Ukraine: au 99e jour de la guerre, la Russie contrôle 20% du pays selon Kiev

Près de Kiev, un vieil homme regarde sa maison détruite par les bombardements russes. (AFP).
Près de Kiev, un vieil homme regarde sa maison détruite par les bombardements russes. (AFP).
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Publié le Jeudi 02 juin 2022

Ukraine: au 99e jour de la guerre, la Russie contrôle 20% du pays selon Kiev

  • Trois mois après le début de l'invasion, les forces russes contrôlent actuellement «environ 20%» du territoire ukrainien, soit près de 125 000 km2, a déclaré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky
  • Selon le ministère russe de la Défense, le nombre de combattants étrangers y a été «quasiment divisé par deux», passant de 6 600 à 3 500

KIEV: L'armée russe resserrait jeudi son emprise dans l'est de l'Ukraine, son objectif prioritaire, au 99ème jour d'une guerre qui lui a permis de mettre la main sur 20% du pays selon Kiev. 

Après l'échec de leur offensive-éclair pour faire tomber le gouvernement de Kiev, les forces russes se concentrent sur la conquête du reste du Donbass (est) où se joue désormais une guerre d'usure, notamment autour de la ville stratégique de Severodonetsk. 

Et la tactique du rouleau compresseur appliquée par Moscou pour grignoter lentement le Donbass semble porter ses fruits. 

« La situation la plus difficile » concerne Lougansk, l'une des deux régions du Donbass, où « l'ennemi essaye de déloger nos troupes de leurs positions », a souligné le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valeri Zaloujny, cité dans un communiqué de l'armée publié dans la nuit de mercredi à jeudi. 

Severodonetsk, capitale administrative de la région, est désormais « occupée à 80% » par les forces russes et les combats font rage dans les rues, a déclaré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, dans la nuit de mercredi à jeudi. 

« Nouveau Marioupol » 

Selon Kiev, les forces ukrainiennes y sont notamment retranchées dans une zone industrielle bombardée par les Russes, comme à la toute fin du long siège de la ville stratégique de Marioupol (sud-est), largement détruite et conquise par les Russes fin avril. 

Les dirigeants ukrainiens ont ces derniers jours accusé Moscou de vouloir faire de Severodonetsk un « nouveau Marioupol ». 

La pression russe reste également importante sur Donetsk, l'autre région du Donbass, notamment Sloviansk, à quelque 80 km à l'ouest de Severodonetsk. Les habitants de la région manquent notamment de gaz, d'eau et d'électricité, selon Kiev. 

Trois mois après le début de l'invasion, les forces russes contrôlent actuellement « environ 20% » du territoire ukrainien, soit près de 125 000 km2, a déclaré jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, dans un message au Parlement luxembourgeois. 

Avant l'invasion, les forces russes ou pro russes y contrôlaient 43 000 km2, depuis l'annexion de la Crimée et la prise d'un tiers du Donbass en 2014. Depuis le 24 février, elles ont notamment avancé dans l'est et au sud, le long des mers Noire et d'Azov, contrôlant désormais un corridor côtier stratégique reliant l'est russe à la Crimée. 

« L'ennemi a un avantage opérationnel en termes d'artillerie », a concédé Valeri Zaloujny lors d'une conversation téléphonique mercredi avec le chef d'état-major français des armées, le général Thierry Burkhard, selon Kiev. 

Le général ukrainien a plaidé pour la livraison le plus rapidement possible à son pays d'armes « du type de celles de l'Otan ». « Cela sauverait des vies », a-t-il souligné. 

Kiev attend notamment des livraisons de systèmes de lance-missiles plus puissants promis par le président américain Joe Biden, en espérant que cela change le rapport de force militaire sur le terrain. 

La Russie a affirmé jeudi avoir stoppé l'afflux de « mercenaires » étrangers voulant combattre aux côtés de l'armée de Kiev en Ukraine, à force de leur infliger de lourdes pertes ces dernières semaines. Selon le ministère russe de la Défense, le nombre de combattants étrangers y a été « quasiment divisé par deux », passant de 6 600 à 3 500, et un « grand nombre » d'entre eux « préfèrent quitter » le pays « le plus rapidement possible ». 

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les forces russes ont bombardé plusieurs lignes de chemin de fer dans la région de Lviv (ouest), une région où arrivent notamment les armes livrées à l'Ukraine par les pays occidentaux, une aide dénoncée par Moscou. 

Risque de crise alimentaire 

Les forces ukrainiennes perdent chaque jour jusqu'à 100 soldats, a assuré le président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky, au média américain Newsmax dans un entretien publié mercredi. 

« La situation dans l'est est vraiment difficile (...) Nous perdons de 60 à 100 soldats par jour, tués au combat, et quelques 500 sont blessés », a-t-il détaillé. 

Dans le sud, les Ukrainiens s'inquiètent d'une possible annexion des régions conquises par les forces russes, Moscou évoquant des référendums dès juillet en vue d'une annexion. Les combats et bombardements se poursuivent notamment dans la région de Kherson, en partie conquise par les Russes et où les habitants manquent de médicaments et ont besoin d'aide humanitaire, selon Kiev. 

Les Occidentaux essaient aussi de débloquer les ports ukrainiens de la mer Noire, notamment celui d'Odessa (sud), principale porte de sortie de la production agricole du pays, pour relancer les exportations de céréales dont l'Ukraine est l'une des grandes productrices mondiales. 

Au moins 20 millions de tonnes de céréales ukrainiennes ne peuvent être exportées à cause d'un blocus russe, faisant planer le risque d'une crise alimentaire mondiale. 

Le président sénégalais Macky Sall, président en exercice de l'Union africaine (UA), se rend jeudi en Russie pour s'entretenir vendredi avec son homologue russe Vladimir Poutine qui l'a invité à Sotchi, ont indiqué ses services dans un communiqué. 

L'UA espère ainsi « contribuer à l’accalmie dans la guerre en Ukraine, et à la libération des stocks de céréales et de fertilisants dont le blocage affecte particulièrement les pays africains », ont-ils ajouté. 

Kiev reprend des couleurs 

A Kiev et dans ses alentours, que les forces russes ont quitté fin mars pour se replier vers l'est, l'activité reprend des couleurs avec le retour progressif des habitants. 

Près de la capitale, la demande « augmente chaque semaine » pour l'usine de boulangerie Tsar-Khlib, se félicite Oleksandr Tarenenko, directeur du groupe Khlibni Investytsiï qui la possède. Malgré la guerre, elle n'a jamais cessé d'alimenter Kiev en pain. 

Avec une petite fraction de ses 800 salariés, dont une vingtaine installés à demeure dans le sous-sol, la fabrique a réduit la voilure mais continue de produire 16 tonnes de pain frais par jour contre 100 avant-guerre. 

Quand les sirènes anti-aériennes retentissent, les ouvriers partent à la cave. Les miches chaudes s'amoncellent alors à la sortie du four. 

Après avoir poussé la Finlande et la Suède à demander leur adhésion à l'Otan, l'invasion russe de l'Ukraine continue à avoir d'autres effets géostratégiques: les Danois ont ainsi massivement voté »oui » mercredi au référendum sur une entrée de leur pays dans la politique de défense de l'Union européenne, après s'y être refusés pendant trois décennies. 

L'équipe d'Ukraine de football a par ailleurs battu l'Ecosse (3-1) mercredi soir en match de barrages pour le Mondial 2022, permettant aux habitants d'oublier brièvement le quotidien de la guerre. L'Ukraine obtiendra son billet pour le Qatar si elle bat le Pays de Galles dimanche. 


Des survivants après une frappe américaine au large du Venezuela 

Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé. (AFP)
Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé. (AFP)
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  • Les Etats-Unis ont déployé plusieurs navires militaires dans la zone ces dernières semaines et lancé une série de frappes navales meurtrières contre des bateaux supposés transporter de la drogue
  • Mais la dernière attaque jeudi a laissé des survivants parmi les personnes à bord, selon des télévisions comme CBS, CNN et NBC, citant des responsables américains anonymes

WASHINGTON: Une frappe menée jeudi par l'armée américaine contre un navire dans les Caraïbes a laissé des survivants, selon des médias américains, une première depuis que Washington cible des embarcations de trafiquants de drogue vénézuéliens présumés.

Les Etats-Unis ont déployé plusieurs navires militaires dans la zone ces dernières semaines et lancé une série de frappes navales meurtrières contre des bateaux supposés transporter de la drogue.

Mais la dernière attaque jeudi a laissé des survivants parmi les personnes à bord, selon des télévisions comme CBS, CNN et NBC, citant des responsables américains anonymes.

Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé.

Au moins 27 personnes au total ont été tuées lors de frappes similaires dans les Caraïbes. Caracas accuse Washington de vouloir orchestrer un changement de régime au Venezuela.

Le président américain Donald Trump a indiqué mercredi avoir autorisé des actions clandestines de la CIA et envisager des frappes sur le territoire vénézuélien. "Nous envisageons certainement des opérations terrestres maintenant, car nous contrôlons très bien la mer", a-t-il précisé.

Ces propos ont déclenché la colère de Caracas, qui s'est insurgé contre "les coups d'Etats fomentés" par la principale agence américaine de renseignement extérieur.

Mercredi, la police de Trinité-et-Tobago, archipel au large du Venezuela, a indiqué à l'AFP enquêter sur la possibilité que deux ressortissants trinidadiens figurent parmi les six personnes tuées lors d'une frappe américaine annoncée mardi par Donald Trump.


Ouverture du procès de l'Afghan qui a attaqué au couteau des enfants en Allemagne

Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes. (AFP)
Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes. (AFP)
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  • Pendant six jours d'audience qui s'étaleront jusqu'au 30 octobre à Aschaffenbourg, en Bavière, les débats tourneront autour de l'état mental d'Enamullah O
  • Commis en pleine campagne législative, son acte a choqué une opinion publique allemande déjà critique d'un accueil jugé trop généreux des migrants

BERLIN: Son geste avait horrifié l'Allemagne, durci le débat sur l'immigration et fait le jeu de l'extrême droite: le procès d'un Afghan de 28 ans qui avait attaqué un groupe d'enfants au couteau, tuant l'un d'entre eux et un adulte, s'est ouvert jeudi.

Pendant six jours d'audience qui s'étaleront jusqu'au 30 octobre à Aschaffenbourg, en Bavière, les débats tourneront autour de l'état mental d'Enamullah O., une expertise ayant conclu à son irresponsabilité pénale en raison de troubles psychiatriques.

Au lieu d'une procédure pénale classique, le tribunal a donc ordonné une procédure de sûreté, à l'issue de laquelle un probable placement en établissement psychiatrique remplacera la peine de prison.

Le parquet a demandé l'internement permanent de l'accusé.

Commis en pleine campagne législative, son acte a choqué une opinion publique allemande déjà critique d'un accueil jugé trop généreux des migrants. Il a aussi mis en lumière les limites du règlement européen dit de Dublin, car Enamullah O. aurait dû être expulsé dès 2023 vers la Bulgarie, son pays d'entrée dans l'Union européenne.

Le 22 janvier 2025, deux éducatrices employées par un jardin d'enfants promènent cinq enfants, à bord d'une grande poussette collective, dans un parc de cette ville bavaroise.

Ils sont soudain attaqués par un homme qui les avait suivis.

Un enfant âgé de deux ans, d'origine marocaine, reçoit plusieurs coups de couteau à la gorge et sur le haut du corps. Une fillette du même âge, d'origine syrienne, est elle gravement blessée au cou.

Essayant de le tenir à distance, une des éducatrices est projetée au sol, le bras cassé. Deux hommes de 41 et 72 ans accourent pour s'interposer et reçoivent eux aussi des coups de couteau.

L'accusé s'enfuit à l'arrivée d'autres passants, avant d'être arrêté peu après. Le garçon et l'homme de 41 ans décèdent sur place.

Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes.

"Remigration" 

Le drame a remis la politique migratoire au cœur de la campagne électorale.

"Remigration maintenant!", avait demandé la cheffe de file de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), Alice Weidel. Un mot employé par l'extrême droite pour appeler à l'expulsion massive d'étrangers.

Devant l'émotion suscitée, les conservateurs de Friedrich Merz avaient été accusés de franchir un pas dans le rapprochement avec l'extrême droite du pays en tentant ensemble de faire adopter une proposition de loi sur l'immigration, du jamais vu dans l'Histoire post-1945 du pays.

Son initiative avait déclenché de vastes manifestations et M. Merz avait dû se défendre de toute idée d'alliance avec l'AfD.

Mais depuis son accession au poste de chancelier au printemps, il a assumé une ligne dure sur l'immigration pour enrayer la progression de l'extrême droite, désormais au coude à coude avec sa formation dans les sondages.

 


Madagascar: le président contesté écarte toute démission

Le président malgache, Andry Rajoelina, a écarté lundi soir toute démission en appelant à "respecter la Constitution", dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu, après le ralliement ce weekend des militaires à la contestation qui agite le pays. (AFP)
Le président malgache, Andry Rajoelina, a écarté lundi soir toute démission en appelant à "respecter la Constitution", dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu, après le ralliement ce weekend des militaires à la contestation qui agite le pays. (AFP)
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  • Elu en 2018, puis réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, M. Rajoelina n'a pu faire diffuser son allocution par la télévision publique TVM après l'arrivée d'un "groupe de soldats armés" au siège de la chaîne
  • D'après RFI, il a embarqué dimanche "à bord d'un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille"

ANTANANARIVO: Le président malgache, Andry Rajoelina, a écarté lundi soir toute démission en appelant à "respecter la Constitution", dans sa première prise de parole depuis un lieu inconnu, après le ralliement ce weekend des militaires à la contestation qui agite le pays.

Lors de ce direct diffusé sur les réseaux sociaux mais pas à la télévision publique malgache, M. Rajoelina s'est dit dans un "lieu sûr" après une "tentative de meurtre", sans plus de précisions sur sa localisation.

Est-il encore dans le pays, ou parti à l'étranger, comme l'a indiqué lundi la radio française RFI? Cette incertitude nourrit la confusion sur cette île très pauvre de l'Océan indien où de nouvelles scènes de joie ont eu lieu lundi dans la capitale Antananarivo entre militaires et des milliers de manifestants appelant à son départ.

"Il n'y a qu'une seule issue pour résoudre ces problèmes, c'est de respecter la Constitution en vigueur dans le pays", a affirmé le président de 51 ans, rejetant de fait les appels à la démission du mouvement de contestation né le 25 septembre.

Elu en 2018, puis réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d'un scrutin boycotté par l'opposition, M. Rajoelina n'a pu faire diffuser son allocution par la télévision publique TVM après l'arrivée d'un "groupe de soldats armés" au siège de la chaîne.

D'après RFI, il a embarqué dimanche "à bord d'un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille". "Je ne confirme rien aujourd'hui", a répondu à ce sujet depuis l'Egypte le président français, Emmanuel Macron, disant sa "grande préoccupation" pour Madagascar.

Des remises de peine ont été accordées lundi par décret présidentiel à une série de personnes parmi lesquelles le Franco-Malgache Paul Maillot Rafanoharana, emprisonné depuis 2021 pour tentative de coup d'Etat, et point de crispation entre les deux pays.

Ce weekend, une unité militaire, le Capsat, qui avait joué un rôle majeur dans le coup d'État en 2009 qui a porté au pouvoir M. Rajoelina, à la suite déjà d'une mobilisation populaire, a appelé les forces de sécurité à "refuser de tirer" sur les manifestants, avant de rejoindre ces derniers dans le centre de la capitale.

"Plus de dinosaures" 

"C'est tout bizarre, vu qu'on était habitués à toujours être pourchassés et bombardés par des gaz lacrymogènes", a témoigné auprès de l'AFP Finaritra Manitra Andrianamelasoa, 24 ans. Cet étudiant en droit figurait parmi les milliers de manifestants ayant rejoint lundi la place du 13-mai dans une ambiance de fête.

Marchant au rythme d'une fanfare, le cortège a enflé à mesure qu'il approchait de ce lieu symbolique de l'histoire politique malgache, baptisé en hommage aux tués d'un soulèvement populaire en 1972 ayant conduit au départ du premier président.

"Au tout début, ce qu'on demandait, c'était l'électricité, la liberté de s'exprimer, mais on attend actuellement sa démission", a asséné Steven Mandimbiarivong Rasolonjanahary, 19 ans, un autre étudiant en droit.

"On attend sa démission mais le connaissant, je ne crois pas qu'il va dire ça", pronostiquait avec succès Rotsinasandratra Lucas Hantamalala, étudiante de 20 ans. "Plus de dinosaures politiques s'il vous plaît, on en a assez vus", exhorte-t-elle.

Des soldats ont accompagné samedi dans le centre-ville de la capitale malgache des milliers de manifestants, les rejoignant à nouveau dimanche pour un rassemblement en hommage aux personnes tuées au cours des plus de deux semaines de manifestations.

Départ du président du Sénat 

Le mouvement de contestation, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d'eau et d'électricité, s'est mué depuis en une contestation plus large du président Rajoelina et de son clan.

Le Conseil sécurité de l'Union africaine "rejette catégoriquement toute tentative de changement anticonstitutionnel du gouvernement dans le pays", a-t-il averti lundi dans un communiqué qui "exhorte toutes les unités des forces armées malgaches à "s'abstenir de toute ingérence dans les affaires politiques".

Les manifestants ont obtenu ce weekend le départ du décrié président du Sénat Richard Ravalomanana, ancien commandant de gendarmerie.

Surnommé "Général Bomba" pour son recours généreux aux grenades lacrymogènes lors de la crise de 2009, Richard Ravalomanana était accusé par les contestataires d'être un des principaux acteurs de la répression des manifestations ces dernières semaines.

Quant au troisième homme vilipendé par la rue, l'homme d'affaires et proche du chef de l'Etat Maminiaina Ravatomanga, il a fui dimanche matin à l'île Maurice voisine, comme l'a confirmé le gouvernement mauricien.

Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations et plus d'une centaine blessées, d'après un bilan des Nations unies.

Madagascar, île à la population très démunie, a une longue histoire de soulèvements populaires suivis par la mise en place de gouvernements militaires de transition.

Au moins 80% des 32 millions d'habitants de Madagascar vivent avec moins de 15.000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté de la Banque mondiale.