Au 100e jour de conflit, Zelensky se dit certain de la victoire

«La victoire sera nôtre», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une courte vidéo diffusée vendredi sur Instagram, au 100e jour de l'invasion russe en Ukraine. (AFP)
«La victoire sera nôtre», a affirmé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une courte vidéo diffusée vendredi sur Instagram, au 100e jour de l'invasion russe en Ukraine. (AFP)
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Publié le Samedi 04 juin 2022

Au 100e jour de conflit, Zelensky se dit certain de la victoire

  • Le ministère ukrainien des AE a rappelé qu'«un soutien constant à l'Ukraine doit se poursuivre» de la part de la communauté internationale, «en augmentant la pression des sanctions» économiques sur Moscou
  • Depuis l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février par Vladimir Poutine, son armée a triplé la portion de territoire ukrainien qu'elle contrôle

KIEV: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé vendredi que son pays sortirait vainqueur de la guerre contre la Russie, au centième jour du conflit, alors que l'UE a durci ses sanctions contre moscou, avec un embargo pétrolier progressif.

Moscou, qui concentre ses forces dans la région du Donbass (est), assure pour sa part avoir déjà atteint "certains" de ses objectifs.

Depuis l'invasion de l'Ukraine lancée le 24 février par Vladimir Poutine, son armée a triplé la portion de territoire ukrainien qu'elle contrôle: avec la péninsule de Crimée et les territoires occupés du Donbass et du sud de l'Ukraine, la Russie contrôle désormais près de 125.000 km2, selon le président Zelensky.

"La victoire sera nôtre", a toutefois affirmé M. Zelensky vendredi dans une vidéo où il s'est filmé devant le bâtiment de l'administration présidentielle à Kiev, avec plusieurs de ses proches collaborateurs, diffusée sur Instagram.

Il a ajouté vendredi soir, dans sa traditionnelle intervention sur internet : "Il y a exactement cent jours, nous nous sommes tous réveillés à une réalité différente. (...) Lorsque les Ukrainiens sont réveillés non pas par les rayons du soleil mais par les explosions de missiles qui frappent nos maisons, alors des Ukrainiens complètement différents se réveillent."

Le Kremlin a pour sa part affirmé avoir atteint "certains" des objectifs de son invasion censée "dénazifier" l'Ukraine et protéger sa population russophone, jugeant que de "nombreuses localités" avaient été "libérées".

"Ce travail va se poursuivre, jusqu'à ce que tous les objectifs de l'opération militaire spéciale soient remplis", a dit le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.

Combats «dans le centre-ville»

Selon la présidence ukrainienne, "les combats se poursuivent dans le centre-ville" de Severodonetsk vendredi matin. "Les envahisseurs russes continuent de bombarder les infrastructures civiles et l'armée ukrainienne dans les zones de Severodonetsk, Borivsky, Oustynivka et Lyssytchansk", a-t-elle ajouté.

Selon Serguiï Gaïdaï, gouverneur de la région de Lougansk, l'armée russe n'a toujours pas capturé Severodonetsk et y recule.

"Ils ne l'ont pas entièrement capturé. Et si auparavant, on avait une situation difficile avec environ 70% (de la ville) capturée, actuellement ils ont été repoussés de 20%", a-t-il dit.

Après l'échec en mars de leur tentative d'offensive-éclair pour faire tomber le gouvernement de Kiev, les forces russes se concentrent sur le Donbass, où se joue désormais une "guerre d'usure" sur le "long terme", selon le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

Marioupol bis? 

Les dirigeants ukrainiens accusent Moscou de vouloir faire de Severodonetsk un "nouveau Marioupol". Ce port stratégique sur la mer d'Azov (sud-est) conquis le 20 mai a été dévasté par les bombardements.

Les forces russes bombardent aussi intensément la région de Donetsk, notamment Sloviansk, à quelque 80 km à l'ouest de Severodonetsk. Les habitants de la région manquent de gaz, d'eau et d'électricité, selon Kiev.

Dans le Sud, les Ukrainiens s'inquiètent d'une possible annexion des régions conquises par les forces russes, Moscou évoquant des référendums sur le sujet dès juillet.

Autour de Mykolaïv, près d'Odessa, les bombardements russes dans la nuit ont fait au moins un mort et un blessé, selon la présidence ukrainienne.

6e paquet de sanctions 

Sur le front diplomatique, les 27 pays de l'UE ont péniblement approuvé jeudi un sixième paquet de sanctions contre Moscou incluant un embargo, avec des exemptions, sur les achats de pétrole, qui sera effectif dans les six mois.

Le texte a été publié vendredi au Journal officiel et est officiellement entré en vigueur.

"Les consommateurs européens seront les premiers à souffrir de cette décision (...) Je n'exclus pas qu'il y ait un grand déficit de produits pétroliers dans l'UE", a affirmé le vice-Premier ministre russe chargé de l'Energie, Alexandre Novak.

Après une rencontre avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président en exercice de l'Union africaine (UA) et chef de l'Etat sénégalais Macky Sall s'est dit "rassuré". Il a évoqué avec lui les craintes de crise alimentaire, notamment dans les pays africains, du fait de l'offensive russe.

"Nous sortons d'ici très rassurés et très heureux de nos échanges", a déclaré M. Sall aux journalistes à l'issue de cette rencontre à Sotchi (sud de la Russie), ajoutant avoir trouvé le président russe "engagé et conscient que la crise et les sanctions créent de sérieux problèmes aux économies faibles, comme les économies africaines".

Pour le président Poutine, l'exportation des céréales d'Ukraine n'est "pas un problème".

"Il n'y a pas de problème pour exporter les céréales d'Ukraine", a-t-il déclaré dans une interview télévisée, évoquant plusieurs moyens d'exporter les céréales via des ports ukrainiens, d'autres sous contrôle russe ou via l'Europe centrale et orientale.

Le président russe a affirmé que les Occidentaux faisaient du "bluff" en accusant Moscou d'empêcher les exportations de céréales d'Ukraine.

A Paris, le président Emmanuel Macron a estimé que son homologue russe avait commis "une erreur historique et fondamentale" et qu'il était aujourd'hui "isolé".

"Je pense, et je lui ai dit, qu'il a fait une erreur historique et fondamentale pour son peuple, pour lui-même et pour l'Histoire", a déclaré M. Macron. "Je pense qu'il s'est isolé. S'enfermer dans l'isolement est une chose, savoir en sortir est un chemin difficile".

Le ministère français des Affaires étrangères a par ailleurs révélé qu'un Français avait été tué "dans des combats".

"Nous avons appris la triste nouvelle qu'un Français avait été mortellement blessé dans des combats en Ukraine", a fait savoir le ministère, sans davantage de précisions. "Nous présentons nos condoléances à sa famille."

Selon une source sécuritaire interrogée par l'AFP, l'homme était "un combattant parti comme volontaire". L'identité de cet homme n'a pas été communiquée, ni le lieu où il a péri.

En outre, l'agence Reuters a annoncé vendredi que deux de ses journalistes avaient été légèrement blessés et leur chauffeur tué.


Gaza: une commission de l'ONU accuse Israël de «génocide»

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  • La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien,
  • "La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport

GENEVE: Une commission d'enquête internationale indépendante de l'ONU a accusé mardi Israël de commettre un "génocide" à Gaza depuis octobre 2023 avec l'intention de "détruire" les Palestiniens, mettant en cause le Premier ministre et d'autres responsables israéliens.

La commission, qui ne s'exprime pas au nom de l'ONU, est arrivée "à la conclusion qu'un génocide se produi(sai)t à Gaza et continu(ait) de se produire" dans ce territoire palestinien, a déclaré à l'AFP sa présidente, Navi Pillay.

"La responsabilité incombe à l'État d'Israël", a-t-elle ajouté en présentant un nouveau rapport.

Israël a "rejeté catégoriquement" ce "rapport biaisé et mensonger et appelle à la dissolution immédiate" de la commission, a réagi son ministère des Affaires étrangères.

Sa publication intervient près de deux ans après le début de la guerre, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël. Depuis, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a juré de détruire le mouvement islamiste qui a pris le pouvoir en 2007 à Gaza.

La commission d'enquête a conclu que les autorités et les forces de sécurité israéliennes avaient commis "quatre des cinq actes génocidaires" définis par la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime du génocide.

A savoir: "meurtre de membres du groupe; atteinte grave à l'intégrité physique ou mentale de membres du groupe; soumission intentionnelle du groupe à des conditions d'existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle; et mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe".

Cette commission a conclu que le président israélien, Isaac Herzog, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et l'ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, avaient "incité à commettre un génocide et que les autorités israéliennes (n'avaient) pas pris de mesures" pour les en empêcher.

"Intention de détruire" 

"Il est clair qu'il existe une intention de détruire les Palestiniens à Gaza par des actes répondant aux critères énoncés dans la Convention sur le génocide", a relevé dans un communiqué Mme Pillay, qui fut présidente du Tribunal pénal international pour le Rwanda et juge à la Cour pénale internationale (CPI).

Les plus hauts dirigeants israéliens "ont orchestré une campagne génocidaire", a ajouté la Sud-Africaine de 83 ans, ancienne Haute-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme.

La commission n'est pas une instance juridique mais ses rapports peuvent accroître la pression diplomatique et servent à recueillir des preuves que les tribunaux peuvent utiliser.

La commission a conclu un accord de coopération avec la Cour pénale internationale (CPI) avec laquelle "nous avons partagé des milliers d'informations", a expliqué Mme Pillay à l'AFP.

"La communauté internationale ne peut rester silencieuse face à la campagne génocidaire lancée par Israël contre le peuple palestinien à Gaza. Lorsque des signes et des preuves manifestes de génocide apparaissent, l'absence d'action pour y mettre fin équivaut à une complicité", a souligné Mme Pillay.

La campagne de représailles militaires dans le territoire palestinien a fait près de 65.000 morts, selon des données du ministère de la Santé de la bande de Gaza, placé sous l'autorité du Hamas, données jugées fiables par l'ONU.

Depuis le début de la guerre, Israël a été accusé à plusieurs reprises de commettre un génocide à Gaza, par diverses ONG, des experts indépendants de l'ONU, et jusque devant la justice internationale, à l'initiative de l'Afrique du Sud.

Les autorités israéliennes ont toujours vigoureusement rejeté ces accusations.

L'ONU n'a pas qualifié la situation de génocide, mais le chef des opérations humanitaires a exhorté à la mi-mai les dirigeants mondiaux à "agir pour empêcher un génocide".

A La Haye, la Cour internationale de justice (CIJ) avait sommé Israël dès janvier 2024 de prévenir tout acte de génocide. Quatre mois après, le procureur de la CPI avait demandé que des mandats d'arrêt soient délivrés à l'encontre de MM. Netanyahu et Gallant, soupçonnés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre.

La CPI est depuis dans le collimateur de Washington qui a pris des mesures contre des magistrats ayant autorisé la Cour à émettre ces mandats d'arrêt, notamment l'interdiction d'entrée sur le sol américain et le gel des avoirs détenus aux États-Unis.


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.