Chine: sus au virus à grands coups de désinfectant

Un agent de santé prélève un échantillon par écouvillonnage sur une femme afin de la soumettre à un test de dépistage du coronavirus Covid-19, à Pékin, le 14 mai 2022. (AFP).
Un agent de santé prélève un échantillon par écouvillonnage sur une femme afin de la soumettre à un test de dépistage du coronavirus Covid-19, à Pékin, le 14 mai 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 14 mai 2022

Chine: sus au virus à grands coups de désinfectant

  • La Chine, où le Covid-19 a été initialement détecté fin 2019, subit depuis le début de l'année un retour de boomerang avec le variant Omicron, qui lui fait confiner des villes entières à commencer par la plus peuplée, Shanghai
  • Dans l'arsenal de la stratégie zéro Covid, la désinfection des surfaces s'inscrit dans le cadre d'une "attaque en règle" contre le virus, y a expliqué début mai un responsable municipal

SHANGHAI : Ils arrosent tout, des rues aux appartements en passant par les animaux de compagnie: en Chine, les services de désinfection déversent des tonnes de produits chimiques dans l'espoir d'éradiquer le coronavirus, malgré un effet anti-épidémique douteux.

La Chine, où le Covid-19 a été initialement détecté fin 2019, subit depuis le début de l'année un retour de boomerang avec le variant Omicron, qui lui fait confiner des villes entières à commencer par la plus peuplée, Shanghai.

Dans l'arsenal de la stratégie zéro Covid, la désinfection des surfaces s'inscrit dans le cadre d'une "attaque en règle" contre le virus, y a expliqué début mai un responsable municipal.

Sur des vidéos diffusées en ligne, on peut voir des employés en combinaison intégrale asperger comme au kärcher des appartements dont les habitants ont été placés en centre de quarantaine.

Meubles, vêtements, aliments: aucun effet personnel n'échappe aux gouttelettes désinfectantes dans les logements dont les habitants ont dû laisser la clé à cet effet avant de partir.

En extérieur, la vague de désinfection s'abat sur les trottoirs, les murs des immeubles et même les parcs. 

Mais de l'avis d'experts interrogés par l'AFP, ces efforts sont assez futiles face à un virus qui se propage principalement dans l'air lorsque l'on tousse ou éternue.

"Il n'est pas nécessaire de désinfecter à grande échelle puisque l'infection par le toucher de surfaces contaminées n'est pas une voie de transmission importante", observe Yanzhong Huang, spécialiste de santé publique au Council on Foreign Relations à New York.

Pattes de serpent

Pas de quoi décourager les "dabai", ou "grands blancs", les employés en combinaison de protection chargés de la tâche. 

Shanghai, confinée depuis début avril, avait stérilisé pas moins de 13 000 complexes résidentiels en date du 2 mai, soit 140 millions de m2, a indiqué une adjointe au maire, Liu Duo.

La stratégie zéro Covid suivie par le régime communiste, en dépit de son coût pour l'économie et les libertés publiques, est de plus en plus contestée à Shanghai par des habitants qui se plaignent de ne pas en voir le bout.

Les désinfections forcées n'arrangent rien. Un habitant, qui demande à conserver l'anonymat, a raconté à l'AFP que son logement avait été désinfecté à deux reprises après son retour de quarantaine.

A chaque fois, sa famille a dû attendre à la porte pendant une heure. 

Les spécialistes s'interrogent sur l'utilité de ces mesures.

Si le virus peut occasionnellement se transmettre via des surfaces contaminées, "il ne survit pas longtemps à l'extérieur du corps humain", fait remarquer M. Huang.

En revanche, "l'usage disproportionné de produits chimiques comme le chlore peut avoir un impact négatif sur la santé et l'environnement", note-t-il.

Pour l'infectiologue Leong Hoe Nam, de l'Hôpital Mount Elizabeth Novena à Singapour, la désinfection en extérieur n'a carrément "aucun intérêt". 

"C'est comme dessiner des pattes à un serpent", dit-il, citant un proverbe chinois.

Politique en pulvérisateur

La Chine se flatte d'avoir jusqu'à présent limité les décès du Covid, par contraste avec l'hécatombe enregistrée dans les pays occidentaux. Le régime communiste y voit une preuve de la supériorité de son modèle autoritaire.

Désinfecter les surfaces intérieures comme extérieures pourrait d'ailleurs avoir avant tout un motif politique, suppute le docteur Leong.

"C'est une intervention très visible qui fait plaisir aux hauts fonctionnaires" même si ça ne réduit guère la circulation du Covid, estime-t-il.

Un travail qui montre aussi à tous la détermination du pouvoir communiste d'éradiquer le virus, souligne Yanzhong Huang.

"Ça donne l'image d'une bataille héroïque contre un ennemi invisible".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.