Après le Covid, les Molières veulent redevenir une fête

Une photo prise le 24 mai 2022 montre le costume d'Argan (R) porté par Michel Bouquet dans la pièce de Molière 'Le Malade Imaginaire' au théâtre de la porte Saint-Martin en 2008, présenté dans l'exposition 'Molière en costumes' au CNCS (Centre national du Costume de Scène) à Moulins, dans le centre de la France. (AFP).
Une photo prise le 24 mai 2022 montre le costume d'Argan (R) porté par Michel Bouquet dans la pièce de Molière 'Le Malade Imaginaire' au théâtre de la porte Saint-Martin en 2008, présenté dans l'exposition 'Molière en costumes' au CNCS (Centre national du Costume de Scène) à Moulins, dans le centre de la France. (AFP).
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Publié le Lundi 30 mai 2022

Après le Covid, les Molières veulent redevenir une fête

  • Organisés sans public en 2020 puis carrément annulés l'an passée à cause du Covid-19, les Molières seront retransmis sur France 3 à partir de 21H10, depuis les Folies Bergère à Paris
  • Cette fête a toutefois été précédée d'une polémique avec le collectif #MeTooThéâtre, créé l'an dernier pour dénoncer les violences sexuelles dans ce milieu

PARIS: Après la mort de son roi Michel Bouquet en avril et deux ans de marasme dû au Covid, le théâtre français célèbre sa fête lors de la cérémonie des Molières lundi soir, malgré une polémique avec le collectif contre les violences sexuelles #MeTooThéâtre.

Organisés sans public en 2020 puis carrément annulés l'an passée à cause du Covid-19, les Molières seront retransmis sur France 3 à partir de 21H10, depuis les Folies Bergère à Paris. La soirée sera présentée par l'humoriste Alex Vizorek.

Des stars comme Isabelle Huppert, Vanessa Paradis, Laetitia Casta, Pierre Arditi, Jacques Weber ou la metteuse en scène Ariane Mnouchkine figurent parmi les nommés de cette 33e édition. Elle a été rebaptisée "400e cérémonie des Molières" pour marquer le 400e anniversaire de l'auteur du "Bourgeois gentilhomme".

"On veut que ce soit de la joie et une fête. On a été très abattus pendant deux ans car on n'a pas pu faire notre métier, maintenant le public revient, on est en train de renaître, on est heureux", a déclaré à l'AFP Jean-Marc Dumontet, producteur à la tête de plusieurs théâtres parisiens et président des Molières.

Cette fête a toutefois été précédée d'une polémique avec le collectif #MeTooThéâtre, créé l'an dernier pour dénoncer les violences sexuelles dans ce milieu.

A l'origine de ce mouvement, la blogueuse Marie Coquille-Chambel a accusé samedi la direction des Molières d'avoir "censuré" le texte qu'elle et une autre militante auraient dû lire sur scène. Le collectif a appelé à un rassemblement de protestation lundi à 19H30 devant les Folies Bergère.

De son côté, M. Dumontet rejette l'accusation de censure, en soulignant que ce sont les Molières qui avaient initialement invité le collectif à venir s'exprimer.

Mais selon lui, le texte proposé ne correspondait pas à l'accord conclu entre les deux parties.

Hommage au « roi»

En vertu de cet accord, cette prise de parole devait "éviter l'évocation de cas particuliers", a-t-il expliqué. En outre, elle devait être "centrée autour d'une proposition", à savoir "la mise en place d'un référent sur les agressions sexuelles dans chaque théâtre ou compagnie".

Transmis "très en retard" aux organisateurs, le texte du collectif "n'apportait pas de propositions", abordait "un exemple personnel" et "dénonçait la présence de violeurs dans la salle, ce qui est une assertion totalement gratuite", a poursuivi M. Dumontet.

Selon lui, Marie Coquille-Chambel n'a pas répondu aux relances de l'organisation dans la journée de samedi, et a "préféré s'exprimer sur ses réseaux sociaux dans la soirée".

Pour sa part, cette dernière a fustigé "le bâillonnement des militantes féministes", dans un billet de blog mis en ligne samedi soir.

"Personne ne nous dictera le ton ni le contenu de notre parole. C'est pour cette raison que nous avons décidé de ne pas être présentes aux Molières", a-t-elle fait valoir en reproduisant le texte au centre du litige.

Après l'annulation de cette intervention, M. Dumontet a indiqué qu'il comptait programmer une prise de parole sur la création, dans les théâtres, d'un poste de référent sur les agressions sexuelles, idée qu'il juge "excellente".

Au-delà de cette polémique, le patron des Molières promet "un hommage fort à Michel Bouquet".

Cette figure tutélaire du théâtre et du cinéma français, qui avait joué pas moins de 800 fois "Le roi se meurt" d'Ionesco, est morte le 13 avril à 96 ans, et a eu droit à un hommage national aux Invalides.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.