Moscou annonce la reddition de 265 combattants de Marioupol, Kiev veut un «échange»

Une opération de sauvetage des combattants ukrainiens de l'immense aciérie Azovstal était en cours mardi selon Kiev (Photo, AFP).
Une opération de sauvetage des combattants ukrainiens de l'immense aciérie Azovstal était en cours mardi selon Kiev (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 17 mai 2022

Moscou annonce la reddition de 265 combattants de Marioupol, Kiev veut un «échange»

  • La Suède et la Finlande soumettront ensemble mercredi leurs candidatures à l'Otan au siège de l'alliance à Bruxelles, a annoncé la Première ministre suédoise Magdalena Andersson
  • A la Haye, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a annoncé le déploiement en Ukraine d'une équipe de 42 enquêteurs et experts

KIEV: Moscou a annoncé mardi la reddition de 265 soldats ukrainiens retranchés dans l'aciérie Azovstal, l’ultime poche de résistance face à l'armée russe dans le port ukrainien de Marioupol, des combattants que Kiev espère faire libérer en échange de prisonniers russes. 

A Marioupol, « 265 combattants ont rendu les armes et se sont constitués prisonniers, dont 51 gravement blessés » ces dernières 24 heures, a affirmé mardi matin le ministère russe de la Défense dans un communiqué sur l'état de l'offensive russe en Ukraine. 

« Ces héros ukrainiens » qui ont « rempli leur mission » seront échangés contre des prisonniers russes pour leur permettre de rentrer au pays « le plus rapidement possible », a de son côté indiqué sur Telegram le Département du renseignement militaire du ministère ukrainien de la Défense, confirmant indirectement que ces hommes sont bien aux mains des Russes.  

La prise totale de Marioupol, ville stratégique sur la mer d'Azov assiégée depuis début mars par les Russes, défendue chèrement par les Ukrainiens et largement détruite par les combats, serait une avancée importante pour Moscou dans ce conflit. 

Elle lui permettrait de contrôler une bande de territoire allant de la péninsule de Crimée, que les Russes ont annexée en 2014, aux territoires du Donbass (est) déjà aux mains de séparatistes prorusses. 

L'Ukraine avait affirmé la semaine dernière que plus de 1 000 soldats ukrainiens - dont 600 blessés - se trouvaient dans ce complexe industriel, véritable « ville dans la ville » avec ses kilomètres de galeries souterraines. 

Kiev n'a pas reprécisé le nombre des combattants ukrainiens qui se trouvent toujours dans Azovstal. Mais ordre a été donné à leurs commandants de « sauver (leur) vie », a indiqué l'état-major de l'armée ukrainienne. L'essentiel est de « sauver la vie de nos gars », avait également souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky lundi dans une vidéo.  

Les derniers résistants pourraient n'avoir d'autre choix que la reddition, car si « l’Etat ukrainien fait tout le nécessaire » pour les sauver, il ne « peut pas aujourd’hui débloquer Azovstal par la voie militaire », a admis le ministère ukrainien de la Défense sur Telegram. 

Invasion de l'Ukraine par la Russie, derniers développements, 16-17 mai
Invasion de l'Ukraine par la Russie, derniers développements, 16-17 mai. (Graphique, AFP)

Frappe meurtrière près de Kiev 

A la Haye, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, a annoncé le déploiement en Ukraine d'une équipe de 42 enquêteurs et experts, soit la plus importante mission en termes d'effectifs jamais envoyée sur le terrain, afin d'enquêter sur les crimes commis pendant l'invasion russe.  

M. Khan avait ouvert le 3 mars une enquête sur des allégations de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité en Ukraine, après avoir reçu le feu vert de près de 40 Etats parties. 

Sur le terrain de la guerre, huit personnes sont mortes et 12 ont été blessées dans un bombardement russe sur Desna, un village situé à une soixantaine de kilomètres au nord de Kiev connu pour abriter un grand camp d'entraînement militaire, ont annoncé les secours locaux. 

Une autre attaque russe a touché mardi matin une base militaire ukrainienne dans la région de Lviv (ouest) située à seulement 15 kilomètres de la frontière avec la Pologne, selon Maxim Kozitsky, le gouverneur régional de Lviv. 

Sur le front est, objectif prioritaire de Moscou depuis son retrait de la région de Kiev fin mars, l'armée russe « ne cesse de mener des opérations offensives », a indiqué le ministère ukrainien de la Défense mardi matin. 

Elle se concentre notamment sur la ville de Severodonetsk, qu'elle encercle quasiment. 

La ville, capitale régionale pour les Ukrainiens depuis que des forces séparatistes soutenues par Moscou se sont emparées d'une partie du Donbass en 2014, « a subi des frappes très puissantes », tout comme sa ville jumelle de Lyssytchank, avait indiqué lundi le gouverneur de la région, Serguiï Gaïdaï, accompagnant son message d'images des destructions. 

Mais les forces ukrainiennes résistent, selon le ministère ukrainien de la Défense, obligeant notamment les Russes près de Sirotyne dans les environs de Severodonetsk à « se replier », après avoir subi « des pertes ». 

Un peu plus au sud du Donbass, la ville de New York, baptisée ainsi par ses fondateurs allemands au début du XIXe siècle, vit depuis un mois sous un feu nourri d'artillerie qui s'intensifie chaque jour, ont indiqué ses habitants à une équipe venue sur place. 

Comme Valeria Kolakevytch, 28 ans, qui en près de trois mois de guerre, a entendu tant de tirs d'artillerie qu'elle sait reconnaître ceux qui atterriront tout près et ceux qui frapperont un peu plus loin. La nuit dernière, des tirs ont ciblé son quartier, dont quatre maisons voisines de la sienne. « C'était terrible », raconte-t-elle. « Et le plus terrible, c'est qu'il n'y a rien ici, juste des civils », ajoute-t-elle, alors qu'un nouveau tir s'abat sur leur rue en pente. 

Dans le nord-est en revanche, les forces ukrainiennes ont annoncé avoir repris le contrôle d'une partie de la zone frontalière avec la Russie près de Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine. Kiev s'attend désormais à ce que les unités russes désengagées de la région de Kharkiv soient envoyées dans le Donbass. 

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Carte de l'Est de l'Ukraine et zoom sur la ville de Severodonetsk, quasiment encerclée par les forces russes, au 16 mai à 19h GMT. (Graphique, AFP)

Soutien américain 

Autre front pour Moscou: l'élargissement probable de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (Otan) à la Finlande et la Suède, après des décennies de non-alignement militaire. 

La Suède et la Finlande soumettront ensemble mercredi leurs candidatures à l'Otan au siège de l'alliance à Bruxelles, a annoncé la Première ministre suédoise Magdalena Andersson.  

« Je suis heureuse que nous ayons pris le même chemin et que nous puissions le faire ensemble », a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse commune avec le président finlandais Sauli Niinistö. 

Le Parlement finlandais avait dans la journée ouvert la voie à cette candidature en votant massivement en faveur de l'adhésion à l'Otan. 

La Suède avait elle annoncé officiellement lundi sa candidature. 

Washington a annoncé que le président américain Joe Biden recevrait jeudi Mme Andersson et M. Niinistö à la Maison Blanche, une marque forte de soutien à leur adhésion à l'Otan. 

Avec l'entrée probable de la Finlande dans l'Otan, la Russie partagera 1 300 km de frontières terrestres supplémentaires avec l'Alliance atlantique. 

Le président russe Vladimir Poutine a estimé lundi que ces adhésions ne constituaient pas « une menace immédiate », tout en ajoutant que « le déploiement d'infrastructures militaires sur les territoires de ces pays entraînera bien sûr une réponse ».  

Mardi, Moscou a annoncé expulser deux diplomates finlandais de Russie en représailles à une mesure similaire prise par Helsinki, et sortir d'un forum des pays de la Baltique. 

Les pays de l'UE tentent de leur côté de s'entendre sur un arrêt des achats de pétrole russe, refusé par la Hongrie, très dépendante de Moscou dans ce secteur et qui réclame des compensations financières en échange. 

Au terme d'une réunion infructueuse sur le sujet lundi à Bruxelles, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a concédé que finaliser le 6e paquet de sanctions contre la Russie prendrait « du temps ». Un sommet européen extraordinaire est prévu les 30 et 31 mai. 

M. Poutine a par ailleurs indiqué mardi que la Russie allait devoir réorganiser son secteur de l'énergie face aux sanctions européennes, tout en estimant que l'UE allait être la première à souffrir de son « autodafé économique » en renonçant aux hydrocarbures russes. 


Vote attendu du Conseil de sécurité de l'ONU pour autoriser une force internationale à Gaza

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre. (AFP)
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  • Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas
  • Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se prononcer lundi sur le soutien au plan de paix de Donald Trump à Gaza, en particulier le déploiement d'une force internationale, sous la pression des Etats-Unis qui mettent en garde contre le risque d'une reprise de la guerre.

Le projet de résolution américaine, plusieurs fois modifié lors de négociations sensibles, "endosse" le plan de Donald Trump ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hamas dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien du 7 octobre 2023.

Le texte, vu par l'AFP, "autorise" la mise en place d'une "force de stabilisation internationale" (ISF) chargée notamment de l'appui à la sécurisation des frontières en coopération avec Israël et l'Egypte, de la démilitarisation de Gaza, du désarmement "des groupes armés non étatiques", de la protection des civils, et de la formation d'une police palestinienne. La composition de cette force n'est pas évoquée.

Il donne également mandat jusqu'au 31 décembre 2027 à un "Comité de la paix", organe de "gouvernance de transition" à Gaza jusqu'à la réforme de l'Autorité palestinienne. Selon le plan en 20 points annexé à la résolution, ce comité doit être présidé par Donald Trump.

Contrairement aux premières versions du texte, le projet qui doit être soumis au vote lundi à 17H00 (22H00 GMT) évoque l'éventualité d'un Etat palestinien.

Après la réforme de l'Autorité palestinienne et l'avancée de la reconstruction de Gaza, "les conditions pourraient finalement être en place pour un chemin crédible vers une autodétermination palestinienne et un statut d'Etat", dit ainsi le texte.

Un avenir clairement rejeté par Israël. "Notre opposition à un Etat palestinien sur quelque territoire que ce soit n'a pas changé", a insisté dimanche le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Objections russes 

La Russie, qui a fait circuler un texte concurrent, a justifié cette initiative notamment par le fait que la résolution américaine n'allait pas assez loin sur ce point, affirmant quant à elle un "engagement indéfectible" en faveur de la solution à deux Etats.

Le texte russe, également consulté par l'AFP, n'autorise ni la création d'un Comité de la paix ni le déploiement d'une force à ce stade, demandant au secrétaire général de l'ONU de proposer des "options" en la matière.

Face à ce qu'ils ont qualifié de "tentatives de semer la discorde", les Etats-Unis ont redoublé d'efforts ces derniers jours pour pousser le Conseil à donner son feu vert.

"Tout refus de soutenir cette résolution est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a insisté vendredi l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz dans un texte publié dans le Washington Post.

Les Américains ont également mis en avant l'ampleur du soutien pour ce texte, publiant une déclaration commune avec le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie.

Plusieurs sources diplomatiques ont estimé auprès de l'AFP que, malgré les critiques affichées de la Russie, qui a un droit de veto, et les réticences d'autres Etats membres, qui s'inquiètent d'un manque de clarté dans les mandats du Comité de la paix et de l'ISF, il serait surprenant que le texte américain soit rejeté.

"Les Russes savent que, même si beaucoup de membres du Conseil vont jouer le jeu des Américains, ils partagent des inquiétudes sur le contenu du texte américain et la façon dont Washington a tenté d'accélérer" son adoption, commente Richard Gowan, de l'International Crisis Group, doutant d'un veto russe à une résolution soutenue par les pays arabes.

"Il est plus probable que la Chine et la Russie s'abstiennent, expriment leur scepticisme sur le plan, puis regardent les Etats-Unis se débattre pour le mettre en oeuvre", ajoute-t-il auprès de l'AFP.

 


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".