France: Marine Le Pen en campagne pour les législatives, presque à reculons ​​​​​​​

Marine Le Pen, leader du Rassemblement national (RN), parti d'extrême droite français, s'exprime lors d'une conférence de presse dans le cadre de sa visite de soutien aux candidats locaux du parti pour les élections législatives des 12 et 19 juin en France, à Marseille, le 23 mai 2022. (AFP).
Marine Le Pen, leader du Rassemblement national (RN), parti d'extrême droite français, s'exprime lors d'une conférence de presse dans le cadre de sa visite de soutien aux candidats locaux du parti pour les élections législatives des 12 et 19 juin en France, à Marseille, le 23 mai 2022. (AFP).
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Publié le Mardi 24 mai 2022

France: Marine Le Pen en campagne pour les législatives, presque à reculons ​​​​​​​

  • Marine Le Pen est venue lundi et mardi à Marseille soutenir les 16 candidats du RN dans les Bouches-du-Rhône, qui abrite aussi la plus grosse fédération du parti
  • Dans la 12e circonscription de Vitrolles, où se présente son conseiller Franck Allisio, Marine Le Pen a réuni près de 60% des voix au second tour

MARIGNANE: Loin du "bruit et de la fureur" de la présidentielle, la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen mène une campagne plutôt discrète en vue des législatives de juin en France où son parti arriverait, selon les sondages, en troisième position.


Sa discrétion est telle que la finaliste de la présidentielle du 24 avril, battue par le président sortant Emmanuel Macron, a dû s'en justifier.


"Je suis là, je suis bien là. Je mène la bataille des législatives", a-t-elle assuré mardi sur un marché de Marignane, dans le sud de la France, où elle battait le pavé en faveur d'un candidat de son parti Rassemblement national (RN).


Dans le même temps, la cheffe de file du RN assurait dans un quotidien local, la Provence, vouloir prendre "du recul".


Depuis sa défaite à la présidentielle, battue comme en 2017 par Emmanuel Macron, Mme Le Pen semble s'être mise en retrait, à l'inverse du patron de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon qui, à la tête d'une coalition de partis de gauche, fait activement campagne dans l'espoir de devenir la première force d'opposition à Emmanuel Macron, et Premier ministre par la même occasion.


Elle-même candidate aux législatives dans sa circonscription historique du nord de la France, Mme Le Pen est venue lundi et mardi soutenir les 16 candidats RN dans les Bouches-du-Rhône (sud), qui abrite aussi la plus grosse fédération du parti.


La dirigeante a obtenu à la présidentielle ses meilleurs scores notamment sur le littoral méditerranéen.


Marine Le Pen prépare-t-elle une mise en retrait ? Elle ne cache pas qu'elle veut, à l'occasion du 50e anniversaire du Front national (devenu RN) à l'automne, "faire émerger une nouvelle élite" et que Jordan Bardella, l'actuel président par interim du parti, lui "paraît très bien placé pour ce faire".


Elle avait suggéré pendant la campagne présidentielle que son poulain pourrait être un jour candidat à l'Elysée.


Outre le fait qu'elle ne monte pas en première ligne, elle considère déjà qu'Emmanuel Macron gagnera les législatives des 12 et 19 juin.


"Je ne pars pas perdante, je pars en disant la vérité aux Français" et "même si ça devait nous coûter, cette droiture, nous en accepterions l'augure", a-t-elle expliqué récemment, considérant que son rival de gauche Jean-Luc Mélenchon "ment" quand il prétend pouvoir obtenir une majorité aux législatives et prendre les rênes du gouvernement.

«Absente»
"Une position qui se veut moralement louable, mais politiquement peu mobilisatrice", analyse Brice Teinturier, directeur général délégué d'Ipsos, dans le journal Le Monde.


"Ce n'est pas du tout comme 2017 où elle était complètement déprimée", rapporte un cadre. Si "certains (au RN) sont pessimistes", "ils ne sabotent pas pour autant". Simplement, "ils ne proposent rien pour gagner" car "ils trouvent que c'est trop dur", dit-il.


"Le colosse (RN) présidentiel a-t-il toujours des pieds d'argile aux législatives ?", se demande encore Brice Teinturier. En 2017, Marine Le Pen avait obtenu près de 34% des voix au second tour de la présidentielle mais seulement huit sièges aux législatives, pour beaucoup en raison du mode de scrutin majoritaire.


Cette fois, le parti de Marine Le Pen est crédité de 21% d'intentions de vote aux législatives, selon Ipsos, ce qui lui permettrait d'obtenir de 20 à 45 sièges et de former un groupe (au moins 15 députés, Ndlr), pour la première fois depuis 1986-88.


Le parti présidentiel et la coalition de Jean-Luc Mélenchon sont eux au coude à coude à 27%-28%, selon ce sondage.


Certains d'aller voter, les électeurs de la fille de Jean-Marie Le Pen, leader historique du mouvement, sont bien identifiés: ils plébiscitent le pouvoir d'achat et l'immigration, rejettent autant Emmanuel Macron que Jean-Luc Mélenchon.


Pourtant Marine Le Pen est "très absente" des législatives, note M. Teinturier, alors que son électorat a besoin d'une "incarnation forte", pendant que M. Macron bénéficie de son statut de président et que M. Mélenchon suscite une dynamique avec son union des partis de gauche (Nupes).


Si la gauche est rassemblée, Marine Le Pen, elle, n'entend pas s'allier avec Reconquête!, le parti de son ex-rival d'extrême droite Eric Zemmour, un refus désapprouvé par 42% de ses électeurs. Et les deux forces se livrent une bataille acharnée dans le sud de la France où M. Zemmour a fait ses meilleurs scores.


Macron, en quête d'un Premier ministre, remet les mains dans le cambouis national

Le président français Emmanuel Macron arrive à la cérémonie d'adieu aux armes de l'ancien chef d'état-major des armées Thierry Burkhard dans la cour de l'hôtel des Invalides à Paris, le 5 septembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron arrive à la cérémonie d'adieu aux armes de l'ancien chef d'état-major des armées Thierry Burkhard dans la cour de l'hôtel des Invalides à Paris, le 5 septembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron se prépare à nommer un nouveau Premier ministre, anticipant la chute attendue du gouvernement Bayrou

PARIS: Une main tendue aux socialistes, le pied sur le frein face à leur programme économique, et un oeil ouvert sur de probables remous sociaux et financiers. Emmanuel Macron prépare l'après-Bayrou, en quête d'un Premier ministre ouvert sur sa gauche... mais capable aussi de le protéger.

A peine sorti d'un sommet sur l'Ukraine, voilà que le président doit remettre les mains dans le cambouis national.

Lundi, tout le monde s'attend à ce que le gouvernement de François Bayrou soit renversé à l'Assemblée nationale. Dès le soir, les regards se tourneront vers l'Elysée.

Le chef de l'Etat prendra-t-il la parole? Recevra-t-il les partis? Les questions, et le sentiment de déjà-vu, sont les mêmes à chaque épisode du feuilleton de l'instabilité politique née de la dissolution ratée de l'Assemblée l'an dernier.

"Le président proclame qu'il veut aller vite", rapporte un macroniste historique. "Il l'a déjà dit par le passé", tempère un autre proche, rappelant sa tendance à procrastiner lorsqu'il s'agit de nommer.

Les stratèges présidentiels ont plusieurs échéances en tête qui devraient l'inciter à brusquer son naturel: le mouvement "Bloquons tout" mercredi, suivi le 18 septembre d'une mobilisation syndicale; entre les deux, l'agence Fitch pourrait dégrader vendredi la note de la dette, envoyant un signal inquiétant aux marchés financiers.

Puis, le 22 septembre, Emmanuel Macron s'envole pour New York où il doit reconnaître l'Etat de Palestine à la tribune de l'ONU, son grand rendez-vous diplomatique qu'il prépare depuis des mois.

"Ce qui l'intéresse c'est l'international, et il a besoin de stabilité pour ça", théorise un député socialiste.

D'autant que son impopularité bat des records depuis 2017, et que les appels de LFI et du RN à sa démission connaissent un écho croissant dans l'opinion - 64% des Français la souhaitent, selon un sondage.

De fait, le président de la République s'est borné à invoquer la "responsabilité" et la "stabilité", prenant soin de ne pas devancer la chute de son allié historique.

Mais dans le huis clos élyséen, il prépare la suite, et exhorte la coalition gouvernementale à "travailler avec les socialistes".

Justement, leur patron, Olivier Faure, a fait acte de candidature pour Matignon, à la tête d'un gouvernement de gauche, sans LFI, mais aussi sans les macronistes, avec lesquels il serait seulement prêt à négocier des compromis.

Sans qu'on en connaisse l'origine, l'idée a flotté ces derniers jours qu'Emmanuel Macron caresserait l'idée de le nommer. Pourtant, aucun des nombreux proches et interlocuteurs du président interrogés par l'AFP ne l'imaginent emprunter cette voie.

"Si Faure expliquait qu'il veut prendre le pouvoir avec nous", dans une nouvelle alliance entre les socialistes et la macronie, "ça pourrait avoir de la valeur", explique un cadre du camp présidentiel. "Mais ce n'est pas du tout ce qu'il dit."

Ces mêmes sources voient plutôt le locataire de l'Elysée se tourner, à nouveau, vers un profil de la droite ou du centre.

"Quelqu'un dans le bloc central, plutôt proche du président, mais qui sache discuter avec le PS" pour négocier un pacte de non-censure plus durable que sous François Bayrou, résume un ténor du gouvernement.

Il s'agira du troisième Premier ministre en un an dans ce périmètre et les mêmes noms circulent que lors des précédentes nominations.

Parmi eux, les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé) et Eric Lombard (Economie). Ou encore le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand.

Ces dernières heures, une source au fait de la réflexion présidentielle évoquait un pressing important auprès de l'ex-chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, 78 ans et retiré de la politique active.

Emmanuel Macron avait déjà tenté en décembre de convaincre son ami breton d'aller à Matignon, en vain. Aujourd'hui, l'ex-socialiste serait moins ferme dans son refus, selon cette source.

"En réalité, ça dépendra de ce que le PS accepte", glisse un proche du président.

Tous préviennent que pour obtenir la non-censure du PS, il faudra lui "offrir de vraies victoires politiques".

Parmi les totems que les socialistes espèrent décrocher, un effort budgétaire revu à la baisse, mais aussi une remise en cause de la retraite à 64 ans et une taxation substantielle des plus riches.

Or sur ces deux derniers points, Emmanuel Macron "n'acceptera jamais", prévient un fidèle de la première heure. C'est pour cela qu'il veut choisir un Premier ministre "dans sa zone de confort".


Narcotrafic à Clermont-Ferrand: Retailleau annonce des renforts policiers

 Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé vendredi l'envoi de 22 policiers supplémentaires à Clermont-Ferrand, où les narcotrafiquants se livrent selon lui une "guerre territoriale" d'une grande "barbarie". (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé vendredi l'envoi de 22 policiers supplémentaires à Clermont-Ferrand, où les narcotrafiquants se livrent selon lui une "guerre territoriale" d'une grande "barbarie". (AFP)
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  • Depuis janvier, quatre personnes ont été tuées et une autre grièvement blessée à Clermont-Ferrand en lien avec le trafic de stupéfiants
  • La violence des modes d'action a particulièrement choqué dans cette ville relativement épargnée par le phénomène jusqu'à l'an passé

CLERMONT-FERRAND: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé vendredi l'envoi de 22 policiers supplémentaires à Clermont-Ferrand, où les narcotrafiquants se livrent selon lui une "guerre territoriale" d'une grande "barbarie".

Dix-sept agents sont arrivés le 1er septembre. "Cinq, qui seront dédiés à l'investigation, vont compléter pour arriver à 22", a-t-il déclaré lors d'un déplacement dans la capitale auvergnate. "C'est un effort conséquent, croyez-moi, compte tenu de la disette budgétaire, mais (...) c'est absolument nécessaire."

Depuis janvier, quatre personnes ont été tuées et une autre grièvement blessée à Clermont-Ferrand en lien avec le trafic de stupéfiants. La violence des modes d'action a particulièrement choqué dans cette ville relativement épargnée par le phénomène jusqu'à l'an passé.

Le week-end dernier, il y a encore eu "deux fusillades pendant une heure avec trois blessés dont deux graves", a relevé le ministre en visitant un point de deal démantelé récemment. "Le pic de cette barbarie a été atteint le 13 août, quand on a retrouvé le corps calciné d'un homme", a-t-il jugé.

Pour lui, ce "déchaînement de violences" est lié aux actions de la police et de la justice "qui ont ébranlé l'écosystème de la drogue". Cela a ouvert une "guerre territoriale parce que d'autres individus, venus d'autres territoires tentent de se réimplanter sur place", a-t-il expliqué.

Pour lutter contre ces violences, outre les renforts, le ministre a annoncé que l'Etat apporterait 160.000 euros pour renforcer le réseau de caméras de vidéosurveillance "en complément" de la mairie. Une unité de force mobile occupera en parallèle l'espace public "à plein temps" et "le temps qu'il faudra".

"Je pense qu'en quelques mois, ici, on peut obtenir des résultats", a-t-il promis.

Valérie (qui n'a pas souhaité donner son nom à l'AFP), 50 ans, vit au dessus du point de deal visité par le ministre dans le quartier de la Visitation, près de la gare. Elle avait pris l'habitude d'éviter sa cave et son balcon parce que les trafiquants lui "reprochaient de les surveiller".

Depuis vendredi, elle "respire car il y a une présence policière 20h sur 24", grâce au déploiement de renforts de CRS, et espère "que ça dure".

En mars, les autorité avaient annoncé l'arrestation de dix personnes "situées à un bon niveau du réseau" opérant dans ce quartier. Cette opération avait relancé les rivalités et, en avril, un jeune Albanais de 19 ans y a été abattu.

Fin juillet, Clermont-Ferrand a été inscrite dans le dispositif "ville sécurité renforcée" par le gouvernement, permettant d'apporter des moyens complémentaires aux forces de l'ordre, soit plusieurs dizaines de CRS.


Présidentielle 2027: «ça n'est pas dans mon objectif aujourd'hui», dit Bayrou

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  • "Je serai là en 2027 mais ça ne veut pas dire candidat à l'élection présidentielle. Ca n'est pas dans mon objectif aujourd'hui", a déclaré le Premier ministre sur RTL
  • M. Bayrou a expliqué engager la responsabilité de son gouvernement lundi devant l'Assemblée nationale car "on continuera à s'enfoncer s'il n'y a pas la prise de conscience nécessaire" sur l'état d'endettement de la France

PARIS: François Bayrou a affirmé vendredi que la prochaine élection présidentielle n'était "pas dans son objectif aujourd'hui" et qu'il ne sollicitait pas un vote de confiance, qui risque très probablement de le faire tomber lundi, pour "préparer un autre acte".

"Je serai là en 2027 mais ça ne veut pas dire candidat à l'élection présidentielle. Ca n'est pas dans mon objectif aujourd'hui", a déclaré le Premier ministre sur RTL.

"C'est toujours possible", a-t-il cependant ajouté. Mais "ça n'est pas mon plan". "Je ne fais pas ça pour obtenir quelque chose qui serait une manière de préparer un autre acte", a-t-il développé.

M. Bayrou a expliqué engager la responsabilité de son gouvernement lundi devant l'Assemblée nationale car "on continuera à s'enfoncer s'il n'y a pas la prise de conscience nécessaire" sur l'état d'endettement de la France.

"Ce que j'ai fait, en prenant ce risque, en effet inédit, c'est de montrer que c'est tellement important que je n'hésite pas à mettre en jeu les responsabilités qui sont les miennes", a-t-il ajouté.

Qui pour lui succéder à Matignon en cas de chute ? "Si j'avais une réponse à la question, je me garderais bien de vous le dire", a-t-il répondu, ajoutant: "je pense que c'est extrêmement difficile".

M. Bayrou a laissé entendre qu'il pourrait rester quelques temps à Matignon pour expédier les affaires courantes. "Il n'y a jamais d'interruption du gouvernement en France. Et donc oui, je remplirai ma mission avec tout ce que j'ai de conscience et de volonté de préserver les choses, et je serai là pour aider mon pays", a-t-il dit.

Interrogé sur l'hypothèse d'une démission d'Emmanuel Macron, réclamée par le Rassemblement national, LFI et même par certains responsables de la droite -Jean-François Copé, Valérie Pécresse, David Lisnard-, François Bayrou a répondu: "quand quelqu'un est élu, son devoir, sa mission et son honneur est d'aller au bout de son mandat".