La dette mondiale devant le mur de la hausse des taux

Gita Gopinath, première directrice générale adjointe du Fonds monétaire international, devant le siège du FMI à Washington, DC, le 25 janvier 2022. (Photo, AFP).
Gita Gopinath, première directrice générale adjointe du Fonds monétaire international, devant le siège du FMI à Washington, DC, le 25 janvier 2022. (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 26 mai 2022

La dette mondiale devant le mur de la hausse des taux

  • Les dettes publiques se sont particulièrement creusées avec les deux dernières crises mondiales d'ampleur
  • Après la crise de la dette en zone euro au tournant des années 2010, le continent est surveillé de près par le FMI qui craint qu'une potentielle accélération de l'inflation n'entraîne de brutales hausses de taux d'intérêt

DAVOS: Arme nécessaire pour lutter contre les crises, la dette a atteint des niveaux inquiétants dans le monde à mesure que les taux d'intérêt remontent, poussant Davos à s'interroger sur des risques de futures "crises des dettes".

La dette publique est proche de 120% du PIB au sein des pays avancés, a évalué mercredi la numéro deux du Fonds monétaire international Gita Gopinath au cours d'une table ronde sur le sujet. Et elle a "significativement augmenté" parmi les pays émergents et en développement.

Plus de la moitié des pays à faibles revenus sont déjà en situation de "détresse" ou à haut risque de le devenir, a-t-elle averti.

"On pourrait certainement voir une intensification de ces situations de détresse", a poursuivi l'ancienne cheffe économiste de l'institution, écartant cependant pour l'instant un scénario de "crise de la dette" à l'échelle mondiale, un mois et demi après le défaut de paiement du Sri Lanka.

Les dettes publiques se sont particulièrement creusées avec les deux dernières crises mondiales d'ampleur: financière en 2007-2008 avec les "subprime", puis sanitaire avec le Covid-19 qui a imposé aux gouvernements de sortir le chéquier partout dans le monde. Désormais l'inquiétude domine quant à la manière de les gérer.

"C'est un problème économique plus important pour l'avenir que presque tout ce dont nous avons parlé", a lancé à Davos le milliardaire américain David Rubenstein, fondateur du fonds d'investissement Carlyle, lors d'une table ronde abordant les risques de récession, la flambée des prix alimentaires et les chaînes d'approvisionnement sous tension extrême.

D'autant qu'il n'y a pas que la dette des Etats: selon l'Institut de Finance Internationale (IIF) basé à Washington, la dette publique et privée, entreprises et ménages, a culminé au premier trimestre au niveau record de 305.000 milliards de dollars.

Surtout, après des années de taux d'intérêt au plancher, les banques centrales ont enclenché les hausses de taux pour contrer l'inflation. Cela renchérit les coûts d'emprunt des États, qui continuent à beaucoup dépenser pour soutenir leurs économies, ainsi que des entreprises.

«Changement radical»

"La dette a maintenant un coût", a dit lundi à Davos le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, alors que jusqu'à très récemment emprunter ne coûtait presque rien. 

"C'est un changement radical", a poursuivi le gouverneur. Rien que pour la France, il a calculé que chaque hausse d'un point de pourcentage du taux d'emprunt à dix ans représente sur cette durée  une facture supplémentaire de 40 milliards d'euros.

Après la crise de la dette en zone euro au tournant des années 2010, le continent est surveillé de près par le FMI qui craint qu'une potentielle accélération de l'inflation n'entraîne de brutales hausses de taux d'intérêt, a affirmé Gita Gopinath.

Traditionnellement très fragilisés par les hausses de taux d'intérêt surtout venant des États-Unis, les pays émergents semblent cette fois moins menacés, de nombreux experts mettant en avant un moindre endettement en devises étrangères de ces États que par le passé et davantage de réserves de change.

Pour les pays les plus fragiles en revanche, les risques de défauts sont beaucoup plus importants, a indiqué mercredi le directeur de la Banque de développement de l'Afrique australe, Patrick Khulekani, à Davos. 

"Nous sommes très inquiets que cela survienne", s'est-il épanché, mettant aussi en avant l'ampleur de la dette des ménages et des entreprises, et les prix alimentaires qui "font des ravages".

Pour tenter d'aider les pays les plus fragiles, la communauté internationale tente depuis des mois de mobiliser des "droits de tirages spéciaux", une sorte de monnaie créée par le FMI, afin d'alléger une partie de leur fardeau, tout en proposant des suspensions de paiements de leur dette.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com