Combats à «intensité maximale» dans l'est de l'Ukraine, la Russie rejette un plan de paix

Les restes d'une école détruite dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, le 13 mai 2022. (Photo, AFP)
Les restes d'une école détruite dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, le 13 mai 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 26 mai 2022

Combats à «intensité maximale» dans l'est de l'Ukraine, la Russie rejette un plan de paix

Les restes d'une école détruite dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, le 13 mai 2022. (Photo, AFP)
  • «Nous rejetons catégoriquement ces accusations et accusons à l'inverse les pays occidentaux d'avoir pris une série de mesures illégales qui ont mené à ce blocus», a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov
  • Jeudi, à Marioupol, un responsable de la mairie a annoncé que les enfants allaient, en lieu et place des vacances d'été, suivre un programme de «dé-ukrainisation» et de préparation au programme russe

KHARKIV: L'Ukraine a décrit jeudi une offensive militaire russe d'« intensité maximale » et une situation extrêmement difficile dans l'est de son territoire, demandant plus d'armes lourdes et dénonçant par avance toute concession « pacifiste » à la Russie, qui a rejeté avec dédain un plan de paix italien. 

« C'est dur, mais nous tenons le coup. Nous combattons pour chaque centimètre de la ligne de front, pour chaque village. Les armes occidentales nous aident à rejeter l'ennemi hors de notre terre », a écrit sur Telegram le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valeriï Zaloujny. 

« Nous avons grand besoin d'armes qui permettront de frapper l'ennemi à grande distance », a-t-il ajouté, soulignant que « tout délai (dans ces livraisons d'armes lourdes) se paie par la vie de gens qui protègent le monde du Ruscisme », la contraction de « Russie » et « fascisme » employée en Ukraine pour désigner le régime instauré à Moscou par Vladimir Poutine. 

Car sur le terrain, l'armée russe, qui après avoir échoué à prendre Kiev et Kharkiv a concentré ses effort sur la conquête complète du Donbass, le bassin industriel de l'est déjà partiellement contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014, continue de progresser lentement. 

« Pas de pacifisme faible »  

Appuyée par un déluge de bombes, elle menace directement Severodonetsk, une ville de 100 000 habitants avant la guerre, qui pourrait connaître le même sort que Marioupol, la grand ville portuaire du sud-est en grand partie détruite après des semaines de siège qui ont fait 20 000 morts selon Kiev. 

« La mission est extrêmement difficile dans la région de Lougansk après trois mois d'attaques et de bombardements permanents. Et maintenant toutes les forces des Russes sont concentrées ici et nous devons contenir cette horde », a dit le gouverneur de cette région du Donbass, Serguiï Gaïdaï, sur Telegram. 

« Il est clair que petit à petit nos gars reculent vers des positions mieux fortifiées », a-t-il ajouté. 

Dans certaines zones de l'est, « l'ennemi est nettement supérieur, en équipement, en nombre de soldats », avait reconnu mercredi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, au moment où son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kouleba plaidait à Davos pour des sanctions encore renforcées contre Moscou. 

« Les combats ont atteint leur intensité maximale et une étape longue et extrêmement difficile nous attend », a résumé à Kiev jeudi la vice-ministre de la Défense Ganna Malyar au cours d'un point de presse.  

Elle s'est élevée contre ceux qui « ressortent encore une fois, du tiroir honteux de Munich, l'idée traîtresse d'apaiser l'agresseur ». 

« Nous rejetons ce pacifisme faible. L'Ukraine se battra pour la libération complète de ses territoires dans leurs frontières internationalement reconnus. Et Poutine peut sauver la face en se retirant de nos territoires », a-t-elle ajouté, dans une allusion apparente aux appels, notamment de Paris, à ne pas « humilier » la Russie. 

Rejet du plan italien 

Comme symétriquement, la Russie, qui selon des analystes veut consolider ses gains territoriaux dans l'est et le sud de l'Ukraine avant toute solution négociée, a rejeté avec dédain un plan de paix italien. 

Celui-ci qui prévoyait, sous garantie de l'ONU, un cessez-le-feu et le retrait des troupes, l'entrée de l'Ukraine dans l'UE mais pas dans l'Otan, et un statut d'autonomie pour le Donbass et la Crimée qui resteraient sous la souveraineté ukrainienne. 

« Il y est question que la Crimée (péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014) et le Donbass (région séparatiste dont l'indépendance a été reconnue par Moscou à la veille de la guerre en février) appartiennent à l'Ukraine avec une large autonomie », a dit M. Lavrov dans un entretien au média russe d'Etat RT. 

« Des responsables politiques sérieux qui veulent des résultats ne peuvent pas proposer des choses comme ça », a-t-il ajouté, s'adressant apparemment à son homologue italien Luigi Di Maio. 

La Russie poursuit donc son offensive lancée le 24 février, bombardant à nouveau jeudi  Kharkiv, deuxième ville du pays qui avait entamé un retour à une vie normale mi-mai et où la circulation du métro avait repris. 

« Selon des informations préliminaires, sept personnes ont été blessées et malheureusement quatre sont mortes », a déclaré le gouverneur régional Oleg Sinegoubov sur Telegram. 

Selon un journaliste, au moins un secteur résidentiel du quartier de Pavlové Polé, au centre-nord de la ville, a été touché.  

Selon la présidence ukrainienne, au cours des dernières 24 heures au moins trois personnes ont été tuées à Lyssytchansk dans la région de Lougansk, et quatre civils ont péri dans la région de Donetsk. 

La présidence avait également indiqué que dans la zone de Kharkiv, deux personnes étaient mortes dans un bombardement à Balakliya, et que deux morts avaient également été recensés dans le sud du pays, dans la région de Mykolaïv. 

« Les pays qui traînent des pieds sur la fourniture d'armes lourdes à l'Ukraine doivent comprendre que chaque journée qu'ils passent à décider, peser différents arguments, des gens sont tués », a martelé mercredi à Davos le ministre ukrainien des Affaires étrangères. 

Passeport russe 

Face aux inquiétudes quant à l'incapacité actuelle de l'Ukraine à exporter ses céréales en raison du blocage de ses ports par les Russes, il a fait état de discussions de Kiev avec les Nations unies sur la possibilité d'un passage sécurisé à partir du port d'Odessa. 

Le Kremlin a balayé jeudi les accusations occidentales. 

« Nous rejetons catégoriquement ces accusations et accusons à l'inverse les pays occidentaux d'avoir pris une série de mesures illégales qui ont mené à ce blocus », a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.  

Sur le front méridional, Moscou s'affaire à consolider son emprise sur les territoires conquis depuis trois mois. 

La Russie a ainsi annoncé qu'elle allait permettre aux habitants des régions de Zaporijjia et de Kherson de demander un passeport russe via « une procédure simplifiée ». L'Ukraine a aussitôt dénoncé un octroi « forcé » de la nationalité russe démontrant la volonté de Moscou de mener une annexion pure et simple de ces territoires. 

Jeudi, à Marioupol, un responsable de la mairie a annoncé que les enfants allaient, en lieu et place des vacances d'été, suivre un programme de « dé-ukrainisation » et de préparation au programme russe, avec notamment des cours de langue, de littérature et d'histoire. 

Sur le front diplomatique, le président du Conseil européen Charles Michel a déclaré qu'il restait « confiant » en un accord sur un embargo de l'UE sur le pétrole russe d'ici au début du Conseil européen lundi, malgré le blocage hongrois.  

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit « convaincu » jeudi à Davos que la Russie ne gagnerait pas la guerre et que le président Vladimir Poutine ne serait pas autorisé à « dicter » la paix. 

 


Gaza: les Etats-Unis font pression pour l'adoption de leur résolution à l'ONU lundi

Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
Une Palestinienne marche sous une pluie battante devant des bâtiments détruits par les frappes israéliennes dans le quartier de Sheikh Radwan, à Gaza. (AP)
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  • Les États-Unis poussent pour l’adoption par le Conseil de sécurité de leur résolution soutenant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza
  • Malgré des réticences de certains membres et un texte concurrent présenté par la Russie, Washington met en avant un large soutien arabe et occidental et avertit qu’un rejet ouvrirait la voie à la poursuite du conflit

NATIONS UNIES: Les Etats-Unis ont mis la pression vendredi pour convaincre de la nécessité d'adopter leur projet de résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, qui sera mis au vote du Conseil de sécurité de l'ONU lundi.

La semaine dernière, les Américains ont officiellement entamé des négociations au sein du Conseil sur un projet de texte qui "endosse" le plan du président américain ayant permis la mise en place, le 10 octobre, d'un cessez-le-feu fragile dans le territoire palestinien ravagé par deux années de guerre provoquée par une attaque sanglante du mouvement islamiste Hamas. Le texte autorise notamment le déploiement d'une "force de stabilisation internationale" (ISF).

Face aux réserves de certains membres et à la proposition d'un texte concurrent de la Russie, ils ont mis en garde vendredi contre les risques d'un rejet de leur texte et affiché le soutien de plusieurs pays arabes et musulmans.

"Les Etats-Unis, le Qatar, l'Egypte, les Emirats arabes unis, le royaume d'Arabie saoudite, l'Indonésie, le Pakistan, la Jordanie et la Turquie expriment leur soutien conjoint" au projet de résolution américaine autorisant notamment une force internationale dans le territoire palestinien, et espèrent son adoption "rapide", disent-ils dans une déclaration commune.

Ce plan offre "un chemin viable vers la paix et la stabilité, non seulement pour les Israéliens et les Palestiniens, mais pour toute la région", ont-ils insisté.

Le Royaume-Uni a également apporté vendredi son soutien public au texte américain.

Et le Conseil se prononcera lundi à 17H00 (22H00 GMT) sur le texte, ont indiqué vendredi soir plusieurs sources diplomatiques à l'AFP.

Le projet de résolution américain, plusieurs fois modifié, prévoit de donner un mandat jusqu'à fin décembre 2027 à un "comité de la paix" censé être présidé par Donald Trump, organe de "gouvernance de transition" pour administrer Gaza.

Il "autorise" également le déploiement de l'ISF qui pourra utiliser "toutes les mesures nécessaires pour mener son mandat dans le respect du droit international": appui à la sécurisation des frontières en coopération notamment avec Israël et l'Egypte, démilitarisation de Gaza, désarmement "des groupes armés non étatiques", protection des civils, formation d'une police palestinienne...

- Conflit perpétuel" -

La décision de programmer le vote intervient alors que la Russie a fait circuler aux membres du Conseil un projet de résolution concurrente qui n'autorise ni la création d'un "comité de la paix", ni le déploiement immédiat d'une force internationale à Gaza, selon le texte vu vendredi par l'AFP.

Ce texte demande simplement au secrétaire général de l'ONU "d'identifier des options pour appliquer les dispositions" du plan de paix et présenter "rapidement" des "options de déploiement d'une force" à Gaza.

"Nous voulons souligner que notre document ne contredit pas l'initiative américaine", a assuré vendredi dans un communiqué la mission russe à l'ONU.

La "logique" du texte russe est de permettre au Conseil "de définir des modalités claires de déploiement d'un contingent de maintien de la paix et d'établir une administration à Gaza tout en s'assurant que ces modalités sont en accord" avec les normes internationales, a-t-elle ajouté.

Alors que des échanges publics de ce type lors de négociations du Conseil sont plutôt rares, l'ambassadeur américain à l'ONU Mike Waltz a également publié un texte vendredi dans le Washington Post.

"Tout refus de soutenir cette résolution (le texte américain, ndlr) est un vote en faveur de la poursuite du règne des terroristes du Hamas ou en faveur de la reprise de la guerre avec Israël, condamnant la région et sa population à un conflit perpétuel", a-t-il déclaré.

La guerre a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le Hamas en Israël, qui a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de chiffres officiels.

Plus de 69.185 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par la campagne militaire israélienne de représailles, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas et dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.