L'ONG Alnahda ouvre la voie à l'autonomisation des femmes saoudiennes

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Publié le Lundi 19 octobre 2020

L'ONG Alnahda ouvre la voie à l'autonomisation des femmes saoudiennes

  • La fondation est l'une des plus anciennes organisations caritatives du Royaume, fondée par la princesse Sara al-Faiçal
  • «Nous privilégions une approche exhaustive pour aider les familles à évoluer»

RIYAD: La Société philanthropique Alnahda œuvre depuis cinquante-huit ans pour encourager les femmes en Arabie saoudite à participer à l’effervescence de leur communauté, et à faire leur part dans la création d’un monde de justice et de chances égales.

Aujourd’hui, l’organisation a obtenu l’approbation du roi Salmane pour diriger le Women 20 (W20) en guise de reconnaissance pour son travail. Le groupe, axé sur les femmes, se tiendra au sein du G20, en novembre, avant la tenue du sommet principal.

Alnahda, «l'éveil» en arabe, a été fondée en 1962 pour encourager l’autonomisation des femmes saoudiennes économiquement et socialement à travers des projets de développement précis. En juin 2019, l’ONG est officiellement accréditée par le Conseil économique et social des Nations unies. Elle garde pour mission d’assurer un environnement communautaire propice à la participation des femmes, dans le respect de leur dignité, pour renforcer leur capacité à accéder à des postes de dirigeantes.

L'édition W20 de Riyad, chapeautée par Alnahda, compte modérer des discussions entre des réseaux de délégués représentant des organisations non gouvernementales de femmes, des femmes entrepreneurs et des groupes de réflexion de tous les États membres du G20.

L’objectif est de veiller à ce que les enjeux relatifs au genre féminin soient inscrits à l’ordre du jour, et qu’ils soient inclus dans la Déclaration des dirigeants du G20 en tant que politiques, et en tant qu’engagements vers l’égalité des sexes et l’autonomisation économique des femmes.

Le W20 n’est que le dernier jalon sur le long chemin de la fondation. Muneera al-Touq, qui siège au conseil d'administration d'Alnahda, a déclaré à Arab News que la fondation est l'une des plus anciennes organisations caritatives du Royaume, fondée par la princesse Sara al-Faiçal et un nombre d'autres femmes, avec les encouragements de la reine Effat, pionnière de l'éducation des femmes au Royaume.

Muneera al-Touq, experte en services communautaires, statistiques et épidémiologie, intègre les rangs d’Alnahda en 2010 pour étudier ses programmes de formation, juger de leur efficacité et examiner des pistes de perfectionnement. Elle est élue au conseil d'administration en 2014.

«J'ai vu les gens qui l'ont dirigée, les gens qui l'ont fondée. Il y a toujours quelque chose de différent, d’innovateur. Ils ont toujours été en avance sur leur temps. Tout est planifié. Et la qualité de leurs programmes, de leur travail, est vraiment d'un niveau élevé».

Mme Al-Touq relate la période de formation de l'organisation, et assure que «la case départ pour les fondateurs d'Alnahda était le travail caritatif général local, avec un accent sur le sujet de l'analphabétisme des femmes et sur la satisfaction des besoins de base en termes de nourriture, d'abri, et de vêtements. C'était au début des années 1960 et, à mesure qu'Alnahda grandissait, on pouvait mieux cerner ces besoins et mieux s’attaquer aux problèmes. Et l’évolution des besoins des femmes à suivi l’évolution du Royaume.»

Les programmes d’Alnahda continuent eux aussi d’évoluer et de se développer, a déclaré Muneera al-Touq. «Encore aujourd’hui, nous soutenons et aidons les femmes à devenir des membres actifs de notre société. Nous tenterons toujours de modeler l'environnement social et la communauté locale pour aider les femmes à renforcer leurs capacités et accéder à des postes de dirigeantes. Ce que nous faisons ressemble à ce qui se passe autour de nous. Et nous avons vu tant de changements positifs et de percées venant de femmes saoudiennes, et ce sont elles qui nous entraînent dans leur course, et nous continuons à les suivre, à développer des programmes pour les soutenir, et à nous diriger vers l'avenir où elles n’ont pas de limites», a-t-elle ajouté.

PDG de Alnahda depuis 2013, Rasha Al-Turki supervise la stratégie, la direction et la fiscalité de la fondation.

Elle déclare à Arab News: «J'ai rejoint Alnahda en tant que chef de projet en 2010. Un choix naturel, puisque c’est la principale organisation dans le domaine du développement socio-économique des femmes, une cause à laquelle j’ai consacré la majorité de ma vie. Mes objectifs personnels éducatifs et professionnels ont toujours tourné autour de l'autonomisation des femmes.»

Pour Rasha al-Turki, Alnahda offre un espace de créativité, pour essayer de nouvelles choses et proposer de nouvelles solutions sans le fardeau de la bureaucratie.

«Quand on dédie sa vie à une cause, il est important de se trouver dans un tel environnement qui favorise de nouvelles façons de penser, qui encourage les employés à s’adapter et réagir aux réalités changeantes ou à faire preuve de proactivité face aux problèmes», ajoute-t-elle.

Alnahda œuvre dans les domaines de l’assistance au niveau de la population, de la recherche et de la défense des personnes vulnérables.

Dans ses efforts d’assistance, la fondation travaille directement avec ses milliers de bénéficiaires, offrant des programmes de développement de compétences et de carrière. La plupart de ses bénéficiaires sont couverts par son programme de soutien financier et social, avec une aide apportée à près de 400 familles chaque année, soit 2 500 personnes environ.

«Nous privilégions une approche exhaustive pour aider les familles à évoluer. Nous examinons tous les besoins de développement de l'ensemble de la cellule familiale, c’est ainsi que nous créons un plan de développement personnalisé qui ressemble aux bénéficiaires», a déclaré Mme Al-Turki. «Notre soutien financier allège leur fardeau, et leur laisse l'espace mental et émotionnel pour définir et exécuter un plan de développement avec l'aide de leur travailleur social. Suivre cette démarche est essentiel pour s'assurer qu’ils sont en mesure de briser le cycle de la pauvreté héréditaire et des aides financière.»

En termes de recherche, Alnahda étudie constamment de nouvelles manières d'améliorer l'efficacité de ses programmes et conçoit des politiques qui ciblent les femmes et qui impliquent entre autres, les décideurs politiques et les spécialistes des sciences sociales. 

Dans le cadre de ses activités de défense, la fondation sensibilise les décideurs politiques locaux et internationaux aux enjeux de l’intégration socio-économique des femmes.

Rien de tout cela ne serait possible sans les donateurs d'Alnahda, qui se répartissent en trois grandes catégories selon Rasha al-Turki. «Les individus sont notre principale source de revenus. Nous recevons également des subventions d'entreprises, généralement de leurs départements de responsabilité sociale des entreprises, comme il y a des entreprises qui nous demandent de réaliser un projet rémunéré. Et nous recevons parfois des fonds du gouvernement pour des projets spécifiques.»

La pandémie a exercé de nouvelles pressions sur les ménages. Très tôt, Alnahda a pu apporter une aide financière immédiate aux bénéficiaires qui ont perdu leur emploi, pour les aider à payer leur loyer et préparer leurs logements pour le confinement.

«Nous avons collecté et distribué plus de 500 ordinateurs à 350 familles avant l’été», a ajouté Rasha al-Turki.

Cependant, lorsque l'enseignement virtuel a repris après les vacances, Alnahda s'est rendu compte qu'un ordinateur par famille n'est pas suffisant. C'est pourquoi nous avons lancé Thaber (qui signifie «persiste») pour fournir davantage de matériel et d'abonnements Internet, permettant aux étudiants de s'épanouir dans ce nouvel environnement d'apprentissage virtuel.

Mais l'autonomisation ne se résume pas à survivre à une période économique difficile. Lors des élections municipales de 2015 en Arabie saoudite, qui ont permis aux femmes de voter et de se présenter pour la première fois, Alnahda a lancé une campagne de sensibilisation. Muneera al-Touq a déclaré que l'une des bénéficiaires de la fondation a remporté un siège aux élections et est devenu une célébrité dans la communauté.

«Son histoire résume Alnahda. Notre vision est d'aider ces femmes à devenir des partenaires efficaces dans le développement de la société. Alors, quand elle passe du stade où elle a besoin d’aide au stade de représentante de sa communauté, c’est une source d’inspiration qui nous motive», a-t-elle ajouté. «Il ne s'agit pas d'aider quelqu'un à atteindre un objectif, mais plutôt d'aider quelqu'un à s'épanouir pour devenir la meilleure version de lui-même, de métamorphoser les individus, leurs ménages, et leurs communautés. Et je pense que c'est là notre terrain de jeu à Alnahda.»

Un objectif que Rasha al-Turki aimerait réaliser serait de celui d’une meilleure inclusion au sein de la fondation. «J’aimerais vraiment inclure les hommes au sein de notre organisation, car je crois que ce n’est que lorsque les femmes et les hommes travaillent ensemble qu’ils peuvent trouver les meilleures solutions pour un impact plus durable. Nous avons déjà commencé à être plus inclusifs dans nos programmes, particulièrement en ce qui concerne les bénéficiaires. Dans les chutes comme aux sommets, nos destins sont liés », a-t-elle déclaré.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le président du Venezuela est arrivé en Arabie saoudite

Le président Nicolas Maduro a été reçu par le vice-gouverneur de la région de la Mecque, le prince Badr ben Sultan ben Abdelaziz. (SPA)
Le président Nicolas Maduro a été reçu par le vice-gouverneur de la région de la Mecque, le prince Badr ben Sultan ben Abdelaziz. (SPA)
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  • Nicolas Maduro est arrivé à Djeddah dimanche
  • Il a été notamment été reçu à l’aéroport par le vice-gouverneur de la région de la Mecque, le prince Badr ben Sultan ben Abdelaziz

DJEDDAH: Le président de la République bolivarienne du Venezuela, Nicolas Maduro, est arrivé à Djeddah dimanche.

Il a été reçu à l’aéroport international du roi Abdelaziz par le vice-gouverneur de la région de la Mecque, le prince Badr ben Sultan ben Abdelaziz, le ministre d’État et membre du Conseil des ministres, Mousaed ben Mohammed al-Aiban, et plusieurs autres responsables.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le secteur du tourisme turc fonde ses espoirs sur l'afflux de touristes saoudiens

L'ambassadeur d'Ankara à Riyad, Fatih Ulusoy, s'adressant à Arab News. (Photo AN de Rachid Hassan)
L'ambassadeur d'Ankara à Riyad, Fatih Ulusoy, s'adressant à Arab News. (Photo AN de Rachid Hassan)
L'ambassade de Turquie à Riyad a célébré dimanche la Journée mondiale du petit-déjeuner. (Photo AN de Rachid Hassan)
L'ambassade de Turquie à Riyad a célébré dimanche la Journée mondiale du petit-déjeuner. (Photo AN de Rachid Hassan)
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  • «La Turquie est la patrie de nos frères et sœurs saoudiens. Nous nous réjouissons de renforcer nos liens touristiques, commerciaux et économiques», a déclaré l'ambassadeur d'Ankara à Riyad
  • Le pays prévoit d’accueillir plus d'un million de visiteurs saoudiens cette année, a précisé Fatih Ulusoy

RIYAD: La Turquie s'attend à une augmentation du nombre de touristes saoudiens à la suite de visites diplomatiques de haut niveau entre les deux pays, a indiqué à Arab News l'ambassadeur d'Ankara à Riyad.

Avec les mesures diplomatiques prises par Ankara l'année dernière dans le cadre de la normalisation des relations avec l'Arabie saoudite, la Turquie prévoit d’accueillir plus d'un million de visiteurs saoudiens cette année, a précisé Fatih Ulusoy.

«Nous nous concentrons beaucoup sur le tourisme. L'année dernière, après les visites de haut niveau entre la Turquie et l'Arabie saoudite, après que le président Recep Tayyip Erdogan s'est rendu dans le Royaume en avril, et que le prince héritier Mohammed ben Salmane s'est rendu à Ankara en juin, près de 500 000 touristes saoudiens ont visité la Turquie au second semestre, jusqu'à la fin de l'année», a-t-il ajouté.

«Pour cette année, notre objectif pour les touristes saoudiens visitant la Turquie est d'au moins un million. Nous espérons voir la Turquie devenir la destination préférée des touristes saoudiens.»

L'ambassade de Turquie à Riyad a célébré dimanche la Journée mondiale du petit-déjeuner. «Nous faisons la promotion des délices culinaires turcs et du petit-déjeuner turc, tout en nous concentrant sur le tourisme», a affirmé Ulusoy à Arab News.

«La Turquie est la patrie de nos frères et sœurs saoudiens. Nous nous réjouissons de renforcer nos liens touristiques, commerciaux et économiques, dans la mesure où de nombreuses délégations de nos deux pays se rencontrent», a-t-il ajouté. «Un grand nombre de délégations saoudiennes se rendent en Turquie. Nous sommes très heureux de dynamiser les relations entre nos deux pays. Nous espérons atteindre nos objectifs avec nos frères saoudiens.»

L'ambassadeur a affirmé que «le 3 juin, après les dernières élections, le président Erdogan a pris ses fonctions lors d'une grande cérémonie à laquelle ont assisté des dirigeants du monde entier. D’importantes personnalités y ont assisté».

Ulusoy a indiqué que le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, était présent dans la capitale turque, Ankara, pour assister à la cérémonie. «Nous sommes très heureux de cette participation», a déclaré l'ambassadeur. «Nous sommes impatients d'atteindre de nouveaux sommets dans nos relations avec l'Arabie saoudite.»

Les touristes saoudiens se rendent dans diverses régions de la Turquie, Istanbul étant la destination la plus appréciée, a soutenu Ulusoy.

La région de la mer Noire de la Turquie est également appréciée par les touristes saoudiens, en raison de son climat doux à travers montagnes et forêts. Au sud, les stations balnéaires bordant la mer Méditerranée sont également l’une des destinations favorites des Saoudiens.

Bursa, proche d'Istanbul et riche en histoire, offre aux touristes l'accès à une variété de thermes, a affirmé Ulusoy. Les six bains thermaux situés à l'ouest de la ville et dans le village de Cekirge sont réputés dans toute la région pour leurs bienfaits pour la santé.

«Cette année, nous faisons également la promotion de la Cappadoce, une région du centre de la Turquie. C'est une destination très prisée par les touristes du monde entier. Sa nature est très particulière. Nous avons des boutiques hôtels à l'intérieur des grottes», a affirmé Ulusoy.

«Nous espérons voir nos frères et sœurs saoudiens en Cappadoce. Nous espérons accueillir nos frères et sœurs saoudiens dans toutes ces régions.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews,com


Indulge Thyself ou quand la durabilité est toujours au rendez-vous

La cheffe saoudienne Yasmine Hamza intègre la méthode de cuisson intégrale, un pilier important de la restauration durable. (Instagram/indulgethyself)
La cheffe saoudienne Yasmine Hamza intègre la méthode de cuisson intégrale, un pilier important de la restauration durable. (Instagram/indulgethyself)
La cheffe Yasmine Hamza concoctant des mets fins dans son restaurant Indulge Thyself à Djeddah. (Photo fournie)
La cheffe Yasmine Hamza concoctant des mets fins dans son restaurant Indulge Thyself à Djeddah. (Photo fournie)
La cheffe Yasmine Hamza concoctant des mets fins dans son restaurant Indulge Thyself à Djeddah. (Photo fournie)
La cheffe Yasmine Hamza concoctant des mets fins dans son restaurant Indulge Thyself à Djeddah. (Photo fournie)
Indulge Thyself prête une attention particulière aux choix durables et respectueux de l’environnement. (Photo fournie)
Indulge Thyself prête une attention particulière aux choix durables et respectueux de l’environnement. (Photo fournie)
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  • Indulge Thyself promeut des solutions environnementales innovantes en utilisant les restes et les déchets organiques pour créer du compost naturel
  • L’expérience culinaire chez Indulge Thyself comprend une séquence de plats qui emportent le client dans une aventure culinaire internationale mettant en vedette certaines des meilleures cuisines

DJEDDAH: Indulge Thyself est un restaurant gastronomique privé zéro déchet et un service traiteur créé pour montrer que l’adoption de pratiques durables ne compromet pas la qualité et le goût.

Première opération du genre dans la région, Indulge Thyself promeut des solutions environnementales innovantes en utilisant les restes et les déchets organiques pour créer du compost naturel.

Selon l’Autorité générale pour la sécurité alimentaire, le gaspillage alimentaire est évalué à plus de 40 milliards de riyals saoudiens (10,6 milliards de dollars; 1 dollar = 0,94 euro) chaque année dans le Royaume, soit environ un tiers du total produit. C’est un problème qui nécessite une prise de conscience et des solutions durables pour maintenir une planète saine.

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La fermentation et la mise en conserve sont des pratiques qui permettent à la cheffe Yasmine Hamza et à son équipe de réduire le gaspillage alimentaire. (Photo fournie)

Indulge Thyself repose sur une idéologie qui garde toujours les déchets à l’esprit. Le restaurant part d’une volonté de créer des plats innovants et de qualité tout en respectant l’environnement.

Le restaurant a été fondé par la cheffe saoudienne Yasmine Hamza et sa sous-cheffe Hawazen Zahran qui sont fermement convaincues que la durabilité a sa place dans le monde culinaire gastronomique. Le restaurant est dirigé par Yasmine Hamza et son équipe de femmes cheffes.

Au sujet de la responsabilité environnementale, Yasmine Hamza explique à Arab News qu’il faut comprendre que «nous faisons partie de la nature. Lorsque nous commençons en tant qu’êtres humains à comprendre que notre séparation de notre environnement n’est qu’une illusion, nous pourrons alors commencer à agir car nous sommes issus de cette terre.»