La nouvelle génération des NFT, à utiliser plus qu'à collectionner

Une enseigne de restaurant est vue lors de la grande ouverture du restaurant pop-up de burgers Bored & Hungry, qui utilise l'art NFT pour son image de marque, le 9 avril 2022 à Long Beach, en Californie. (AFP).
Une enseigne de restaurant est vue lors de la grande ouverture du restaurant pop-up de burgers Bored & Hungry, qui utilise l'art NFT pour son image de marque, le 9 avril 2022 à Long Beach, en Californie. (AFP).
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Publié le Mardi 24 mai 2022

La nouvelle génération des NFT, à utiliser plus qu'à collectionner

  • Les «non-fungible tokens» ou «jetons non fongibles», objets numériques uniques et infalsifiables, ont ouvert un nouveau marché de la collection, dans lequel se sont déversés des dizaines de milliards de dollars
  • Pour autant, «les NFT sont très rudimentaires pour l'instant», explique Sandy Khaund, fondateur de la start-up Credenza. Au-delà du monde de l'art, «ils n'ont pas beaucoup de fonctions, d'utilité»

NEW YORK : Entreprises, institutions, artistes ou même clubs sportifs, ils sont de plus en plus nombreux à imaginer le NFT en objet utilitaire, passeport ou clé d'accès, bien au-delà du seul usage de collection, parfois un peu gadget, popularisé depuis un peu plus d'un an.

Des dessins de singe (les "Bored Apes"), la réplique du premier tweet jamais posté ou l'animation d'un Donald Trump nu dans l'herbe, voici quelques-uns des NFT qui se sont chacun vendus pour des millions de dollars depuis début 2021, sous les yeux d'un grand public à la fois fasciné et circonspect.

Les "non-fungible tokens" ou "jetons non fongibles", objets numériques uniques et infalsifiables, ont ouvert un nouveau marché de la collection, dans lequel se sont déversés des dizaines de milliards de dollars. 

Pour autant, "les NFT sont très rudimentaires pour l'instant", explique Sandy Khaund, fondateur de la start-up Credenza. Au-delà du monde de l'art, "ils n'ont pas beaucoup de fonctions, d'utilité".

"La plupart sont des singes ou des trucs du genre, qui ne servent à rien", abonde Juan Otero, directeur général de Travala, site de voyage en ligne, en référence aux fameux "Bored Apes".

Starbucks, qui va bientôt lancer ses propres NFT, y voit plutôt un "actif programmable, qui peut aussi être un laissez-passer".

Posséder un jeton non-fongible aux couleurs du géant des cafés ouvrira l'accès à des "avantages uniques", ainsi qu'à une "communauté", une nouvelle vision d'un programme de fidélisation, appuyée sur la "blockchain". Cette technologie, sur laquelle reposent les cryptomonnaies et les NFT, permet d'utiliser un même module pour différentes applications.

Côté institutionnel, en juillet dernier, la petite république de Saint-Marin, au coeur de l'Italie, a lancé un passeport vaccinal contre le coronavirus, derrière lequel se cachait un NFT.

Alors que le certificat Covid numérique européen était conçu pour l'Union européenne, ce passeport avait lui vocation à pouvoir être vérifié partout, sans nécessiter d'application mobile dédiée.

«Folie garantie»

Credenza, pour sa part, est en discussion avec des équipes et ligues sportives pour mettre en place une vision du NFT version couteau suisse, adapté aux nouveaux usages.

Les NFT et la "blockchain" sont "accessibles dans de multiples univers, que vous vouliez aller voir un match de NBA à la salle ou un concert dans le métavers", illustre Sandy Khaund, en référence à cet univers numérique où l'on peut mener une existence virtuelle, comme dans les jeux vidéo Roblox ou Minecraft.

Jenn McMillen, du cabinet marketing Incendio, cite aussi l'exemple du groupe de rock indépendant Kings of Leon. Dans le cadre de la version NFT de son album "When You See Yourself", il a édité huit "tickets d'or", qui garantissaient chacun quatre places au premier rang lors de toutes les tournées futures du groupe.

"Si vous êtes une marque", explique Jenn McMillen, "pensez aux 'expériences' les plus désirables, aux accès les plus exclusifs, ou quelque chose qui est certain de devenir viral, et englobez ça dans un NFT 'all-access'. Ce sera la folie garantie grâce à la rareté".

Parmi les exemples les plus aboutis, la plateforme de réservation de tourisme Travala, qui revendique plus de 300 000 d'utilisateurs actifs mensuels.

En janvier, le site, qui acceptait déjà les paiements en cryptomonnaie, a lancé le programme de fidélisation Travel Tiger. En apparence, chacun des mille NFT distribués à des clients existants de la plateforme est un dessin numérique de tigre, qui rappelle les "Bored Apes".

Mais lui est associée une série de privilèges, de l'entrée à des évènements exclusifs, dans le monde réel et le métavers, à des réductions ou des points fidélité.

Avec les Travel Tigers, Travala n'a pas pour ambition de générer des revenus, mais de fidéliser. "Il s'agit de retenir ces utilisateurs, qu'ils continuent à utiliser la plateforme", selon Juan Otero.

Malgré l'attention qu'il génère, "il va sans doute falloir attendre deux ou trois ans" avant que les NFT "n'atteignent le grand public et les entreprises traditionnelles", concède le co-fondateur de Travala.

Mais "quand la prochaine vague va arriver", annonce-t-il, conjointement à celle du métavers et du web3 (nouvelle version décentralisée d'internet) "je pense que ça va être sans précédent".


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur l'excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.