Cannes: Elvis dans un manège infernal

Le réalisateur australien Baz Luhrmann et l'acteur américain Austin Butler à Cannes, dans le sud de la France, le 25 mai 2022 (Photo, AFP).
Le réalisateur australien Baz Luhrmann et l'acteur américain Austin Butler à Cannes, dans le sud de la France, le 25 mai 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 26 mai 2022

Cannes: Elvis dans un manège infernal

  • L'Américain Austin Butler, 30 ans, relève avec brio le défi d'incarner le King pendant deux décennies
  • La trajectoire fulgurante du musicien du Mississippi n'a rien eu de linéaire, ce que retrace bien le biopic

CANNES: Son manager vient de la fête foraine et la carrière du chanteur fut un grand huit, avec sommets et abysses: "Elvis", biopic porté par la révélation Austin Butler, dans le rôle-titre, et Tom Hanks, a été présenté mercredi au Festival de Cannes.

Comme dans un parc d'attractions, le spectateur ne voit pas passer les 2h39 du long-métrage de l'Australien Baz Luhrmann ("Moulin Rouge"). 

Le montage échevelé et l'explosion de couleurs, signatures du cinéaste, désarçonnent dans les premières scènes. Avant que le rythme au pas de charge ne fasse sens. Le show-biz est une lessiveuse et l'interprète de "Love Me Tender" a fini essoré, décédé à 42 ans en 1977.

L'Américain Austin Butler, 30 ans, relève avec brio le défi d'incarner le "King" pendant deux décennies. Avec une sacrée performance: c'est sa voix qu'on entend dans les séquences où Presley chante. 

Le Californien, également mannequin, apparu dans des séries Disney ou encore au cinéma dans "Once Upon a Time... In Hollywood" de Quentin Tarantino, est bluffant dans la reproduction des concerts en 1970 dans un palace de Las Vegas. 

Il suffit de comparer avec "Elvis: That's The Way It Is", documentaire réalisé cette année-là par l'Américain Denis Sanders. Presley a alors 35 ans et c'est déjà une énième relance de sa carrière, réussie cette fois. Il n'a plus que sept années à vivre mais tient encore la forme, loin du surpoids final, visage bouffi sous l'effet de l'alcool et des médicaments.

Manager manipulateur

Car la trajectoire fulgurante du musicien du Mississippi n'a rien eu de linéaire, ce que retrace bien le biopic (sortie 24 juin aux USA, deux jours avant en France), seconde superproduction à Cannes hors compétition après "Top Gun: Maverick" avec Tom Cruise. 

Le début a tout du conte de fées quand le Colonel Parker, manager venu du cirque et qui gère des stars de la country, repère ce gamin "blanc qui chante comme un Noir", comme le restitue le film. L'impresario mise sur ce showman né qui met en transe les spectatrices, bien avant les Beatles ou les Rolling Stones. 

Tom Hanks, grimé, vieillissant sa voix, lesté artificiellement de la silhouette pachydermique du Colonel Parker, livre une prestation dont les Américains raffolent. Il excelle en manipulateur pour qui "show must go on" et les caisses doivent se remplir. Qui offrira le meilleur et le pire à son poulain.

Austin Butler brille en jeune Elvis aux premiers succès, hérissant par ses déhanchements l'Amérique puritaine des années 1950. Et qui voit rapidement ses illusions fracassées par une industrie musicale cynique.

Des épisodes méconnus du grand public sont bien exploités dans le biopic. Forcé à chanter avec un chien dans un show télé, mauvaise idée de Parker, Elvis lui rend la monnaie de sa pièce en se produisant tout de cuir noir vêtu pour un show TV de Nöel, loin des pulls à bonhomme de neige. 

Le film n'est pas exempt de défauts -- scènes ampoulées d'Elvis enfant découvrant la musique noire américaine -- mais ne cache rien d'une vie dans le tourbillon sexe, drogue et rock'n'roll. 

Avant cette projection-événement, la guerre en Ukraine s'est brièvement invitée sur le tapis rouge mercredi. L'équipe du film ukrainien "Butterfly Vision" (hors compétition) a déployé sur les marches une banderole sur laquelle était écrit en anglais: "Les Russes tuent des Ukrainiens, est-ce que parler de ce génocide heurte votre sensibilité". Ils ont également fait retentir le son d'une sirène d'alerte.

Du côté de la compétition, Saeed Roustaee ("La loi de Téhéran") a présenté son nouveau film "Les frères de Leïla", sur une famille iranienne au bord de l'implosion. Dans la nuit, ce sera au tour de la Française Claire Denis de défendre "Stars at noon".


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com