Détresse et consternation au Sénégal après la mort de 11 bébés à l'hôpital

Une mère effondrée devant l'hôpital de Tivaouane. (Photo, AFP)
Une mère effondrée devant l'hôpital de Tivaouane. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 27 mai 2022

Détresse et consternation au Sénégal après la mort de 11 bébés à l'hôpital

Une mère effondrée devant l'hôpital de Tivaouane. (Photo, AFP)
  • Le drame de Tivaoune, provoqué par un court-circuit est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre
  • Le président Macky Sall a décrété trois jours de deuil national à partir de ce jeudi

TIVAOUANE: Le président sénégalais Macky Sall a limogé son ministre de la Santé jeudi après l'incendie ayant causé la mort de onze bébés dans un hôpital public de province la veille et qui a semé détresse, consternation et colère parmi les proches et dans l'opinion.

Le drame de Tivaoune (ouest), provoqué par un court-circuit selon les premières informations, est le dernier en date à mettre en lumière les carences du système de santé de ce pays pauvre.

Il a suscité promesses de modernisation et d'investigations de la part des autorités, et appels à la démission dans l'opinion et l'opposition, notamment celle du ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sarr.

Dans la soirée, à l'heure du grand journal de la télévision publique, la présidence a annoncé que le chef de l'Etat avait pris un décret pour "remplacer" M. Sarr par Marie Khemesse Ngom Ndiaye, précédemment directrice générale de la Santé publique.

"Encore des bébés brûlés dans un hôpital public. C'est inacceptable Macky Sall", avait tweeté, parmi beaucoup d'autres, un député de l'opposition, Mamadou Lamine Diallo.

Le chef de l'Etat a décrété trois jours de deuil national. Il avancera son retour de déplacement à l'étranger vendredi pour se rendre à Tivaouane samedi, selon ses services.

Les autorités ont annoncé une enquête et la justice a promis de se montrer intraitable.

"La police scientifique est en train de procéder à des constatations matérielles. Nous ne pouvons pas nous prononcer sur les causes réelles de l'incendie", a dit devant une forêt de caméras au palais de justice le procureur Abdoulaye Ba.

Non loin de là, devant l'hôpital Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, une mère tenant à peine debout interpelle un homme dont elle attend qu'il lui dise où est son fils Mohamed, hospitalisé là il y a 10 jours parce qu'il avait "mal au corps" selon son père. "Dieu a pris la meilleure décision", lui répond l'individu, aussitôt repris par le père, Alioune Diouf, un chauffeur de 54 ans.

"Tu ne devais pas le lui dire de cette manière", réprimande Alioune Diouf, tandis que sa femme s'écroule.

Mohamed, baptisé lundi, était le deuxième enfant du couple. Sa mère faisait les allées et venues entre la maison et l'hôpital pour l'allaiter. Son père était venu mercredi apporter ses médicaments. "Les lits me semblaient corrects", se rappelle-t-il. Il a été alerté du drame par les médias.

Ce qui s'est produit exactement à l'intérieur de l'enceinte peinte en vert, inaccessible aux journalistes jeudi, le niveau de surveillance de cet établissement à la taille et aux moyens relativement modestes restent à établir.

Les nouveau-nés étaient réunis dans l'unité néonatale, peut-être dans une même salle, 11 ou plus selon les sources.

La colère gronde

L'incendie se serait déclaré vers 21H00 (locales et GMT). Il a été causé par "un court-circuit et le feu s'est propagé très vite", a indiqué le maire Demba Diop.

Devant l'hôpital ou sur les réseaux sociaux les accusations de négligence fusent. Mais le maire a assuré sur place qu'une sage-femme et une infirmière se trouvaient dans la pièce. 

"Il y a eu un bruit et une explosion, ça a duré trois minutes maximum. Cinq minutes après, les sapeurs-pompiers étaient là. Les gens ont utilisé les extincteurs" mais les produits contenus dans les climatiseurs ont accéléré la propagation, a-t-il dit. Les deux soignantes se sont évanouies mais ont été réanimées, a-t-il rapporté.

"Il n'y a pas eu de négligence", a-t-il tranché.

Des témoins ainsi que le maire ont indiqué qu'un certain nombre de bébés avaient été sauvés des flammes.

Mais onze n'ont pas survécu selon les autorités. Les proches n'ont pas pu récupérer leur dépouille jeudi. 

La colère grondait devant l'hôpital dans un petit groupe de femmes anonymes.

Sanctions

"C'est de la négligence. Laisser les enfants sans personne pour les surveiller et on dit que +c'est Dieu qui l'a voulu+. Une mère prend la précaution de confier son enfant à quelqu'un, même quand elle va aux toilettes", vitupérait l'une d'elles, tandis qu'un homme d'une cinquante d'années invoquait "la volonté divine".

Tivaouane, environ 40.000 habitants, est le fief des Tidianes, l'une des importantes confréries musulmanes qui jouent un rôle social essentiel au Sénégal.

Le khalife des Tidianes, Serigne Babacar Sy Mansour, déplorait il y a plusieurs mois l'état de l'hôpital. Le drame "était prévisible tellement le niveau de délabrement avait dépassé l’entendement", a écrit son neveu Serigne Cheikh Tidiane Sy Al Amine dans une tribune. 


Ukraine: une proposition sur les concessions territoriales soumises à Trump (Merz)

Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
Des délégués de pays européens assistent à une commémoration en l'honneur des défenseurs tombés au combat en Ukraine, dans un cimetière militaire à Lviv, en Ukraine. (AFP)
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  • L’Allemagne a transmis à Washington une proposition portant sur de possibles concessions territoriales ukrainiennes, tout en soulignant que seules les autorités ukrainiennes peuvent en décider
  • Les Européens cherchent à influencer les négociations de paix sans céder aux exigences russes, tandis que Washington presse pour une avancée rapide dans les discussions

BERLIN: Une proposition concernant des concessions territoriales ukrainiennes dans le cadre d'un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine ont été soumises mercredi au président américain Donald Trump, a annoncé jeudi le chancelier allemand Friedrich Merz.

"Il existe une proposition dont (M. Trump) n'avait pas encore connaissance au moment où nous nous sommes entretenus au téléphone (mercredi), car elle n'avait pas encore été transmise aux Américains. Nous l'avons fait hier en fin d'après-midi. Il s'agit avant tout de (savoir) quelles concessions territoriales l'Ukraine est prête à faire", a déclaré M. Merz lors d'une conférence de presse à Berlin avec le secrétaire général de l'Otan, Mark Rutte.

Le chancelier n'a pas apporté de précisions, relevant que c'est "au président ukrainien et au peuple ukrainien" de répondre à cette question.

M. Merz, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keith Starmer se sont entretenus mercredi avec M. Trump.

Les Européens, qui font bloc autour de Kiev, tentent de peser sur les pourparlers visant à mettre fin à la guerre en Ukraine sans céder pour autant aux revendications maximalistes de la Russie.

Le président Trump s'est lui montré impatient, disant avoir eu des "mots assez forts" lors de l'entretien, et prévenant que les États-Unis ne voulaient "pas perdre (leur) temps".

M. Merz a, lui, décrit "un entretien téléphonique très constructif au cours duquel les positions respectives ont été clairement exposées et le respect mutuel exprimé".

Selon de hauts responsables ukrainiens interrogés par l'AFP mercredi, l'Ukraine a envoyé à Washington une nouvelle version du plan de sortie du conflit, sans en divulguer les détails.

La proposition américaine initiale était jugée bien trop favorable à Moscou, celle-ci prévoyant notamment de céder à la Russie des territoires ukrainiens qu'elle n'a pas conquis.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a confirmé mardi que le plan en cours d'élaboration avait été divisée en trois documents: un accord-cadre en 20 points, un document sur la question des garanties de sécurité et un autre sur la reconstruction de l'Ukraine après la guerre.

Le chancelier allemand a, lui, relevé jeudi que le plan devant poursuivre trois objectifs: un cessez-le-feu, des garanties de sécurité "robustes" pour l'Ukraine et une solution négociée préservant les intérêts sécuritaires européens, Moscou étant considéré comme la menace continentale.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.