Orages: une femme décédée à Rouen, gros dégâts pour l'agriculture

L'agriculteur français David Valet montre les dégâts sur son champ de blé suite à une tempête de grêle à Sonchamp, près de Paris, le 5 juin 2022. (AFP)
L'agriculteur français David Valet montre les dégâts sur son champ de blé suite à une tempête de grêle à Sonchamp, près de Paris, le 5 juin 2022. (AFP)
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Publié le Lundi 06 juin 2022

Orages: une femme décédée à Rouen, gros dégâts pour l'agriculture

  • Plus de 15 000 foyers étaient encore privés d'électricité dimanche matin, au lendemain des violents orages
  • «Il y a eu 15 blessés dont deux graves et une personne décédée à Rouen», a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin

PARIS: Encore 7.000 foyers, sur les près de 20.000 touchés, restaient privés d'électricité dimanche en fin d'après-midi au lendemain des violents orages qui ont traversé la France, fait un mort et quinze blessés et causé d'importants dégâts agricoles.

Enedis prévoyait un retour à la normale dans la soirée pour les habitations encore sans électricité.

Au niveau humain, ce phénomène météorologique inhabituel a fait "15 blessés dont deux graves et une personne décédée à Rouen", "emportée par une coulée de boue" et noyée après avoir été coincée sous une voiture à Rouen, selon le bilan dressé dans la matinée devant la presse par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Parmi les deux blessés graves figure un jeune garçon de 13 ans, en Indre-et-Loire, "dans un état critique", a détaillé M. Darmanin.

Selon les premiers éléments de l'enquête, la victime aurait "a priori" traversé la route en dehors d'un passage protégé et été renversée par un automobiliste qui ne l'a pas vu en raison des fortes pluies, a expliqué à l'AFP le procureur de Tours Grégoire Dulin.

Au total, les 2.400 sapeurs-pompiers engagés ont réalisé 3.500 interventions et 50.000 impacts d'éclairs ont été recensés, a ajouté le ministre, soulignant qu'il s'agissait de "la première fois depuis vingt ans" qu'une partie aussi vaste du territoire était traversée simultanément par des orages, avec 65 départements touchés.

Dans la soirée, "près de 70 personnels" de la Sécurité civile devaient partir dans l'Allier avec "du matériel de pompage, de bâchage et des drones" pour soutenir les pompiers et "mettre à l’abri les populations sinistrées", a tweeté Gérald Darmanin.

«Couloir de grêle»

Entre autres dégâts causés, le ministre a évoqué des "ouvrages d'art", notamment des ponts "emportés" en Mayenne, et des cultures viticoles.

L'orage a été une "vraie catastrophe", la grêle ayant touché aussi bien des vignes, des cultures de céréales que des bâtiments, a déclaré dimanche à l'AFP la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert.

Le ministre de l'Agriculture, Marc Fesneau, a dit sur France Info qu'il ferait dans l'après-midi une "première estimation des dégâts" en vue de l'éventuel déclenchement du dispositif de calamités agricoles. Il a d'ores et déjà mentionné des "dégâts très importants sur la viticulture, l'arboriculture".

Dans les Landes et le Gers, des grêlons de plusieurs centimètres sont tombés sur une partie du vignoble d'Armagnac, ont indiqué à l'AFP des viticulteurs et responsables locaux.

"Ce couloir de grêle a suivi toute la frontière lando-gersoise et on estime entre 4 à 5.000 le nombre d'hectares de vignes touchés et à plusieurs dizaines de milliers d'hectares les cultures impactées dans le Gers", a affirmé le président de la Chambre d'agriculture départementale, Bernard Malabirade.

Dans les Landes, au Frêche, la viticultrice Nelly Lacave a retrouvé ses 8,5 hectares de vignes "hachés". "Dans les vignes, il n'y a plus rien, le toit de notre bâtiment agricole est un gruyère géant et dans la maison, des vitres ont pété. Mon père qui a bientôt 70 ans n'a jamais vu ça", a-t-elle confié à l'AFP. Non loin de là, à Labastide-d'Armagnac, le maire Alain Gaube pense avoir "perdu entre 70 et 90% de (s)es vignes".

Faire jouer les assurances

Dimanche, M. Darmanin a annoncé qu'il proposerait "en fin de semaine" de décréter "l'état de catastrophe naturelle" afin de "permettre aux personnes de déclencher leurs assurances".

De fait, les éclairs ont illuminé le ciel aussi bien en Bretagne qu'en Centre-Val de Loire, Normandie ou Ile-de-France. Des photographes amateurs ont posté sur les réseaux des images du sommet de la Tour Eiffel frappée par la foudre.

A Vincennes, à l'est de Paris, le festival de musique We love green a dû s'interrompre.

Sur le Domaine national de Chambord (Loir-et-Cher), 30.000 scouts unitaires de France réunis à l'occasion du week-end de la Pentecôte ont dû être mis à l'abri, dont un tiers à l'intérieur du château lui-même.

"L'orage est passé vers 16h30. Ça a duré quelques minutes mais c'était relativement fort et un coup de vent a fait tomber les tentes des louveteaux", a expliqué à l'AFP Damien Tardy, chargé des relations presse du mouvement.

Loin de cette supercellule orageuse, la Corse a elle vu le mercure s'envoler: un record de chaleur pour un mois de juin a été enregistré au Cap Corse, dans le nord de l'île, avec 37,4 degrés, selon Météo-France.


Assurance chômage: les syndicats demandent au gouvernement de renoncer formellement à une réforme globale

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Syndicats et organisations patronales (sauf Medef) réclament le retrait du cadrage financier sur l’assurance chômage
  • Ils veulent ouvrir une négociation sur les contrats courts et les ruptures conventionnelles sans nouvelles économies imposées

PARIS: Les cinq syndicats représentatifs de salariés et deux organisations patronales, à l'exception du Medef, demandent au gouvernement de renoncer formellement à son projet de nouvelles négociations sur l'assurance chômage, dans un courrier commun consulté par l'AFP.

Dans ce courrier adressé vendredi soir au Premier ministre Sébastien Lecornu, la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, côté syndicats, et la CPME et l'U2P (artisans), côté patronal, lui demandent de retirer le cadrage financier qui avait été communiqué en août par le gouvernement Bayrou pour fixer les économies souhaitées sur l'assurance chômage.

Ce retrait doit leur permettre, expliquent-elles, d'ouvrir, "dans les prochaines semaines, une négociation interprofessionnelle portant sur la question des contrats courts". Une négociation qui "sera également l’occasion d'examiner la question des ruptures conventionnelles", selon leur courrier.

Depuis la chute du gouvernement Bayrou, Sébastien Lecornu a semblé abandonner l'idée d'une nouvelle réforme globale de l'assurance chômage pour cibler "les ruptures conventionnelles (qui) peuvent donner lieu à des abus".

Le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou a souligné jeudi avoir "proposé aux partenaires sociaux" de s'"emparer" de ce sujet. "On voudrait aller assez vite pour trouver quelques centaines de millions d’euros d’économies", a-t-il dit au Parisien.

Une telle discussion se ferait, plaident les syndicats dans leur courrier, "dans une approche globale et équilibrée, avec l’objectif partagé de renforcer la qualité de l'emploi et de sécuriser les parcours professionnels".

Dans sa lettre de cadrage, en août, le gouvernement Bayrou avait demandé aux partenaires sociaux de négocier une nouvelle convention d'assurance chômage en réalisant 2 à 2,5 milliards d'euros d'économies par an entre 2026 et 2029.

Elle fixait le 15 novembre comme date butoir pour un accord, mais les discussions n'ont jamais eu lieu.

Les partenaires sociaux sont chargés de négocier les règles de l'indemnisation du chômage mais s'il ne parviennent pas à un accord, l'État définit les règles par décret.

Cette lettre avait été jugée inacceptable par les syndicats notamment en raison de l'ampleur des efforts demandés, alors que les principales règles de la dernière réforme, datant de novembre 2024, étaient entrées en vigueur en avril dernier, en théorie pour quatre ans.

"On n'a pas arrêté de demander au gouvernement de renoncer à la lettre de cadrage et on continue à leur demander de l'abandonner explicitement par un écrit, sinon ce sera une épée de Damoclès avec des décrets qui pourraient nous arriver très prochainement ou avec un autre gouvernement qui nous dirait qu'on n'a pas respecté la lettre de cadrage", s'inquiète auprès de l'AFP le secrétaire confédéral de la CGT, Denis Gravouil.


Le sommet Choose France se décline pour pousser les entreprises tricolores à "investir davantage"

Le président français Emmanuel Macron gesticule alors qu'il prononce un discours lors de l'inauguration de la cinquième édition du Grand Salon du Made in France, à l'Élysée, à Paris, le 14 novembre 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron gesticule alors qu'il prononce un discours lors de l'inauguration de la cinquième édition du Grand Salon du Made in France, à l'Élysée, à Paris, le 14 novembre 2025. (AFP)
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  • Avec « Choose France », le gouvernement met cette année à l’honneur les entreprises françaises pour encourager leurs investissements sur le territoire
  • L’exécutif attend plusieurs milliards d’euros d’annonces dans des secteurs stratégiques: énergie, IA, santé, chimie, spatial

PARIS: Avec le sommet Choose France "édition France", organisé lundi, le gouvernement entend mettre à l'honneur les entreprises françaises qui investissent dans le pays, et les inciter à le faire "davantage", en particulier dans les secteurs stratégiques de l'industrie.

"Pour la première fois, ce qu'on fait depuis huit ans en attirant les investisseurs internationaux à venir sur tous nos territoires et, année après année, à bâtir des investissements, construire des usines... On va le faire pour accompagner nos entreprises françaises et nos grands groupes pour investir davantage sur notre propre territoire", s'est félicité vendredi soir Emmanuel Macron.

Dans un contexte marqué par la "brutalité des échanges commerciaux" et "une concurrence déloyale", le président a appelé à "assume(r) une politique de protection de (notre) industrie", lors du discours d'inauguration de la cinquième édition de la Grande exposition du "Fabriqué en France" à l'Élysée.

Lancé par Emmanuel Macron en 2018, le sommet Choose France est destiné chaque année à attirer les investissements d'entreprises étrangères en France.

Plus d'une dizaine de milliards d'euros d'investissements ont été annoncés lors de chacune des trois dernières éditions de l'événement. En mai, le 8e sommet Choose France avait battu un nouveau record avec 20 milliards d'euros de projets annoncés sous les ors du château de Versailles.

- "Milliards d'euros" -

Pour la première déclinaison franco-française, baptisée "Choose France - Édition France", le ministère de l'Économie et Matignon ont affirmé, lors d'un échange téléphonique avec la presse, tabler sur des annonces d'investissement dans la "fourchette haute" de ces précédentes éditions, sans préciser le montant.

Ces "milliards d'euros d'investissements" seront "listés" et "dévoilés" lundi matin à Paris, à la Maison de la Chimie, a déclaré le ministre de l'Économie, Roland Lescure, lors d'une visite dans l'Ain destinée à lancer l'événement.

A Saint-Vulbas, chez Speichim Processing, l'un des leaders européens du recyclage des déchets et produits chimiques, il a annoncé un investissement de "près de 30 millions d'euros". Destiné à construire une "troisième ligne de distillation", il permettra d'augmenter "d'un peu moins de 50%" la capacité de production de cette filiale du groupe français Séché Environnement.

D'autres annonces seront distillées dimanche, lundi et mardi par les ministres.

D'après Bercy et Matignon, ce sommet réunira 150 entreprises (grands groupes, PME, start-ups, ETI...) mais également des fédérations professionnelles et des organisations syndicales et patronales.

Les secteurs représentés seront variés, allant de l'énergie à l'agroalimentaire, en passant par la santé, la chimie ou le spatial. Des secteurs considérés comme "stratégiques" seront mis en avant: "la transition écologique et énergétique, l'intelligence artificielle, le numérique", notamment.

Les investissements annoncés concerneront les douze derniers mois, mais tous ne seront pas nouveaux, une partie ayant déjà été dévoilée par les entreprises.

- Attractivité -

C'est notamment le cas du groupe industriel français Urgo, marque emblématique du pansement qui a annoncé vendredi la construction d'une nouvelle usine dans la Loire, fruit d'un investissement de 60 millions d’euros d'ici à 2029.

Sera aussi mis en avant la construction d'une usine de freins carbone par Safran dans l'Ain, un investissement de plus de 450 millions d'euros à terme.

Les grands groupes profitent de cette séquence pour mettre en avant leurs investissements. Danone a ainsi communiqué vendredi sur ses prévisions d'investissement de 300 millions d'euros et la relocalisation de la production de plus de 45.000 tonnes de produits d'ici 2028.

Le lundi après-midi sera consacré à plusieurs tables rondes présidées par des ministres avec des entreprises, qui ne seront pas ouvertes à la presse.

Lors de l'une d'elles, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, fera part à une dizaine d'entreprises des négociations budgétaires en cours.

La journée sera clôturée par un dîner à l'Élysée, hors presse.

Pour l'exécutif, c'est l'occasion de mettre en avant le "renfort de l'attractivité de la France", dont les entreprises tricolores sont "le moteur".

Pour la sixième année consécutive, la France a été sacrée cette année premier pays européen en termes d'investissements étrangers par le baromètre du cabinet EY, avec 1.025 projets, un nombre toutefois en baisse.


France: à Marseille, un écologiste perd un deuxième frère dans un assassinat

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade. (AFP)
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  • L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence
  • Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes

MARSEILLE: Un jeune militant écologiste de 22 ans, Amine Kessaci, engagé aux côté des victimes du narcobanditisme à Marseille, dans le sud de la France, a perdu un deuxième frère cette semaine dans un assassinat, a appris l'AFP auprès de sources concordantes.

Jeudi, aux alentours de 14H30 (13H30 GMT), un jeune homme de 20 ans, inconnu des services de police et de justice, a été abattu par balle dans le 4e arrondissement de Marseille, à deux pas de la plus grande salle de concert de la ville, a indiqué dans un communiqué le procureur de la ville, Nicolas Bessone, sans donner l'identité de la victime.

L'AFP a appris de sources concordantes qu'il s'agissait du petit frère d'Amine Kessaci, confirmant une information du journal régional La Provence.

Connu pour son combat auprès des proches des victimes du narcobanditisme, le Marseillais de 22 ans, s'est également engagé en politique, auprès du Parti Les Ecologistes.

"Une moto s'est portée à hauteur du véhicule de la victime qui venait de se garer. Le passager arrière de la moto a tiré à plusieurs reprises sur la victime, qui était toujours dans son véhicule. Plusieurs étuis de 9 mm ont été retrouvés sur place", détaille le procureur.

Christine Juste, adjointe écologiste au maire de Marseille et proche d'Amine Kessaci, a confirmé à l'AFP, en pleurs, l'identité de la jeune victime. "J'ai énormément de peine pour mon ami et sa maman, aucune mère ne devrait vivre cela, la perte de deux enfants".

Le parquet a ouvert une enquête pour assassinat en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre un crime. Les investigations ne font que commencer et le lien éventuel avec le narcobandistime n'est pas établi à ce stade.

En 2020, Brahim, le grand frère d'Amine Kessaci a été abattu lors d'un triple assassinat par arme à feu et son corps a été retrouvé carbonisé dans un véhicule près de Marseille.

Les violences liées au narcotrafic sont fréquentes à Marseille et la consommation de drogue, notamment dans la rue, est en hausse. Un phénomène expliqué selon des élus locaux par une "précarisation générale" dans ce qui se trouve être également la métropole la plus pauvre du pays.

Selon un décompte de l'AFP, 14 personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans le département français des Bouches-du-Rhône, où se trouve Marseille.