France: indignation après des chants niçois moquant Sala, les ultras assument

Les supporters niçois brandissent drapeaux et écharpes avant le match de football français de L1 entre l'OGC Nice et l'AS Saint-Etienne au stade Allianz Riviera de Nice, dans le sud de la France, le 11 mai 2022. (AFP)
Les supporters niçois brandissent drapeaux et écharpes avant le match de football français de L1 entre l'OGC Nice et l'AS Saint-Etienne au stade Allianz Riviera de Nice, dans le sud de la France, le 11 mai 2022. (AFP)
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Publié le Jeudi 12 mai 2022

France: indignation après des chants niçois moquant Sala, les ultras assument

  • L'Argentin, 28 ans, a perdu la vie alors qu'il était à bord d'un avion privé en direction du pays de Galles, où il venait d'être transféré au club de Cardiff
  • Le comportement des ultras niçois a coûté cher cette saison aux Aiglons, symbole d'une L1 2021-2022 assombrie par les heurts à répétition en tribunes

PARIS: Indignation générale, commission de discipline saisie... Les chants de supporters niçois moquant mercredi l'ex-attaquant nantais Emiliano Sala, décédé dans un accident d'avion, ont suscité un tollé dans un foot français lassé des débordements, poussant les ultras azuréens à plaider le "second degré", sans regret.

Quatre jours après sa finale de Coupe de France perdue contre Nantes, l'OGC Nice a rebondi sportivement en renversant Saint-Etienne (4-2) mercredi soir en Championnat de France. Mais la performance a été éclipsée en grande partie par le comportement de la Brigade Sud Nice (BSN), déjà pointée du doigt en août après l'interruption du match contre Marseille.

"C'est un Argentin qui ne nage pas bien, Emiliano sous l'eau", a entonné une partie du public de l'Allianz Riviera autour de la 9e minute, en parodiant le chant ("C'est un Argentin, il ne lâche rien, Emiliano Sala") que les supporters nantais reprennent en l'honneur de leur ancien N.9, à chaque match et à cet instant précis.

"Ecœuré" et "dégoûté", le Marseillais Valentin Rongier s'est joint jeudi aux nombreuses critiques visant les ultras de la Populaire Sud. "Ils voulaient faire les intéressants mais on ne peut pas toucher à la mémoire de quelqu'un qui est parti", a ajouté le milieu de terrain formé à Nantes, où il a côtoyé Sala pendant près de quatre ans. 

 "Bêtise et indécence" 

L'Argentin, 28 ans, a perdu la vie alors qu'il était à bord d'un avion privé en direction du pays de Galles, où il venait d'être transféré au club de Cardiff. L'engin s'était abîmé dans la Manche le 21 janvier 2019, sous une météo difficile.

"On atteint des sommets dans la bêtise et l'indécence", a réagi Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, sur RTL. "Il y a des sanctions individuelles, des sanctions commerciales que le club lui-même peut prendre", a-t-elle dit.

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a également "demand(é) que soient identifiés ceux qui en sont à l'origine et qu'on instruise cela avec la plus grande fermeté. Ils se sont disqualifiés d'eux-mêmes pour être dignes de supporter notre club", a écrit l'élu (ex-LR).

Jeudi, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé à l'AFP que la commission de discipline avait été saisie à la suite du rapport du délégué du match, qui a constaté l'incident. La prochaine réunion est prévue le mercredi 18 mai.

Une "erreur", mais... 

Le comportement des ultras niçois a coûté cher cette saison aux Aiglons, symbole d'une L1 2021-2022 assombrie par les heurts à répétition en tribunes.

Le club propriété d'Ineos, quatrième du Championnat à deux longueurs du podium, a été sanctionné d'un retrait de deux points (dont un avec sursis), entre autres, après les échauffourées en août contre l'OM. Un jet de bouteille visant le Marseillais Dimitri Payet avait dégénéré en bagarre générale impliquant supporters et joueurs sur la pelouse, avant que le match ne soit interrompu et finalement rejoué, sur terrain neutre et sans public (1-1).

Mercredi, les insultes "venaient de quelques personnes, mais elles n'étaient pas que trois. Mais qu'elles restent chez elles avec leurs bouteilles et leurs insultes. Si c'est ça notre société, on est dans la merde", a réagi l'entraîneur niçois Christophe Galtier à chaud.

Les ultras niçois se sont défendus jeudi via un communiqué où ils déplorent "qu'après une erreur, puisse-t-elle paraître énorme ou non selon les pensées de chacun, tout est remis en question: sortie médiatique de notre entraîneur et communication à la hâte du club avec des mots acerbes pour jeter le discrédit sur tout un groupe".

"Si nous comprenons évidemment l'émoi que peuvent susciter les paroles de ce chant, le second degré est partie intégrante de la culture ultra (...), symbole de notre autodérision et de l'esprit désinvolte (parfois trop certainement) qui est le nôtre", font valoir les ultras de la Populaire Sud, le groupe adressant "une nouvelle fois ses plus sincères condoléances à la famille d'Emiliano Sala".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.