait valoir "la sensibilité du sujet et les controverses qu'il suscite" pour expliquer ce retard.

Les trois associations demandent "la reconnaissance" du "rôle central des associations" dans sa mise en œuvre". "Nous avons formé 150.000 jeunes dans 3.600 établissements, mais nous avons refusé autant de demandes faute de moyens", explique la présidente du Planning.

Pour Sandrine Josso (Horizons), "les députés devraient aussi suivre une formation sur les violences sexistes et sexuelles. Il en existe une depuis 2022 et personne n’y va".


Ukraine: Zelensky accueilli par Macron à Paris pour faire le point sur les négociations

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée
  • Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride

PARIS: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été accueilli lundi par son homologue français Emmanuel Macron au palais présidentiel de l'Elysée pour faire le point sur les intenses négociations en cours pour tenter de mettre fin à la guerre en Ukraine, a constaté un journaliste de l'AFP.

Cette nouvelle visite en France, la dixième depuis le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022, intervient au lendemain de discussions entre délégations américaine et ukrainienne en Floride, et à la veille d'une rencontre à Moscou entre l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, et le président russe Vladimir Poutine.