Législatives: Croix gammée et tag raciste sur une affiche du boulanger Stéphane Ravacley

Le boulanger français Stéphane Ravacley travaille avec un apprenti guinéen à Besançon, dans l'est de la France, le 19 janvier 2021 (Photo, AFP).
Le boulanger français Stéphane Ravacley travaille avec un apprenti guinéen à Besançon, dans l'est de la France, le 19 janvier 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 03 juin 2022

Législatives: Croix gammée et tag raciste sur une affiche du boulanger Stéphane Ravacley

  • L'inscription raciste et la croix gammée ont été découvertes mardi, au lendemain du lancement de la campagne officielle
  • La semaine dernière, M. Ravacley avait reçu le soutien sur le terrain de deux anciens candidats écologistes à la présidentielle

BESANÇON: Une affiche électorale du boulanger Stéphane Ravacley, candidat aux législatives sans étiquette investi par la Nupes à Besançon sous les couleurs d'EELV, a été recouverte d'une grande croix gammée noire et du mot "Nègre", a indiqué jeudi l'artisan.

En découvrant les tags, "j'ai eu la nausée, quelle bassesse", a confié à l'AFP Stéphane Ravacley, qui s'est taillé une stature nationale depuis qu'il a obtenu la régularisation de son apprenti guinéen, au prix d'une grève de la faim de dix jours l'an dernier, et qu'il a organisé un spectaculaire convoi humanitaire pour l'Ukraine.

"Ce sont des petits nazillons qui ne sont pas éduqués qui ont fait ça. Je ne suis même pas surpris", a-t-il ajouté.

L'inscription raciste et la croix gammée ont été découvertes mardi, au lendemain du lancement de la campagne officielle, sur une affiche de Stéphane Ravacley et de sa colistière socialiste Nabia Hakkar-Boyer. Jeudi, l'affiche avait été remplacée, a constaté l'AFP.

La secrétaire régionale Europe Ecologie Les Verts de Franche-Comté, Cécile Prudhomme, a annoncé avoir déposé plainte jeudi après-midi auprès du commissariat de la ville pour "dégradations de panneau électoral par un tag". "On ne peut pas laisser passer ça. Chez EELV, on a pour principe de porter plainte dès qu'il s'agit d'incitation à la haine raciale", a-t-elle déclaré.

Le secrétaire national du parti Europe Écologie Les Verts, Julien Bayou, a également apporté son soutien au candidat: "Tout mon soutien à @RavacleyS dont les affiches électorales ont été la cible de dégradations nazies et racistes. Ton combat, notre combat est juste. Nous ne céderons rien face aux pressions. Bisontin-es, votre meilleure réponse: envoyez votre boulanger à l'Assemblée ! #Nupes", a-t-il écrit sur Twitter, relayant un tweet de "Média 25", le canal vidéo de la radio locale Radio BIP.

La semaine dernière, M. Ravacley avait reçu le soutien sur le terrain de deux anciens candidats écologistes à la présidentielle, Yannick Jadot et Dominique Voynet.

Par ailleurs, lors de la cérémonie de clôture du 75e Festival de Cannes, les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne, cinéastes humanistes, ont dédié samedi leur Prix spécial au "boulanger de Besançon", Stéphane Ravacley.


Emeutes en Nouvelle-Calédonie: Macron convoque une réunion de crise

Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
Un habitant masqué surveille des militants à l'entrée de Tuband, dans le quartier Motor Pool de Nouméa, le 15 mai 2024, au milieu de manifestations liées au débat sur un projet de loi constitutionnelle visant à élargir le corps électoral pour les prochaines élections dans l'outre-mer français de Nouvelle-Calédonie. (AFP)
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  • Les dirigeants des Républicains ont demandé que le Conseil des ministres instaure mercredi l'état d'urgence en Nouvelle-Calédonie pour mettre fin aux émeutes
  • Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie

PARIS: Le président Emmanuel Macron a convoqué mercredi matin une réunion de crise après une nouvelle nuit d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, qui a fait deux morts et des centaines de blessés, ont annoncé ses services.


La mairie de Paris demande au préfet d'interdire les maraudes d'ultradroite «  discriminatoires  »

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri. (AFP).
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  • Le reportage donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités
  • Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri

PARIS: Deux adjoints de la maire de Paris Anne Hidalgo ont demandé mardi au préfet de police Laurent Nunez d'interdire les maraudes "discriminatoires" dans la capitale, menées par des groupes d'ultradroite aux propos "ouvertement racistes", après un reportage de BFMTV.

Le reportage en question donne à voir "le pire de l'humanité: le tri dans la solidarité, le tri en fonction de l'ethnie, le tri en fonction de la religion", écrivent Emmanuel Grégoire et Léa Filoche, respectivement premier adjoint et adjointe aux solidarités, dans un courrier transmis à l'AFP.

Dans le reportage, une vingtaine de membres du groupuscule Luminis proposent, lors d'une maraude nocturne dans la capitale, des aliments contenant du porc, et uniquement à certains sans-abri.

"On ne donne qu'aux Blancs", dit ainsi une jeune femme. "Les noirs évidemment et les arabes, on ne leur donne pas."

Des propos "extrêmement choquants, ouvertement racistes et discriminatoires" pour les deux adjoints, "qui sont de nature, selon nous, à relever d'une qualification pénale et salissent en tout état de cause l'image de notre ville, tout en étant susceptibles de troubler l'ordre public".

Les deux élus de gauche rappellent qu'en 2007, le Conseil d'Etat avait interdit la distribution des "soupes au cochon", une "façon détournée des extrémistes de droite d'exclure les musulmans".

Le groupuscule suivi par BFMTV "va plus loin en revendiquant son racisme et justifiant ces pratiques discriminatoires", s'alarment-ils.

Les élus de la municipalité demandent à Laurent Nunez et au ministre de l'Intérieur de "prendre les mesures d'interdiction de ce genre de distributions alimentaires qui sont plus sûrement des opérations de promotion de la haine que de solidarité".

Samedi, plusieurs centaines de militants d'ultradroite ont défilé à Paris. La préfecture de police de Paris avait pourtant interdit cette manifestation annuelle en arguant d'un risque de troubles à l'ordre public, mais le tribunal administratif de Paris a suspendu cette mesure.


Nouvelle-Calédonie: un mort lors d'une nouvelle nuit d'émeutes, lés députés votent la révision constitutionnelle

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville. (AFP).
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  • Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP
  • Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville

NOUMEA: Une personne a été tuée par balle dans la nuit de mardi à mercredi lors d'une deuxième nuit consécutive d'émeutes en Nouvelle-Calédonie, alors que les députés votaient à Paris la révision constitutionnelle du corps électoral à l'origine de la colère du camp indépendantiste.

Selon le représentant de l'Etat dans l'archipel français du Pacifique Sud, cette personne, touchée par des tirs avec deux autres personnes, est décédée des suites de ses blessures à l'hôpital de Nouméa.

Le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a précisé devant la presse que la victime n'avait pas été victime "d'un tir de la police ou de la gendarmerie, mais de quelqu'un qui a certainement voulu se défendre".

Malgré le couvre-feu mis en place dans la principale ville du territoire dès 18h00 locales mardi (9h00 à Paris), les graves violences qui ont débuté lundi dans l'archipel ont repris dès la nuit tombée, marquée par de nombreux incendies, pillages et  échanges de tirs, y compris contre les forces de l'ordre.

Plusieurs bâtiments publics de Nouméa ont brûlé dans la nuit, a constaté un correspondant de l'AFP.

Des voitures accidentées ou calcinées étaient également visibles un peu partout dans les rues, alors que des camions transportant des gendarmes mobiles, entre autres forces de l'ordre, sillonnaient la ville.

"On est dans une situation que je qualifierais d'insurrectionnelle", a déploré M. Le Franc, "L'heure doit être à l'apaisement (...) l'appel au calme est impératif", a-t-il insisté. "Je vous laisse imaginer ce qui va se passer si des milices se mettaient à tirer sur des gens armés".