Joanna Chevalier: «L’art du monde arabe plaît de plus en plus en France»

Joanna Chevalier, la dynamique directrice artistique de Menart Fair (Photo, Capture d'écran).
Joanna Chevalier, la dynamique directrice artistique de Menart Fair (Photo, Capture d'écran).
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Publié le Jeudi 19 mai 2022

Joanna Chevalier: «L’art du monde arabe plaît de plus en plus en France»

  • Menart Fair revient sur la scène parisienne du 19 au 22 mai prochain
  • Arab News en français a rencontré Joanna Chevalier, la dynamique directrice artistique de Menart Fair

PARIS: Après le succès de sa 1re édition, au mois de mai dernier, à Paris, Menart Fair revient sur la scène parisienne du 19 au 22 mai prochain dans l’hôtel particulier de la maison Cornette de Saint Cyr, situé dans le 17e arrondissement de la capitale française. Dix-huit galeries internationales présenteront quatre-vingt-dix-huit artistes et deux cent cinquante œuvres du monde arabe. L’occasion de mettre en lumière la fécondité, la diversité et la richesse de la scène et de la production artistique dans la région Mena.

La veille du lancement de la foire, Arab News en français a rencontré Joanna Chevalier, la dynamique directrice artistique de Menart Fair, qui dispose d’une riche expérience de la scène culturelle et artistique arabe. Elle se confie sur les enjeux de cet événement et retrace pour nous les temps forts d’une aventure culturelle exclusivement consacrée à l’art du monde arabe. Cette foire jouit d’une grande visibilité auprès des galeries et des artistes de cette partie du globe. «Il n’existe pas d’autre événement en France qui se concentre sur l’art de la région Mena; en outre, il attire de nombreux collectionneurs, des conservateurs et des musées qui se montrent intéressés par cette scène», confie Joanna Chevalier.

«Cette foire répond à plusieurs objectifs: satisfaire l’engouement des collectionneurs pour l’art du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, permettre aux galeries occidentales de créer des passerelles vers de nouveaux artistes et fournir aux créateurs du monde arabe l’opportunité unique de tisser des liens avec des experts internationaux», souligne l’experte. Elle ajoute qu’«il est essentiel que les galeries de la foire reflètent la variété créative de la région qui procède aux choix».

La sélection des galeries s’effectue en deux temps. «Il y a des galeries qui, spontanément, viennent démarcher la foire et, de notre côté, nous nous chargeons de déterminer si elles correspondent ou non à cette édition», explique la directrice artistique de Menart Fair. «Et il y a des galeries que nous allons démarcher parce qu'elles sont plus jeunes. Elles n'osent pas, elles ne nous connaissent pas vraiment. Les vases sont communicants», précise-t-elle.

Chaque galerie organise sa propre exposition, mais elles sont toutes regroupées à l’occasion de la foire. «Certes, les galeries choisissent leurs artistes, mais il arrive que certaines d’entre elles ne connaissent pas très bien le marché, et c'est dans ce contexte que je peux intervenir. Je ne suis en aucun cas dirigiste, mais je leur donne des conseils pour qu'elles puissent présenter des artistes qui peuvent plaire au marché, aux collectionneurs, aux commissaires, aux fondations, etc.», précise l’experte.

En effet, les goûts artistiques peuvent ne pas être les mêmes des deux côtés des deux rives de la Méditerranée. «Quand vous venez d'un pays du Moyen-Orient, les sensibilités ne sont pas nécessairement les mêmes qu’en Europe. Il est donc important que nous jouions ce rôle de conseil», explique Joanna, qui rappelle que certains artistes sont déjà établis – plusieurs d’entre eux sont même mondialement connus –, tandis que d’autres le sont moins.

Ainsi, «l’artiste algérienne Baya était présentée par la galerie Marsa lors de l’édition précédente; elle a bénéficié d’un concours de circonstances, puisqu’elle s’est également trouvée exposée à la Fiac», poursuit l’experte. «On a finalement redécouvert cette artiste des années 1950, qui bénéficie aujourd’hui d’une large notoriété.» Il y a également «de jeunes créateurs moins connus, mais tout à fait étonnants, tels qu’Anaes Albraeh, un jeune Syrien dont le travail est défendu par la galerie Saleh Barakat. Par ailleurs, la galerie Ayyam est de retour cette année et présente des artistes très intéressants».

Les pays du Golfe ne sont pas en reste, puisque la galerie Eiwan Al Gassar, au Qatar, et la Mono Gallery, en Arabie saoudite, seront présentes. «Trois artistes du Qatar seront représentés par Eiwan Al Gassar et deux créateurs d’Arabie saoudite par les galeries 4 Walls [en Jordanie] et Mono Gallery [à Riyad]. Une artiste émiratie sera également exposée à la Mono Gallery », précise Joanna Chevalier. Cette dernière souligne que l’évolution en matière d’art dans les pays du Golfe est extrêmement rapide. Lorsque l’objectif est formulé par un État, la vitesse d’exécution des artistes est bien connue.

On le voit, la production culturelle et artistique bouillonne dans le monde arabe. Du Golfe à l’Afrique du Nord, «c'est une région qui est politiquement intense, en raison des différents tiraillements, etc. Les artistes, même quand s’agit d’abstraction, assez étonnamment, parlent de société, de politique… Évidemment, ils le font de manière métaphorique ou poétique. Il n'y a pas d'œuvres dures ou violentes, mais beaucoup ont une grande force de suggestion.»

La foire s’ouvre à la modernité: elle propose un espace qui explore l’univers des NFT («jetons non fongibles», connus en français sous l’acronyme «JNF», NDLR) et qui est dédié aux artistes de la région Mena. Brian Beccafico, collectionneur, responsable de cet espace et expert d’art NFT, propose une expérience immersive grâce à une scénographie dynamique et pluridisciplinaire, en partenariat avec L’Atelier des artistes en exil.

«Menart Fair permet aux commissaires, aux directeurs de musées, aux conservateurs, aux fondations et aux amateurs de rencontrer cette scène dynamique et engagée. Cette dernière évolue dans un contexte géopolitique paradoxal et complexe, qu'ils ne connaissent pas nécessairement. Elle pourrait permettre à des artistes de la région de bénéficier de résidences hors de leurs pays d’origine, de participer à des expositions et d'intégrer des collections et des musées», conclut la directrice artistique de Menart Fair.

 


Un programme de formation artisanale lancé dans la région d’Asir

La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation à l'artisanat à Asir, en partenariat avec l'école italienne de joaillerie contemporaine Alchimia. (AFP/File).
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  • Le programme puise son inspiration dans le patrimoine local
  • L’initiative s’inscrit dans les efforts de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives

ABHA: La Banque saoudienne de développement social a lancé un programme de formation artisanale dans la région d’Asir, en partenariat avec l’école italienne Alchimia Contemporary Jewellery School.

Cette initiative, qui s’inscrit dans le cadre du programme de formation spécialisée de la banque, propose aux artisans et professionnels indépendants une formation à la création de pièces utilisant le cuivre et la feuille d’or.

Le programme s’inspire du patrimoine local, notamment de l’art Al-Qatt Al-Asiri – inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO – pour concevoir des produits de qualité, répondant aux exigences du marché et favorisant des opportunités économiques durables.

La cérémonie de lancement a été marquée par la signature d’un accord de coopération stratégique entre la banque et l’école Alchimia. Ce partenariat vise à transférer un savoir-faire international vers le marché local grâce à des formations spécialisées à l’échelle nationale, dans le but de renforcer les compétences des artisans et leur compétitivité.

L’initiative fait partie des actions de la banque pour soutenir l’artisanat et les industries créatives. Depuis son lancement en 2023, le programme de formation spécialisée a bénéficié à plus de 300 participants à travers 15 programmes, donnant naissance à 250 produits uniques.

Par ailleurs, 30 % des participants ont obtenu un financement, et plus de 150 familles actives dans l’artisanat à domicile ont pu développer leurs activités.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.