Le Maroc redéploie son «soft power» musical après deux ans de silence

Sur cette photo d'archive prise le 23 juin 2019, le musicien marocain Hamid El-Kasry se produit lors du festival de musique Gnaoua 2019 dans la région d'Essaouira, à l'ouest du Maroc. AFP
Sur cette photo d'archive prise le 23 juin 2019, le musicien marocain Hamid El-Kasry se produit lors du festival de musique Gnaoua 2019 dans la région d'Essaouira, à l'ouest du Maroc. AFP
Short Url
Publié le Mardi 31 mai 2022

Le Maroc redéploie son «soft power» musical après deux ans de silence

  • Emanant souvent d'initiatives privées, ces festivals, qui drainent des centaines de milliers de fans étrangers et marocains, offrent une vitrine inestimable pour son rayonnement international
  • Au programme, des concerts de mâalems ("maîtres") gnaouas mais aussi de jeunes artistes s'appropriant cette tradition musicale, comme Asmaa Hamzaoui, l'une des rares femmes dans un milieu presque exclusivement masculin

CASABLANCA: Après deux années de passage à vide imposé par le Covid-19, le Maroc relance les grands festivals de musique qui ont fait sa réputation et servent son influent "soft power" culturel sur la scène internationale.  
A Fès, Essaouira ou Casablanca, de la musique soufie du nord de l'Inde aux chants gnaouas (du sud marocain), en passant par le funk cubain et le tropicalisme brésilien, le royaume s'ouvre à nouveau aux sonorités du monde à partir du début juin.
Emanant souvent d'initiatives privées, ces festivals, qui drainent des centaines de milliers de fans étrangers et marocains, offrent une vitrine inestimable pour son rayonnement international.
"Au Maroc, la vie culturelle, notamment certains festivals devenus emblématiques, repose sur un socle solide et prometteur", explique à l'AFP Neila Tazi, l'organisatrice du Festival Gnaoua et Musiques du Monde, lancé en 1997 à Essaouira (sud).
"Elle représente un +soft power+ considérable pour le pays", souligne Mme Tazi, qui préside la Fédération des industries culturelles et créatives.
De fait, pour la reprise de la saison festivalière, après une absence de deux ans, les programmateurs ont soigné leurs affiches.  
C'est à Essaouira, le 3 juin, que va s'élever la première note du Festival Gnaoua, un incontournable du calendrier des musiques du monde, présenté comme un "projet culturel de résistance".
Pour la première fois de son histoire, les organisateurs ont opté pour un "festival itinérant" qui, après une première escale dans le port d'Essaouira, conduira les musiciens à Marrakech, Casablanca et Rabat jusqu'au 24 juin.
Au fil du temps, cette manifestation gratuite a réussi le pari de mettre en valeur et décloisonner l'art ancestral gnaoua en créant des ponts avec le jazz ou le blues et en attirant un public jeune et urbain (jusqu'à 300.000 spectateurs en trois jours).
Musique spirituelle portée initialement par des descendants d'esclaves au Maghreb, elle a été inscrite sur la liste du patrimoine immatériel de l'Unesco en 2019.
Au programme, des concerts de mâalems ("maîtres") gnaouas mais aussi de jeunes artistes s'appropriant cette tradition musicale, comme Asmaa Hamzaoui, l'une des rares femmes dans un milieu presque exclusivement masculin.
Parmi les invités: le chanteur folk anglais Piers Faccini, le Cubain Cimafunk et la star du jazz israélien Avishai Cohen.

Effervescence culturelle

Autre rencontre qui résonne au-delà des frontières marocaines, le Festival des musiques sacrées de Fès (9-12 juin). Fidèle à sa tradition culturelle et spirituelle, il a bâti l'édition 2022 autour de "L'Architecture et le Sacré".
"Tout, dans la musique, est une histoire d'architecture, de formes et d'ornements. Tout est question de constructions, de lignes, de pleins, de vides, de superpositions, de hauteurs", explique Bruno Messina, directeur artistique de ce festival, fondé en 1994.
Salué par l'ONU en 2001 comme un événement majeur ayant contribué au dialogue entre civilisations, le Festival de Fès a accueilli par le passé Björk, Patti Smith ou Barbara Hendricks.
Les chants sacrés s'incarneront cette année à travers les voix des Roohani Sisters (musique classique indienne), de la Kazakhe Saniye Ismail, interprète de la musique traditionnelle ouïghoure, et des polyphonies sardes.
Si le festival phare de Mawazine-Rythmes du Monde à Rabat -- le plus grand en Afrique -- n'aura pas lieu, le "Jazzablanca" (1-3 juillet) lui volera la vedette pour sa 15e édition dans la capitale économique du royaume, grâce à un programme étincelant.
Le légendaire Gilberto Gil, Mulatu Astatke, le père de l'éthio-jazz, Ben Harper, Ibrahim Maalouf, Asaf Avidan, figure du folk-rock israélien, etc...
Placée sous patronage royal, cette effervescence musicale n'est pas seulement destinée à l'étranger, elle a aussi pour ambition de faire accéder le plus grand nombre de Marocains à la culture.
Mais sur le terrain, malgré "un soutien marqué à l'organisation de manifestations et d'évènements d'envergure nationale et internationale (...), cette attention ne s'est pas traduite en politiques publiques, comme en témoigne la faiblesse des ressources budgétaires et humaines qui leur sont dédiées", selon la commission sur le "Nouveau modèle de développement" (NMD), un plan impulsé par le roi Mohammed VI fixant les principaux objectifs à atteindre par le Maroc d'ici 2035.


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Short Url
  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Short Url
  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Short Url
  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com