L'Ukraine en invitée vedette pour le retour du forum de Davos

Le fondateur et président exécutif du Forum économique mondial (WEF), Klaus Schwab, lors de l'ouverture des sessions virtuelles de l'Agenda Davos du WEF au siège du WEF à Cologny, près de Genève, le 17 janvier 2022. (AFP).
Le fondateur et président exécutif du Forum économique mondial (WEF), Klaus Schwab, lors de l'ouverture des sessions virtuelles de l'Agenda Davos du WEF au siège du WEF à Cologny, près de Genève, le 17 janvier 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 23 mai 2022

L'Ukraine en invitée vedette pour le retour du forum de Davos

  • «Nos premières pensées vont à la guerre en Ukraine», a assuré le fondateur du WEF, Klaus Schwab, en présentant le programme de cette réunion
  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera le premier chef d'Etat à intervenir. Il devrait profiter de cette nouvelle tribune pour exhorter le monde à fournir davantage d'aides

DAVOS : Trois mois après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, la guerre et les risques qu'elle fait peser sur la reprise de l'économie mondiale seront au coeur d'une réunion des élites de la planète, qui se retrouvent à partir de lundi à Davos.

Le Forum économique mondial (WEF) fait son retour dans la station de ski suisse après deux ans de parenthèse pour cause de pandémie de Covid-19. En 2021, il avait dû tenir sa traditionnelle réunion annuelle en ligne. Et le variant Omicron a encore obligé cette année à le reporter de janvier à mai. 

"Nos premières pensées vont à la guerre en Ukraine", a assuré le fondateur du WEF, Klaus Schwab, en présentant le programme de cette réunion intervenant dans ce qu'il a qualifié de "circonstances politiques, économiques et sociales (...) sans précédent".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky sera le premier chef d'Etat à intervenir. Il devrait profiter de cette nouvelle tribune pour exhorter le monde à fournir davantage d'aides, tant financières que militaires, et peut-être renouveler la demande de Kiev pour adhérer à l'UE.

Son discours, à 09H15 GMT, se tiendra en visioconférence. Mais nombre de responsables politiques ukrainiens ont prévu de faire le voyage en personne, parmi lesquels le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba ou le maire de Kiev Vitali Klitschko.

"Notre principale demande au monde ici, c'est: n'arrêtez pas de soutenir l'Ukraine", a résumé dimanche soir devant la presse Ivanna Klympush, une des parlementaires ukrainiennes qui ont fait le voyage à Davos, appelant à s'assurer que la Russie "ne puisse pas conduire de nouvelle guerre contre qui que ce soit dans la région".

"Nous avons besoin d'armes plus que de n'importe quoi d'autre", a aussi dit Anastasia Radina, une autre parlementaire. "Des armes comme celles de l'Otan, c'est ce qui nous aide à gagner la guerre (...) et garantir que les vies des civils sont sauves pour les générations à venir".

Dans le sillage des sanctions occidentales contre la Russie, le WEF a en revanche exclu cette année les Russes, qui représentent habituellement un gros contingent de participants.

Et la "maison russe" des éditions précédentes va céder la place à une "maison des crimes de guerres russes", où seront organisés divers événements de soutien avec des personnalités ukrainiennes.

«Tempête de crises»

La guerre en Ukraine ébranle aussi l'économie mondiale qui commençait à peine à se remettre du choc de la pandémie. Elle alimente en particulier la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation, sur fond de craintes pour les approvisionnements, et crée une véritable crise du coût de la vie.

Dans un rapport publié lundi juste avant l'ouverture du Forum de Davos, Oxfam dit s'attendre à ce que 263 millions de personnes tombent dans l'extrême pauvreté cette année, soit un million toutes les 33 heures. Un rythme que l'ONG met en regard avec la création d'un nouveau milliardaire toutes les 30 heures pendant la pandémie.

"Les milliardaires arrivent à Davos pour célébrer une incroyable poussée de leurs fortunes", dénonce Gabriela Bucher, une responsable d'Oxfam, dans un communiqué. "Dans le même temps, on est en train de revenir sur des décennies de progrès concernant l'extrême pauvreté, avec des millions de personnes confrontées à l'augmentation impossible du coût pour simplement rester en vie".

"Des parts toujours plus grandes de la population mondiale sont confrontées à des choix existentiels, ou même tombent dans l'extrême pauvreté", a lui-même reconnu Klaus Schwab. "Nous devons faire face à ces questions à Davos, et la crise alimentaire mondiale nécessite notre attention immédiate", a-t-il affirmé.

La réunion de Davos se tient au milieu d'une véritable "tempête de crises pour les droits de l'homme", a aussi rappelé la secrétaire générale d'Amnesty International, Agnès Callamard, évoquant "les crimes de guerre de la Russie en Ukraine, le retour terrifiant sur le droit à l'avortement aux Etats-Unis, l'urgence climatique toujours négligée, l'échec à assurer un accès universel au vaccin".

Et d'en appeler au "devoir moral" des invités du Forum, qui "doivent utiliser leur vaste richesse et influence pour mettre fin au statu quo".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.