Ukraine: comment parler de la guerre aux enfants?

En France, la presse destinée aux plus jeunes présente des pistes (Photo, AFP).
En France, la presse destinée aux plus jeunes présente des pistes (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 13 mai 2022

Ukraine: comment parler de la guerre aux enfants?

  • La façon dont on s'adresse aux plus petits diffère aussi sensiblement des plus âgés
  • Quand ils fréquentent l'école primaire, ils vont rapporter de la cour de récréation des histoires spectaculaires

TOURS: Comment expliquer la guerre aux enfants? Cette question taraude plus d'un parent depuis l'invasion russe en Ukraine, dont l'abondante couverture médiatique interroge et angoisse les plus jeunes. En France, la presse destinée aux plus jeunes présente des pistes.

Aux assises internationales du Journalisme à Tours (ouest), des professionnels des médias jeunesse et une psychothérapeute ont apporté des éléments de réponse tirés de leurs propres expériences.

"Dès le lendemain de l'annonce du conflit, on avait déjà plus de cinquante questions et ça affluait, ça affluait", se souvient Camille Laurans, rédactrice en chef d'1jour1actu, une émission sur Internet destinée aux CM1, CM2 et 6e, les enfants entre la fin de l'école primaire et la première année au collège (éditions Milan Presse).

"Chez les plus petits, la question n'était même pas +est-ce que la guerre va être chez moi?+ Car l'Ukraine, ils ne savent même pas où c'est", poursuit-elle. Ils pensaient que "la guerre était à leur porte", comme ils l'avaient entendu, et se demandaient où ils allaient fuir et si leur père partirait demain à la guerre.

1jour1actu a pris le parti d'"éviter l'immersion dans l'émotion --les enfants baignaient déjà dedans-- et de leur proposer au contraire un bain de compréhension petit à petit".

Chez Bayard Presse, éditeur français de magazines jeunesse pour toutes les tranches d'âge, avec des magazines comme Astrapi, Images Doc, Okapi ou Phosphore, "on a essayé d'avoir une  vraie vigilance sur les photos", explique Jean-Yves Dana, rédacteur en chef d'Okapi.

"Les images choisies pour accompagner nos reportages ou notre travail d'explication avaient une certaine distance avec la violence des faits: on montrait par exemple les ravages dans le pays mais pas les blessés ou les morts", poursuit-il.

«Fondamentaux de l'information»

La façon dont on s'adresse aux plus petits diffère aussi sensiblement des plus âgés. "Avant 5 ans, ils vont surtout ressentir les inquiétudes autour d'eux et il faut avant tout les rassurer en leur expliquant qu'ils ne sont pas responsables, car ils ont tendance à tout ramener à eux", explique Marie-Noëlle Clément, médecin directeur de l'Hôpital de Jour pour Enfants André Boulloche, à Paris.

Quand ils fréquentent l'école primaire, ils vont rapporter de la cour de récréation des histoires spectaculaires, et il est important d'avoir une parole structurante de la part des parents et enseignants, ajoute-t-elle.

Et avec les adolescents, surinformés par les réseaux sociaux et en permanence sur leur smartphone, il est important de leur apprendre à avoir un rapport critique aux sources pour gérer cet afflux d'émotion.

"Cette guerre nous donne une occasion de travailler encore plus fortement sur les fondamentaux de l'information", note Serge Barbet, directeur délégué au Centre pour l'éducation aux médias et à l'information (Clemi), qui intervient dans les écoles, collèges et lycées. 

Il est alors important d'expliquer: qu'est ce qu'une source? Comment l'information se fabrique? Comment est-elle diffusée?

"La culture médiatique n'est pas innée et compte tenu de l'impact des réseaux sociaux et des plateformes, ce travail est plus que jamais fondamental", souligne M. Barbet.

Sur la guerre de l'information à laquelle se livre la Russie, 1jour1actu a pris ainsi le parti de décoder une image, raconte Camille Laurans: celle de l'employée d'une chaîne de télévision russe qui avait fait irruption pendant un journal télévisé pro-Kremlin avec une pancarte dénonçant l'offensive en Ukraine.

Chez Fritz le Mag, un journal local pour les enfants dès 8 ans qui utilise l'actualité locale à Tours pour parler du monde, "on s'est tourné dès qu'on a pu vers des acteurs à proximité", raconte Matthieu Pays, l'un de ses co-fondateurs. 

Le magazine s'est ainsi penché sur l'histoire d'un volleyeur ukrainien du club de Tours ou sur celle de petits Ukrainiens accueillis dans des classes.

La psychothérapeute Marie-Noëlle Clément recommande également d'inciter les enfants et les adolescents à s'engager dans des actions concrètes (comme participer à des collectes par exemple) afin qu'ils ne restent pas seulement des spectateurs impuissants de l'information.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.