Stade de France: le ministre de l'Intérieur présente ses excuses aux supporters de Liverpool

 Les supporters de Liverpool se tiennent à l'extérieur, incapables d'entrer à temps, ce qui a retardé le match avant le match de football final de l'UEFA Champions League entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris, le 28 mai. 2022. (Photo, AFP)
Les supporters de Liverpool se tiennent à l'extérieur, incapables d'entrer à temps, ce qui a retardé le match avant le match de football final de l'UEFA Champions League entre Liverpool et le Real Madrid au Stade de France à Saint-Denis, au nord de Paris, le 28 mai. 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 30 août 2023

Stade de France: le ministre de l'Intérieur présente ses excuses aux supporters de Liverpool

  • « Il est évident que les choses auraient pu être mieux organisées», a déclaré Gérald Darmanin devant une commission du Sénat français
  • Il s'est « excusé très sincèrement» auprès des supporters de Liverpool pour « les grands dégâts, notamment sur des enfants», causés par les gaz lacrymogène

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin a présenté mercredi ses excuses pour l'organisation désastreuse de la finale de la Ligue des Champions, ouvrant la voie à des réparations pour les supporters de Liverpool aspergés de gaz lacrymogène, tout en maintenant sa version controversée sur le nombre de faux billets présentés à l'entrée du stade.

"Il est évident que les choses auraient pu être mieux organisées", a déclaré Gérald Darmanin devant une commission du Sénat français, déplorant une "fête du sport gâchée" et des "débordements parfois inacceptables".

Il s'est "excusé très sincèrement" auprès des supporters de Liverpool pour "les grands dégâts, notamment sur des enfants", causés par les gaz lacrymogène.

Pour la première fois depuis samedi, Gérald Darmanin a assuré avoir "demandé des sanctions" pour deux membres des forces de l'ordre, coupables selon lui d'une utilisation du gaz lacrymogène "contraire aux règles d'emploi".

Deux personnes ont également saisi la "police des polices" française, après les événements de samedi, a-t-il indiqué.

Mais dans le même temps, le ministre qui incrimine depuis le début de la controverse les supporters britanniques, estimant qu'ils sont en grande partie responsables des incidents, a réaffirmé que "110 000 personnes" se sont présentées "dans et autour" du Stade de France. Soit "35.000" supporters de plus que la jauge prévue, munis, selon lui, de billets falsifiés ou sans billet.

"Des images prouvent le retour pendant la première mi-temps puis ensuite pendant la deuxième mi-temps de très nombreux supporters britanniques, qui repartaient notamment via le RER D", a assuré M. Darmanin.

"Plusieurs billets ont été dupliqués des centaines de fois", a-t-il aussi précisé.

 

"Deux saisines de l'IGPN" effectuées, des "sanctions demandées au préfet de police"

"Deux saisines de l'IGPN", la police des polices, ont été effectuées après les incidents lors de la finale de la Ligue des champions samedi, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, auditionné par la commission des lois du Sénat.

Ces saisines ont été effectuées par des "citoyens", a précisé à l'AFP l'entourage de M. Darmanin.

"Il y a eu des gestes inappropriés et disproportionnés de la part de policiers ou de gendarmes mobiles", a ajouté le ministre de l'Intérieur, devant les sénateurs.

"J'ai vu personnellement deux faits, où manifestement l'ordre public et l'utilisation du gaz lacrymogène étaient contraires aux règles d'emploi", a-t-il encore dit, précisant avoir "demandé des sanctions au préfet de police" pour ces deux membres des forces de l'ordre.

Ces deux faits relevés par le ministre ont été filmés et diffusés sur les réseaux sociaux, a précisé l'entourage, sans détailler de quelles vidéos il s'agissait.

Le ministre a aussi annoncé que les citoyens britanniques et espagnols agressés à l'issue du match "pourront déposer plainte dans leur pays à partir de lundi" et effectuer également une saisine de l'Inspection générale de la police nationale française (IGPN).

Plaintes en Angleterre et Espagne

En France et en Angleterre, la polémique reste vive autour du dispositif de maintien de l'ordre en marge du match le plus important de la saison en Europe, remporté par le Real Madrid (1-0) face à Liverpool.

Le directeur exécutif du club anglais Billy Hogan a annoncé que la plateforme de collecte des témoignages des supporters des Reds mise en place lundi avait déjà reçu 5 000 réponses en 24h.

Et ce qu'il a lu l'a "horrifié": "Des hommes, femmes et enfants, des gens valides et d'autres moins, ont été traités sans discernement au cours de la journée de samedi", a-t-il regretté.

A partir de lundi, les Britanniques et Espagnols "pourront déposer plainte dans leur pays", a également déclaré mercredi le ministre français de l'Intérieur, expliquant que des policiers français seront dépêchés sur place.

Gérald Darmanin a aussi annoncé avoir demandé au délégué interministériel aux Jeux Olympiques, Michel Cadot, d'envisager "des règles différentes" que celle de la dispersion avec du gaz lacrymogène en cas "d'événements sportifs exceptionnels".

«Confiance» du Président Macron

En France, à l'approche des élections législatives (12 et 19 juin), l'affaire a pris un tour hautement politique, notamment sur la capacité du pays à organiser des événements sportifs majeurs à un an du Mondial-2023 de rugby et à deux ans des Jeux olympiques à Paris.

Les chiffres de supporters sans billets avancés par Gérald Darmanin sont un "mensonge gravissime", a dénoncé mercredi la dirigeante d'extrême droite Marine Le Pen estimant qu'il "devrait de lui-même considérer qu'il doit partir".

Sur le gril, M. Darmanin conserve toutefois "toute la confiance du président de la République", a rétorqué mercredi la porte-parole du gouvernement français, Olivia Grégoire.

La Fédération française de football (FFF) a défendu le dispositif renforcé mis en place aux abords du stade.

Pour l'heure, la FFF et l'UEFA ont évalué à "2 800" le nombre "de faux billets scannés" samedi, selon des sources proches du dossier, confirmant une information de la télévision RMC Sports.

Mais parmi ces 2 800 faux billets peuvent figurer de vrais billets ayant été mal activés, selon Pierre Barthélémy, avocat de groupes de supporters français présent samedi au stade.

Pour leur part, les services de renseignements français avaient alerté les autorités dès le 25 mai de la présence "d'environ 50 000 supporters anglais" qui "ne seront pas détenteurs de billets".


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
Short Url
  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.