La cathédrale gothique Saint-Pierre-et-Saint Paul de Nantes endommagée par un incendie

Pompiers à l’œuvre devant la cathédrale Saints Pierre et Paul de Nantes touchée par un incendie « majeur » le 18 juillet. (Sebastien SALOM-GOMIS/AFP)
Pompiers à l’œuvre devant la cathédrale Saints Pierre et Paul de Nantes touchée par un incendie « majeur » le 18 juillet. (Sebastien SALOM-GOMIS/AFP)
Short Url
Publié le Samedi 18 juillet 2020

La cathédrale gothique Saint-Pierre-et-Saint Paul de Nantes endommagée par un incendie

  • Une enquête a été ouverte par le procureur de Nantes pour « incendie volontaire »
  • L’incendie s’est déclaré au niveau du grand orgue, entièrement détruit, ainsi que son buffet, un tableau de Flandrin et des vitraux du XVIe siècle

 

NANTES : La cathédrale gothique du XVIe siècle de Nantes, dans l'ouest de la France, a été endommagée samedi par un incendie, rapidement circonscrit, un an après celui qui a détruit une partie de Notre-Dame de Paris. Le procureur de Nantes Pierre Sennès a annoncé l'ouverture d'une enquête pour "incendie volontaire" en précisant que "trois points de feu distincts" ont été relevés. Mais "il n'y a pas de conclusion à tirer maintenant", a-t-il ajouté.

Vers 7H45 (5H45 GMT), des "passants qui voyaient des flammes derrière la rosace" ont alerté les secours, selon les pompiers, ravivant les souvenirs douloureux de l'incendie du joyau de l'art médiéval à Paris le 15 avril 2019. Un épais panache de fumée noire s'échappait de l'énorme vitrail de la façade de Saint-Pierre-et-Saint-Paul et s'élevait au-dessus du centre-ville. Les pompiers découvrent alors "un violent incendie au niveau de l'orgue situé derrière la rosace et l'action s'est concentrée sur ce foyer", selon le directeur départemental des pompiers, le général Laurent Ferlay.

Grâce à une centaine de pompiers et une quarantaine d'engins, l'incendie a été assez rapidement maîtrisé. Les pompiers ont annoncé qu'il était "circonscrit" vers 10H00 (08H00 GMT).  D'après les premiers éléments, "les dégâts sont concentrés sur le grand orgue qui semble être entièrement détruit. La plateforme sur laquelle il se situe est très instable et menace de s'effondrer", a dit M. Ferlay.

Les dégâts ne peuvent toutefois être comparés aux incendies de Notre-Dame de Paris en 2019, à celui de cette même cathédrale en 1972 ou encore Saint-Donatien à Nantes en 2015, a-t-il ajouté. Suite à l'incendie de 1972, la toiture a été refaite en armature béton, a-t-il précisé. Ont été touchés par le sinistre l'orgue et le buffet d'orgue du XVIIe siècle, un tableau d'Hippolyte Flandrin du XIXe, une partie des stalles du chœur qui étaient récentes et les vitraux de la façade, dont une partie étaient des vestiges de vitraux du XVIe siècle, le reste étant moderne, a listé Laurent Delpire, conservateur des Antiquités et objets d'art du département de Loire-Atlantique.

"Perte inestimable"

"Le grand orgue a complètement disparu", a indiqué, ému, l'administrateur diocésain, le père François Renaud, en charge de la cathédrale. "C'est très impressionnant et c'est une perte inestimable".  "Derrière le grand orgue, il y a des vitraux d'origine qui ont tous volé en éclats. C'est une verrière complète du XVIe" qui a été détruite, a-t-il ajouté.  Le Premier ministre Jean Castex était attendu samedi sur les lieux avec les ministres de l'Intérieur, Gérald Darmanin, et de la Culture, Roselyne Bachelot. Le président Emmanuel Macron a tweeté son "soutien à nos sapeurs-pompiers qui prennent tous les risques pour sauver ce joyau gothique de la cité des Ducs".  Dans un communiqué, la Conférence des évêques de France (CEF) "appelle tous les catholiques à s'unir dans une prière de soutien aux catholiques du diocèse de Nantes". Depuis Bruxelles, où il participe au sommet européen, M. Macron s'est entretenu avec le président de la CEF, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, "pour lui dire sa compassion", précise le communiqué.

L'édification de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, de style gothique flamboyant, a duré plusieurs siècles (de 1434 à 1891), avec des tours érigés en 1508 d'une hauteur de 63 mètres. En 1972, le sinistre s'était déclaré suite à des travaux effectués par un couvreur. La cathédrale n'avait pu être rendue au culte qu'en mai 1985, après plus de 13 ans de travaux.

L'incendie a fait craindre dans un premier temps un scénario à la Notre-Dame de Paris, gravement endommagée en avril 2019 par un feu contre lequel les pompiers ont lutté pendant quinze heures. En juin, le procureur avait indiqué privilégier la piste accidentelle, évoquant une cigarette mal éteinte ou un dysfonctionnement électrique.


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
Short Url
  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.

 


Salon du Bourget : les députés et le président de la Seine-Saint-Denis boycotteront l'inauguration

L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
L'équipe de démonstration de l'armée de l'air et de l'espace française « Patrouille de France » effectue des figures acrobatiques lors du Salon international de l'aéronautique et de l'espace (SIAE) à l'aéroport du Bourget, au nord de Paris, le 23 juin 2023. (Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
Short Url
  • le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi.
  • « Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français a déclaré Stéphane Peu

BOBIGNY, FRANCE : Jeudi et vendredi, le président socialiste du conseil départemental de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel, et les députés du département ont fait part de leur refus de participer à l'inauguration du Salon du Bourget lundi, en raison de la présence d'entreprises israéliennes.

Organisé par le Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales), le plus ancien et le plus grand rendez-vous aérospatial au monde se tient du 16 au 22 juin au Bourget, en Seine-Saint-Denis.

La présence d'Israël, qui compte neuf exposants, a été vivement critiquée, et a même fait l'objet de recours en justice.

Mardi, le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté la requête d'associations qui lui demandaient d'exclure les entreprises israéliennes du Bourget au nom du risque de perpétuation de crimes internationaux. La cour d'appel de Paris a par la suite confirmé cette décision. 

« Des entreprises israéliennes d'armement y seront présentes. « Comment peut-on, d'un côté, se dire attaché aux droits humains et, de l'autre, dérouler le tapis rouge à un État mis en cause par la Cour pénale internationale pour actes génocidaires ? », a écrit jeudi sur X le président socialiste de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel.

« Je ne participerai pas à l'accueil protocolaire traditionnel du président de la République et du Premier ministre », a-t-il poursuivi.

La position est identique chez l'ensemble des députés de Seine-Saint-Denis, tous de gauche.

« Il est inadmissible que ces entreprises et des représentants de l'État israélien soient reçus sous le haut patronage de l'État français, alors que le gouvernement israélien poursuit ses violations du droit international en commettant un véritable génocide à Gaza », a déclaré Stéphane Peu (PCF) dans un communiqué de presse. 

Joint par l'AFP, Éric Coquerel, président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale et député LFI, a indiqué que c'était également la position des députés insoumis. « Nous allons même manifester contre », a-t-il ajouté.

Samedi, une manifestation est prévue au départ de la Bourse du travail de Bobigny à 13 heures, à l'appel d'une intersyndicale et d'une coalition d'associations.

Cette manifestation s'inscrit dans le cadre d'un week-end de mobilisation et d'un « village anti-guerre » organisé du 20 au 22 juin à Bobigny.

Israël est en guerre depuis près de 20 mois contre le Hamas, à la suite de l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien.

Les accusations de génocide et de crimes de guerre contre Israël se multiplient, provenant d'experts de l'ONU, de groupes de défense des droits humains et de pays de plus en plus nombreux. Israël les rejette.