«L'opéra est en danger en France»: le pari d'une association pour capter un nouveau public

Des chanteurs et musiciens d'opéra se produisent sur scène à la salle de concert Summum lors de l'Opéra Roméo et Juliette à Grenoble, dans le sud-est de la France, le 2 juin 2022 (Photo, AFP).
Des chanteurs et musiciens d'opéra se produisent sur scène à la salle de concert Summum lors de l'Opéra Roméo et Juliette à Grenoble, dans le sud-est de la France, le 2 juin 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 04 juin 2022

«L'opéra est en danger en France»: le pari d'une association pour capter un nouveau public

  • Sur scène et dans la fosse, un savant mélange de professionnels
  • En coulisses s'activent aussi des étudiants de lycées professionnels

GRENOBLE: Comment éviter que l'opéra, au public ultra-minoritaire et âgé, ne décline en France ? L'association Fabrique Opéra s'est donné pour mission de lui donner un coup de jeune en allant chercher des centaines de jeunes de lycées professionnels pour créer ses spectacles.

Née à Grenoble en 2007 sur l'impulsion du chef d'orchestre Patrick Souillot, la Fabrique Opéra a déjà essaimé dans plusieurs autres villes de France et inaugure vendredi une série de trois dates pour son spectacle "Roméo et Juliette" du compositeur Charles Gounod dans la salle grenobloise du Summum (2.500 places).

Sur scène et dans la fosse, un savant mélange de professionnels (solistes, mise en scène et organisation) et d'amateurs (l'orchestre universitaire de Grenoble et un chœur non permanent). En coulisses s'activent aussi des étudiants de lycées professionnels: ce sont eux qui ont conçu et fabriqué les décors, costumes, coiffures et maquillage.

En cette soirée de répétition générale, l'ambiance est un peu fébrile dans les loges et sur la scène encore plongée dans le noir où un gracieux couple de danseurs s'échauffe.

Dans une autre salle à l'écart du public, quelques jeunes penchés sur des machines à coudre font d'ultimes retouches sur des costumes. La plupart viennent de la section mode-matériaux du lycée grenoblois Argouges, partenaire historique de la Fabrique Opéra.

Parmi eux, Justine, 22 ans, a réalisé le costume de Tybalt, composé d'un polo, une veste et un pantalon. Même si elle n'entend pas vivre de la couture, elle se dit heureuse de voir le résultat de son travail porté par le chanteur qui joue le rôle du bouillant cousin de Juliette.

Eloïse Fleurynck, 20 ans, participe elle aussi "avec fierté" aux préparatifs: "On est inclus de la conception jusqu’aux dernières retouches", se réjouit-elle. "On a l’impression d’être professionnels. On n'est pas juste les assistants de nos professeurs".

Ceux qui se jettent à l'eau se retrouvent de fait dans "un contexte réel avec un cahier des charges, des délais, des contraintes par rapport aux solistes et au choeur. Ils chantent, ils dansent, ce n'est pas du prêt-à-porter statique", abonde l'une de leurs enseignantes, Chantal Boy.

"Ils ont des étoiles dans les yeux quand ils sont en coulisses, avec tout ce bouillonnement. C'est vraiment fou !", se réjouit la metteuse en scène, Gersende Michel. "Certains me disent : +Je pensais que c'était chiant, l'opéra+. Quand on a ça, on a tout gagné", sourit-elle.

«Lieux populaires»

L'objectif déclaré de la Fabrique Opéra, qui affiche dix saisons au compteur, est de "démocratiser l'art lyrique". Chaque spectacle implique de 400 à 500 étudiants ou apprentis. Au total, quelque 4.500 d'entre eux ont déjà participé à l'un de ces projets.

Le concept a déjà été reproduit notamment à Orléans, Strasbourg ou Périgueux, où chaque structure mène ses projets de manière indépendante. D'autres devraient également ouvrir l'année prochaine à Dijon et en Occitanie.

Covid oblige, Roméo et Juliette, initialement prévu en mars 2020, a dû être reprogrammé plusieurs fois, ce qui a sensiblement perturbé une organisation déjà complexe.

Mais l'objectif reste le même: attirer un public le plus large possible. Pour cela, Fabrique Opéra, qui se finance aux deux tiers sur ses recettes propres, met un point d'honneur à proposer des tarifs "raisonnables" (37 euros en moyenne le billet), à se produire dans des "lieux populaires" et à introduire une narration en français.

"A chaque fois, on essaie de trouver des partenaires pour les impliquer parce qu'un gamin qui bosse sur ce projet, c'est un gamin qui va voir un opéra: il a le droit de ne pas aimer, mais au moins il a un avis éclairé", dit le chef d'orchestre Patrick Souillot.

Seuls 4% des Français déclarent aller une fois par an à l'opéra et "la moyenne d'âge prend six mois tous les ans, donc on fait quoi dans vingt ans ?", relève-t-il.

Si on ajoute à cela un système de subventions "injuste" et une baisse "inévitable" à terme, "le système est à bout": l'opéra "est vraiment en danger en France", estime-t-il.

A terme, M. Souillot se voit bien investir aussi les stations de ski: "Elles ont un potentiel incroyable. Il y a là plein de gens qui ne vont pas à l'opéra, ils m'intéressent aussi, ceux-là !", lance-t-il.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

rajwa
La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.