Le Sénégal lance son usine de dessalement, craintes pour l'environnement

Le président sénégalais Macky Sall fait une déclaration dans la ville occidentale de Tivaouane (Photo, AFP).
Le président sénégalais Macky Sall fait une déclaration dans la ville occidentale de Tivaouane (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 01 juin 2022

Le Sénégal lance son usine de dessalement, craintes pour l'environnement

  • La mise en service de l'usine « impacteront positivement 16 communes»
  • L'infrastructure diversifiera l'approvisionnement de Dakar, en grande partie tributaire du lac de Guiers

DAKAR: Le président Macky Sall a lancé mardi à Dakar les travaux de la première usine de dessalement d'eau de mer du Sénégal pour améliorer l'approvisionnement de la métropole confrontée à des pénuries, malgré les craintes des pêcheurs et de défenseurs de l'environnement.

"Ce projet complexe et inédit marque une étape majeure dans la réalisation du plan Sénégal émergent (PSE)", vaste programme visant à mettre ce pays pauvre sur la voie de l'émergence à l'horizon 2035, a dit le chef de l'Etat.

L'usine de dessalement des Mamelles, sur la côte en pleine ville, doit avoir une capacité de 100.000 m3/jour et participer à mettre fin aux coupures qui empoisonnent la vie de maints Dakarois.

La mise en service de l'usine et le renouvellement en parallèle de 316 km d'un réseau de distribution en grande partie vétuste "impacteront positivement 16 communes, soit plus d'un million de personnes dans les zones situées en hauteur ou en bout de réseau", a déclaré M. Sall.

L'infrastructure diversifiera l'approvisionnement de Dakar, en grande partie tributaire du lac de Guiers, situé à plus de 250 km.

De nombreux quartiers de Dakar sont régulièrement confrontés à des problèmes d'eau. La capitale, à la croissance démographique importante, concentre sur 0,3% du territoire le cinquième des 17 millions de Sénégalais et la quasi-totalité des activités économiques du pays.

Les autorités prévoient une augmentation des besoins en eau à Dakar et dans les "pôles émergents" comme la nouvelle ville de Diamniadio, à une trentaine de kilomètres de la capitale, la ville de Thiès, à 70 km, et la Petite Côte, une zone touristique.

"L'Etat a pris toutes les dispositions pour la maîtrise des impacts environnementaux de ce projet. L'écosystème marin sera préservé", a assuré Macky Sall.

Littoral dakarois rogné 

Mais le projet a suscité les critiques du mouvement citoyen "Y en a marre". Le dessalement est pratiqué dans des pays très secs mais très riches, comme des monarchies de la péninsule Arabique, "alors que notre pays, qui manque de moyens, a assez d'eau", en surface ou dans les nappes souterraines, objecte le rappeur Cyril Touré, dit Thiaat, membre de ce mouvement.

"Cette usine va contaminer la faune aquatique. Elle est construite sur une des rares plages qui restent à Dakar dont le littoral est privatisé. Les vendeurs de friandises, de poissons et d'objets d'art et les commerces sur cette plage vont arrêter leurs activités", déplore-t-il.

Oumar Diagne, pêcheur sur une plage voisine du site de l'usine, dit craindre pour sa propre activité. "Les rejets de l'usine vont chasser les poissons", a-t-il confié à l'AFP.

"Les pêcheurs fréquentent au quotidien la zone où l'usine doit être construite. Il y aura des entraves à notre métier. Les autorités doivent nous indemniser", réclame Samba Fall, un autre pêcheur.

"Chez Max", un restaurant de plage située près de la future usine, le propriétaire Amadou Magatte Dieng dit avec amertume avoir "choisi de ne plus parler de cette usine qui va détruire l'environnement". "Depuis 2016, nous nous battons contre cette usine. Il est prévu que des tuyaux passent ici (dans le restaurant). Nous allons fermer et partir. Nous n'avons pas réclamé d'indemnisation", explique-t-il à l'AFP.

Sur 17 millions de Sénégalais, 98,8% ont accès à l'eau en ville et 91% en campagne, selon le ministère de l'Hydraulique.

Depuis 2020, l'Etat confie la production et la distribution en milieu urbain à la Sén'eau (55% de capitaux sénégalais, 45% pour le français Suez).


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.