Les Folies fermières, la vie de strass et de paille d'un agriculteur en France

Cette comédie, aux similitudes nombreuses avec la réalité, ne retranscrit toutefois que partiellement l'originalité de l'aventure entreprise par David et Laetitia, son épouse. (AFP)
Cette comédie, aux similitudes nombreuses avec la réalité, ne retranscrit toutefois que partiellement l'originalité de l'aventure entreprise par David et Laetitia, son épouse. (AFP)
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Publié le Dimanche 05 juin 2022

Les Folies fermières, la vie de strass et de paille d'un agriculteur en France

  • Troquant son bleu de travail pour le costume de M. Loyal, un agriculteur tarnais a sauvé la ferme familiale exsangue , qui a même inspiré un livre, puis un film à l'écran depuis un mois
  • Du french-cancan à la variété française en passant par des numéros de magie, le public retrouve les éléments incontournables du genre et se presse pour y assister

PARIS: Troquant son bleu de travail pour le costume de M. Loyal, un agriculteur tarnais a sauvé la ferme familiale exsangue, qui a même inspiré un livre, puis un film à l'écran depuis un mois.

"On émerveille à la fois les pupilles et les papilles, c'est ça la formule magique des Folies fermières!", s'enthousiasme David Caumette, 39 ans, en contemplant la centaine de spectateurs attablés chez lui, dans le premier "cabaret à la ferme" de France.

La réussite de la "formule magique" était pourtant loin d'être évidente en 2007. La mort dans l'âme, ses parents s'apprêtaient à vendre les bêtes élevées sur ces terres où la famille est installée depuis plus d'un demi-siècle.

Leur fils David quitte alors son poste de directeur d'exploitation d'un lycée agricole pour "sauver la ferme".

Cet hyperactif y développe une multitude de projets: polyculture, boutique de produits locaux, ferme-auberge, avant de parvenir en 2013 à son modèle "ABC": "A comme Agriculture, B comme Boutique des producteurs et C comme Cabaret".

Circuit court 

L'agriculteur au physique imposant, passionné de rugby, endosse peu à peu le rôle d'impresario pour les magiciens, danseuses et chanteuses qui viennent animer la salle de spectacle édifiée sur ses terres.

Le sens de la fête donc, mais aussi celui de l'identité: avant l'entrée des artistes plusieurs après-midi par semaine, David embarque une centaine de visiteurs à bord de son "tractotrain" pour leur faire découvrir sa ferme.

D'un ton gouailleur, il raconte l'histoire de sa famille, décrit son quotidien d'éleveur de bovins, volailles et brebis, décline les races de ses vaches, et agrémente le tout de plaisanteries de potache qui font mouche auprès d'une audience largement composée de retraités.

Au moment du déjeuner, l'accent est mis sur le circuit court. "On fait des repas avec 80% des produits servis qui viennent de moins de 50 km", affirme-t-il.

"C'est un spectacle dans l'assiette: des produits du terroir servis par les producteurs en personne. C'est comme si, à la Bibliothèque nationale, Proust venait vous dédicacer son livre", glisse-t-il.

Vient ensuite le spectacle, dont les numéros changent chaque année et font la particularité du lieu, en bordure de Garrigues, petit village de 270 habitants à une trentaine de kilomètres de Toulouse.

"On défend vraiment un concept, une idée, et on est tous en accord avec ça", assure Anaïs Comes, l'une des deux danseuses, qui a suivi un cursus classique avant d'intégrer l'équipe des Folies fermières en novembre 2021.

Du french-cancan à la variété française en passant par des numéros de magie, le public retrouve les éléments incontournables du genre et se presse pour y assister.

"C'est très bien pensé, il n'y a pas de temps mort dans la journée et j'ai apprécié qu'il nous présente ses tracteurs et ses animaux avant un très bon repas", se réjouit Annie Respaud, 69 ans, venue d'Ariège.

Larmes de paysans 

David, qui a raconté son histoire dans "Les Folies Fermières", livre publié en 2019 par les éditions du Rocher, se réjouit d'afficher "complet pour les deux prochains mois, et déjà pour le réveillon de la Saint-Sylvestre".

Le concept a même séduit le cinéma: un long métrage basé sur l'histoire de la ferme-cabaret est sorti en mai dernier et a cumulé 137.661 entrées en quatre semaines.

Cette comédie, aux similitudes nombreuses avec la réalité, ne retranscrit toutefois que partiellement l'originalité de l'aventure entreprise par David et Laetitia, son épouse.

Le Tarnais a été touché par l'émotion d'agriculteurs venus le voir à l'issue des premières projections du film "Les Folies fermières".

"Ils me disent qu'ils pleurent de joie parce que j'ai vraiment compris l'agriculture. Mais je leur dis que non, que j'ai fait l'agriculture qui me semble la plus juste, l'agriculture de mon grand-père."

Cet entrepreneur, fier d'avoir créé 15 emplois en quinze ans, veut profiter de sa médiatisation pour montrer aussi qu'une agriculture et une alimentation plus locales sont possibles.

"Plus le producteur se rapproche du consommateur, moins il y a d'intermédiaires, et plus on a de chance de sauver cette agriculture sincère, locale et authentique", assène-t-il.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com