Et si on réinventait une nouvelle histoire ?

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Publié le Samedi 18 juillet 2020

Et si on réinventait une nouvelle histoire ?

Et si on réinventait une nouvelle histoire ?
  • Nous sommes des humains du XXIe siècle qui n’ont pas toujours su tirer les leçons du passé
  • La vraie différence entre les hommes est le pouvoir d’être libre, de penser, de vivre dignement

Plus de choc de civilisations, de haines, d’anathèmes… Ne sommes-nous tous pas des enfants d’Abraham ou mieux des fils d’Adam et d’Ève, nos premiers parents qui ne portaient pas encore d’identités meurtrières au nom de leurs dieux d’amour qui ont causé tant de morts ?

Nous sommes des humains du XXIe siècle qui n’ont pas toujours su tirer les leçons du passé, mais le génie humain nous a rapprochés, mélangés, connectés, infectés d’un même virus, logés à la même enseigne que l’on soit noir, blanc, juifs, catholiques ou musulmans, d’Orient ou d’Occident. Semblables donc mais pas égaux, que l’on soit homme ou femme d’Alger, de Paris, d’Abou Dhabi de New York ou de Pékin, du Nord ou du Sud. La vraie différence entre les hommes est le pouvoir d’être libre, de penser, de vivre dignement en respectant l’autre et en étant relié par un même sentiment de connaissances qui se rejoignent. Et là nous sommes égaux. Nourris à ce même lait universel de la culture qui fait de votre frère d’Alaska un frère de cœur. Là nous sommes pareils.

Les Orientaux ou plus précisément les Arabo-Musulmans ont beaucoup essaimé pendant leur Âge d’or, beaucoup souffert, beaucoup trahi leur message d’humanisme universel mais leur seul vrai credo audible aujourd’hui est celui de leur cœur. Merci à l’intelligente et belle Shéhérazade qui a transformé un tyran sanguinaire en homme civilisé il y a plus de mille ans. Merci aux savants passeurs qui ont traduit les Grecs et les autres pour les transmettre à l’Occident. Merci aux génies scientifiques qui ont nourri les sciences modernes. Car le problème se situe bien aujourd’hui. Image catastrophique d’extrémistes armés, doublés de dictateurs qui rajoutent des guerres aux conflits en malmenant les femmes. À jeter donc l’Orient ? Oh que non ! Il faut puiser aux sources et écouter les voix nouvelles de ces lutteurs bloggeurs qui envoient leurs mots, leur peinture, leurs films, leurs femmes adultes à une autre partie du monde qui les regarde. Leur langage universel qui résonne est bien présent et on ne sait comment remercier ces techniques de rapprochement qui annihilent les frontières et les censures. Ce que font le mieux les Arabes d’aujourd’hui vient de leurs larmes qui se transforment en œuvres d’art. Ou encore plus humain, leur histoire d’amour avec l’autre qui donne à l’humanité ce métissage de sang qui rassemble les différences et fait taire les racismes.

Alors que vivent ces techniques de rapprochement, ces histoires d’amour qui font que l’Homme est unique et semblable à la fois !

Pour ma part, je ne saurai jamais remercier assez mes parents, elle Pied-Noir d’Algérie, et lui Algérien, qui ont osé s’unir et pour faire de moi une personne qui aime et défend l’un et l’autre. Et si, aujourd’hui, j’écris des livres qui parlent d’Orient en terre d’Occident, c’est pour montrer ce Beau, caché, qui unit et rapproche.

Ysabel Saïah-Baudis, journaliste née à Alger, a publié de nombreux ouvrages. Elle dirige les Éditions Orients qui donnent un nouvel éclairage dans tous les domaines de ces terres si tourmentées, si riches aussi.

Les opinions exprimées dans cette rubrique par leurs auteurs sont personnelles, et ne reflètent pas nécessairement le point de vue d’Arab News.