EELV espère atteindre les trois millions d'euros de dons dimanche

EELV a lancé un appel aux dons que le parti espère solliciter avant le 15 mai 2022 (Photo, AFP).
EELV a lancé un appel aux dons que le parti espère solliciter avant le 15 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 14 mai 2022

EELV espère atteindre les trois millions d'euros de dons dimanche

  • Le parti, qui s'était fixé jusqu'au 15 mai pour atteindre ce seuil, approchait vendredi les 2,78 millions, a expliqué Julien Bayou
  • Yannick Jadot n'a pas réussi à atteindre le seuil des 5% de voix nécessaires pour se faire rembourser par l'Etat ses frais de campagne

PARIS: EELV, qui a lancé le soir du premier tour de la présidentielle un appel aux dons pour rembourser la campagne après l'échec de son candidat Yannick Jadot, approche des trois millions d'euros, que le parti espère atteindre dimanche, a annoncé son secrétaire national Julien Bayou.

Le parti, qui s'était fixé jusqu'au 15 mai pour atteindre ce seuil, approchait vendredi les 2,78 millions, a expliqué Julien Bayou à l'AFP, lançant "la mobilisation générale" jusqu'à dimanche.

Il s'agit d'une première échéance, mais le parti doit au total rembourser plus de 5 millions d'euros à sa banque, le Crédit coopératif, puisque Yannick Jadot n'a pas réussi à atteindre le seuil des 5% de voix nécessaires pour se faire rembourser par l'Etat ses frais de campagne.

Passer le cap des trois millions dimanche serait "un immense soulagement" car cela permettrait de négocier plus sereinement un rééchelonnement du crédit restant à payer, a précisé M. Bayou.  

La somme déjà récoltée en un peu plus d'un mois "est très encourageante", ajoute le secrétaire national, saluant "une solidarité qui va bien au-delà de nos adhérents" (environ 15.000), puisque "au moins le double" a fait un don.

"C'est la plus grande collecte de l'histoire de l'écologie politique en France", analyse-t-il, évoquant beaucoup de petits dons (entre 3 et 10 euros), mais aussi des sommes plus importantes, venant parfois de personnalités politiques, comme l'ex-Premier ministre Edouard Philippe, qui a fait un don de 500 euros, "au nom de la pluralité politique". "Un geste très élégant et bienvenu", souligne Julien Bayou.

Cette collecte montre que "beaucoup de gens ne veulent pas que notre parti disparaisse, et que les Français sont attachés à l'écologie", remarque-t-il. 


Retraites: routes bloquées , réquisitions et mouvements sociaux dans plusieurs régions

Lundi soir, dans le centre historique de Rennes, des échauffourées ont éclaté entre plusieurs centaines de jeunes et les forces de l'ordre, causant des dégradations. (AFP).
Lundi soir, dans le centre historique de Rennes, des échauffourées ont éclaté entre plusieurs centaines de jeunes et les forces de l'ordre, causant des dégradations. (AFP).
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  • En Bretagne, comme lundi matin, le trafic routier était perturbé par plusieurs blocages en raison de "manifestations sociales"
  • A Rennes, il y a "des difficultés de circulation en cours sur la rocade et ses abords"

RENNES: Le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, était toujours occupé mardi matin par des manifestants opposés à la réforme des retraites, tandis que le trafic routier était perturbé en Bretagne par des blocages, a-t-on appris de source syndicale et par Bison Futé.

En Bretagne, comme lundi matin, le trafic routier était perturbé par plusieurs blocages en raison de "manifestations sociales", selon Bison Futé, notamment sur le périphérique rennais et nantais, ou encore à Laval, Vannes et Brest.

A Rennes, il y a "des difficultés de circulation en cours sur la rocade et ses abords", a indiqué sur Twitter la préfecture d'Ille-et-Vilaine, qui conseille aux automobilistes "d'éviter le secteur".

A environ cinq kilomètres plus au sud, le dépot de Vern-sur-Seiche était toujours à l'arrêt et inaccesible aux camions.

"Le dépôt est toujours bloqué, il y a une dizaine de camions qui attendent. On est une cinquantaine" de manifestants de la CGT et de Force ouvrière (FO), a déclaré à l'AFP Céline Cussac, responsable syndicale FO présente sur place.

"Potentiellement on pourrait être délogé aujourd'hui" par les forces de l'ordre, a-t-elle ajouté alors que le dépôt est bloqué depuis lundi matin. Mais, au lendemain du rejet de la motion de censure et de l'adoption de la réforme contestée des retraites, les manifestants "étaient plus déterminés que jamais", a-t-elle assuré.

Selon le site de TotalEnergies, ce dépôt, proche de Rennes, "approvisionne l'Ouest en essence sans plomb 95 et 98, en gazole et en fioul domestique".

Lundi soir, dans le centre historique de Rennes, des échauffourées ont éclaté entre plusieurs centaines de jeunes et les forces de l'ordre, causant des dégradations.

Selon la préfecture, 9 personnes ont été interpellées pour "incendie volontaire et jets de projectiles".

En Loire-Atlantique, les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de lundi à mardi pour débloquer le terminal pétrolier de Donges qui était occupé depuis une semaine par des grévistes, a constaté un photographe de l'AFP.


Mouvement contre la réforme des retraites: des gardes à vue «arbitraires» vivement critiquées

Des CRS lors d'une manifestation quelques jours après que le gouvernement a poussé une réforme des retraites au parlement sans vote, en utilisant l'article 49,3 de la constitution, à Paris le 20 mars 2023.
Des CRS lors d'une manifestation quelques jours après que le gouvernement a poussé une réforme des retraites au parlement sans vote, en utilisant l'article 49,3 de la constitution, à Paris le 20 mars 2023.
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  • Trois pour cent: sur les 292 personnes placées en garde à vue en marge du premier rassemblement spontané jeudi, place de la Concorde, émaillé d'incidents, seules neuf ont été présentées au parquet, notamment pour des rappels à la loi
  • «C'était vraiment toutes sortes de profils: étudiants à l'ENS, médecin, sans-abris, mineurs, syndicalistes, enseignants, des gens qui sortaient d'un colloque et qui ont été nassés»

PARIS: Des manifestants retenus plusieurs heures au commissariat, puis relâchés sans aucune poursuite: avec les rassemblements spontanés contre le 49.3, avocats, magistrats et politiques dénoncent des gardes à vue "arbitraires", y voyant, comme lors d'autres mobilisations ces dernières années, une "répression du mouvement social".

Trois pour cent: sur les 292 personnes placées en garde à vue en marge du premier rassemblement spontané jeudi, place de la Concorde, émaillé d'incidents, seules neuf ont été présentées au parquet, notamment pour des rappels à la loi. 283 procédures ont ainsi été classées sans suite, pour infraction insuffisamment caractérisée ou absence d'infraction.

Le lendemain, 60 personnes ont été placées en garde à vue: 34 procédures ont été classées, 21 ont mené à des mesures alternatives (rappel à la loi, avertissement probatoire...) et cinq à un procès.

"C'était vraiment toutes sortes de profils: étudiants à l'ENS, médecin, sans-abris, mineurs, syndicalistes, enseignants, des gens qui sortaient d'un colloque et qui ont été nassés", décrit pour l'AFP Me Coline Bouillon, l'une des avocates ayant assisté des manifestants.

Les personnes ont été placées en garde à vue pour "participation à un groupement en vue de la préparation de violences", ou "dissimulation du visage" et sont restées 24h ou 48h en garde à vue, a précisé l'avocate, qui parle de "gardes à vue-sanctions", avec des "dossiers irréguliers", "vides en terme de preuve de culpabilité".

Un groupe d'avocats dont elle est membre entend déposer une plainte collective pour "détention arbitraire" et "entrave à la liberté de manifester".


Retraites: Macron va s'adresser aux Français mercredi, la colère monte

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  • L'interview du chef de l'Etat français interviendra après l'adoption définitive lundi par le Parlement de cette réforme très contestée et une journée de consultations de son camp ce mardi par le président, sur fond de poursuite des manifestations
  • Mardi, Emmanuel Macron doit consulter tour à tour les chefs de son camp, les ténors du gouvernement, les présidents du Sénat et de l'Assemblée Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet

PARIS: Emmanuel Macron va s'adresser aux Français mercredi lors d'un entretien télévisé, une intervention extrêmement attendue après l'adoption de sa réforme des retraites au Parlement qui n'a pas signé la fin de la contestation et des manifestations parfois émaillées de fortes tensions contre ce projet phare.

Auparavant, le chef de l'Etat va consulter tous azimuts et très largement pendant toute la journée de mardi.

Le chef de l'Etat répondra mercredi à 13H00 aux questions des journalistes Julian Bugier et Marie-Sophie Lacarrau dans une interview en direct sur TF1 et France 2, ont annoncé l'Elysée et les chaînes.

Mardi, au lendemain de l'adoption dans la douleur de son texte, il va de nouveau enchaîner les réunions, pour ressouder son camp et tenter de rebondir alors que son second quinquennat apparaît déjà entravé après moins d'un an.

Il doit recevoir à 09H00 Elisabeth Borne, en première ligne, qui a échappé de peu la veille à un renversement de son gouvernement, avec le rejet à neuf voix près d'une motion de censure transpartisane à l'Assemblée nationale.

"Je suis déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires à notre pays", a assuré lundi soir la Première ministre, conviée à l'Elysée avec plusieurs ténors du gouvernement et les chefs de la majorité relative.

Emmanuel Macron doit ensuite déjeuner avec Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, présidents de l'Assemblée et du Sénat, avant une réunion en soirée avec les parlementaires du camp présidentiel.

«Le combat continue»

Grâce à la procédure décriée du 49.3, qui permet à un texte d'être adopté sans vote sauf si le gouvernement est censuré, la réforme - qui prévoit le recul de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans - a été officiellement adoptée lundi au Parlement.

Mais cet épilogue parlementaire, qui s'est joué par un vote plus serré qu'attendu (avec notamment 19 députés Les Républicains sur 61 apportant leurs voix à la motion de censure transpartisane), n'a pas fait retomber la pression sur l'exécutif. Au contraire.

Elisabeth Borne "doit partir" ou le "président doit la démissionner", a lancé Marine Le Pen, plusieurs voix de gauche appelant aussi à sa démission.

"Le combat continue", ont scandé tous les leaders de la coalition Nupes.

Ils comptent notamment sur des recours devant le Conseil constitutionnel, également saisi "directement" par Elisabeth Borne, et ont dégainé une demande de référendum d'initiative partagée (RIP), dont les Sages doivent examiner la recevabilité.

Les opposants à la réforme veulent continuer aussi le combat dans la rue.

Jean-Luc Mélenchon a appelé à "une censure populaire" qui doit "s'exprimer "massivement, en tout lieu en toute circonstance".

"Rien n'entame la détermination des travailleurs", a prévenu de son côté la CGT, tandis que le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a appelé à la mobilisation pour la prochaine journée de grèves et de manifestations prévue jeudi.

L'inquiétude de Berger

M. Berger s'est aussi dit inquiet de la "colère" et des "violences" qui pourraient s'exprimer du fait de l'adoption d'une loi qui n'avait "pas de majorité à l'Assemblée nationale".

Lundi soir, des poubelles renversées et brûlées, des barricades, des jets de projectiles sur les forces de l'ordre, et des fumigènes ont marqué certaines des manifestations qui ont éclaté spontanément un peu partout en France après l'adoption de la réforme.

Les mêmes scènes de tension se sont reproduites dans plusieurs grandes villes, comme à Lyon, Nantes, Rennes, ou Strasbourg où quelque 2.000 personnes ont manifesté, selon la préfecture.

"Ça va péter", ont scandé les manifestants à Lille. "Louis XVI on l'a décapité, Macron on va recommencer".

A Donges (Loire-Atlantique), les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de lundi à mardi pour débloquer le terminal pétrolier, occupé depuis une semaine par des grévistes, a constaté un photographe de l'AFP sur place. Une source proche des grévistes jointe par l'AFP avant la fin de l'intervention a fait état "d'affrontements" dans la nuit.

Mardi matin, le gouvernement a annoncé des réquisitions de personnel au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer face à un blocage.
A Paris, peu après 00H30, 171 personnes avaient été interpellées, selon une source policière.

Jean-Luc Mélenchon a dénoncé des arrestations "arbitraires". "Ce soir, des dizaines de personnes pacifiques ont été arrêtées de façon violente et arbitraire", dont deux militants de LFI, a tweeté le dirigeant Insoumis. "Nous exigeons la fin immédiate des arrestations et la libération des emprisonnés!"

Tout au long de la journée, la colère s'était illustrée par de nouveaux rassemblements, des piquets de grève, des routes bloquées, des transports perturbés ou encore des stations- service à sec pour la première fois depuis le début du conflit social.