Damien Abad, le patron des députés LR claque la porte de son parti

L'ex-président du groupe parlementaire du parti Les Républicains à l'Assemblée nationale Damien Abad à Paris le 1er mars 2022 (Photo, AFP).
L'ex-président du groupe parlementaire du parti Les Républicains à l'Assemblée nationale Damien Abad à Paris le 1er mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 20 mai 2022

Damien Abad, le patron des députés LR claque la porte de son parti

  • Ce départ n'est pas une surprise, tant les appels à sortir de l’ambiguïté s'étaient multipliés dans les rangs LR depuis la présidentielle
  • Pour justifier sa décision, Damien Abad invoque un souci «de cohérence et de responsabilité»

PARIS: Le symbole est frappant: à trois semaines du premier tour des législatives, le patron des députés LR Damien Abad a claqué jeudi la porte du parti, où les spéculations font rage sur un rapprochement avec la majorité.

"Je décide aujourd’hui de quitter ma fonction de président du groupe LR à l'Assemblée", a affirmé au Figaro Damien Abad, qui se met également "en congés" de son parti, Les Républicains.

Ce départ n'est pas une surprise, tant les appels à sortir de l’ambiguïté s'étaient multipliés dans les rangs LR depuis la présidentielle. Jeudi matin, le patron de LR Christian Jacob lui même l'avait sommé de quitter la tête du groupe, en s'exaspérant de le voir de nouveau retarder une clarification réclamée par ses collègues députés.

Pour justifier sa décision, Damien Abad invoque un souci "de cohérence et de responsabilité" mais aussi une volonté "de clarté dans [ses]choix futurs".

De quoi alimenter les spéculations sur une possible entrée au gouvernement? M. Abad, qui ne fait "aucun commentaire" à ce sujet, balaie aussi l'argument que serait l'absence de tout adversaire LREM dans sa circonscription (la 5e de l'Ain).

"Il n’y a aucune contrepartie" et "je ne suis pas dans une logique de marchandage", martèle-t-il.

Mais, explique-t-il, des "différences" avec son parti "se sont accélérées ces dernières semaines".

Notamment il trouve "regrettable" que certains dans sa famille "fassent d'Emmanuel Macron l'adversaire numéro un", et l'assure: "Je ne me reconnais plus dans la démarche LR".

Quoique attendu, le coup n'en reste par moins rude pour Les Républicains qui pouvaient jusqu'ici s'enorgueillir d'une bonne résistance aux tentatives de débauchages de la majorité.

"On nous annonçait une soixantaine de députés qui allaient rejoindre la majorité présidentielle. On est passés à 40, à 30, à 10", affirmait jeudi matin sur franceinfo Christian Jacob, en estimant que "ça finira peut-être à 4 ou 5". 

Parmi les rares dissidences, celles de la députée sarkozyste Constance Le Grip et du pécressiste Robin Reda avaient été remarquées.

Avec Damien Abad, c'est le patron des députés LR qui franchit le Rubicon. D'autres suivront-ils? "Ma ligne politique (...) n'est pas si minoritaire que cela au sein de ma famille politique", répond-il laconiquement au Figaro.

Indigne

Damien Abad, qui se targue de "nombreux messages de soutien de la part de députés LR" à sa démarche avertit:  "D'autres personnalités pensent comme moi, tels Nicolas Sarkozy, Jean-François Copé ou Philippe Juvin".

Ces trois figures de la droite ont plaidé, sous diverses formes, pour un pacte de gouvernement avec la majorité. L'ancien président Nicolas Sarkozy notamment, qui n'a jamais soutenu Valérie Pécresse lors de sa campagne, a appelé dès le surlendemain du premier tour à voter pour Emmanuel Macron, et pas seulement pour faire barrage à l'extrême droite, mais au nom d'arguments de fond.  

Damien Abad, qui assure qu'il "reste un homme de droite", prône lui aussi "une ligne de clarté et de responsabilité, correspondant à une force de gouvernement".

Son parti n'a pas attendu pour riposter. Dénonçant une "attitude indigne et méprisable", Eric Ciotti, tenant de la ligne droitière, a assuré sur Twitter que "nous soutiendrons face à lui Julien Martinez", qui avait été membre de l'équipe de Xavier Bertrand pendant les primaires LR à l'automne dernier.

A la tête du groupe LR, l'intérim sera assuré par l'actuelle vice-présidente Virginie Duby-Muller, députée de Haute-Savoie.

Damien Abad, 42 ans, avait pris en novembre 2019 la tête du groupe LR au Palais Bourbon, fort d'une centaine d'élus, succédant à Christian Jacob devenu président du parti.

Avenant et d'un abord chaleureux, il avait été en 2012 le premier élu handicapé à siéger à l'Assemblée.

Petit-fils de mineur né à Nîmes (Gard), diplômé de Sciences-Po Paris, il avait adhéré à l'UDF puis au Nouveau Centre, avant de rejoindre l'UMP (devenue LR) en 2012, au grand dam du président du NC Hervé Morin.

Soutien de Bruno Le Maire lors de la primaire de 2016 avant la présidentielle, il avait ensuite fait campagne pour François Fillon. Damien Abad a aussi été vice-président de LR sous Laurent Wauquiez.


Quatre associations musulmanes portent plainte contre un sondage Ifop

Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
Le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, pose dans la grande mosquée de Lyon le 30 septembre 2025. (AFP)
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  • Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop
  • Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021

PARIS: Quatre associations du culte musulman ont porté plainte lundi pour dénoncer le manque d'objectivité supposé d'un sondage Ifop sur le rapport des fidèles à l'islam, ont annoncé leurs avocats à l'AFP.

Les Conseils départementaux du culte musulman (CDCM) du Loiret, de l'Aube, des Bouches-du-Rhône et de Seine-et-Marne ont déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris après la publication le 18 novembre du sondage Ifop "Etat des lieux du rapport à l'islam et à l'islamisme des musulmans de France".

Les CDCM sont l'échelon départemental du Conseil français du culte musulman (CFCM), ex-instance de représentation de l'islam auprès des pouvoirs publics, tombée en disgrâce en 2021.

Ce sondage "viole le principe d'objectivité posé par la loi du 19 juillet 1977 relative à la publication et la diffusion des sondages d'opinion", se "fonde sur des questions orientées" et se "focalise sur des résultats minoritaires mis en avant à des fins polémiques", accusent les avocats Mes Raphaël Kempf et Romain Ruiz, dans un communiqué.

Selon eux, le sondage distille "le poison de la haine dans l'espace public", renforçant "les amalgames".

Contacté par téléphone, François Kraus, directeur du pôle politique/actualités de l'Ifop, a indiqué qu'il répondrait à l'AFP par écrit, ce qu'il n'avait pas fait dans l'après-midi.

Le CFCM avait déjà dans un communiqué vendredi déploré "une nouvelle mise à l’index des citoyens français de confession musulmane et de leurs pratiques religieuses", avec des analyses et données "contestables".

L'enquête Ifop, basée sur un échantillon de 1.005 personnes de religion musulmane, a été commandée par le média confidentiel "Ecran de veille", qui se présente comme "le mensuel pour résister aux fanatismes".

L'attention médiatique et politique s'est beaucoup focalisée sur le sous-échantillon des 15-24 ans, constitué de 291 personnes, et révélant une forte pratique (87% se considèrent religieux, 67% disent prier "au moins une fois par jour", 83% font le ramadan)

François Kraus écrit dans sa conclusion sur le site de l'Ifop que "cette enquête dessine très nettement le portrait d'une population musulmane traversée par un processus de réislamisation, structurée autour de normes religieuses rigoristes et tentée de plus en plus par un projet politique islamiste".

Le sondage a provoqué de vives réactions, l'extrême droite y voyant un signe d'"islamisation", tandis que des représentants de la communauté musulmane ont regretté "une stigmatisation".

"A mal poser les questions, on finit toujours par fabriquer les peurs qu’on prétend mesurer", affirmait dans son billet hebdomadaire le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz.

Le politiste Haouès Seniguer qualifie pour sa part de raccourci "grossier et réducteur" l'idée, sous-jacente selon lui au sondage, qu'une observance stricte de l'islam soit la porte d'entrée mécanique vers l'islamisme.


Macron invité de RTL mardi matin

 Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué. (AFP)
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  • Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat Français a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine
  • Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire

PARIS: Emmanuel Macron, en déplacement en Afrique en ce début de semaine, sera l'invité de RTL mardi matin à 07h35, a annoncé la radio lundi dans un communiqué.

Le président de la République sera notamment interrogé sur la situation internationale, alors qu'une nouvelle réunion de la "coalition des volontaires" au soutien de l'Ukraine est prévue mardi en visioconférence.

Après sa participation au G20 ce week-end à Johannesburg et une visite au Gabon, le chef de l'Etat a décollé lundi pour l'Angola, où il doit participer au sommet Union européenne-Union africaine.

M. Macron sera aussi interrogé sur "les menaces qui pèsent sur la France", selon le communiqué de RTL.

Emmanuel Macron se rendra notamment jeudi à Varces (Isère), sur un site de l'armée de terre, où il pourrait annoncer l'instauration d'un service militaire volontaire.


Narcobanditisme: le gouvernement et la classe politique représentés à la marche blanche à Marseille

Plusieurs personnalités politiques, dont la présidente de l'Assemblée nationale et la porte-parole du gouvernement participeront à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, afin d'illustrer par leur présence le soutien de l'Etat et de la nation. (AFP)
Plusieurs personnalités politiques, dont la présidente de l'Assemblée nationale et la porte-parole du gouvernement participeront à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, afin d'illustrer par leur présence le soutien de l'Etat et de la nation. (AFP)
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  • À l’appel de la famille Kessaci, des marches blanches et rassemblements auront lieu partout en France "pour honorer sa mémoire et dire, ensemble, que ces drames doivent cesser"
  • Des rassemblements sont ainsi prévus à 12H à Paris et Toulouse, à 13H à Lyon et Rennes, selon la page Facebook de l'association Conscience d'Amine Kessaci

PARIS: Plusieurs personnalités politiques, dont la présidente de l'Assemblée nationale et la porte-parole du gouvernement participeront à la marche blanche prévue samedi à Marseille en hommage à Mehdi Kessaci, le frère du militant Amine Kessaci engagé contre le narcobanditisme, afin d'illustrer par leur présence le soutien de l'Etat et de la nation.

Le jeune homme de 20 ans a été assassiné le 13 novembre par deux hommes à moto. La justice étudie la piste d'"un crime d'intimidation" lié au militantisme de son frère.

Ce crime "a profondément choqué tous nos concitoyens", a déclaré sur TF1 la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon qui se rendra à Marseille en compagnie de son collègue Vincent Jeanbrun, ministre de la Ville et du Logement.

À l’appel de la famille Kessaci, des marches blanches et rassemblements auront lieu partout en France "pour honorer sa mémoire et dire, ensemble, que ces drames doivent cesser". Des rassemblements sont ainsi prévus à 12H à Paris et Toulouse, à 13H à Lyon et Rennes, selon la page Facebook de l'association Conscience d'Amine Kessaci.

Il s'agit, selon Mme Bregeon, de "marquer l'engagement total du gouvernement et le soutien de l'État, du président de la République et du Premier ministre, à cette famille et aux proches de Mehdi Kessaci".

La présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet sera également présente "pour affirmer l'unité nationale dans la lutte contre le narcotrafic" selon son entourage.

De nombreuses autres personnalités, dont beaucoup issues de la gauche, comme Olivier Faure et Boris Vallaud (PS), Marine Tondelier (les Ecologistes) ou François Ruffin, viendront aussi à Marseille.

François-Xavier Bellamy, vice-président délégué des Républicains, représentera LR.

Côté RN, pas de personnalité nationale. Le député et candidat à la mairie de Marseille Franck Allisio, qui a demandé au gouvernement de décréter l'"état d'urgence" dans la ville, n'a pas encore indiqué s'il serait là. Des membres de sa liste seront présents selon son entourage.

Le député LFI des Bouches-du-Rhône et coordinateur national du mouvement Manuel Bompard sera présent samedi et a exhorté à un "changement de doctrine complet", demandant par exemple plus de moyens pour la police judiciaire.

"Plutôt que d'envoyer des policiers chasser le petit consommateur, je pense au contraire qu'il faut concentrer les moyens dans le démantèlement des réseaux de la criminalité organisée", a-t-il dit.

Quant à la suggestion du maire de Nice Christian Estrosi d'engager l'armée contre le narcotrafic, Maud Bregeon a rappelé que ce n'était "pas les prérogatives de l'armée": "on a pour ça la police nationale, la gendarmerie nationale, la justice de la République française."