La Namibie vient vendre son soleil en Europe pour se dessiner un avenir industriel

Une photo prise le 27 juin 2017 montre des maisons abandonnées recouvertes de sable, dans la ville minière déserte de Kolmanskop, près de Luderitz, en Namibie. (AFP)
Une photo prise le 27 juin 2017 montre des maisons abandonnées recouvertes de sable, dans la ville minière déserte de Kolmanskop, près de Luderitz, en Namibie. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 19 mai 2022

La Namibie vient vendre son soleil en Europe pour se dessiner un avenir industriel

  • La Namibie a «l'ambition de devenir incubateur d'une industrie du fuel de synthèse» en commençant par produire de l'énergie solaire, puis de l'hydrogène vert, et de l'ammoniac décarboné
  • Le pays du sud de l'Afrique se cale sur les objectifs énergétiques présentés mercredi par l'Union européenne pour s'affranchir du gaz de la Russie

PARIS : La Namibie, pays africain désertique parmi les plus touchés par le réchauffement climatique, affiche son ambition de devenir un pays industriel autosuffisant en énergie solaire et même exportateur d'ici 2030, tout en aidant l'Europe à se décarboner via la production d'hydrogène et d'ammoniac.

La Namibie a "l'ambition de devenir incubateur d'une industrie du fuel de synthèse" en commençant par produire de l'énergie solaire, puis de l'hydrogène vert, et de l'ammoniac décarboné, a expliqué à l'AFP James Mnyupe, conseiller économique de la présidence de Namibie qui a présenté mercredi à Paris la stratégie du pays.

Les responsables namibiens sont venus en Europe "proposer leur soleil si extraordinaire", a ajouté M. Mnyupe au cours d'un entretien à Rotterdam le 9 mai lors du salon World Hydrogen où le gouvernement namibien était également présent.

Le pays du sud de l'Afrique se cale sur les objectifs énergétiques présentés mercredi par l'Union européenne pour s'affranchir du gaz de la Russie.

Si l'UE compte produire 10 millions de tonnes d'hydrogène d'origine renouvelable d'ici à 2030, elle compte aussi sur 10 millions de tonnes d'importation pour remplacer charbon, pétrole et gaz dans certains secteurs de l'industrie et des transports.

"L'UE comprend qu'elle ne peut pas produire 20 millions de tonnes d'hydrogène en Europe, c'est impossible, nous n'avons pas assez de soleil et pas assez de vent, raison pour laquelle notre premier partenaire est l'Afrique" a souligné Jorgo Chatzimarkakis, secrétaire-général de l'association professionnelle européenne Hydrogen Europe depuis Rotterdam. 

L'UE compte sur "le partenariat UE-Afrique en matière d'hydrogène" pour réduire son utilisation de gaz, et décarboner ses activités industrielles, à commencer par les grands ports où se concentrent des activités consommatrices de gaz naturel (sidérurgie, chimie..).

De son côté, la Namibie a lancé les opérations, en sélectionnant en novembre dernier les opérateurs de sa future première unité de production d'électricité solaire: le consortium Hyphen composé d'un fonds d'investissement international (Nicholas Holdings) et du groupe énergétique allemand Enertrag, qui devrait produire quelque 5 000 MW à partir de 2026 à Tsau Khaeb.

L'équation sur laquelle se base le pays est simple: l'électricité solaire produite sur place servira, via un électrolyseur, à casser des molécules d'eau (dont le symbole est H20) de mer désalinisée pour produire de l'hydrogène (H) dit vert, car issu d'électricité renouvelable.

Cet hydrogène sera ensuite mélangé à l'azote (N) contenue à l'état naturel dans l'air pour produire de l'ammoniac (NH3), qui peut aussi bien servir de carburant pour certains gros bateaux en cours de développement, qu'à fabriquer des engrais agricoles, ou simplement pour faciliter le transport d'hydrogène "vers Rotterdam, l'Allemagne ou l'Afrique du Sud" selon M. Mnyupe.

«Les sécheresses nous tuent»

A condition d'avoir suffisamment d'investissements -d'entreprises européennes notamment- pour y parvenir.

Avec une auto-suffisance en électricité, "il se pourrait" que la Namibie devienne "un exportateur net" d'électricité, veut croire M. Mnyupe. "Or, actuellement 60 à 70% de notre électricité est importée, essentiellement d'Afrique du Sud". Ce serait "le premier pas de l'émancipation économique".

Il rejette les critiques sur le "néo-colonialisme" que pourrait recouvrir un tel partenariat euro-méditerranéen. "Cela peut vous paraitre être du néo-colonialisme, mais il s'agit d'une opportunité de changement. C'est significatif d'une émancipation économique pour l'Afrique entière", estime-t-il.

"Ce que nous essayons de faire en Namibie est de présenter un environnement incitatif pour le secteur privé afin qu'il prenne des risque appropriés pour construire des projets rentables" ajoute le responsable namibien.

Dans le cadre de son futur développement industriel, la Namibie prévoit une "première" annonce d'investissement sur "un projet pilote" pendant le sommet de Davos du 22 au 26 mai, a indiqué M. Mnyupe.

Face aux risques environnementaux d'un tel développement, le responsable namibien rappelle que son pays est l'un des "plus touchés par le réchauffement climatique". Il souligne que tous les produits seront issus "d'énergies renouvelables" et que les activités "n'émettront pas de CO2".

"Nous avons des incendies, et les sécheresses nous tuent sur le plan de l'électricité, car nous dépendons de l'hydro-électricité" a-t-il ajouté. 

Les entreprises chinoises sont "en train de taper à nos portes et veulent être inclues" précise-t-il en ajoutant que son pays travaillerait "avec tous ceux qui sont alignés sur notre vision d'industrialiser la Namibie".


L'UE promet 88 millions d'euros en faveur de l'Autorité palestinienne

Short Url
  • "Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica
  • Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël

BRUXELLES: Les pays de l'Union européenne vont verser quelque 88 millions d'euros pour aider l'Autorité palestinienne, pressée de se réformer par les Européens, soucieux de son rôle futur dans le cadre du plan Trump pour la région.

"Nous avons signé plus de 82 millions d'euros", qui viennent s'ajouter aux six millions d'euros déjà annoncés, s'est félicitée devant la presse la commissaire européenne chargée de la Méditerranée, Dubravka Suica, à l'issue d'une conférence des donateurs à Bruxelles.

Quelque soixante délégations rassemblant les 27 de l'UE, les pays arabes et plusieurs organisations internationales se sont retrouvées jeudi à Bruxelles, sans la présence d'Israël.

"Aujourd'hui, nous avons présenté les progrès réalisés dans le cadre de notre programme de réforme nationale, qui est mis en œuvre, pas seulement promis, mais mis en œuvre et en avance sur le calendrier, ce qui a été reconnu par nos partenaires", a indiqué de son côté le Premier ministre palestinien Mohammed Mustafa.

Et cela "en dépit d'un environnement défavorable", a-t-il ajouté, accusant Israël de chercher "à affaiblir l'Autorité palestinienne ainsi que sa capacité à fonctionner".

Mme Suica a réitéré sur ce point les appels lancés par l'Union européenne pour qu'Israël accepte de libérer les recettes fiscales dues à l'Autorité palestinienne, indispensables à son fonctionnement.

"Cela a été dit par tous les participants", a-t-elle assuré.

Concernant Gaza, M. Mustafa a assuré que l'Autorité palestinienne avait un plan, soutenu par les pays arabes pour sa reconstruction. "Nous gouvernerons, nous réformerons et nous dirigerons la reconstruction de Gaza", a-t-il assuré.

L'Union européenne est le principal soutien financier de l'Autorité palestinienne. Elle conditionne toutefois le versement futur de cette aide à des réformes, qu'elle juge indispensables pour que cette Autorité soit en mesure de jouer pleinement son rôle dans le cadre de la solution à deux États, israélien et palestinien, que les Européens défendent depuis des années.

"Tout notre soutien à l'Autorité palestinienne est lié aux efforts pour poursuivre l'agenda des réformes", a rappelé Mme Suica.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Short Url
  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Short Url
  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.