Pompili, Blanquer, Denormandie ou le Drian, les sortants du jeu gouvernemental

L'ex ministre français des Affaires européennes et étrangères, Jean-Yves Le Drian, part après une réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris le 4 mai 2022. (AFP)
L'ex ministre français des Affaires européennes et étrangères, Jean-Yves Le Drian, part après une réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris le 4 mai 2022. (AFP)
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Publié le Vendredi 20 mai 2022

Pompili, Blanquer, Denormandie ou le Drian, les sortants du jeu gouvernemental

  • Après 10 ans dans l'exécutif, cinq comme ministre de la Défense sous Hollande puis cinq autres années au Quai d'Orsay, Le Drian, 74 ans, raccroche en pleine crise internationale
  • Pompili, l'ex-députée écologiste a porté en 2021 la loi climat après une «Convention citoyenne». Son plus gros fait d'armes mais symbole également du grand écart macronien sur l'écologie

PARIS: Barbara Pompili, Jean-Michel Blanquer, Julien Denormandie, Marlène Schiappa, Jean-Yves Le Drian ou encore Florence Parly: ces poids lourds du gouvernement de Jean Castex ne sont pas reconduits dans la nouvelle équipe gouvernementale menée par Elisabeth Borne.

Barbara Pompili

Elle avait réussi à s'imposer comme un poids lourd de la macronie en incarnant son aile écologiste mais disparait de l'équipe gouvernementale au moment où Emmanuel Macron veut appuyer sur l'accélérateur sur la transition environnementale. 


Si certains se plaisaient régulièrement à mettre en doute sa loyauté envers le chef de l'Etat, Mme Pompili avait été la première du gouvernement de Bernard Cazeneuve à soutenir le jeune Emmanuel Macron, en mars 2017. 


Agée de 46 ans, l'ex-députée écologiste a porté en 2021 la loi climat après une "Convention citoyenne". Son plus gros fait d'armes mais symbole également du grand écart macronien sur l'écologie.


Co-pilote d'En Commun, petit parti de l'aile gauche de la majorité, elle est candidate aux législatives dans la Somme. 

Jean-Michel Blanquer

Après un quinquennat rue de Grenelle - un record sous la Ve République - Jean-Michel Blanquer peut se targuer d'avoir impulsé la réforme du bac, le dédoublement des classes de CP et CE1 dans les zones d'éducation prioritaire et d'avoir œuvré pour garder les écoles ouvertes au maximum malgré la Covid.


Il a également dû gérer l'assassinat de Samuel Paty, ce professeur d'histoire-géographie décapité en octobre 2020. 


Mais ce "techno" critiqué pour sa rigidité et son goût immodéré de la communication, suscite la défiance voire le rejet d'une bonne partie du monde enseignant et de la gauche.


Combattant le wokisme ou "l'islamo-gauchisme", il cherche à poursuivre l'aventure politique en se lançant dans la bataille des législatives dans le Loiret. 

Julien Denormandie

Fidèle de la première heure d'Emmanuel Macron, Julien Denormandie était ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation depuis juillet 2020 après avoir occupé les fonctions de ministre chargé de la Ville et du Logement et secrétaire d'État auprès du ministre de la Cohésion des territoires depuis 2017.


Très apprécié du monde agricole, ce quadragénaire ingénieur des ponts, des eaux et des forêts de formation, était moins populaire chez les écologistes qui lui reprochaient de n'être que le porte-voix de la FNSEA et de l'agroindustrie.


Régulièrement annoncé comme possible successeur à Alexis Kohler, le tout puissant secrétaire général de l'Elysée, M. Denormandie a cependant annoncé vouloir consacrer plus de temps à sa famille.

Jean-Yves Le Drian

Après 10 ans dans l'exécutif, cinq comme ministre de la Défense sous Hollande puis cinq autres années au Quai d'Orsay, le doyen du gouvernement, 74 ans, raccroche en pleine crise internationale.


Lutte antijihadiste en Irak, en Syrie et au Mali, rupture diplomatique avec Bamako, crise des sous-marins avec l'Australie, pandémie mondiale, invasion de l'Ukraine par la Russie: M. Le Drian a dû affronter la montée des tensions au niveau international sur fond de crise du multilatéralisme.


Issu du parti socialiste, ce baron de la politique en Bretagne surnommé le "menhir" était le N.2 du gouvernement.

Florence Parly

Âgée de 59 ans, Florence Parly quitte sans surprise le ministère des Armées qu'elle pilotait depuis 2017. 


Secrétaire d'Etat au Budget sous Lionel Jospin de 2000 à 2002, cette personnalité discrète s'est battue avec ténacité en faveur d'une forte hausse des moyens des armées.


Au cours des derniers mois, elle a dû notamment affronter le fiasco sur le méga-contrat des sous-marins français avec l'Australie, le retrait de la force Barkhane du Mali et la guerre en Ukraine.

Marlène Schiappa

En poste comme secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations, au moment de la vague MeToo, Marlène Schiappa occupait depuis l'été 2020 les fonctions de ministre déléguée auprès du ministre de l'Intérieur, chargée de la Citoyenneté.


Figure médiatique du 1er quinquennat Macron pour son engagement contre les violences sexuelles et sexistes, elle a cependant vu son étoile pâlir après son passage à Beauvai dans l'ombre de Gérald Darmanin.


Elle a publié plusieurs ouvrages dont le dernier en date "C'est une bonne situation, ça, ministre ?"


Parmi les autres sortants, Roselyne Bachelot (Culture), Annick Girardin (Mer), Frédérique Vidal (Enseignement supérieur et recherche), Elisabeth Moreno (Egalité, Diversité), Emmanuelle Wargon (Logement), Jean-Baptiste Djebbari (Transport), Roxana Maricineanu (Sports), Geneviève Darrieussecq (Anciens Combattants), Nadia Hai (Ville), Sophie Cluzel (Handicap), Bérengère Abba (Transition écologique), Sarah El Haïry (Jeunesse), Cédric O (Numérique), Laurent Pietraszewski (Retraites), Joël Giraud (Ruralité), Adrien Taquet (Enfance et famille).


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.